Mary ! Cadeau ! (Suite un doux éveil avec Xarha)

Il n'avait pas ouvert la bouche de tout le chemin. Même si il se doutait que la jeune femme derrière lui devait se poser plein de questions, il ne devait pas être déconcentré. Traverser les bois était dangereux et il ne pouvait se permettre de baisser la garde, douloureusement conscient qu'il n'était pas seul. La petite fouineuse semblait doté d'un mordant acide et c'était quelque chose qu'il appréciait chez les autres, même si il avait une forte tendance à calmer l'acidité par une attitude glaciale. Au moins, la jeune femme ne se laisserait pas marcher sur les pieds et il fallait être capable de se faire une place. Même parmis eux, surtout parmis eux au vu de la tension qui séparait le groupe humain. Arrivé dans la coursive, il meva une main pour les différents gardes qui surveillaient l'endroit. Ils le reconnurent tout de suite et le contraire eut été étonnant, Maxime était l'un des rares à ramener à manger. Voir le seul. Si la silhouette qui l'accompagnait surprit, aucunes questions ne lui fut posées. Lentement, il leva les yeux sur la "biblihotèque" et se dirigea vers l'entrée.

-Bienvenue chez nous.

lança-t-il sarcastique avant d'ouvrir la porte et de taper ses bottes sur le sol pour les débarrasser de la neige.

Xarha dût s'arrêter un moment pour vérifier que ce qu'elle voyait n'était pas un rêve. Non, de toute évidence, non. De mémoire, jamais elle n'avait vu autant de gens faire la gueule de sa vie.

- ....C'est tellement gentil de m'accueillir ici...Bonjour, messieurs-dames !

Elle effectua une petite révérence ironique tout en parcourant l'habitation des yeux, inquisitrice.

Rien qu'en faisant le tour de l'endroit des yeux, rien qu'en regardant l'air décomposé des "habitants", elle imaginait déjà tous les problèmes d'intégration qu'elle risquait de rencontrer.

Premièrement, pas de cigarettes, pas de drogues. Idée qui la fit frissoner. Les cures de désintox, c'étaient une des choses les plus horribles au monde. Un grand vide se fit soudain dans son esprit quand elle se rendit compte des implications que ça allait causer.

Non, il valait mieux ne pas y penser tout de suite.

Elle se rapprocha de son guide.

- C'est normal qu'ils aient tous l'air aussi chi....maussade que vous ? On se croirait dans un putain de truc militaire.

Murmura-t-elle calmement à son oreille, considérant que se foutre de la tronche de ceux qui allaient l'accueillir à haute voix n'était pas la meilleure chose à faire pour le moment.

Voyons le bon côté des choses. Elle n'était pas dehors à se geler les...enfin, à avoir froid quoi. C'était déjà ça de gagné.

Mais pourtant elle avait très envie de faire demi-tour et de repartir là-dehors, dans la neige et le froid peut-être, mais au moins elle pourrait reclasser ses idées. De plus elle ne supportait pas vraiment d'être entassée avec trop de monde. Non, elle ne pourrait jamais rester ici tranquille.

Elle avait encore du mal à se rendre compte qu'elle était coincée ici pour un petit moment. L'information ne se connectait pas encore avec le cerveau, le temps de réaction était un peu trop lent, enfin quel que soit le genre de déréglage qu'elle avait, finalement l'information réussit à aller voir le cerveau pour lui dire: Aha, t'es coincé ici, pauvre con. On va voir comment tu vas t'en tirer cette fois.

Puis l'information dût partir, car l'élan d'horreur qu'elle avait eût se calma d'un seul coup. Non, elle ne se rendait pas encore vraiment compte, mais elle avait eu une méchante perspective. Et ça ne lui plaisait pas vraiment.

[Bon ben ceci se passe après l'épisode de la forêt huhu]

Des rumeurs qui s'amplifient et déjà l'on chuchote qu'ujne nouvelle arrivante vient de faire son entrée. Information qui ne peut être cachée à Mary et qui lui est donc soufflé par l'un des humains présents. Un soupir s'échappe de sa poitrine, reflétant sa lassitude. Non pas que la perspective d'avoir sauvé une nouvelle arrivante des griffes des créatures peuplant cette Vallée ne la réjouisse pas, mais depuis quelques temps, la chef semble avoir perdu de son en train naturel, miné par une rencontre au dénouement humiliant et douloureux. Elle se leva pourtant et rejoignit la salle principale, découvrant ainsi Maxime en compagnie d'une demoiselle aux cheveux rouges.

Elle n'avait rien à reprocher au militaire : il faisait bien son boulot et garnissait leur garde manger. Mais il était trop rigide à son goût et surtout, c'était en partie sa faute si un bandage ornait sa main gauche. C'était puéril comme réflexion, mais s'il n'avait pas voulu jouer les héros... Heureusement, elle était assez adulte et mature pour ne pas lui faire sentir sa rancoeur personnelle et enfantine. Il avait pensé bien faire. Ils n'avaient pas prévu que cela dégénérerait. personne ne l'avait prévu.

Elle colla un sourire sur son visage plus émacié, aux traits tirés. Ses yeux verts semblaient énormes. Sa peau bronzée était plus pâle que d'habitude. Mais il fallait continuer vaille que vaille. La guérison et la convalescence avaient été difficile, émaillés de fièvre et de douleur. mais elle était debout, affaiblie, mais vivante. Et dans ses rêves, elle se voyait tordre le coup à cette maudite Chimère...

- "Je suis contente de te revoir Maxime. Mais voilà que tu piques le boulot des patrouilleurs?"

Elle s'était avancée jusqu'à eux, plaisantant pour masquer son propre état d'esprit. Elle regarda la nouvelle arrivante et la trouva un peu bizarre, sans savoir dire pourquoi exactement. Une impression simplement.

- "Bonjour, je m'appelle Mary. Bienvenue dans notre palais!"

Elle eut un petit sourire, jetant des regards autour d'elle pour voir la mine renfrogné des humains présents. Il allait peut-être falloir qu'elle se secoue et remette de la gaieté dans leur vie ou elle risquait fort de les perdre. Il lui fallait montrer l'exemple...

Maxime haussa une épaule au commentaire de la gamine, mais elle avait raison cependant. Une étrange anémie semblait avoir prit posséssion du camps et cette atmosphère allait finir par l'étouffer si elle se maintenait. Il ouvrit la bouche dans l'attention de répondre lorsque la voix de Mary résonna. Il se raidit subitement en se retournant. Il eut un bref coup d'oeil pour la main bandée tandis qu'une pointe de culpabilité lui vrillait le ventre. Certes, il avait merdé comme on disait, mais il n'avait pas prévu l'impact qu'aurait cette sale bestiole sur son esprit. Explosant sa rationalité pour ne laisser apparaître que ce qu'il était lors des batailles. Saleté de guerre qui lui avait déranger le cerveau. Cela dit, la boule de pue l'avait cherché, cela couplé à l'étrange atmosphère de la Vallé, il n'en fallait pas plus pour qu'il se mue en soldat poète. Il savait pertinement que Mary lui en voulait, d'ailleurs, il avait encore aux oreilles le savon qu'elle lui avait passé. Une sacrée enguellade cela dit, dont les échos résonnaient encore dans la bâtisse.

Il eut un imperceptible haussement de sourcil inquiets en voyant la pâleur de Mary. En bonne tête de mule, elle avait refusée de rester allongée et envoyer paître son besoin de repos. Pire qu'un soldat celle ci. Il était bien tenté de la renvoyer direct au lit, mais il savait qu'il s'attirerait les foudres de la jeune femme, aussi garda-t-il le silence. Pour le moment du moins.

