Hollow Dream
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 Folie d'une ombre ...

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Mirahil
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Mirahil


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MessageSujet: Folie d'une ombre ...   Folie d'une ombre ... EmptyLun 27 Aoû - 12:31


Cela faisait quelques jours que l’ombre errait dans la vallée, son corps s’était habituer à vivre sans plus aucune chaleur. Le froid ne la meurtrissait plus du tout, ce n’était plus qu’un élément plus présent de sa vie, de toutes façons son être gelé ne le ressentait que très peu. Quelques humains avaient subis ses foudres et sa faim, mais si peu en fait … Elle n’avait pris que le strict minimum, en prenant les peurs les plus profondes, les mets de choix. Et dans sa vie de sauvage elle avait évité le dragon et les bêtes. Les autres ombres, ses amies, ses ennemies, elle ne savait plus …

Et l’ombre avait dormi, s’enfonçant dans la neige, s’enfonçant dans la vallée, petite louve solitaire, elle avait dormi enfin, cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas été si sereine, si calme … La nature l’avait ressourcé, lui avait donné des ailes, avait calmé ses plaies, les avait refermé doucement. La nature si belle, sa sœur, son alliée … Mais les plaies étaient toujours là, trop profonde pour être soignée, les plaies lui faisaient mal à chacun de ses pas, aujourd’hui était un grand jour, elle allait chez les chimères, aujourd’hui était un grand jour … pour elle …


Ses pas l’amenèrent devant la porte de l’auberge, le Cardinal’s Jail, elle était en piteux état, à moitié brûlée, peu reluisante … Il n’y avait aucune chimère au dehors, il n’y avait personne, l’ombre était seule, et son vieux compagnon le doute lui parlait inlassablement, et devant la porte de l’auberge elle n’osait plus rien faire, que faisait-elle en fait, elle allait où nul n’avait oser aller, elle allait là où c’était interdit, non par la vallée, non par Vincent, mais par sa conscience par son instinct de survie qui avait repris le dessus depuis qu’elle n’avait fait qu’une avec la vallée …

Cardinal’s Jail, elle n’y était jamais allée, la grande inconnue, elle ne savait même pas où la porte menait … A des chimères, elle entendait leurs voix, leurs grondements, en se demandant si elle allait vivre, en se demandant si elle avait une chance pour que la surprise les laisse bouche bée, pour que la surprise les laisse quelques instants immobiles et qu’ils l’acceptent, et surtout, surtout … Si derrière cette porte, dans cette salle où sa vie se jouera s’il y avait Chahîd, la chimère sauvage qui lui avait promit le monde …

Mirahil sourit, ça y est elle recommençait, sa folie la reprenait. Le jeu de la mort l’avait repris, elle était un de ces pions, mais ce n’était pas sur les rails d’un train, ni sur une poutre branlante, c’était dans l’auberge de ceux qu’elle haïssait, dans l’auberge de ceux qui la haïssait, là où elle n’avait que peu de chance, là où elle était presque seule.

Un grondement plus fort que les autres la sort de sa rêverie, un grondement d’une chimère, une voix peut-être … Elle espère que leur rage ne sera pas trop puissante, elle espère ne pas mourir trop tôt. Elle ouvre la porte …

Ses yeux ne voient plus, elle entre … Ses yeux explorent la salle, ils explorent sans voir, ils surveillent … Si quelqu’un lui saute dessus, si les chimères l’attaquent elle le saura, ses sens n’ont jamais été aussi demandés, ses sens vibrent … L’ouie, le toucher, le goût, tout entre en jeu … Le silence quelques secondes, elle sent des regards la toucher, elle sent le sang dans sa bouche et son cœur qui bat doucement si doucement, elle est prête à mourir. Et puis il y a du bruit, il y a quelque chose, on lui saute dessus, on lui saute dessus !

