Hollow Dream
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Imprudence et conséquences [Mary]

Aller en bas 
4 participants
AuteurMessage
Samuel
Lucky Luke?...Il tire. Ouais. Il tire.
Samuel


Nombre de messages : 700
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : 3 ans deja
Date d'inscription : 19/09/2007

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyVen 11 Avr - 21:30

Cette foutue vallée resserrait peu à peu l'étau de ses chaînes sur le jeune inconscient. Elle étendait les mailles, toujours un peu plus serrées de sa toile, sur ses habitants prisonniers. Samuel avait l'impression d'étouffer comme n'importe quel animal sauvage que l'on aurait cloîtré derrière une barrière. Une barrière derrière laquelle rien ne percerait, où tout serait gris et où les joies et les sourires ne seraient finalement que toujours éphémères. Mais malgré cela, il continuait de croire en l'humanité, d'espérer un lendemain meilleur.

Mais pour cela il se sentait obligé de repousser ses limites chaque jour un peu plus. Le sommeil devenait un luxe qu'il osait de moins en moins se payer, la bibliothèque lui semblait si austère qu'il aurait presque pu sentir l'atmosphère glaciale qui régnait depuis le jour où il lui avait pris la brillante décision de ramener une ombre agonisante entre ses murs, du moins à chacune de ses apparitions qui devenaient de plus en plus occasionnelles. Il arrivait parfois qu'il disparaisse durant plusieurs jours sans qu'il ne prenne la peine d'en parler à qui que ce soit et à qui aurait-il pu de toute manière.

Il préférait nettement se laisser entraîner par Xarha sur les sentiers du danger et de l'interdit, ce n'était peu être pas la meilleure chose à faire mais au moins dans ces moments il se savait encore en vie.

Samuel se passa un peu d'eau sur le visage comme pour faire taire ses pensées légèrement embrouillées par la douleur. L'éblouissante lumière de la salle de bain agressait ses prunelles trop clairs et surtout trop fatiguées de la grisaille extérieur. Il restait planté devant le miroir, ses cheveux en bataille et le sang se laissant absorber par la manche de son T-shirt délavé.

Bizarrement il aurait presque pu en rire, enfin seulement s'il n'avait pas toujours ce léger problème avec le sang et d'autant plus lorsque c'était le siens. A vrai dire il n'osait pas soulever le tissu et regarder de plus près la blessure que cette balle avait laissé sur son bras et de laquelle il s'écoulait inlassablement. Il esquissa un mouvement et la douleur le fit grimacer.

-Putain…C’est mal barré !

Il dénicha une vieille serviette et il la laissa s'imbiber d'eau glacée sous le robinet. Lentement il l'appliqua sur la plaie mais par-dessus le vêtement, il n'avait pas trouvé d'autre alternative pour le moment. Il savait que ce soulagement ne serait que temporaire. Non, il n'avait pas l’intention d'aller voir Mary et encore moins de lui demander son aide, il mourrait avant de se décider à aller trouver le seule médecin du coin, celle qu'il s'efforçait d'éviter autant qu'il le pouvait et pourtant ce n'était pas l'envie qui lui manquait…
Revenir en haut Aller en bas
http://divine-comedy.bbactif.com/
Mary Malone
Without a trace
Mary Malone


Nombre de messages : 1749
Age : 39
Temps passé à Hollow Dream : 4 longues années...
Date d'inscription : 27/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptySam 12 Avr - 22:37

La jeune femme était assise sur le rebord de la fenêtre, genoux relevés contre sa poitrine, ses mains enserrant ses longues jambes, alors qu'une partie de son visage était collée contre la vitre froide et humide. Dehors, c'était la grisaille, la pluie, encore et encore. Mais au moins, cette fois, ce temps pourri n'était pas de sa faute. Elle ne savait pas encore de la pluie ou de la neige, était le pire. La neige avait abrité ces horribles bêtes et le soleile ne s'était pas fait très présent. Sans oublier ce froid insidieux... Elle frissona en repensant à son affrontement dans la Clairière contre cette horrible Chimère. Machinalement, elle regarda son petit doigt à la phalange manquante. Quand elle se révellerait, cela ne serait plus qu'un cauchemar. Elle aurait ses dix doigts, elle retrouverait le soleil et la chaleur...

Elle enfouit la tête entre ses bras et se mit à pleurer doucement. Un moment de faiblesse comme il lui arrivait d'en avoir. Il serait vite oublié. Elle était seule, elle pouvait s'oublier. L'atmosphère à la bibliothèque était lourde depuis l'épisode Sélène. Maxime ne parlait plus à Mary et elle n'avait pas osé aller quémander son pardon. Sa fierté, mais aussi la peur d'être rejetée l'en empêchait. Et la jolie métisse en souffrait terriblement.