-Si ils faisaient leur boulot correctement, ça n'arriverait pas. Mais Lucie a besoin de repos.

Répliqua-t-il au léger reproche, remontrance qui n'en était pas une cela dit, mais à croire que sa culpabilité lui faisait dire n'importe quoi.

-Enfin, avec tout ça, j'ai perdu mon gibier.

Soupira-t-il en se délestant de sa doudoune.

Mary. Elle était si....différente....

Non, elle ne trouvait pas d'autres mots pour la définir. Elle paraissait contrastait avec les autres. Non, elle ne savait pas comment définir la belle métisse affaiblie qui se présentait à elle. Un instant, Xarha se demanda qu'est ce qu'une poupée comme ça pouvait faire dans ce genre d'endroits. Elle devrait être mannequin quelque part, au lieu de traîner dans la neige et le froid. Elle pourrait être riche, être heureuse. Qu'est-ce qui l'obligeait à rester là ? Et puis, même un aveugle aurait remarqué qu'il lui manquait un doigt.

Les mauvaises fréquentations, les guerres de gang, les métiers de l'ombre, c'était son rayon à elle. Les cicatrices, c'était elle qui les portait. Comme c'était étrange que la poupée Mary n'ait pas l'air si fragile que ça. Les poupées se cassent, les poupées se désarticulent.....Pourtant, il suffisait que Xarha croise le regard de la femme pour comprendre qu'elle ne faisait pas partie de ce genre de poupées. C'était....perturbant.

Quant à son cher et tendre compagnon, il répondit si hargnement à Mary que Xarha se demanda dans quelle genre de scène de ménage elle était tombée cette fois.

"Bonjour, je m'appelle Mary."

Tssss. C'était ce genre de phrases qu'on répétait sans cesse aux Alcooliques Anonymes.

Elle regarda le fameux Maxime et la fameuse Mary discuter devant son nez, les mains dans les poches. Elle y retrouva son briquet, et de toucher la douce surface métallique lui redonna une envie terrible de cigarettes. Un peu de nicotine et quelques neurones en moins l'aiderait sûrement à engager la conversation avec ses nombreux nouveaux amis, tout autour d'elle. Mais ils n'avaient pas l'air du genre "fumeur."

* Oh my God. Me dites pas que je suis tombée sur une putain de zone non-fumeuse.*

Elle sortit calmement son briquet et alluma la flamme par réflèxe. Mais elle n'avait rien à brûler. Une vague de nervosité et de colère déferla en elle, lui redonnant toute son acidité coutumière en un clin d'oeil.

- Lucie, Lucie t'arrête pas, on ne vit qu'une vie à la fois....

Chantonna-t-elle. Vieille chanson qu'elle n'avait jamais aimé, et qu'un cousin vivant en France lui avait fait connaître en pensant que ça lui plairait. Ah, ces Frenchies.

- J'en connais une autre avec Mary. Mais je vous épargnerai ça. Moi, je m'appelle Xarha, enchantée de vous rencontrer. En espérant que vos pauvres patrouilleurs n'en voudront pas à mon cher compagnon ici présent....je suis sûre qu'il regrette son geste, désormais.

Son regard se détacha des deux yeux verts de Mary et firent le tour de la salle en examinant chaque détail.

- Et quel palais. A votre place, je virerai les femmes de ménage.

La jeune femme hocha la tête aux paroles de Maxime. Oui, Lucie avait besoin de repos, c'était un fait. Elle aussi d'ailleurs, mais ça, c'était impossible pour elle. Elle ne pouvait pas se le permettre et l'inactivité lui pesait trop pour qu'elle s'y adonne de bonne grâce. Le jour où elle serait à moitié mourante, elle se reposerait. En attendant... En attendant, elle ne pouvait pas cesser de lutter. La douleur signifiait qu'elle était en vie, la fatigue aussi. Et elle s'y accrochait. Elle lui répondit d'une voix douce :

- "Oui, mais tu as ramené quelque chose de plus précieux encore. Tu ne peux pas tout faire, même si tu aimerais bien."

Elle le regarda un instant, le souvenir de leur accrochage lui revenant en mémoire. Enfin, accrochage était un bien grand mot, puisque c'était elle principalement qui avait parlé et lui avait assené une soufflante. Génial comme première rencontre, mais elle avait du faire comprendre au cow boy que c'était elle le chef et que ce genre d'initiatives n'était guère appréciée. A sa grande surpris, il avait à peine bronché, acceptant la hiérarchie, en bon soldat. Tant mieux, elle n'avait pas eu envie de se battre avec lui à ce sujet. Surtout qu'il n'était pas un mauvais bougre, bien au contraire. Juste un peu trop martial et froid à son goût.

Elle reporta son attention sur la demoiselle qui l'accompagnait. Elle lui faisait un peu penser à une junkie avec sa silhouette maigrichonne, ses yeux trops grands et ses cheveux colorés. Pourtant elle devinait une intelligence vive dans ces yeux bleus et un caractère bien trempé. Elle avisa le briquet de la demoiselle, la regarda jouer nerveusement avec. Un petit sourire ourla ses lèvres : ici, il n'y avait plus de réelle dépendance à ce genre de produits. Pas de dépendance physique en tout cas. Mais concernant le psychisme, c'était une autre affaire.

Elle se mit alors à chanter, arrachant un coup d'oeil surpris de la part de la meneuse. Une chanson qu'elle-même connaissait puisqu'elle était française. Elle parla d'une autre chanson concernant Mary et cette fois, elle fit rire la métisse.

- "Je connais cette chanson, je suis française, malgré les apparences. Enfin à moitié."

Amusée, elle observa la jeune demoiselle à l'esprit aiguisé :

- "Oh ça, je n'en doute pas une minute. Je doute qu'on puisse lui en vouloir de faire un autre job à côté de celui pour lequel il est désigné. Quand à regretter son geste."

Un sourire malicieux recourba les lèvres de Mary, alors qu'elle se tournait vers Maxime :

- "T'a-t-elle donné des raisons de regretter de l'avoir rapatriée?"

Sur ce Xarha enchaina sur le palais et surtout son entretien, faisant à nouveau rire la métisse qui commençait à apprécier que cette jeune fille la déride ainsi.

- "Elles ont démissioné en fait. Tu te proposes pour reprendre le flambeau?"

Une étincelle de malice dansa dans le regard vert de l'interne. Elle avait toujours eu le sens de l'humour, cela l'avait toujours aidé à tenir. Elle l'avait perdu récemment, mais voilà qu'il refaisait surface, à son grand soulagement.

Maxime grommela un truc à propos des femmes apparentées au mules, avant d'envoyer sa veste direct sur un porte manteau. Oui, il aimait être partout, et alors ? c'était un crime ? Ah ben voilà qu'il s'enflammait pour rien. Finalement, il se massa la nuque en un geste devenu familier maintenant. La gamine se mit à chanter un air stupide auquel il ne fit même pas attention, il les laissait faire connaissance en fourrant ses mains dans ses poches, les yeux braqué sur un point imaginaire au dessus de la tête de Mary. Puis, elle s'adressa à lui, ses yeux se baissèrent d'un cran alors que ses lèvres s'incurvaient légèrement.

-Des raisons ? Pleins. Mais la gamine a un caractère plutôt bien trempé alors elle a évité la fessée.

répondit il lorsqu'elle lui demanda si il regrettait son geste.

