Avec une ombre pour guide...(Suite "a vos ordres")

Maxime leva un sourcil. Courir ? Fuir ? Jamais, il affrontait sans faiblir. Ca c’était suicidaire, il le savait. Surtout dans l’état actuel des choses, alors qu’il ne connaissait son environnement, qu’il ignorait ce qui dormait dans le cœur de cette femme qu’il suivait lentement. Ses pieds s’enfonçaient dans la neige avec un léger crissement, il avait cette impression que chaque son résonnait avec plus de force que d’ordinaire. Il était un éléphant essayant de passer inaperçu. Risible. Un œil toujours sur la sombre silhouette de Mirahil, il n’avait de cesse de scruter les alentours, si Bêtes il y avait, il tenait à les voir arriver. L’oreille aux aguets, il écoutait le moindre soufflement de l’air. Réflexe de militaire, peut être même inutile, il ne savait si ces bestioles se déplaçaient en marchant ou autre. Un cauchemar, il nageait en plein cauchemar en fait, et il devait faire avec. Finalement, il ouvrit la bouche, parlant doucement pour ne pas parasiter le silence de la forêt.

-La haine ? Pourquoi ? Vous haïssez les humains toi et les tiens ?

La curiosité le forçait à ouvrir la bouche, mais il devait savoir, il n’y avait que comme ça qu’il pourrait définir une stratégie.

Mirahil marchait, harmonie avec se monde légère et silencieuse. Soudain elle se retourna, un bruit, un crissement de neige bruyant derrière elle. Et puis elle se mit à rire, l'homme était un soldat musclé et rapide, mais l'homme n'était pas le roi du camouflage.

"L'armée ne vous a pas apris les missions commando, camouflage ?"

Puis elle continua a marcher. Matricule n'était pas si tranquille en fait, il disait ne pas avoir peur, mais chacun de ses gestes le traduisaient comme une proie qui cherche un prédateur. Il se savait proie et il n'avait pas tord, dans ce monde d'hollow Dream tous était des prédateurs pour les hommes. Ils étaient voué a mourir ou a se transformer.

"En fait s'est bien plus compliqué que de la haine. Nous et les chimères sommes les predateurs des hommes. Ce sont comme des souris ou des oiseaux vivants dans un monde de chat. L'oiseau s'envole quand il voit le chat roder et la souris se terre terrifier. Rare sont les amitiés entre eux. C'est un peu pareil, certains des miens, assez nombreux ne vous considèrent que comme du bétail qu'ils s'amusent à torturer. Toute proie s'éloigne et a une profonde aversion pour ses prédateurs. Toi même tout à l'heure n'as tu pas ressenti comme une haine ? En fait nous sommes ennemis physiologiquement, physiquement et génétiquement, mais je n'aime pas la version simpliste proie/prédateur. Cependant il peut me venir à l'idée de te tuer avant que nous arrivions au refuge."

Elle sourit, bien sur c'était faux : elle avait promis sont aide et elle ne revennait jamais sur une promesse. Enfin elle voulait tester l'homme, voire si son visage trahissait des émotions, si quelques instants il perdrait le contrôle de ses émotions, mais elle décida de reprendre, car elle avait mi une barrière entre eux deux, un froid plus glaciale que l'hiver d'Hollow Dream ... Elle reprit astucieuse et malicieuse comme une de ses petites fées des bois qui hantent les forêts sombres.

"T'inquiète pas, je ne reviend jamais sur ce que je promet. de notre côté de prédateur, nous ne haissont pas vraiment les hommes, au contraire vu que se son plutôt de délicieux repas ! Certains leur en veulent d'être en vie alors qu'ils sont morts. Tout est compliqué, Hollow Dream n'est pas un monde simple !"

[ vient du Manoir avec Uneksia... pas de bol ]



Petite devinette: à quel endroit de Hollow Dream trouve-t-on des humains isolés, apeurés, et faciles à traquer même pour une débutante? Non, pas tout à fait la forêt, non. Mais pas loin. Alors?... La clairière, bien sûr, cette étendue d'herbe rase où tous avaient ouvert les yeux pour la première fois, de Vincent à Cold, du dernier des gamins humains à la plus folle des Chimères. Pour beaucoup, un lieu maudit, parce que c'était l'entrée de l'Enfer. Pour certains, plus pragmatiques, c'était simplement un réfrigérateur de choix.