Une chimère, elle ne voit pas, elle ne sait pas qui sait... La porte derrière est ouverte, non elle ne l’est plus le vent l'a refermé, le vent la laisse seule, elle va mourir, elle va mourir …. Son corps réagi tout seul, mais il ne fait rien, il attend, il attend la mort …

Mais qu’est-ce qui lui a pris ? Mais qu’est-ce qui lui as pris à l’ombre récalcitrante ? Pourtant elle sourit, elle accueille la mort, ce serait presque une bonne chose en fait …. La chimère est là, dans quelques secondes elle redeviendra poussière …. Elle se demande la grise, dans le peu de temps qui lui reste, si elle est belle, sa beauté à toujours été une bêtise pourtant elle aimerait bien mourir belle. Ses cheveux sont immobiles il n’y a plus de vent pour les agiter, ils restent posés sur son corps attendant la violence d’une scène qui semble se rapprocher, une scène digne d’une chimère de rage et de sang … Et elle sourit car il ne lui reste que son sourire … ou presque …
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Chahîd
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MessageSujet: Re: Folie d'une ombre ...   Folie d'une ombre ... EmptyMar 28 Aoû - 12:49


La porte qui s'ouvre là bas et cette odeur que le vent lui livre en s'engouffrant dans la pièce.

Son odeur,
l'odeur de sa peau qui porte la rature de ses griffes
et ce froid inhabituel qu'elle dégage
quelque chose a changé



*... quelque chose d'inhabituel...*

Il fait volte face.
Seule la grise peut encore le détourner, malgré lui,
elle le happe, l'arrache au sol,
et sa colère jamais éteinte à nouveau s'allume
avec l'envie qu'il a d'elle,
cette envie tenace, cruelle
délicieuse....

Il la rêve sauvage et les griffes dehors, juchée sur les hauteurs, grognant à la lune,
et hume son parfum en grondant doucement avant d'esquisser le moindre mouvement.


Folie d'une ombre ... Wolfbyladymorgilfv9

*... Ma louve...*


Puis le sentiment abjecte de la posséder le saisit encore, plus fort.
Trop de temps passé loin d'elle à ruminer sa colère, à enfoncer son désir au plus profond de lui.

Un grognement sourd et puissant retentit dans la petite salle du Cardinal's Jail.
Il est déjà sur elle, la saisit, ses griffes se recourbent sur son corps frêle et froid,
mais à peine l'ont-elles touchée qu'elles se rétractent aussitôt
comme si elles avaient trempé dans un lac gelé.

Brusquement il réalise, que son coeur bat vite,
que la panique sans doute l'a saisit,
qu'elle est ici en danger,

qu'elle s'est volontairement mise en danger.



"Qu'est ce que tu fais ici, la grise, tu devrais retourner près des tiens là-bas, dans ton manoir,
loin des bêtes sauvages,
c'est pas un lieu pour toi ici...

Qu'est ce que tu cherches, hein
A quoi tu joues... !"



Il la sait en danger, ses yeux cherchent dans la salle,
ceux qui sans aucun doute viendront la dévorer,
lui dérober son bien...
A cette pensée son dos se recourbe, les poils de sa pelisse se hérissent,
il resserre son étreinte doucement et presque tendrement,
il la couve.
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Folie d'une ombre ...   Folie d'une ombre ... EmptyMar 28 Aoû - 20:07

La grise se laisse emporter une chimère, sa chimère, elle sent sa fourrure contre son corps, malgré le danger qui l’entoure elle se sent bien, enfin … Il grogne, le monstre qui l’entoure, elle voit ses griffes sur elle qui se rétractent pour ne pas lui faire mal. Déjà il a compris qu’elle ne devrait pas être là, déjà il voit le danger qui l’entoure, il y a des chimères dans l’auberge, il y a des chimères … Mais elle n’a plus peur, Chahîd est là et déjà il la protége, ses yeux scrutent la salle, il est beau le loup qui la protége, le loup a qui elle offre sa vie …

« Je te cherchais toi, Chahîd, faut croire que je t’ai trouvé …
Et puis je suis bannie des ombres, je suis bannie du manoir, je me suis bannie …
Alors autant venir ici, tous les lieux sont pour moi, tous les lieux car aucun ne m’attend…
Alors je suis là, et le danger qui m’entoure est le même que dehors, alors entre ouvrir la porte ou la laisser close, je l’ai ouverte …
Je suis en danger partout … alors autant l’être ici … Ca change quoi ? Rien, cela ne change rien … Sauf la façon de mourir peut-être … au pire …
Les bêtes sauvages, qu’est-ce pour moi ? Des ennemis, le monde est ennemi alors … »


Elle cesse de parler la grise, elle regarde les chimères et elle parle haut et fort …

« Et si quelqu’un veut ma mort, et si quelqu’un veut mon sang … et bah qu’il vienne et on verra de l’ombre ou de la chimère qui gagnera … Qu’il vienne me défier et dehors on se combattra, si c’est cela que vous recherchez … »

Elle défie, ironique, indifférente, étrangement indifférente … La grise laisse sa voix parler puisque seule sa voix peut calmer les choses, et les chimères restent là abasourdies peut-être … Et elle sourit la grise, en rêvant que peut-être elle serait acceptée …

Puis elle murmure à l’oreille de Chahîd, elle murmure tout doucement pour que lui seul entende, avec toute la malice dont elle est capable, avec toute la fourberie peut-être ….