De même, elle n'avait presque plus adressé la parole à Samuel, si ce n'est des banalités affligeantes. Il semblait s'en vouloir pour cet incident et évitait soigeusement tout le monde, allant jusqu'à disparaître pendant des journées entières. Là encore, Mary n'avait rien fait pour dissiper cette gêne. Ce qu'elle pouvait être stupide parfois... Elle avait déjà perdu tant d'amis... Pouvait-elle se permettre d'en perdre d'autres?

Elle essuya ses yeux larmoyants et se redressa, dépliant ses longues jambes et descendant de son perchoir improvisé. La jeune femme quitta alors la pièce pour aller rafraichir son visage aux yeux rougis. Elle pénétra dans la pièce et se figea en se rendant compte qu'il y avait déjà quelqu'un qui allait être témoin qu'elle avait pleuré. Elle vit alors que c'était Samuel et presque aussitôt, elle remarqua qu'il était blessé. Toute sa tristesse reflua pour laisser place à son professionalisme. Elle s'approcha et murmura d'une voix douce :

- "Montre voir ta blessure."

Elle ne lui laissait pas le choix. Elle retira la serviette et ses pupilles s'agrandirent devant la quantité de sang.

- "Qu'est-ce qui s'est passé? Retire ton T-shirt, il faut s'occuper de ça."

Elle alla dans une armoire et en ressortit une trousse, contenant tout ce qu'il fallait pour soigner les blessés.
Revenir en haut Aller en bas
Samuel
Lucky Luke?...Il tire. Ouais. Il tire.
Samuel


Nombre de messages : 700
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : 3 ans deja
Date d'inscription : 19/09/2007

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyLun 14 Avr - 18:03

Ses pensées s'enchaînaient... se déchaînaient même, sans qu'il ne parvienne réellement à leur donner un semblant de cohérence. Il se sentait perdu, il ne parvenait pas à trouver la moindre solution sensée et le prénom de la meneuse résonnait inlassablement à ses oreilles. Pendant ce temps là, il se vidait de son sang en restant immobile face à lui-même et il aurait pu rester ainsi encore longtemps si la douce et familière voix de Mary n'était pas venu subitement caresser ses tympans.

Il sursauta en réalisant que ce n'était pas son imagination qui se jouait de lui une fois de plus et aussitôt les questions lui vinrent en tête. Quand était-elle entrée ? Depuis combien de temps était-elle à ses cotés ? Il n'aurait su le dire et elle ne lui laissa guère le temps de lui demander que déjà elle se préoccupait de sa blessure. Il posa une main sur la sienne comme pour stopper son geste et il glissa furtivement ses yeux sur son doigt mutilé, il savait parfaitement ce qui lui était arrivé, comme tout le monde d’ailleurs.

-C'est rien je t'assure.

Il esquissa un mouvement de recul mais il plia bien vite devant sa détermination qui forcerait toujours son admiration. Il la laissa faire donc tout en restant impassible, les yeux perdus dans le vague de son reflet. Il était persuadé que les médecins étaient tous les mêmes ou presque et il se demanda si il comptait un peu pour elle, si elle se serait autant souciée de lui s'il n'avait pas une belle entaille sur le bras. Peut être que oui, mais alors au même titre que n'importe quel être humain de cette vallée. N'était-ce pas au fond tout ce qu'il y avait de plus normal pour une meneuse ? C'est du moins ce dont il essayait de se convaincre.

Sans vraiment s'en apercevoir il avait tourné la tête vers elle et il ne parvenait plus à détourner son regard de son beau visage aux yeux rougis. La tristesse marquait ses traits et la fatigue devait accentuer le tout. Malgré cela elle restait toujours incroyablement belle, le genre de beauté qui vous coupe le souffle, vous empêche de dormir et occulte la douleur d'une balle qui a bêtement ricoché. Ces larmes qu'elle avait tentée en vain de faire disparaître semblait le faire souffrir bien plus que n'importe quelle douleur physique.

Samuel n'était pas un beau parleur, il n'avait jamais su rassembler les foules ou apaiser les tourments avec de simples mots. Il aurait voulu trouver les bonnes paroles ou savoir exactement ce qu'il devait faire pour lui apporter le réconfort dont elle semblait avoir besoin mais il se sentait impuissant, pire même, inutile. Il préféra faire comme si il n'avait rien remarqué et surtout comme si le malaise ambiant n'avait jamais existé. Samuel sourit et adopta une de ses attitudes les plus enjouées, il avait entendu dire que les sourires résolvaient bien des situations compliquées.