Vincent guidait Uneksia vers le garde-manger en question, en restant pour une fois tout à fait tangible. Ce n'était pas très plaisant (une Ombre est bien plus vive et alerte sous sa forme fantômatique), mais la petite nouvelle que l'ancien médecin tenait de la main gauche n'avait pas encore goûté à la peur d'autrui, et il craignait qu'elle ne fasse un malaise si elle essayait d'user de ses pouvoirs avant d'avoir emmagasiné des forces. Alors ils marchaient tous deux à travers les bois, l'oreille aux aguets pour parer à toute attaque des Bêtes.

A un moment, il se retourna pour adresser à la jeune fille un demi-sourire que ses yeux presque aveugles ne verraient pas. Elle avait eu du mal à progresser au début, d'ailleurs, mais à présent qu'il concentrait vers elle les informations en provenance de ses yeux à lui, elle trébuchait beaucoup moins. Vincent lui-même se fatiguait beaucoup à tester ainsi ses nouveaux pouvoirs, mais pour l'instant sa soif de découverte (residu de sa vie humaine) avait le dessus sur sa prudence.

Enfin, jusqu'à ce qu'il perçoive des bruits de voix.

L'Ombre se figea, retenant à ses côtés l'adolescente qu'il guidait. Oh, il n'avait pas peur qu'elle détale, au contraire: du peu qu'il savait d'Uni, il était prêt à parier que c'était le genre de petit monstre à sauter à la gorge du premier être vivant qui passerait. Et peut-être Vincent l'aurait-il laissé tester ses nouvelles griffes, si quelque chose dans les paroles perçues ne l'avait pas interpelé.

*Méfie-toi, Uni. Surtout, méfie-toi.*

Les intrus firent encore dix mètres, et l'ancien médecin comprit. Mirahil. Cette voix, c'était Mirahil. Mais à quel jeu jouait-elle donc, à ainsi se faire suivre d'un humain? Cherchait-elle à le perdre en forêt? Mais pourquoi aller vers le village, dans ce cas? Sourcils froncés, légèrement interloqué, Vincent attendit sans mot dire que son espionne le voie. De l'extérieur, on aurait pu croire qu'il ne remarquait même pas l'insignifiant humain qui l'accompagnait. Mais le vivant avait une arme. Une arme à feu, que l'oeil de chasseur de l'Ombre avait remarquée avant même les traits de l'homme. Alors le fantôme restait de marbre, tous les sens aux aguets, Uneksia auprès de lui. L'espace d'une fraction de seconde, il se demanda comment il réagirait si cet humain cherchait à le menacer. Ou bien pire, à s'en prendre à sa dangereuse petite compagne.

Certainement très méchamment.

La scène était étrange.
Ses yeux voilés lui dévoilaient un paysage mort, aucune vie ne semblait s'y perdre mais sans doute beaucoup de semblant de vie y avait été perdues. Dans le même temps, son esprit guidé par Vincent offrait un panorama, non moins menaçant, non moins inquiétant, non moins dévasté, non moins triste, non moins donc attirant.
Elle marchait presque sans plus réfléchir aux éventuels obstacles : elle avait compris la texture de la neige, les vallons de la vallée, les branches sournoises désormais loin derrière. De son vivant, elle souriait à cette évocation d'une lugubre vie passée, elle n'avait jamais goûté au plaisir de la neige, car rarement à ceux de la Nature. Des murs, ça...

L'image revînt.
Comme une photo au fond d'un tiroir oublié. Poussière de mémoire pourtant toute neuve, ce visage elle l'avait découvert il y avait si peu de temps.
N'était-ce pas une éternité avant qu'ils avaient quitté la pièce qu'elle nommait dispensaire ?
Ce visage altier lui avait été plus ou moins spontanément offert par les souvenirs de son guide et même si c'était de nouvelles images qui envahissaient son esprit, il y résidait toujours le glorieux portrait sans doute dessiné plus par la volonté de Vincent que par ses yeux.

Vincent statufié.
Elle ne pouvait trouver meilleur mot pour désigner la posture de son envoutante compagnie qui lui demandait de se méfier. Elle sentait chaque pore de cette peau froide entièrement à l'écoute de l'action qui allait se dérouler.