Son sourire s'élargit une demie seconde lorsque la meneuse moucha la petite peste. Ah ben, ça allait mettre de l'ambiance dans la cambrousse tout ça.

Un sourire apparut sur les lèvres gercées de Xarha.

- Reprendre leur flambeau ? A votre place, c'est le genre de proposition que j'éviterai, vous risquerez de le regretter si jamais j'acceptais...

Elle écouta Maxime et Mary s'échangeaient quelque propos. Elle tiqua à la remarque de son doux compagnon. Non, vraiment, il avait une putain de répartie qui avait la fâcheuse tendance de l'énerver tout en l'attendrissant. Et puis bon, un grand brun aux yeux verts, c'est quand même un objet sacré en soi. Bon, bien sûr, avec des cheveux un peu plus long, quelques retouches par-ci par-là, il aurait été parfait...niveau physique.
Parce qu'à part ça, qu'est-ce qu'il était chiant.

Elle se rapprocha de Maxime et passa un bras autour de ses épaules, l'autre main posée sur la poitrine de Monsieur, au niveau du coeur.

- Voyons, voyons, tendre compagnon aux tendances macho peu recommandables, je ne t'aurai tout de même blessé dans ta virilité pour mériter ce châtiment de fessée ? Hmmmm ?

Dit-elle d'une voix basse en l'observant. Qu'est-ce qu'il y avait derrière ce masque ? Peut-être tout simplement un autre...Son bras quitta ses épaules - un peu trop hautes et inconfortables pour elle - et elle écarta sa main avant de reculer jusqu'à se retrouver juste à côté de Mary pour lui souffler à l'oreille, sur un ton de confidence :

- Ah, les hommes, ils sont si sensibles sur certains sujets. Surtout quand ils ne peuvent pas tout faire.

Elle pencha legèrement la tête tout en re-détaillant le grand gaillard qui lui faisait face. Pas de regard inquisiteur cette fois, c'était même à se demander si elle fixait quelque chose en particulier, ses yeux se perdirent pendant quelques secondes. Oui, elle était bien ici à ce moment, vivante, entourée de personnes vivantes- ou du moins qui essayaient de l'être....elle avait besoin de réfléchir, elle avait envie de sortir, de s'éloigner....

- Ah, Maxou, Maxou, Maxou....j'insiste, tu ne sais vraiment pas parler aux femmes. Enfin, si un jour tu décides de changer ça, je parie que Mary se fera un plaisir de t'enseigner ça.

Toujours ce petit sourire au coin des lèvres, mais presque plus moqueur. Non, elle se sentait moins en colère, seulement vidée.

C'était impressionnant comme Maxime pouvait presque se faire oublier en jouant les statues de marbre et en se fondant dans le décor. pas un sourire ne jouait sur ses lèvres, jusqu'à ce que Mary ne lui pose directement une question. D'après la réponse du militaire, elle pouvait déduire que leur rencontre avait été houleuse et sans doute riche en petites piques. Elle esquissa un sourire en répondant, suave :

- "Je ne savais pas que l'insolence pouvait éviter les punitions."

Et insolente, elle l'était cette petite. Enfin, petite... Voilà que maxime déteignait sur elle maintenant. Elle répondit effrontément à Mary concernant sa proposition de job.

- "Le regretter comment? Je vois pas comment tu pourrais faire pire."

Elle soupira. C'est alors que Xarha prit la liberté de passer un bras autour des épaules du militaire, laissant son autre main se poser sur sa poitrine musclée. Elle le tqauina alors, faisant rire Mary de façon spontannée :

- "Je ne vous savais pas déjà si intimes. Tu ne perds pas de temps Maxime."

Elle continua de rire doucement, la première fois depuis l'épisode de la forêt et on pouvait dire que cela lui allait bien. Xrha s'écarte de son beau militaire. Ben oui, Mary avait des yeux pour voir et elle avait tout de suite trouvé Maxime plutôt pas mal avec son corps musclé par les entraînements et ses beaux yeux verts. Dommage qu'il ne sourit pas plus. Xarha parvint à sa hauteur et lui souffla quelque chose sur les hommes. Evidemment, Mary ne put qu'acquiescer, totalement d'accord avec elle sur ce point.

- "Et encore, je crois pas qu'on est devant nous le pire spécimen."

C'est là que Xarha acheva mary en appelant Maxime, maxou! Elle se mit à glousser, se demandant pourtant quelle allait être sa réaction. En ce moment-même, Mary avait l'air moins chef que jamais et rappelait qu'elle était aussi une jeune femme, capable de rire et de se montrer puérile. C'était fatiguant de sembler toujours forte, intransigeante, sûre d'elle. Elle était humaine après tout... Son rire s'étrangla pourtant quand Xarha suggéra que la jeune femme pouvait apprendre des choses au militaire concernant les femmes. Un voile passa devant ses yeux, mais elle se reprit vite :

- "Tu m'as l'air plus qualifiée que quiconque pour cela Xarha. Pis ça t'occupera, puisque tu dédaignes les travaux ménagers."

Resté calme et serein. Surtout calme et serein. Mais il devait convenir que cela faisait quelques jours qu'il n'avait plus vu Mary sourire. Rien que pour ça, il se contenta de lever les yeux au ciel lorsque la gamine se pendit à ses épaules. Secrètement amusé, sans le montrer sauf par la lueur rieuse de ses prunelles, il compta mentalement jusqu'à dix. Et là...Maxou !!!? Decheref, il braqua ses yeux verts sur la gamine. Il leva une main, l'accrocha au collet de la jeune femme et la souleva de quelques centimètres.

-Ecoutes moi bien, gamine. Lorsque tu sera une femme, je ferais peut être l'effort de te parler comme telle. En attendant, appelle moi encore une fois comme ça et je te garantit une fessée dont tu te souviendra toute ta vie.

Il n'avait pas hausser la voix, n'avait même pas eut un regard furieux, au contraire, il souriait. Comme un père devant les gamineries de sa fille, sans la lacher, il regarda à nouveau Mary. Et merde ! Il écarta les doigts, lachant le bout de tissus qu'il tenait et fourra les mains dans ses poches, un air renfrogné, plus que convaincant sur le visage. Ben quoi ? Autant sauver sa réputation ! D'accord, il était mort de rire, mais bon, il n'était pas obligé de le montrer.

- Faire pire ? Voyons Mary, il est toujours possible de faire pire. Et ce spécimen nous le prouve, d'ailleurs. Et si je devais m'occuper de son éducation féminine, je crois que je deviendrais vite folle. Non, non, c'est mieux que tu t'en charges.

Murmura-t-elle de nouveau à Mary. Et à peine se fût-elle écartée que le fameux Maxou l'attrapa et la souleva en l'air. Alors là, oui, Xarha fut très surprise. Okay, elle était peut-être coutumière de ce genre de maltraitance - combien de fois avait-on répété ce geste sur elle ? - mais là, tout de suite, elle ne s'y attendait pas du tout. Sa jambe eut un tremblement nerveux. Non, elle n'allait quand même pas frapper ce gentil Maxou. Même si, sur le coup, elle en mourrait d'envie.

- Oups. On dirait que j'ai fâché papa...

Son sourire prit une teinte plus mauvaise, mais elle garda son self-control.

- Oh, tu me soulèves d'un seul bras. Non mais quel homme !

Combien de fois ses amis lui avait dit de fermer sa grande gueule, surtout dans ce genre de situations délicates ? Mais après tout, s'il lui manquait quelques neurones précieux de survie, ce n'était pas sa faute. Quand Dieu l'avait crée, il avait dû boire et n'avait pas pu finir son travail comme il le fallait. Enfin bon, les voies de Dieu sont impénétrables.