-J'ai été imprudent comme d'habitude. Ca ne merite même pas d'être raconté.

Il sourit de plus bel en plantant la douceur de ses prunelles dans l'émeraude des siennes. La façon dont s'était arrivé n'avait pas tellement d'importance au fond. La douleur le rattrapait peu à peu et avec elle son sourire s'estompait. Il ferma les yeux, prit une profonde inspiration et il entreprit de faire ce qu'elle lui avait demandé, à savoir : enlever son T-Shirt. Mais malheureusement ce ne fut pas une mince affaire, il du s'y reprendre à plusieurs fois avant d'enfin se retrouver torse nu. Il se décida enfin à jeter un œil sur sa blessure et aussitôt se détourna à nouveau. Pas de doute que Mary trouverait cela bien moins impressionnant que lui et il lança alors sur le ton de la plaisanterie et pour faire bonne figure :

-S'il te plait, dis-moi que je vais survivre !
Revenir en haut Aller en bas
http://divine-comedy.bbactif.com/
Mary Malone
Without a trace
Mary Malone


Nombre de messages : 1749
Age : 39
Temps passé à Hollow Dream : 4 longues années...
Date d'inscription : 27/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyMer 23 Avr - 19:01

Elle esquissa un petit sourire en coin alors qu'il voulait l'arrêter et répliqua d'un ton professionnel :

- "Si mon arme est enrayée, je te consulterais. Mais laisse-moi décider dans mon domaine."

Lui et maxime se ressemblaient sur certais points, notammenet cette agaçante habitude de toujours tout minimiser. Ils étaient des hommes de terrain et il leur arrivait d'être blessé, ce n'étaient pas des chiffes molles qui pleuranet dés qu'ils voyaiet du sang, mais c'était énervant qu'ils n'acceptent pas de l'aide quand elle était proposée. Comme c'était agaçant qu'ils ne la réclament pas. Elle n'avait pas un flair à blessure nom d'un chien!

Concentrée sur la blessure, elle ne remarqua pas que le jeune homme la regardait, la dévisageait même. Elle avait oublié pourquoi elle était venue jusqu'ici, elle avait oublié ses cernes et ses yeux rougis de larmes de tristesse trop longtemps contenues. Elle ne se rendait pas compte du charmant tableau qu'elle offrait, jolie métisse oscillant entre force et fragilité. Elle houspillait les autres qui ne demandaient pas d'aide, mais elle ne valait pas mieux qu'eux. Elle portait toutes les responsabilités à bout de bras, sans jamais se plaindre aux autres, sans jamais leur demander d'aide. Il était exclut qu'elle trouve une épaule réconfortante où pleurer...

Mary avait besoin de chaleur humaine, besoin de caresses, de baisers, besoin de vibrer... mais tout cela lui était interdit ici et elle refusait même les simples étreintes amicales qui auraient pu lui donner mauvaise conscience.

Les paroles de Samuel la sortirent de ses pensées et elle lui rendit son sourire, un peu faible, mais sincère.

- "Dommage, j'aime bien les histoires au coin du feu."

Il souriait, mais elle remarqua sa crispation alors que la douleur se rappelait à son bon souvenir. Elle le laissa retirer son T-shirt seul, attendant patiemment, se doutant que son aide ne serait pas forçément bienvenue. Elle fit de son mieux pour ne regarder que l'orifice de la balle et pas le torse musclé du jeune homme. Quand à lui, comme tout homme qui se respecte, il regarda et détourna très vite les yeux, avant de faire une tentative d'humour.

- "Hum, oui tu survivras, mais je me demande si je ne vais pas devoir amputer."

La malice faisait danser une flamme dans ses prunelles d'émeraude alors qu'elle papait prudemment l'endroit touché. Puis, elle se saisit d'alcool et d'un chiffon.

- "Ca va piquer."

Elle posa le tissu sur la paie et nettoya le sang déjà séché, dégagea la plaie à sa vue.

- "Tu ne veux pas une anesthésie générale pour que je recouse au moins?"
Revenir en haut Aller en bas
Samuel
Lucky Luke?...Il tire. Ouais. Il tire.
Samuel


Nombre de messages : 700
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : 3 ans deja
Date d'inscription : 19/09/2007

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyVen 25 Avr - 14:23

-Ce serait dommage quand même ! Je compte bien avoir encore besoin de mon bras et de ma main !