« A quel jeu ? Tu connais pas ? Le jeu de la mort …
A celui de la vallée …
A celui contre la vallée ...
Le jeu de la mort …
Mais maintenant que tu es là, je ne risque plus rien … ou presque … »


La grise est calme, sure d’elle et ses yeux rêveurs passent doucement sur les chimères, attendant qu’une la défie, attendant la réaction de Chahîd, elle a si peur de ce qu’il pourrait faire, elle a si peur qu’il la rejette lui aussi … Elle a si peur, alors elle s’enferme dans son jeu, elle s’enferme dans sa folie pour ne pas trahir sa peur … Insolente elle se joue des lois de la vallée, attendant la condamnation s’il doit avoir, attendant la mort peut-être … Heureusement il y a peu de chimères, heureusement car sinon cela ferait longtemps qu’elle serait morte …

Et puis soudain elle prend conscience qu'elle ne devrait pas être là, que la porte derrière elle est sa seule chance de vivre, son coeur bat plus vite, son visage analyse, son visage attend qu'elle s'en aille, ses jambes semblent vouloir marcher d'elles-même mais la grise les retient, elle ne partira pas sans lui, elle ne partira pas sans Chahîd, où elle restera ici, elle restera près de lui là où son instinct de survie la pousse à s'en aller ... Car elle a choisit ... Elle a choisit de suivre ses rêves ...
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Chahîd
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Chahîd


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MessageSujet: Re: Folie d'une ombre ...   Folie d'une ombre ... EmptyJeu 30 Aoû - 13:32

Je l’écoute sans broncher, divaguer, avec son sourire ironique et espiègle
mais au fond il n’y a que de la tristesse,
une affreuse détresse au fond de ses yeux.

Elle me dit qu’elle veut jouer…
Jouer….

Au jeu de la mort, au jeu de la Vallée…

Qu’est ce qu’elle cherche à prouver…
Son corps minuscule vacille, on dirait qu’elle danse ou qu’elle marche sur une corde,
qu'elle tâtonne dans le noir comme une gamine mal réveillée...
Entre mes bras elle est presque rien, presque elle disparait…

Je desserre, je dévisse l’étau,
l’étreinte inutile.

Je l’écoute avec sa voix éraillée de petite fille qu’à grandit trop vite.
Trop…



trop quoi ... hein!
J'en ai rien à foutre de tout ça moi
je suis une bête , un monstre, c'est toi qui le dit la grise.... non?!

Et c'est gravé dans ta chair aussi surement que les chromosomes qui nous distinguent.

Je l’écoute me débiter ses sottises et j’en ai assez, assez..
J’ai pas envie de jouer au chat et à la souris avec toi Miss !
Et c’est comme ça depuis la première fois que je t'ai reniflé
mais t'as toujours pas compris.

Je me dis en te regardant qu'il y en a qui sautent…
et d'autres qui restent sur le parapet à regarder les premiers sauter...
ceux là se cassent la gueule la peur au ventre d'avoir trop attendu pour faire le plongeon salvateur,
ça rend maladroit,
ça fragilise.

Ouais, tout est dit, tout a déjà été dit.

Ombres, chimères.. ses croyances et les miennes, ce qu’elle essaye de faire,
l’Ombre manipule,
la Chimère dévore,

c’est plus rapide, c’est moins sale, en tout cas ça doit l’être….

Deux modes incompatibles.

Ce qu’elle essaye de me faire croire quand elle m’a déjà trahit,
un lien possible entre deux espèces qui se haïssent par nature,

par choix moi je dirais,
je les crois pas assez cons pour qu'ils aient oublié complètement leur intelligence d'humains.

Fais le grand saut, c'est ça....

Mais à trop pousser celui qu’est devant pour vérifier la vitesse et le danger de la chute en restant à l’abri on risque de tomber avec
et de se faire bien plus mal.