Puis ses pieds retrouvèrent le sol, et elle effectua une moue boudeuse.

- Tssss. Quand je te l'avais dit, que tu allais le prendre mal. Et ne te cache pas derrière ce masque, je t'ai vu sourire.

Rien qu'en ayant vu les sourires de Mary et Maxime, Xarha avait vite compris qu'ils n'avaient sûrement pas profité de la vie depuis un bon moment. Quel dommage qu'ils se soient décidés d'être heureux le jour où elle arrivait. A cause d'eux et du rire communicatif de Mary, elle avait l'impression de se sentir bien. Êlle n'avait presque pas réagi quand Maxime l'avait empoigné, et elle était encore bien trop calme et douce. Elle n'arrivait même pas à lui en vouloir vraiment....

Elle leva les yeux au ciel et lança un commentaire à Mary :

- Tu vois, quand je t'avais dit que les hommes étaient sensibles. Il était en train de sourire, je te jure. Je lui pincerai bien les joues pour l'obliger à recommencer, mais j'aime trop avoir les pieds sur le sol, alors ce sera peut-être pour une prochaine fois.

Mary allait répondre à Xarha, quand une poigne d'airain se saisit de la jeune fille et la souleva du sol. Le meneuse eut un léger sursaut, ne s'attendant pas à cette réaction. Mais à quoi devait-elle s'attendre quand une demoiselle osait appeler le militaire Maxou comme s'ils étaient de vieux amis? Il la mit en garde... Mais les menaces ne portaient guère. Parce qu'il ne semblait pas en colère contre elle, au contraire, il avait l'air amusé par son impertinence. Soulagée, la jeune femme n'intervint pas, les laissant régler cela entre eux. Cependant, Maxime avait des réactions assez rapides et radicales, ce n'était pas la première fois qu'elle le remarquait.

Mais Xarha, loin d'avoir peur eou de se calmer en remit une couche. Elle avait un culot et un bagout incroyables. Ca forçait presque l'admiration, si cela n'avait pas autant friser l'insolence. Elle espérait que la jeune fille se montrerait moins rétive avec elle. Elle n'avait pas envie de se battre avec pour imposer son autorité. Pourtant, les commentaires de Xarha arrachèrent un petit gloussement amusé à la métisse, qui toussota pour essayer de reprendre son sérieux et ne pas ruiner les effets de Maxou... euh Maxime.

Il la relâcha, son sourire disparaissant pour retrouver son air morne et renfrogné habituel. Ce que Mary détestait cela! Comme si les humains ici n'étaient pas assez renfrognés comme cela! Heureusement qu'il y avait Lucie pour mettre un peu de vie ici... Et Xarha maintenant. Oui, la jeune fille avait ce petit quelque chose qui réussissait à égayer une atmosphère lourde... pour peu que l'on ait de l'humour évidemment. Elle échangea un regard avec le militaire, avant que Xarha ne lui adresse la parole. Avec un petit sourire malicieux, elle répliqua :

- "Oui, je crois que je l'ai vu sourire aussi. On devrait de décerner une médaille pour ton courage et pour saluer cet exploit!"

Elle lança un regard espiègle à Maxime, avant de rire de nouveau devant sa tête. Non, elle ne se moquait pas. Elle avait juste besoin de relâcher la pression accumulée ces derniers temps. Son visage semblait reprendre des couleurs d'ailleurs.

- "La prochaine fois, essaie de l'avoir par surprise et de te sauver avant qu'il réagisse."

-Elle ne sera pas assez rapide et se retrouvera les fesses à l'air en travers de mes genoux.

répliqua Maxime sans se dérider d'un poil, à la dernière pique de Mary. Celles de la gamine, il les ignorait, même si il devait reconnaitre qu'elle le faisait rire. Un brin délurée, un brin cynique aussi...Pas tout à fait comme Lucie. Cette Xahra avait vécu, alors que Lucie lui laissait toujours l'impression qu'elle découvrait le monde. Comme un reflexe, il passa les doigts dans ses cheveux ras..Enfin plus si ras maintenant. La Vallée n'avait pas de coiffeur pour gentiment lui passer la tondeuse sur la tête. Remarquez, elle avait pire la garce.

Furtivement, il regarda tour à tour les deux jeunes femmes et soupira silencieusement. Elles avaient décidé de lui en mettre plein les mirettes et...Bah, si cela faisait sourire Mary, il pouvait bien les supporter non ? A conditions que ça ne s'éternise pas bien sur, c'était un coup à perdre toute crédibilité !

-Remarque...Je suis sur que ça ne l'arrêterait pas. Une sale gamine quoi.

Ajouta-t-il en levant les yeux au ciel, cachant la lueur de rire qui dansait dans ses prunelles. Se préparant mentalement aux foudres d'une féminité outragée...Ou pire ! Un calin !

Silence. Doux silence. Qu'est-ce qu'elle pouvait faire, elle, pour récupérer les morceaux de son esprit égaré, perdu, confus, si calme et si plat, si froid à l'intérieur, si froid....elle les voyait rire, elle les voyait comme si c'était la première fois qu'ils riaient, comme si on leur avait ouvert une porte qu'ils avaient tenu eux-même fermés, mais il y en avait tellement des portes....

Silence. Non, elle n'arrivait pas à le garder, il la renvoyait dans le chaos mortel de son âme. Elle se sentait comme le feu, tellement changeante, qui pouvait réchauffer, mais qui brûlait aussi...A chaque fois qu'elle taisait un mot, une phrase, il lui semblait que des milliers d'autres accouraient dans sa tête, et elle n'arrivait pas à les comprendre, ni à les dire....

Le feu qui la consume, qui la fait avancer, sa seule lueur dans son âme de folie, il n'est plus que cendres et braises. Son humeur change, éternellement, elle est instable, ne lui a-t-on pas assez dit qu'elle était folle la petite ?

Xarha se sent désarmée face à Mary et Maxime. Maxime, qui l'a secouru d'une certaine manière, à qui elle doit sa dette, et Mary, à côté de qui elle se sent de plus en plus faible. Non pas qu'elle ne l'aime pas, au contraire, mais elle lui paraît comme un soleil à côté de qui tout est ombre, pâle, fade, ennuyant...

Elle les regarde parler, elle les regarde se regarder, et elle ne peut que se demander où est sa place à elle dans cet endroit. Car elle sait, elle sent qu'elle est coincée ici pour un moment. Où était-elle géographiquement ? Malgré le froid et la neige, elle ne voyait pas de Père Noël dans cette contrée brûlée et déchirée par le froid, dans laquelle chaque arbre semble se plier de douleur.

Elle prend conscience, et elle aurait aimé la taire, jamais elle ne l'avait écouté, mais elle grignote son esprit et finalement Xarha se sent plus vide que vivante. Pourtant ils rient, eux, même la statue de marbre, et plsu Mary rit, plus il lui semble que le soleil brille. Et elle n'avait toujours été qu'une fille à la rue, qu'une femme perdue dans la nuit, dans les dédales sombres, toujours malhonnête, sans foi ni loi, bravant l'autorité et ne respectant que l'anarchie, délaissant ceux qui lui paraissait faibles, frôlant la mort pour se prouver qu'elle était en vie.