Ah punaise ! Il commençait de comprendre peu à peu ce qui l'avait poussé à fuir l'aide de la belle meneuse. Les regards qu'elle posait sur lui, la douce chaleur de ses mains sur sa peau… Il frissonna avant de lever les yeux au plafond, le cœur battant à tout rompre. Il en venait à se concentrer sur sa blessure et la douleur qui l'accompagnait pour chasser son image de son esprit, mais rien n'y fit…

Du soutien, du réconfort et même des histoires au coin du feu, elle pourrait en avoir autant qu'elle en avait besoin, même plus encore, du moment qu'il pouvait être avec elle et sentir encore et toujours sa présence, son parfum enivrer ses sens, sa peau contre la sienne…

- Ca va piquer.

Il sursauta, cette sensation de brûlure sur son bras venait à point nommé, c'est le moins que l'on puisse dire. Il baissa de nouveau les yeux sur elle, il n'avait plus envie de sourire ni même de parler et pourtant il le fit malgré tout, pour qu'elle ne devine pas les tourments qu'elle faisait naitre malgré elle. Il n'aurait jamais cru que cela pouvait être si difficile de rester raisonnable alors qu'ils étaient seuls et si proche l'un de l'autre.

-Tu ne voudrais quand même pas me priver de te voir à l'œuvre.

Il ne se lassait plus de la voir s'affairer à la tache, de la regarder tout court. Au diable la blessure et la façon dont elle sera soignée, il se prit à rêver de tout envoyer valser et de la prendre dans ses bras le plus simplement du monde. Mais il savait que tout cela lui était interdit, que si Mary était aussi distante avec tout le monde c'est qu'elle devait avoir une bonne raison et il n'était pas certain de vouloir la connaître, il avait peur de sombrer dans un gouffre en découvrant la vérité.

Il n'avait plus à se poser de questions de toute façon, bientôt elle aurait terminé son travail et il mettrait les voiles aussi rapidement et aussi loin que possible. Mettre autant de distance que cette foutue vallée le permettait entre elle et lui était la meilleure et la plus sage des décisions possible.

Pour peu qu'il soit encore capable de prendre une décision sensée d'ici là….

-Mary, tu sais que tu n'es pas obligée d'attendre que ton arme soit enrayée pour venir me voir ?

Il posa alors sur elle un regard bien mystérieux, comme s'il cherchait en elle une raison d'espérer encore.
Revenir en haut Aller en bas
http://divine-comedy.bbactif.com/
Vincent
Chef des Ombres - Idole martyrisée
Vincent


Nombre de messages : 1098
Temps passé à Hollow Dream : Trop longtemps...
Date d'inscription : 23/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyLun 28 Avr - 20:16

[j'ai l'autorisation de Samuel pour venir casser l'ambiance What a Face ]


A l'extérieur, il pleuvait, encore et encore. Une averse sans fin, des aiguilles d'eau serrées et glaciales qui avaient transpercé sa chemise depuis longtemps et qui maintenant semblaient décidées à le déchirer jusqu'à l'os. Il avait froid. Soif et faim. Sans doute qu'il était malade, ce qui n'avait rien d'exceptionnel après une nuit passée au fond d'un vieux caveau. Il ne comprenait pas comment la Vallée avait pu changer à ce point en l'espace de ce qu'il pensait être un évanouissement de quelques heures.

Et à présent, en plus, il avait peur.

Sélène l'avait reconnu, il en était sûr - bon sang, elle l'avait appelé par son prénom. Elle lui avait même souri. Puis il s'était approché. Et elle avait pâli, elle avait reculé. Il avait cru que c'était le choc de le voir en ces lieux, alors qu'il était censé végéter au fond d'un lit d'hôpital. Puis elle avait articulé quelque chose, une phrase qu'il n'avait pas bien comprise, une phrase qu'il n'avait forcément pas bien comprise, car elle n'avait pas de sens.

Elle lui avait demandé depuis quand il était humain.

Puis elle avait fui sans se retourner, et il avait eu encore plus froid qu'auparavant.

Vincent errait le long de la rue principale, en se tenant les bras dans le vain espoir d'atténuer les frissons qui le secouaient des pieds à la tête. Difficile, voire impossible de reconnaître le chef des Ombres dans ce jeune homme perdu et défait, dont les traits trahissaient l'angoisse qu'il ne refoulait qu'à grand peine. Il observait les fenêtres muettes des maisons, avec pour seul objectif conscient d'en découvrir une éclairée - il ne pouvait pas se permettre de réfléchir à ce qu'il lui arrivait, pas tant qu'il ne serait pas à l'abri. La crise de panique devrait attendre.