Divagations tout ça…

T’es perdue si tu reste ici la grise c’est tout ce que je vois pour le moment.
Je doute que mes congénères soit très magnanimes avec toi.
Moins de jugeote c’est aussi moins d’affection, et ça vaut mieux...
ça vaut bien mieux.

Je la serre contre moi, peut-être, je sais pas vraiment ce que mon corps m’ordonne de faire.
Tant de contradictions.

Y a tant de choses à dire que je dirais pas.

Fatigué des sottises tu vois, de tes trahisons, si tu pouvais comprendre ça
et tu viens encore me provoquer, encore, et encore…


Il la pousse doucement contre la porte, ses pieds sous les siens.
La cape grise crisse sous sa pelisse.

J’ai rien à te dire je crois, rien qui vaille.
La seule femme que j’ai jamais aimée est morte.
J’étais vivant.
Vivant.
Et c’est moi qui l’ai tuée.

Deux fois.

Pas la peine de se raconter des histoires la nymphette.
Des fantômes, voilà ce que nous sommes.
On se raconte des bobards pour se consoler.
Pour consoler l’humain malheureux qu’on a été.
Des conneries tout ça.

Je fais juste un constat simple et rapide quand je te vois.
La mort est partout.
Partout.
Je sais pourquoi je suis devenu une bête c’est tout.
Une évidence brutale qui se reflète dans tes yeux.
Pas d’espoir, je sais ce que ça veut dire aujourd’hui.
Le seul que j’ai eu m’a été arraché sans que je puisse rien y faire.

Il la pousse encore une fois, saisit la clenche de la porte, l’ouvre.
Le froid s’engouffre et lui cingle le visage.

J’aime sentir ce froid et ce vent qui me giflent tu vois, il n’y a aucun calcul dans tout ça,
juste la violence à l’état brut.

J’ai pas de colère, plus d’envie.
Je veux juste que tu t’en ailles, que tu t’écartes de moi, que tu me fuis, que tu te sauve de toi-même,
et des miens.



Et sa voix brusquement brise le silence, une voix sans timbre :



- « Allez…. File ! File d’ici je t’ai dit.
T’as mieux à faire que de jouer par ici.
Rentres chez toi.
Vas rejoindre cette Vallée et ces bois que tu aimes tant.
Ou va chez les humains, peut être que tu auras une chance d’y survivre, Mirahil. »

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Mirahil
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MessageSujet: Re: Folie d'une ombre ...   Folie d'une ombre ... EmptyJeu 30 Aoû - 15:46

Les yeux de la grise se voilent, elle est aveugle, il n’y a que lui devant elle, Chahîd, elle le déteste. Un haine qui lui vient du plus profond de son cœur, une haine le reflet de son amour dans la glace sombre de la vallée… Et elle le regarde la pousser, ses yeux accusateurs se posent sur lui pour ne pas accepter la vérité.

« J’avais tord n’est-ce pas ?
Tu n’es qu’un beau parleur, qu’un fourbe et si je t’ai trahis, toi aussi …. Je suis rancunière …
C’est toi qui joues en fait avec tes mots cruels …
Tu sondes, tu sondes chimère pour mieux pouvoir mordre ……
Et tes mots frappent, tes phrases achèvent … Ne crois pas être si fort, ne crois pas être si puissant…
Tu n’es qu’un jouet toi aussi, tu n’es qu’une marionnette, j’étais aveugle, je suis aveugle … Je croyais que la vallée n’était pas la marionnettiste de ton âme …
Je me suis trompée …
Mais t’inquiète pas, Chahîd, ne t’inquiète pas, surtout pas, je vais m’en aller, je vais te laisser …
Mais que l’on ne se croise plus, que l’on ne se croise plus sinon je te tuerai …
La joie dans le cœur …»


Elle parle la grise et sa voix grave menace, elle le hait, elle le hait tellement, elle aimerait pouvoir le tuer mais elle ne peux pas, elle est en position de faiblesse, elle est seule ici et les chimères n’attendent que cela … Alors elle l’affronte de ses yeux voilés et sombres, plus sombres encore… Elle ne sent plus le froid, elle ne sent plus le vent, elle retrouve une haine qu’elle avait oublié, une haine contre son désespoir pour qu’elle ne se trahisse pas, pour qu’elle ne pleure pas …