Elle avait toujours été cette "sale gamine","la paumée" aux yeux des gens biens et respectables, et ré-entendre ces mots la perturbait intérieurement. Elle n'avait jamais voulu d'autre vie que celle qui l'auto-détruisait, jamais aimé autre chose que le danger, alors que ferait-elle ici, à côté de Mary qui la rendait fade, et des autres, si ternes, si mornes, tous des vampires de joie, qui semblaient tout absorber comme des éponges juste pour avoir la force de tenir debout. Heureusement qu'il y avait Maxime, contre qui elle se sentait confusément en colère, qui acceptait toutes ses piques et lui en renvoyait toujours des meilleures, même sans le vouloir, avec qui elle pouvait jouer et ignorer le reste.

Le sourire aux lèvres et les yeux toujours inquisiteurs, le visage détendu et les mains dans les poches. Elle les regarda, eux deux, et se sentit de trop dans leur danse, pourtant elle resta là et répondit, toujours aussi cinglante peut-être, mais sans le vouloir vraiment, elle était juste comme ça au fond.

- Arrête, ça va me donner terriblement envie d'essayer. Au fond, une fessée, c'est une sorte de plottage, non ?
" Et puis pour la médaille, c'est très gentil de proposer ça Mary, mais j'en ai déjà assez.

D'un air ironique, elle pointa ses cicatrices.

- Certaines personnes manquent terriblement d'humour. Alors, une fessée sur les genoux de my dear, qui est quand-même, rappelons-le, un grand brun aux yeux verts, bref l'incarnation vivante d'un des fantasmes féminins les plus connus....au fond, je suis sûre que ce sort peut même être enviable.

Elle grimaça. Bien sûr, dit comme ça....mais elle n'avait pas particulièrement envie de tester sa théorie.

Malgré ses rires et sourires, mary savait observer et savait reconnaître les personnes blessées pr la vie. Xarha n'avait pas besoin d'exhiber ses cicatrices pour que le médecin devine quel genre de fille elle était. Sa façon de parler, son insolence, son cynisme trahissaient l'enfant désabusée, aux illusions brisées, qui était entrée trop vite dans le monde des adultes et n'en attendait plus rien. C'était si évident pour qui savait egarder! Et la jeune femme en avait vu des enfants de cette engeance-là! Il n'était pas permis de leur arracher leurs rêves... Le monde des adultes était suffisamment remplit pour que les enfants prennen tle temps de rester des enfants. Elle-même avait du grandir plus vite que prévu, confrontée au suicide de sa mère, mais elle avait été entourée de sa famille, jamais abandonnée, toujours épaulée et cela avait été un refuge. Cela ne semblait pas être le cas de Xarha. Derrière sa bonne humeur et son expression de brave petit soldat, ses yeux trop grands trahissaient son mal être. Peut-être n'en avait-elle même pas conscience.

Et quand la jeune fille lui montra ses cicatrices, le regard vert et lumineux se voila, alors que ses doutes prenaient vie devant cette démonstration de la dure réalité. Et voilà qu'elle tombait dans le coma et se retrouvait dans un vrai cauchemar. Comme si elle n'en avait pas déjà assez bavé. Qui l'attendait là-bas? Qui refusait de débrancher ce corps inerte? Qui espérait voir les grands yeux clairs s'ouvrir à nouveau? Elle ne regarda pas Xarha, parce que son regard aurait été empreint de compassion et elle doutait que la jeune fille accepte ce sentiment. Un vrai petit chat sauvage.

Alors elle rit à nouveau alors que Xarha faisait remarquer que maxime devait incarner un fantasme masculin. Elle n'avait pas tort. Les bruns aux yeux clairs avaient toujours fait craquer Mary. Ce n'était pas vraiment un fantasme, parce qu'elle n'avait qu'à claquer des doigts pour rendre ce fantasme réalité. Mais elle comprenait ce que la jeune fille voulait dire par là.

- "Un grand brun aux yeux verts oui. Il ne manque plus que l'uniforme."

Elle glissa un regard en coin à Maxime, avec une étincelle de malice dans le regard. Pourtant, elle allait devoir rompre cette atmosphère légère et plonger au coeur du problème. Elle était convaincu depuis le début que l'ignorance était un mal, même si la vérité pouvait être horrible. Que savait Xarha de cet endroit? Qu'avait dit Maxime? Elle lui coula un nouveau regard, bien plus grave celui-là. Puis, elle regarda la jeune fille :

- "Xarha, qu'est-ce que Maxime t'a dit à propos de cet endroit?"

Autant lui demander à elle, plutôt que de demander directement au militaire. C'était extrêmement énervant d'assister à une conversation dont on était l'objet sans y participer.

Maxime tiqua légèrement, mais fidèle à lui même, surtout par envie, il ne répondit pas. Il observait, toujours et encore. Il disséquait les réactions, les émotions. Xarha était une femme blessée, mais forte. Un cynisme à couper au couteau et....Ca sortit tout seul avant même qu'il ne peut vraiment réfléchir.

-Mary, si tu ne sais pas quoi faire d'elle, je peux me charger de son...entrainement.

Encore un peu et il se frappait le front. Merde ! Comment ce fouttre dans la panade en une phrase ! Cela dit, il devait admettre que, bah, ça lui changerait un peu de s'occuper d'une gamine mordante. La gamine transforma sa fessée en pelotage et il haussa un sourcil narquois. Non mais elles le prenaient pour quoi ? Ok, il était un homme normalement constitué, tout ça, tout ça, mais il savait réfréner ses instincts de mâle primaire. Elle lui donna du "My dear" il lui donnait du gamine. Echange de bon procédé. Puis, Mary entra dans le vif du sujet et il alla s'assoir sur une chaise près de la table de bois qui tronait dans la pièce. Tranquillement, il posa ses pieds dessus, croisa les chevilles et se balança. Voilà, ça ne le concernait plus, néanmoins, il tendait l'oreille.

- L'uniforme ?

Xarha émit un petit sifflement amusé. Voyez-vous ça.

- Eh bien, ça rigole pas on dirait. Je précise que je suis innocente, bien sûr.

Bien sûr, ça allait de soi.
Elle haussa un sourcil surpris en direction de son cher My Dear quand celui-ci parla d'entraînement. Il y avait quelque chose de louche là-dessous, ce n'était pas normal.

Puis vint le moment de répondre à Mary.

- Il m'a dit que....

Blanc de quelques secondes. Qu'est-ce qu'il lui avait dit déjà ? Ah oui, qu'elle était en coma stade 3, et qu'elle était de la boustifaille sur pattes, et qu'il n'y avait pas de boîte de nuit dans le coin.
Ou comment se faire passer pour une tarée en moins de deux.

- ....presque rien, en fait. A part qu'apparemment, je suis coincée ici pour un moment. En fait, c'est une bonne question, je ne sais même pas où je suis....Alaska? Territoire du Père Noël ? Sibérie ? Himalaya ? Non, en fait, je n'en ai aucune idée. Mais j'ai le pressentiment que vous allez éclairer ma lanterne...et que ça ne va pas me plaire.

Pas besoin d'être un génie pour deviner que, où qu'elle puisse être, elle était dans la merde.

Tous les gens qu'elle avait croisé ici. Ces arbres étranges, le village digne d'un film d'horreur. Si elle pouvait ressentir la peur, elle serait sûrement effrayée.
Après tout, cette ambiance lourde et tendue, les visages creusés, les yeux affolés, des hommes terrés comme des lapins traqués, obligés de chasser....
Rien de réconfortant. De toute façon, il n'y avait pas de chaleur ici, seulement le froid. L'Hiver. Le froid, c'est le sommeil, la mort...un baiser glacé, bleuté, une danse morbide.
Et un glaçage terrible de....hein.