Inconscience.
Les enfants ont ce défaut que les trouillards font vite de rectifier. Mais il y a en plus une curiosité impossible à contrôler dans les yeux de Uni'. Vincent pourtant surveiller sa protégée mais quand la belette glissa son poignet hors de l'emprise bienveillante, il préféra sans doute ne pas réagir pour éviter de dévoiler la moindre émotion.
Uni' n'avait pas peur encore de ce monde, sans doute était-ce un véritable défaut, une personnalité suicidaire, ou encore une réelle inconscience. Toujours est-il qu'elle se tenait un peu plus éloignée de Vincent.

C'est alors, qu'il aurait pu voir dans l'attitude de la fillette toute sa malice.
Seule dans la neige, du bas de sa petite taille, la tête baissée comme perdue ou soumise au monde cruel, elle était chétive et fragile.


Elle était muette.

Elle avait appris depuis toujours à ne pas montrer ses réactions.
Elle avait même appris si bien l'art du théâtre qu'elle aurait pu lutter contre les plus grands assaillants des planches.
Elle avait, au-delà de ça encore, appris à réellement contrôler ses sentiments.

Quand elle semblait fragile, elle ne faisait pas semblant, elle le devenait, au détail bien sur, qu'à tout moment sa réelle volonté pouvait reprendre le dessus, au moindre frisson de son souhait.

Son cri muet était strident.
Elle voulait qu'on l'enlace, tout son être crier un manque de tendresse immonde. Un cri si sourd qu'il en devenait insupportable. Certes, pour une ombre surement pas, surtout pas du niveau de Vincent, et à l'étrangère, elle en doutait fort aussi, mais il y avait cette troisième personne qui semblait bien moins sur d'elle.

* Une tâche ocre des plus appétissantes *

Cette pensée l'avait surprise elle-même, mais c'était tout à fait ce qu'elle ressentait du fond de sa mort.
Il lui manquait toujours cette chose sans nom...

[comme je vais être absente quelques jours je grille Maxime pour que vous n'ayez pas trop a attendre.]

Mirahil marchait silencieuse, soudain au plus profond de ses sens elle sentit une présence. Elle tourna la tête e.t vit Vincent. Aussitôt son visage s'illumina, ses yeux brillaient de joie et son sourire était éclatant. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. Elle se diriga aussitôt vers lui, on aurait pu croire qu'elle avait oublié son infortuné humain. Le pas vif et lent à la fois la ramena prêt de son chef.

Mais ses pas l'amenèrent aussi vers la vérité, Vincent la regardait d'un air desabusé, étonné. Intérieurement elle soupira, c'était vrai qu'elle était étrange ses derniers temps. Mais l'ombre était toujours en elle, l'homme qui l'accompagnait serait utile, très utile, elle le sentait et s'était pour cela et rien que pour cela qu'il vivait encore.... quoique... même si son instinc d'espionne ne l'avait jamais trompé, elle avait changé imperceptiblement, de peu, mais changé.

Elle detourna les yeux de Vincent pour les reporter sur l'enfant. Elle avait senti sa faim, sa faim devorante de tendresse. Et quelques secondes Mirahil se figea : elle n'aimait pas voir Vincent accompagné. Jalouse ? Peut-être ... Mais ce ne fut quelques secondes, car aussitôt elle reporta ses yeux sur Vincent.

Doucement elle se rapprocha de l'ombre, jusqu'à ce que ses cheveux touchent les siens. Puis elle le murmura doucement très doucement pour que seul lui entende ce qu'elle dise :

"Comblée de te voir, Vincent. J'ai des nouvelles ... interessantes pour toi. On aurait à parler en seul à seule."

Aussitôt, elle se degagea tel un souffle d'air et reprit sa place comme si de rien d'était alors que ses nouvelles étaient de la plus haute importance ...

Maxime haussa un sourcil. Les commandos camouflage ? Un léger rire s’échappa de sa poitrine. Il roula dans sa gorge.

-Si, bien sur, mais…D’ordinaire nous sommes brieffés sur ce qui nous servira de terrain de jeu et là…

Il haussa une épaule, pourquoi préciser ? Il avait assez dit qu’il ne connaissait pas cet endroit. Il eu un moment l’impression d’être comme Alice au Pays des Merveilles, sauf que la demoiselle qu’il suivait n’avait rien d’un lapin blanc. Puis, il écouta la suite, hochant parfois la tête, mais il tenait à soulever un point cependant.