Elle croyait pouvoir venir ici, elle croyait en Chahîd, elle y croyait avec toute sa folie et son cœur perdu … Trahie, il ne lui avait rien promis pourtant, trahie et laisser seule, encore … On la rejette, on la bouscule, on la pousse … La grise est seule toujours, la grise sans lois est bannie du monde de la vallée


*Alors ma dame, c’était cela que tu cherchais, c’était cela n’est-ce pas ? Tu veux que je redevienne la tueuse, la grande tueuse de chimère de bétail, le monstre brutal et puissant … Mais non vallée, tu as perdu déjà, dans mon cœur en tout cas … Tu as perdu une de tes créatures … Et j’ai perdu ma force ….*

Elle est si faible, elle est si faible celle qui veut changer le monde sans arme pour le renverser, elle est si fragile, son corps menu, ses yeux traîtres et son masque de givre … Elle est un flocon ballotté par le vent, un flocon qui menace de se briser à tout instant… Il la bouscule, il la prend pour un fardeau qu’on repousse, pour une folle qu’on rejette … Au moins elle voit le fond de ses yeux, au moins son cristal se brise et montre la vérité, enfin … Elle a été si naïve, si crédule…

Et la grise le hait, la grise le regarde et exprime tout ce qu’elle aimerait lui jeter à la figure par ses yeux qui le scrutent.


«Mais que cherche la chimère ? Que cherche-t-elle en haïssant tout ce qui la ramenait à avant …
J’ai rarement vu un mort aussi jaloux des vivants. La jalousie première est devenue haine, il est si simple de haïr, c’est la voie facile … Alors tu te transformes, tu défais de ton âme tout ce qui te semble trop humain, pour ne laisser que la faim, pour ne laisser que les instincts primaires de base … Dans ce cas là cesse de parler, petite chimère, cesse de parler et d’offrir des noms, et met toi à grogner, oublie les mots puisque c’est un reflet de ton humanité …

Et laisse toi aller à ta haine, c’est si facile. Jusqu’à tout oublier, même le désir, même l’amour … Et tu te dis chimère, mais tu ne l’es pas, les chimères se rapprochent des animaux … Seulement les animaux se parlent, les animaux s’aiment, les animaux acceptent … A trop ne vouloir plus être homme tu oublies que l’homme est animal lui aussi, et tu te perds … »


Glaciale, l’ombre gèle ses mots, plus aucun sentiment n’agit dans ses phrases. Elle parle, automate … Mirahil parle comme elle conversait avant, elle redevient ce qu’elle a été, elle redevient peu à peu … Juste devant lui, juste pour lui, juste parce que la haine lui fait mal, la grise n’est pas faite pour cela, et son désespoir se bat pour reprendre sa juste place …. Elle a envie de lui faire mal, elle a envie de le voir saigner, de le voir mourir sous sa lame. Elle se tient droite, fière, conquérante sans se soucier de sa position de faiblesse. Elle sort de l’auberge, deux pas en, arrière, un glissement, un vol léger. L’ombre est plus petite déjà, la marche entre elle et Chahîd agrandit encore la position de force de la chimère, elle le déteste pour cela aussi. Il la appelé par son nom, un Mirahil sans aucune innocence, une façon de l’affaiblir sans doute. Mais qui la renforce, qui lui donne des ailes pour mieux provoquer pour mieux attaquer silencieusement.

On la bouscule, on la blesse, on la pousse… La grise peut apparaître si faible, mais elle le regarde, elle l’affronte. Il a blessé la louve, un animal garde toujours la marque des coups, un animal garde toujours en lui une puissance pour pouvoir donner le change, se venger … Vengeance, ce mot résonne dans son esprit… Elle a eu tord la chimère de lui parler, de l’envoûter … Il a eu tord … Les femmes ne pardonnent jamais, elles gardent aux fonds de leurs cœurs toutes les souffrances qu’on leur infligent … En attendant qu’un jour elles puissent se venger …. Les femmes ne pardonnent jamais, elles gardent mémoire de tous les gestes, de toutes les paroles pour mieux faire mal … Et elle a envie de lui faire mal, elle a envie de le tuer. Pourtant il n’a rien dit ou presque, trop dit déjà, trop de chose était derrière les mots, trop de choses qui font mal, si mal …


« Alors petite chimère, tu as oublié tes rêves et tu as pris les Siens.
La prochaine fois que l’on se verra, peut-être grogneras-tu au lieu de parler ? Peut-être ….
Et l’on verra qui l’Ankou choisira … »