Mary eut un léger sourire amusant quand Xarha précisa son innocence :

- "Naturellement, ce n'était pas la peine de le préciser."

C'est alors que la voix masculine de Maxime s'éleva s'attirant les regards surpris des deux femmes. En fait, Mary était plus interloquée qu'autre chose. Se charger de l'entraînement de Xarha? L'expression interloquée se mua en amusement et elle hocha la tête, avant de souffler à Xarha :

- "Eh bien, tu lui as tapé dans l'oeil on dirait. A moins qu'il ne soit maso. Au choix."

Cependant, toute bonne chose a une fin et Mary se fit un devoir d'enfin expliquer ce qui se passait à Xarha. L'atmosphère s'alourdit d'un coup, au grand dam de la jeune métisse. En fait, Xarha ne savait presque rien, ou bien elle ne voulait pas tout dire. Où ils étaient? Mary soupira. Bon, elle allait devoir dire son laïus qu'elle connaissait par coeur à force de le sortir à tous les nouveaux arrivants.

- "Nous ne sommes pas dans un endroit connu. Nous sommes... ailleurs. Un ailleurs que personne ne connaît, sauf ceux qui sont dans notre situation. Ce n'est ni le paradis, ni l'enfer, juste un lieu où notre âme se rend quand notre corps est hors service. Enfin, je suppose."

A vrai dire, tout ceci n'était que conjecture. En tant que médecin, elle pensait que Hollow Dream pouvait être un jeu du cerveau, qui semblait tant réel. Mais en tant que résidente au long cour, il lui semblait que c'était plus complexe qu'une simple réaction chimique. Leur esprit allait vraiment ailleurs et ils se retrouvaient tous dans cet étrange endroit. Et s'ils mourraient ici, ils mourraient vraiment dans le monde réel. Bien sûr, on pouvait aussi dire que comme le corps mourrait, l'esprit s'inventait une situation où il mourrait. Peut-être que tout ceci n'était que le fruit de son imagination et ce depuis des mois. Pas de lumière blanche, pas de sentiment d'Amour. Juste la dure réalité de la Vallée.

- "Si tu es ici, c'est que tu n'es pas morte, mais plongée dans un coma profond, comme nous tous. Tant que tu restes humaine, le retour à la vie est possible. Mais il suffit que tu cèdes au désespoir, même quelques secondes, pour que tu te retrouves à jamais coincée ici sous une forme différente. C'est ce qui arrive aux Ombres et aux Chimères. Ce sont des humains qui ont perdu la foi et se sont laissés aller à la rancoeur ou à la colère. Leur corps est mort, définitivement. Pas le notre."

Elle s'interrompit, laissant Xarha digérer ces informations, s'attendant déjà à une réaction incrédule se traduisant par une pique acerbe.

Maxime avait "ignoré" le coup d'oeil surprit de Mary. Après tout, elle ne le connaissait que peu, alors bon, il n'avait sans doute pas finit de la surprendre. Continuant son balancement, il l'écoutait narrer à Xarha la situation. Evidement, elle y mettait plus de forme que lui, mais bon, il n,'était pas diplomate, ne l'avait jamais été, ça n'allait pas commencé maintenant. Cela dit, il sourit légèrement en songeant que la métisse venait de dire en deux paragraphes ce qu'il avait dit en deux phrases. De toute manière, le résultat serait le même. Il se rembrunit en entendant Mary parler de ce qui faisait d'eux des ombres ou des chimères...

Vu son caractère, si il venait à mourir, il deviendrait à tout les coups une sale boule de pus. Cela dit, ça lui permettrait de botter le cul à un certain cabot plein de puces. Quoiqu'il en soit, humain ou pas, il avait choisit son camp et quelque soit son avenir, il n'en dévierait pas. Outre la colère, il était une sale tête de mule...Enfin, pour le moment, la question ne se posait pas, il était en vie et bien décidé à revenir au monde normal !

Ses yeux firent le tour de la salle une nouvelle fois - décidément, elle allait la connaître par coeur. Puis ils revinrent vers Mary, qui essayait de lui donner des réponses, la pauvre, alors qu'il n'y avait pas de bonne réponse, pas de bonne question, il n'y avait rien à expliquer, rien ne pouvait être compris ni perçut comme il le fallait...les mots étaient traîtres, dans n'importe quelle bouche ils étaient des manipulateurs de première classe, des assassions minuscules et terribles, mais les yeux de Mary ne mentait pas, pas plus que ceux de Maxime tout à l'heure, pas plus que ceux qui l'entouraient.

Elle, elle était la menteuse, mais eux ne l'étaient pas. Ils venaient là, sincères et francs, et tentaient de l'aider, pas forcément de la meilleure façon qu'il soit, mais ils le faisaient, les pauvres fous...

Elle n'avait pas cru son cher compagnon, mais elle ne pouvait que croire ses yeux durs et froids, qui ne disaient que la vérité, rien que la vérité, innocents....
Elle savait que c'était vrai, mais c'était dur à avaler, un peu comme quand on lui avait dit pour la première fois que sa jalbe étant cassée, elle ne pourrait pas marcher pendant un moment. Elle avait pensé que c'était une blague, une farce tranquille de vieux docteur vaseux.
Mais au bout d'un moment il fallait se rendre à l'évidence.

Et l'évidence, c'était ça alors ? Ces simples phrases qui clôturaient le cours d'une vie aussi facilement ?

- Ailleurs ? Ailleurs ? Merci, mais je doutais déjà que j'étais ailleurs...

Elle soupira d'exaspération.

- Tu connais la Reine des Glaces ?
C'est une histoire fantastique, au pays de la neige et du froid, au pays gelé où personne ne va, la terre est brûlée et étouffée par chaque petit flocon..c'est beau comme conte, non ? La Reine des Glaces...et dans les contes, les gentils finissent toujours par gagner.
Je ne suis pas gentille et je ne crois pas aux contes.

Alors on va dire que je suis dans le coma...que c'est amusant...Une goutte d'eau de plus dans la mer...tu sais, j'ai déjà était dans le coma, de mémoire, ce n'était pas comme ça...mais finalement, je me suis fait avoir quand même.

Si quelques secondes suffisent pour détruire une âme, j'imagine que ça doit être dur de garder "vraiment" espoir. Et quand on a pas de foi, on fait comment ?
Non, oublie ce que je viens de dire, c'était idiot, je ne veux pas t'agresser Mary. Pourquoi le voudrais-je ? Tu es la seule qui me croit innocente après tout...je ne veux pas ternir ton atmosphère d'espoir comme tu dis si bien, si c'est la seule chose qui retient tout le monde ici à la vie.

Un fil de vie étendu et prêt à casser, mais il tient toujours...
C'est la réalité, n'est-ce pas ? Et je crois à ce que tu dis, parce que c'est la vérité, même si ce n'est pas tellement amusant, se cacher la vérité c'est le seul crime que je refuse de faire....
Et ces Chimères, et ces Ombres, c'est des beaux mots pour définir des zombis animaux. Maxime....il m'en avait parlé, en mal plutôt...elles sont dangereuses, ces âmes perdues, je suppose...
Que c'est drôle que ce soit toi qui possède des armes, maintenant. Je me sens volée de ma seule gloire. Je te demande juste ça...juste une arme pour me défendre...c'est étrange comment on peut se sentir vulnérable sans...

Elle ferma les yeux et, quand elle les rouvrit, elle avait repris son naturel ironique.

- Quoi ? Je suis tout à fait capable de parler à quelqu'un sans être moqueuse.