-Ce n’était pas de la haine…La proie ne hait pas son chasseur, elle en a peur. C’est un peu différent. Ceci dit, ce n’était pas de la peur non plus…Juste…Comment dire…

Il se massa la nuque, cherchant ses mots.

-Une méfiance…Ouais, c’est ça, une méfiance viscérale. L’instinct si tu veux.

Un sourire joua sur ses lèvres lorsqu’elle parla de le tuer. A vrai dire, la mort n’était qu’un commencement pour lui. Il avait appris à la voir comme une récompense de la vie. Bien sur, personne n’aimait l’idée de disparaître ainsi, mais qui pouvait prétendre savoir ce qui se trouvait au delà de la mort ? De son point de vue, personne, aussi imaginait il la mort a sa convenance.

-Ca fait bizarre d’être considérer comme un…Repas. Je veux dire, l’homme a toujours crut être au dessus de la chaîne alimentaire, alors…

Songeur, il suivait la silhouette de la jeune femme à travers les arbres, prenant garde à ne pas marcher sur des branches mortes. C’est marrant, pour un peu il aurait dis qu’elle flottait, c’était assez étrange comme impression

-Pour le moment, je dois dire que je n’ai d’autre choix que de te faire confiance.

Remarqua-t-il soudain. Il n’aimait pas forcément cette idée, mais avait il réellement la possibilité de faire autrement ?

-Au fait ! Je m’appelle Maxime…

Lâcha-t-il finalement. Puis, elle se détourna brusquement. Surpris, il la suivit des yeux et…Son visage devint un masque de marbre. Il sentit un long frisson lui parcourir l’échine tandis que son instinct de survie lui hurlait de courir. Cependant, il ne l’écouta pas, enfin pas pour le moment…Il recula d’un pas, d’un coup d’œil, il engloba son environnement. Les possibilités de fuites étaient restreintes. Il serra les dents. Qu’il fasse plus ou moins confiance à Mirahil était une chose, pour les autres…Il inspira à fond. Le corps tendu, il attendit, attendit de voir comment les choses allaient tourner. La fuite ou l’affrontement….

Maxime ... sa sonnait mieu qu'un matricule, l'homme avait decidé de lui faire confiance, est-ce qu'il snetait ce qu'il pouvait devenir si Mirahil laissait faire ? De la chair a paté, du boudin, un repas d'ombre pour une enfant plus qu'affamée. Pourtant l'homme bien que raidie par la méfiance, n'avait pas peur, il ne detalait pas. L'ombre avait raison, son instinc lui dictait de le garder en vie, elle entendait comme un murmure, un ordre. L'instinct Mirahil en avait fait une arme, elle ne jurait que par lui et croyait en ce qu'elle sentait vraiment. Elle avait un instinct animal, celui d'une louve qui chasse ou qui protege ses petits. Mais la louve si impitoyable soit-elle peut garder, étrangement, un être faible, un nourisson et l'aider a vivre. qu'est-ce qui la guide alors? Rien ou peut-être tout : L'instinct.

L'eau coule doucement dans une rivière tranquile, elle ne laisse aucun dommage, juste un passage. Vincent était cette eau dans le vent, il arreta entre les deux ombres, posant la main sur Uneksia. Aussitôt Mirahil se raidit, si son chef agissait ainsi c'était parce qu'il avait des raisons de le faire. Une petite fille est pire que le diable, elle parait douce et claire alors qu'en elle se forme des vices si horribles qu'on ne peut les imaginer. Son visage d'ange trompe. Après cette pensée Mirahil s'en voulut, tout le monde n'était pas elle et, si enfant, dans sa tête s'était former des images inconcevable quand on regardait sa tête angélique, il n'en était pas de même pour tout le monde. Uneksia n'était peut-être pas aussi monstrueuse qu'elle l'avait été, mais il fallait s'en méfier : c'est des enfants qu'arrive la trahison et la rebellion.

Il y avait entre Vincent et Mirahil une compréhension qui depassait les mots ... l'habitude. Comme un language animal, qui depassait les phrases sans sens. Elle faisait partie de sa meute, elle était l'une de ses louves. Juste des regards, des positions, des murmures, il n'y avait presque besoin de rien d'autre : les loups ne parlent pas lors de leur chasse pourtant malgré leur nombre ils ne sont qu'un. Une meute... Vincent avait déjà compris que l'homme ne devait pas mourir, elle le vit à ce simple geste d'attitude defensive près a contrer la jeune ombre. Pourtant elle voulait éclairer la situation si ce n'était à son chef, aux autres du moins.