Mirahil le regarde une dernière fois pour être sure de ne jamais oublier puis elle se retourne et s’en va. Elle semble presque voler, elle se laisse faire, elle cesse de se battre contre le vent son guide, elle n’aurait pas du venir, elle n’aurait pas du aller là où la vérité lui tomberait dessus pour mieux lui faire mal. Elle marche cherchant ses rêves, souhaitant s’enfuir de la réalité, souhaitant être louve simplement …

Mais elle ne peut pas la grise, ses rêves l’abandonnent eux aussi. Alors elle se retourne prend sa dague et la lance sur Chahîd. Elle la lance vers son ventre en espérant qu’elle pourra l’atteindre et le faire saigner …


« Une dette pour une dette »


Murmure-t-elle. Et elle attend, pour voir si le sang ira se répandre au sol, pour voir si elle pourra s’en aller rêveuse. Elle attend alors que déjà ses rêves l’appellent, elle se sent mieux la grise, elle se sent plus forte aussi. Ce geste l’a libéré et sa haine se dissout déjà, un peu …
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Chahîd
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MessageSujet: Re: Folie d'une ombre ...   Folie d'une ombre ... EmptyJeu 30 Aoû - 16:21

Hautaine, elle recule et passe la porte, déversant sa bile, dévoilant enfin son vrai visage.
Et la Chimère reconnait l'Ombre en Mirahil et sourit.
Mais il est déjà loin, enfoncé dans les profondeurs de sa tête, la regardant fuir comme un corbeau devant la grêle tachant de sortir avec un semblant d'orgueil.


" Dépêches toi! File!
Qu'est ce que tu fais encore là ?
Tu parles trop, beaucoup trop Mirahil.
Si l'animal en toi avait un tant soit peu existé,
cela fait longtemps que tu aurais su ce que tu avais à faire.
Mais tu l'as étouffé, par lâcheté, par peur de n'être pas aimé.
Comme tous ces humains.

Les animaux n'hésitent pas.
Ils savent, eux, d'instinct.

Et toi tu ne sais rien.

Tu n'écoutes que tes mensonges."


Elle rapetisse et continue sa litanie tandis que la bête se tient sur le seuil heureux de la voir s'éloigner du danger
saine et sauve,
dehors.
Et il prend ses insultes avec joie, il sait les mensonges qu'elle s'est raconté,
heureux que la vérité éclate,
que sa haine,
toute sa haine latente depuis le début enfin se révèle devant sa cruauté
son mépris d'Ombre pour la Chimère,
ses menaces.

Et il rit.


"Allez! tue moi, tu me libèreras
et pour une fois je verrais un semblant de joie chez une créature dans cette Vallée.

File avant que je ne change d'humeur et que je ne jette les chiens à tes trousses la garenne !"


Sa dague fuse.
Sa dague légère, trop légère tranche l'air .
La bête aux aguets, toujours sur le qui vive l'ausculte, il ouvre les bras pour l'accueillir,
le sourire aux lèvres, le corps offert au sacrifice.

Mais la petite lame retombe, et s'enfonce dans la neige à ses pieds.


"La prochaine fois, l'Ombre, mets-y plus de conviction.
J'ai en horreur l'amateurisme et l'approximation."


Il la ramasse, la glisse sous sa pelisse et s'en retourne, claquant la porte derrière lui.
Son regard est brusquement vide,
sa morgue l'a quitté.



* Mon sang, tout mon sang je te l'aurais donné si tu me l'avais demandé....
Tant d'efforts pour que tu me haïsses Alhem....
Tellement de méfiance en toi, trop, je ne peux pas vivre avec ça.....
Tant de haine pour que tu puisse vivre loin de moi... mais que tu vives...*


De retour dans la pièce, son corps s'avachit, le dos contre le pan de la porte.
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MessageSujet: Re: Folie d'une ombre ...   Folie d'une ombre ... EmptyJeu 30 Aoû - 19:37


La dague tombe au pied de la bête, Mirahil grince des dents, normalement elle aurait du le toucher, normalement elle aurait du voir le sang perlé … mais non … Son bras s’était affaibli pour ne pas faire mal son bras l’avait trahi lui aussi. Chahîd la prend et s’en va, il ferme la porte derrière lui, il clos une phase de son existence. Et la grise reste là devant le spectacle d’une porte fermée, elle s’imagine déjà, l’explosant de ses jambes pour mieux passer, elle se rêve de l’autre côté. Avec lui .. Puis elle rejette, elle ferme encore plus son visage, elle se crispe légèrement, cruelles pensées … il va falloir choisir ses rêves, il va falloir les rendre moins douloureux. Pour ne pas mourir de désespoir, pour ne pas s’effondrer sans plus pouvoir se relever pour se battre contre la vallée, pour se venger sur elle...