Mary attendait la réaction de Xarha qui ne se fit pas attendre. Elle ne fut d'ailleurs pas surprise de sa première phrase, mélange de provocation et d'exaspération, mais comment réagir devant l'irrationnel? Devant l'injustice qui vous prenait entre ses griffes et vous malmenait sans pitié, ricanant de vos vains efforts pour résister? Il n'y avait pas de bonne réaction, mais elle préférait la colère à la résignation. C'était un meilleur moteur pour tenir et encaisser la nouvelle.

Alors elle resta muette devant la vindicte de Xarha, devant sa façon de comparer la situation à un conte, avant d'expliquer qu'elle n'était pas une héroïne parfaite, loin de là et qu'elle n'était plus une enfant croyant aux contes. Elle avait déjà été dans le coma, certes, mais pas un si profond. Elle haussa le ton, laissant déjà entre aperçevoir une possible fêlure dans son âme, une brêche où le désespoir pourrait s'engouffrer joyeusement. Et si on n'avait pas la foi? Alors il fallait la découvrir, il fallait se trouver un but et Mary était là pour ça.

Xarha s'excusa de l'agresser, de ternir l'image qu'elle avait d'elle. Mais que savait-elle des pensées de la jeune chef? Même si elle ne croyait en rien, rien ne viendrait ébranler la confiance absolue de Mary. Et Xarha commençait à comprendre l'horreur de sa situation, finissant par la supplier de lui donner une arme...

- "Xarha, peu importe que tu ne sois pas gentille, que tu ne sois pas celle que je vois. Je me fiche de ce que tu étais avant d'arriver ici, de ce que tu as fait, de comment les gens te voyaient... Nous avons tous les mêmes droits de nous en sortir, un être humain, ne vaut pas plus qu'un autre quand il est question de vie ou de mort."

Elle s'arrêta un instant et eut un petit sourire.

- "Que tu crois aux contes ou non, te voilà plongée en plein coeur d'une histoire étrange et tes armes pour t'en sortir sont ta pugnacité et ta volonté de vivre. Tu parlais de ne pas avoir la Foi tout à l'heure... Allons Xarha, ne me dis pas que tu es prête à baisser les bras à peine arrivée et à rester coincée ici pour toujours? peut-être que ta vie n'est pas intéressante, que tu n'as rien qui t'y attache, mais quand elle est si terriblement menacée, crois-moi, on s'y accroche. Une vie, aussi déplaisante soit-elle est plus intéressante dans la vie réelle qu'ici. Si tu succombes, tu seras coincée ici. Pas de paradis, pas d'enfer, pas de néant, ou je ne sais quoi. Juste cette réalité parallèle."

Son sourire se fit plus chaleureux :

- "Ici personne ne se voit dénué de moyen de défenses, ce n'est pas la peine de demander une arme, elle t'est acquise d'office."

Cette fois, elle se fit malicieuse :

- "Et Maxime sera ravi de t'apprendre à te défendre de façon efficace."

Et blablabla, et blablabla...Pourquoi les femmes se sentaient elles TOUJOURS obligées de faire des longs discours ? Non mais par moment ça devenait lassant. Déjà que Mary l'avait assomé de paroles, un peu agressives les paroles ok, d'ailleurs, il s'en souvenait pas de la moitié, mais là....Deux !

Il soupira doucement en levant les yeux au ciel. Elles cherchaient quoi au juste ? Hein ? Ils étaient là, point barre. Le pourquoi du comment de l'explication de la fabrication du nem, on s'en fouttait. Ils étaient paumés on ne sait où avec des machins super sympas aux fesses, le pourquoi ne l'intéressait pas, lui, il s'interessait qu'au comment rester en vie le plus longtemps possible. C'était bien les nanas de se rendre tarées par des questions qui au final n'auront jamais de réponses, limite si elles ne s'arrachaient pas les cheveux et pourtant, les données étaient simples. 1+1=2. C'était pas difficile si ?

En même temps, il savait depuis longtemps qu'il avait une manière de penser assez brut de décoffrage, alors il se rentint de leur dire tout haut la raison de sa mine ennuyée. En attendant, c'était bien joli de déblatérer trois heures sur une connerie du destin, mais ça nourrissait pas. Heureusement qu'il n'était pas en train de se comparer à Blanche Neige parce que sinon, elles auraient rien a se fouttre sous la canine à l'heure actuelle. Bah, les femmes seront toujours des créatures incompréhensibles...

Ce fut sa dernière pensée avant de basculer subitement en arrière...CRAC !! Et merde !! Même les chaises s'y mettaient !

-BORDEL !

s'exclama-t-il en se retrouvant proprement étalé au sol vaincu par un tas de bois....Si ça c'était pas la honte. Cela dit qu'y pouvait il si il avait une carrure...à l'opposé d'une crevette ?

- Mary, je suis sûre que tu dis ça par pure gentillesse et en ayant sûrement l'impression de m'aider mais...on va dire que ça ne marche pas vraiment comment tu le voudrais. Un univers parrallèle, eh bien c'est quand même dur à assimiler, je pense que tu comprends.

Et puis, ma Foi, à vrai dire...je fais plus confiance à moi-même qu'à Dieu s'il existe, et plus confiance à des balles qu'à sa Miséricorde. Mais je n'oublierai pas comment tu m'as accueilli...

Mais si ça peut te rassurer, j'ai de l'honneur aussi, et mon honneur le plus cher est de savoir persévérer, toujours. Ne jamais baisser les bras. Je ne compte pas baisser les bras...

La métisse ensoleillée, le soleil brûlant qui aveuglait tout...le soleil qui rendait les terres arides, qui transformait les plus belles contrées en déserts...le soleil qui faisait vivre, le soleil autour duquel tout tournait...Elle ressentit une pointe de jalousie, une pointe de méfiance, mais en même temps elle savait qu'elle avait une dette envers elle. Après tout, la fleur n'a-t-elle pas de dettes envers le soleil qui l'a fait vivre ?
Mary absorbait tout et rendait les choses plus belles, il fallait bien l'avouer, ça crevait les yeux...à côté d'elle, qui pouvait avoir espoir ? Il n'y avait qu'elle qui pouvait espérer, parce qu'elle le méritait sûrement, parce qu'elle avait sûrement quelque chose de plus...

Bien sûr, elle se garda de manifester ses pensées, se garda bien de se laisser exprimer quoi que ce soit. Mary était le soleil qui brûlait et désséchait cet endroit peut-être, mais aussi celui qui lui permettait de vivre et qui donnait sa chaleur. Et elle ne pouvait pas porter de préjudices contre ça, elle ne pouvait pas la détester pour ça, elle ne pouvait que l'admirer, elle ne méritait que ça au fond, Mary méritait son respect, et ce du premier coup d'oeil...inutile de spécifier que c'était plutôt rare.

Mais Xarha se connaissait assez pour savoir que personne ne saurait peut-être le respect et l'admiration qu'elle portait déjà envers Mary, elle se connaissait assez pour savoir que tout ça serait caché et que la métisse elle-même n'en saurait rien, elle qui était la première concernée...

Elle allait ajouter quelque chose quand un énorme craquement suivi d'un cri d'un mâle en colère éclata à ses oreilles. Elle poussa un soupir de pitié et se retourna vers Maxime qui, comme c'était facilement devinable, était étendu à terre. Le pauvre, il avait le talent pour se mettre dans des situations délicates. Qu'il était attachant les quatre fers en l'air, arrosé de copeaux de bois en tout genre. Même comme ça, il avait toujours ce petit air défieur qui la titillait depuis le début et lui donnait terriblement envie de lui flanquer une bonne leçon, ce petit air arrogant et fier qu'elle se croyait seule à porter en certaines occasions. Un air hargneux qui vous filait une de ses envies de baffer la personne en question tout en voulant la prendre dans vos bras en riant...