"Fait-tu confiance en mon instinct Vincent ?"

A cela nul besoin de reponse, c'était juste une facon de briser le silence qui s'était installer. Etrange et rare silence que celui-ci, trois ombres et un homme sont en général plus bruyant. Mais ces bruits étaient remplacé par quelque chose de plus lourd, l'air c'était chargé d'une tension.3 La jeune ombre affamé, Vincent ne savant trop quoi faire et l'homme qui pouvait mourir d'une seconde ou l'autre.

"Le coeur de cette homme ne peut s'arreter aujourd'hui."

Phrase simple et claire, elle venait de sauver Maxime. Mirahil n'avait pas dit qu'il était intouchable mais il était clair qu'il devait rester en un seul morceau et bien vivant. Par la même occasion elle avait montrer a Vincent pourquoi il vivait encore : parce que le petit doight de Mirahil le lui avait dicter.

"Je vois une nouvelle ombre à tes côtés, cette enfant délicieuse aurait-elle un nom ?"

La curiosité de l'espione la piquait ....

Il n’était pas à l’aise, non vraiment pas. Le regard de…Bon sang ! Etait ce réellement une enfant ? Non, impossible, pas avec ce regard si affamé. Oh, Maxime ne se doutait pas qu’elle lui aurait sauté dessus avec plaisir, si l’autre ne l’avait pas retenu. Il n’aurait certainement pas eut le dessus, trop peu d’informations sur ces « fantômes ». Il leva les yeux sur l’homme qui accompagnait l’enfant. Il ne s’en rendit pas forcément compte, mais lentement, il disséqua sa silhouette éthérée, cherchant dans ses yeux quelque chose d’humain. Un long frisson prit naissance dans ses reins pour remonter le long de la colonne, et pour finir, les petits cheveux de sa nuque se hérissèrent. Rien d’humain….Absolument rien d’humain. D’ailleurs, le militaire en venait à ce demander si ils avaient été humain un jour. D’après ce que lui avait dit Mirahil, avant d’être cette forme sans véritable consistance, ils l’avaient été, mais le désespoir aidant, la mort de leur corps, tout cela avait fait d’eux ces entités sinueuses. En tout cas, pour sa part, tant qu’il lui restait un souffle de vie, hors de question qu’il finisse ainsi ou comme les chimères. Il n’en avait encore pas croisé, mais d’après son guide, elles n’avaient rien de réjouissant non plus.

*Le cœur de cet homme ne peut s’arrêter aujourd’hui*

Maxime jeta un regard étrange sur la jeune femme, il ne dit mot, il avait l’impression d’être comme le cheveu sur la soupe, sauf que d’habitude, la soupe ne nous mange pas.
Ce fût un mouvement fluide, souple, empreint de prudence, lentement, il s’accroupit. Posture peut être étrange, mais pas tout à fait innocente. Quelque chose lui disait que son guide venait de lui sauver les fesses. Un instant, il faillit rire devant le ridicule de la situation. D’ordinaire ce n’était pas aux femmes de protéger un homme, mais il n’avait pas en face de lui une femme ordinaire. Tout ce en quoi il croyait jusqu'à présent venait de joyeusement s’envoler. Rien de ce qu’il savait n’avait cour dans cette étrange contrée. A lui de s’adapter et s’adapter était ce qu’il faisait le mieux.

Le déroulement de ces vies entrecroisées était moins marrant que l'avait annoncé le préambule, de loin deux tâches dans la neige.

S'il y avait une chose qu'Uni' détestait, c'était l'ennuie.
S'il y avait une chose qui embêtait Uni' c'était l'innocupation.
S'il y avait une chose qui enragait Uni' c'était la perte de temps...

Puis elle détestait les messes basses et les discussions dont elle était exclue en sous-entendus sous prétexte de sa jeunesse.
* C'est bien les grandes personnes ça... *
Même si le contexte était bien différent que l'habitude d'une vie humaine, elle n'aimait pas être considérée comme une enfant.
Elle n'aimait tellement pas que c'est à cet instant qu'elle comprit la chose qui lui permettrait peut-être de survivre dans cette univers froid.