Il a pris la dague, il a pris sa dague … Il ne sait pas quel joyaux il a entre la main, un joyau qu'elle lui as offert en voulant prendre son sang, comme pour être sure de le revoir, comme pour lui donner un rendez-vous. Cette dague a un passé, cette dague a un rêve, celui d’un pauvre fou aimant une humaine décadente, celui d’un amour d’un sens, celui d’une muse …. Qu’il prenne la dague d’argent, elle est légère si légère, qu’il prenne la dague et la prochaine fois elle la récupérera … Car un homme a voulu la représenter dans une arme et si elle est simple, Mirahil s’y est habituée et puis …. Il y a une louve hurlante dessinée sur le fourreau …

IL a sa dague, la représentation de son âme de tueuse, et même si son bras n’a pas voulu prendre le sang, cela ne fait rien, demain elle viendra et récupérera son objet, quand ils se croiseront … ET son corps de tueuse prendra sans donner, sans faillir, sans haïr, il agira comme il a agi pour tant d’autre …. Ses amants d’un jour, ses rois, ses fous, ceux qui ont été avec d’autres femmes, ceux qui l’ont blessée… Demain elle sera cruelle, demain elle sera forte ….

Mais aujourd’hui devant la porte fermée son désespoir reprend ses droits, il se lève poussant la haine au fond de son âme pour être puissant et grave dans le cœur d’une ombre. Elle s’avance vers la porte, une dernière fois, il est là derrière adossé au bois, elle le sent, elle le voit, son poids lourd sur une porte branlante. Elle approche ses lèvres pour murmurer, pour qu’il entende malgré le froid, malgré la neige, malgré la porte, des mots douloureux dans la gorge d’une folle, des mots qui saignent ….



« C’est la louve qui est venue, c’est la louve qui a appelé aux portes des chimères pour voir Chahîd …
Troublée, fatiguée peut-être ….
Mais c’est la louve qui est venue … »



Elle laisse un silence, cela fait si mal de parler, cela fait si mal de devoir haïr et aimer en même temps.


« Tu veux mourir ? Tant mieux car c’est ce que je veux aussi …
Prend garde à ma dague … en attendant … Prend garde à mon alliée …
Et si j’ai peur de ne pas être aimée … C’est peut-être que j’aime des personnes différentes …
J’avais choisi …
J’avais joué …
Et j’ai perdu …
Prends garde à ma dague, elle qui n’a voulu prendre ton sang …
Car moi je n’hésiterai pas … »



Et elle s’en va, la grise, après avoir attendu quelques secondes. Le vent la prend, l’entoure et la réconforte, il est si chaud le vent, si chaud … Son cœur s’est pris dans un masque de gel, son cœur est de givre et d’épines, et sa couverture la protége, un peu … si peu …

L’ombre s’en va, elle a promis de partir, l’ombre rejette la louve, pour pouvoir réfléchir, il est si dure de rejeter la louve, elle fait partie intégrante de son cœur … Elle essaie puis se perd… Sa carapace explose et ses larmes coulent, elle se baisse pour prendre dans ses doigts de la neige, qui court, qui coule pour retourner au vent. Ils volent les flocons de son âme, ils volent comme ses cheveux sauvages, sans foi, ni loi…

Elle disparaît, c’est plus simple d’être immatérielle, son ventre se fait moins lourd, ses épaules moins chargées, son cœur plus léger … Hélas cela ne dura pas longtemps, elle est fatiguée la grise, elle ne peut s’affaiblir encore … Puis elle murmure au vent, une dernière fois, elle est déjà loin, elle est déjà une avec la vallée …



« La louve est venue, et la louve est partie …
Tu as blessée la louve …
Tu l’as blessée alors qu’elle venait demander ton pardon, alors qu’elle venait s’incliner …
On ne blesse pas les loups ...
Pas sans craindre leur vengeance…
Tu as blessé la louve Chahîd, avance tes doigts et elle les mordra,
Approche toi et elle te griffera,
Eloigne toi et elle te chassera ….»