Elle l'observa quelques instants, se promettant de garder en mémoire l'image la plus compromettante du siècle sur My Dear. Elle était prête à parier que ce n'était pas tous les jours que Maxime, qui semblait si calme et si sûr de lui, perdait son self-control de lui-même afin de se retrouver dans cette position de ver de terre sur le sol.

Elle s'approcha à travers les débris de bois, s'accroupit à côté de lui et, d'une pichenette bien visée, elle envoya valser un morceau de chaise qui était resté collé au visage de l'homme.

Puis elle tapota très gentiment la poitrine de la fameuse statue de marbre, tout en la nettoyant de tout ce qui pouvait s'apparenter à des morceaux de bois ou de la poussière, et dans le même temps effectuait le même travail de déblaiement sur le visage de l'homme étendu devant son nez. Elle regarda son travail, visiblement satisfaite de ses talents pour le ménage et les travaux en chantier insoupçonnés jusque là.

- Et voilà, maintenant que la femme de ménage est passée pour rendre la catastrophe plus présentable, je vais enfin pouvoir me donner à coeur joie de discourir avec la tendre et belle Princesse au Bois Dormant. Ne t'inquiètes pas My Dear, je ne compte pas t'embrasser.

D'avance, je promets de ne parler de cette scène à personne, je promets de garder ton honneur sauf et ta fierté restera telle quelle, rien ne viendra l'entâcher.

Je jure de ne pas profiter de l'occasion pour employer une quelconque sorte de pression sur ton esprit vulnérable.
Et bien sûr, je croise les doigts en marmonnant tout cela.

Accesoirement, ne te sens surtout pas honteux de ce qu'il vient de t'arriver, c'est juste une preuve de plus que tu es doté de muscles impressionants. N'y vois donc là qu'une marque de ta puissance - tu détruits des chaises en posant ton joli postérieur dessus, qu'est-ce que ce sera si tu t'assoies sur la Tour Eiffel ? C'est un talent admirable.
Je rajoute qu'il ne faut pas prendre ce que je viens de dire au premier dégré....

Et enfin...

Elle retint sa respiration, comme pour laisser planer un moment de suspense et tourna la tête vers Mary :

- Je suis vraiment sûre et certaine que notre tendre Maxime serait un parfait entraîneur et je ne doute pas de ses capacités, ni ne remets en cause ses facultés motrices, mais je tiens quand même à préciser que je sais déjà tirer, heureusement pour moi.

Enfin, c'est une proposition amusante et sûrement instructive et...putain de merde, il est encore par terre lui ? Je pensais qu'il se serait relevé, le ver de terre...ah, qu'est-ce que je disais ? Ah oui...je réfléchis sérieusement à la question et pense l'accepter, si bien sûr...

Elle retourna son regard vers la Princesse Au Bois dormant et, baissant la voix dans un murmure suave, elle reprit là où elle avait terminé :

- ...notre chère Princesse daigne se relever avant que le Prince Charmant n'arrive, à moins que Sa Majesté n'apprécie guère la station debout ? Ou alors Elle attend son Prince charmant peut-être ?

Mary esquissa un petit sourire :

- "Je n'ai pas dit que la Foi était nécessairement liée à la religion. Je ne te demande pas de croire en Dieu ou en une autorité supérieure. Mais avoir Foi en toi est déjà beaucoup... Je ne me fais pas de bile pour toi. Savoir persévérer, ne pas baisser les bras... Pense toujours ainsi Xarha."

Elle se voyait un peu en Xarha, cette même volonté farouche de s'en sortir, de lutter encore et encore, sans jamais abandonner. Seulement là où l'une était compréhensive, bienveillante, avec une enfance dorée et une vie présente plus que satisfaisante, l'autre était une boule de rage et de rancoeur, qui avait du apprendre à se débrouiller et à ne compter que sur elle-même. Mais c'était justement cela qui pouvait la sauver!

Mary ne se rendait pas compte des sentiments de Xarha à son égard. Elle ne se voyait pas comme un soleil aveuglant, comme une personne à côté de laquelle, on faisait pâle figure. Elle n'en avait pas conscience tout simplement. Elle était elle, agissait sans calculer... Il en avait toujours été ainsi ou presque.

Un craquement suivit d'un bruit sourd et d'un juron, la fit se retourner illico presto pour voir Maxime, les quatres fers en l'air, victime d'une chaise vicieuse. La jeune femme éclata de rire devant cette vision des plus burlesque, même si accablé de honte, Maxime restait toujours aussi... lui-même. N'importe qui aurait été rouge de honte et se serait relevé aussitôt, mais non, Maxime restait à terre avec ce petit quelque chose d'arrogant qui lui allait si bien.

- "Je regrette de ne pas avoir d'appareil photo pour immortaliser cet instant!"

Elle avait dit cela entre deux crises de rire. Xarha s'approcha alors de lui, le débarassant d'un copeau de bois appartenant à la défunte chaise, puis se mit à lui lancer une tirade qui fit redoubler l'hilarité de la jeune interne. Quand elle parla de la Tour Eiffel une image s'imposa à l'esprit de Mary qui posa la main sur son ventre douloureux à force de rire.

- "Je crains que la Tour Eiffel ne lui fasse un tout autre effet."

Elle imagina Maxime, le derrière sur la pointe de la tour eiffel et... bon, pas besoin de faire un dessin pour comprendre ce qui la faisait rire. Une larme coula sur sa joue, qu'elle essuya prestement, mais une larme de rire, quel bonheur! Xarha se tourna alors vers elle et précisa qu'elle savait déjà se servir d'une arme. Mary ne voulait même pas savoir comment.

- Très bien, mais tu peux apprendre autre chose qu'à tirer. Comme..."

Elle laissa passer un court instant, avant de laisser échapper dans un nouveau rire :

- "A casser les chaises par la force de ton derrière!"

Elle rit de plus belle, avant de s'approcher de Maxime et de proposer une main secourable qu'il avait tout à fait le droit de repousser ou d'ignorer. Dans un élan de remord, elle demanda :

- "Tu ne t'es pas fais mal au moins?"

Allez !! A lui la honte...Bien sur la gamine ne passa pas à côté. Sale mioche !

-Dis donc toi, après la fessée pelotage, tu me la joue belle au bois dormant ? Dis le si tu veux que je t'embrasse, ça sera plus direct ! Merci pour le compliment ça prouve que tu as des yeux, alors pose les ailleurs que sur mon postérieur, j'ai horreur d'être reluquer.

D'un bond, il fut debout, frottant son pantalon pour se débarasser des derniers copeaux de bois qui le jonchait et planta ses poings sur ses hanches. Dardant un regard insondable sur Mary qui était morte de rire.

-Non, je ne me suis pas fais mal, juste dans ma fierté.

Casser des chaises avec ses fesses...Ben voyons ! Pourquoi fallait il que cette fouttue chaise ne casse a ce moment précis ? Hein ? Pourquoi ?

-Tu devrais sourire plus souvent Mary, ça te va mieux.

lança-t-il direct en finissant de se dépatouiller les cheveux des éclats de bois qui s'y était fourrés.

-Sur ce, je vais vous laisser, j'ai un lit a installer dans ta piole, Doc.

*Ailleurs*