Cela n'empêchait pas que l'ennuie l'envahissait... pour une fois, elle n'arrivait pas à s'échapper dans son monde de pensées... par contre de tristes pensées commençaient à revenir en elle...
* Ah non ! Jamais en public ! *

Elle s'entit l'homme bougeait.
La tâche verte mouvait en des endroits significatifs de grandes réflexions.
* Ca mouline là dedans... *
Bien sur, si elle avait pu et si elle avait su, elle serait bien allé faire un tour au milieu des pensées de l'homme pour y glisser quelques croque-mitaine.

Non, elle ne tenterait rien.
Elle ne voulait rien dévoiler à cette dame dont la tâche rouge semblait imperceptiblement reliée à la tâche sans teinte de Vincent par un fil d'éther. Elle voulait la connaître, la comprendre, l'apprendre, mais sans que celle-ci puisse la découvrir, elle, petite enfant de l'ombre.
Elle ne voulait pas même que celle-ci sâche son nom mais elle laisserait Vincent décider, de toute façon son mutisme l'aurait freiné si elle avait voulu faire opposition à la lecture de son idetification...

Elle sentit l'homme bougeait.
Voici qu'il semblait que la taille de l'homme diminuait, non-visiblement il devait sans aucun doute s'asseoir ou s'accroupir dans la neige alors Uni' suivit l'exemple et posa ses petites fesses roses dans la neige. A la différence du chasseur bien équipé, Uni' n'avait pas de vétements chauds mais jusqu'à présent il ne lui semblait guère avait ressentit le froid.
Elle regarda autour d'elle et pût admettre à l'évidence que seul l'homme était habillé chaudement.
* Les ombres ne se soucient-elles pas des sensations physiques ? *

La neige était désormais à porté de doigts.
Petite fille qui ne l'avait que trop rarement vu de son vivant, et ses rares moments appartenaient au monde du livre ou de la télévision. Elle repensa d'ailleurs avec nostalgie à un film qu'elle avait apprécié à l'heure où sa mère était encore en vie, à l'heure où ses yeux n'étaient voilés que d'innoncence, à l'heure où son coeur battait encore pour autre chose qu'assurer les fonctions nécessaires à la vie.

* Cette scène... *

Uni' plongea ses deux mains dans la neige qu'elle réunit sous forme d'une boule et ni une ni deux voici que ce missile léger volé en direction parfaite de la tâche verte qui représente dans le regard d'Uni' le chasseur.

Un choc sur la poitrine, un regard incrédule qui se baisse lentement…Maxime considéra abasourdi la tache blanche que faisait la boule de neige sur le vert soutenu de son uniforme. En tout cas, elle savait visé, si cela avait été une balle, il aurait été touché en plein cœur. Abasourdi, il releva doucement les yeux sur la fillette-ombre. Comment réagir ? Si cela avait été une enfant normal, de chair et de sang, il aurait sourit, voir même éclater de rire mais…D’ailleurs, ses lèvres ne frémissait elle pas sous un effort soutenu pour retenir un rire ? Si bien sur, le seul hic étant que la gosse n’était pas humaine et que…Il ne comprenait rien a son manège. Un test ? Peut être mais dans ce cas là, pour quoi faire ? Il chercha une réaction de la part des deux autres mais…avouons que leurs visages ne se prêtaient pas spécialement a l’expression de sentiments quelconque. La suite logique aurait été qu’il plonge a son tour les main dans la neige, que ses doigts forment à leur tour une jolie boule, assez légère n’est ce pas, le but n’est pas la douleur, et qu’il la lance joyeusement sur l’enfant. Bien entendu s’en serait suivit un échange de projectiles blancs et froids, mais l’air aurait vrillé d’éclats de rire…Cependant…Finalement, il léger sourire ourla ses lèvres, l’œil braqué sur la petite fille, il ouvrit la bouche :

-Touché.

Un sourire entendu.
La tâche verte et la petite fille violette se regardaient, non en chien de faïence, mais dans silence qui disait tout. On savait que trop bien qui était le prédateur et qui était la proie et on savait très bien que la proie pouvait se défendre. On savait tout aussi bien que si elle le faisait, il y avait bien pire prédateur qu'une petite fille au cheveux lilas.