Elle n’est plus là, évanouie dans la nature, avalée par la vallée … Disparue … La rage dans le cœur, la tristesse dans l’œil, la vengeance dans l’âme … Elle a disparue ….
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Chahîd
Chimère Sauvage - livré avec hachoir et psychose
Chahîd


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Temps passé à Hollow Dream : il a déjà oublié... mais d'autres s'en souviennent peut être
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Folie d'une ombre ... Empty
MessageSujet: Re: Folie d'une ombre ...   Folie d'une ombre ... EmptyVen 31 Aoû - 14:13

Disparue... sa voix s'efface avec le vent qui mugit dehors
et sa tête, penchée sur sa poitrine s'effondre doucement,
il respire mal,
il étouffe:



Oh oui ma louve je t’ai blessée... comme je t'ai blessée... blessée autant de fois que je l’ai pu avec la rage au cœur, avec la peur au ventre mais avec foi, avec passion, avec l’amour de la créature auquel tu n’as jamais cru. Et s’il n’y que ce langage que tu comprends, les coups de griffes, les coups de dents plutôt que les caresses que tu fuis de peur qu’elles ne te rendent heureuse, de peur qu’elles ne te fassent exploser, de peur qu’elle n’achèvent de te rendre folle, de peur que tu saches que tu es aimée pour ce que tu es et non pas pour les multiples jeux que tu joues quand tu souffles sur la flamme pour l’attiser, et que tu craches dessus pour la moucher avant l’incendie de la nuit,
alors,
je te parlerais toujours ainsi.
Je te brutaliserais au lieu de t'aimer.

La cruauté....
MAIS Qu'est ce que c'est au juste! LA CRUAUTÉ !!!!!

Puisque tu ne veux que cela de moi... Les coups, les méchancetés… Le monstre sanguinaire, affamé, puisque cela t'arrange, puisque l'amour te fait peur, puisque tout est déjà joué d'avance et gaché,
pendant qu'il est déjà trop tard....autant en finir...
autant ne pas laisser mourir cette flamme qui nous éclaire parfois,
la laisser intacte cette grâce qui nous consume maintenant recouverte des cendres de ta haine.

Alors oui je te chasse.... Pardonnée tu l'es depuis le premier jour de notre rencontre.
Tu le sais bien au fond de toi, la grise.
Pourquoi fais-tu toujours semblant...?
Tu te racontes des sottises pour te rassurer, tu as trop peur, trop peur de sauter...

Je t’offre la vie quand tu cherches à mourir et je préfères te perdre
que de te voir dévastée par les miens..
Je préfères te perdre que d'être mal aimé,
que de devoir me méfier de toi sans cesse...
Je préfères te perdre plutôt que de devoir supporter tes soupçons
être confondu avec d'autres dans le grand manège de tes passions rêvées et avortées.






Il ouvre la porte, brutal, le cœur en déroute et enfermé dans sa pelisse comme dans une camisole
il se met à courir,
courir,
il avale des kilomètres de neige,

La vie….
La vie quand elle se donne
les chansons qu'on fredonne
les oiseaux migrateurs


la dague serrée contre son flanc comme un trésor d’elle qui lui cisaille le ventre,

Vraiment je n’en veux à personne
Je ris à tous les hommes
Les larmes de mon cœur



cette plaie qu’elle aurait tant aimé graver dans sa chair il se la fabrique,

Alhem, mon infinie faiblesse
Les mots que je t’adresse
Sont des arrache-cœurs


seul, il se blesse à mort,


Vraiment plus rien ne me console
Ma vie s’en va toute seule
Je suis porte-malheur....



murmurant le secret de son nom,

Ton cœur qui se détache
Je voudrais tant qu’il sache
Que je croyais en toi


le marquant dans ses entrailles

L’hiver, la neige me caresse
Les chemins de traverse
Sont déjà derrière moi


essaimant son sang dans la neige comme un petit poucet et enfin épuisé par sa course,
il s’effondre quelque part,

Tu vois
Je n’ai plus rien à dire
Je n’ai plus rien à rire
Peu m’importent les heures



la gueule levée vers la lune pour hurler sa rage et sa douleur qui résonne dans la Vallée
un cri d’enfant,

Ma vie…..

un homme blessé

Ma vie je te la donne
Ne la vends à personne


une bête capturée


Ne la vends à personne....

.
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