L'affaire était entendue.
Uneksia n'était pas idiote, elle avait compris qu'attaquer cet homme ne serait sans doute pas une bonne idée. L'idée par contre que cela puisse contrarié la jeune femme qui faisait les yeux doux à Vincent était pourtant plaisante. Mais la fourberie demande plus qu'un simple plaisir vengeresque.

Les voix entendues.
Uneksia décida de rester dans le silence, comme toujours. Elle venait de se mettre au centre d'une attention plus ou moins donnée par les différents acteurs de la scène et elle se dit que dans ce monde, elle n'était pas sur que ce soit la meilleure stratégie.

Les mots entendus.
* Belette. *
Rester dans l'ombre en tant qu'ombre et observer avant d'agir. Sans doute était-ce cela qu'il fallait. Attendre, calculer, manipuler, des mots qui allait sans aucun doute rapidement s'ajouter à son vocabulaire familier. Mais il était important avant tout de toujours contrôler.
L'envie attendue.
Pourtant au fond d'elle, l'envie encore brûlante de cette faim sans nom demeurait palpable. Détestable. Et cet humain si stupide, surtout qu'elle n'appréciait que rarement les hommes d'armes, aurait sans doute était un magnifique exercice. Le problème majeur qui la hantait était qu'elle n'arrivait pas à éclairer l'énoncé.

Quelle était cette envie, cette faim, ce besoin ?

[Ah, vous ne voulez pas faire avancer l'action? Tant pis pour vous. :esmile: Je pense qu'il serait judicieux de changer l'ordre de réponse: c'est logiquement à Uni de réagir en première.]



Hollow Dream ne brillait jamais par une débauche de vie. Les quelques animaux qui subsistaient dans les bois et constituaient l'essentiel du régime des humains étaient prompts à se taire et à s'effacer de la scène, laissant volontiers les rôles principaux à tous ces êtres maudits seulement à moitié en vie. Aussi il n'était guère surprenant pour Vincent ou Mirahil (peut-être plus pour les deux nouveaux arrivants) de subir le silence qui les environnait, un silence pourtant sans amplitude, un silence presque matériel tant il donnait l'impression d'être étouffant. Un silence dans lequel l'impact de l'unique boule de neige lancée par Uneksia résonna presque comme la détonation d'une arme.

Et tout ce petit monde semblait contaminé par l'immobilité ambiante, chacun regardant l'autre dans le blanc de l'oeil, trois prédateurs et une proie qui ne pouvait mourir. Vincent plongea un instant dans le mélancolique et farouche regard de Mirahil. Puis ses iris d'obsidienne allèrent se poser sur la petite belette, qui lui tournait toujours le dos tant elle était fascinée par l'être appétissant qu'on avait mis sur sa route. Friandise que l'ancien médecin dévisagea en dernier, songeur.

Soldat. Habitué à obéir, habitué à tirer. Sans doute plus solide mentalement que la moyenne, grace au système de vases communiquants qui lui avait fait gagner en bravoure ce qu'il avait perdu en autonomie. Une étincelle intelligente dans le regard. Pas un simple trouffion, ou alors un trouffion particulièrement malin. Un guerrier. Une menace.

Hors de question de le laisser rejoindre Mary Malone. Du moins, pas dans cet état de prudente mais confiante attente. Il fallait lui apprendre que l'Enfer est bien plus froid qu'on aime à le penser.

Vincent se glissa doucement auprès d'Uni, et son bras gauche alla encercler les petites épaules qui lui arrivaient un peu au-dessus de la taille. Avec une délicatesse troublante, ses doigts se refermèrent sur le bras de la belette, et d'une traction aussi douce que franche il l'obligea à reculer. Symbole de cessez-le-feu universel. Sauf quand l'un des commanditaires peut à loisir chuchoter en pensée à l'esprit de ceux qu'il touche.

*Cherche le contact, les caresses. Repère l'appréhension, la méfiance, la peur. Laisse ton corps s'y accrocher, laisse-le boire et se repaître. Mais pas trop petite belette, pas trop, ou je devrai te punir.*

Un silence, puis ses doigts desserrèrent imperceptiblement leur étreinte, prêts à laisser échapper le fauve miniature. Un dangereux sourire vint flotter sur ses lèvres nacrées.

*Uneksia, voici ta première proie. Sers-toi.*