Mais où étaient-ils? Où étaient-ils tous? Le bâtiment où il avait vécu jusqu'à présent était en cendres. Avait-il halluciné en croyant voir Sélène? Etait-il seul, tout seul dans cet endroit qu'il reconnaissait sans le comprendre?

Tout seul?


*J'ai dit, la crise de panique devra attendre!*

Et puis soudain, une bouffée d'espoir: la bibliothèque. De la lumière derrière les vitres de la bibliothèque. Vincent se précipita sous le maigre abri du porche et frappa vivement à la porte, avec l'inconscience d'un humain habitué à ce que Ombres et Chimères se terrent dans la forêt, et surtout pas dans des bâtiments du village.

"S'il vous plaît, il y a quelqu'un? J'ai besoin d'aide!"

Oui, besoin d'aide, d'une part pour lui éviter une mort stupide après une pneumonie d'anthologie, d'autre part pour lui expliquer ce qu'il s'était passé dans cette foutue Vallée, et peut-être sauver ce qu'il restait de sa santé mentale.
Revenir en haut Aller en bas
https://hollowdream.forumsrpg.com
Mary Malone
Without a trace
Mary Malone


Nombre de messages : 1749
Age : 39
Temps passé à Hollow Dream : 4 longues années...
Date d'inscription : 27/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyLun 28 Avr - 21:12

[Attention chéri, je pourrais en venir à croire que tu es jaloux quand je suis avec un autre homme xD]

Un petit rire s'échappa des lèvres de la jolie métisse quand il répliqua qu'il avait besoin de son bras et de sa main. Mary n'avait pas toujours des idées très catholiques et en observant les belles mains de Samuel, elle trouvait aussi que ce serait dommage qu'il lui en manque une. Concentrée sur son travail, elle l'entendit tout de même lui répondre qu'il aimerait la voir travailler. Un sourire amusé recourba ses lèvres alors qu'elle maniait son aiguille avec dextérité.

- "Tu ne voudrais pas briser ma concentration et faire en sorte que je fasse mal mon boulot quand même?"

Elle ne l'avait pas regardé, les yeux rivés sur ce qu'elle faisait. Trouer la peau, rassembler les lèvres de la plaie, couper le fil, recommencer. Cela fut fait très rapidement, le diamètre de la plaie n'étant pas très important. Il lui répliqua alors qu'elle n'avait pas besoin d'avoir uen armer enrayée pour venir le voir. Surprise, elle leva son regard émeraude vers lui, se demandant comment elle devait interpréter cela. Elle choisit d'en plaisanter :

- "Monsieur Parker, serait-ce une proposition?"

Elle sourit et termina son pansement avec quelques compresses, du collant et une bande. Elle réflechissait à toute allure. Et finalement, le poids qui l'écrasait eu raison de ses dernières réticences.

- "Sam... Je suis désolée si je t'ai donné l'impression de ne chercher ta compagnie que par besoin. Je ne t'en veux pas pour ce qui s'est passé la dernière fois. J'aurais sans doute agis comme toi. C'est ce qui fait de nous des êtres humains, cette capacité à ressentir de la compassion et cette impossibilité de laisser crever comme un chien nos ennemis. C'est ainsi. Certains le voient comme une faiblesse et voudraient que nous soyons plus radicaux. Mais sincèrement Samuel, je ne suis pas une tueuse... J'ai apprit à sauver des vies, à soulager la douleur pour que les gens puissent attendre la Mort plus sereinement, je n'ai pas appris à tuer... Peut-être que je suis faible effectivement, que je vous mène tous droit dans le mur... Cela a bien faillit être le cas avec l'arrivée de l'hiver."

Troublante confession d'une femme qui se faisait un devoir de ne jamais montré ses doutes, sauf à ses amis les plus intimes. Et des amis intimes, il n'y en avait pas beaucoup : il y avait Kim, qui avait disparut, elle aussi et Maxime, qui l'évitait soigneusement. La solitude la torturait chaque jour un peu plus. Une unique larme coula le long de sa joue, qu'elle essuya rapidement, d'un geste rageur. Elle avait besoin de réconfort, tout simplement.

Mais ce fut à ce moment-là que l'homme en faction près de la porte, un géant de 2m, taillé comme un déménageur, entra dans la pièce après avoir frappé, l'air incertain.

- "Pardon de vous déranger, mais il vient d'y avoir un nouvel arrivant, je pensais que vous vouliez le voir..."

Mary s'éloigna de Samuel, bien à contrecoeur. L'enchantement était rompu, ses devoirs la rappelaient à l'ordre.

- "Oui, bien sûr, tu as bien fait. Je te suis."

Elle se tourna vers Samuel.

- "Tu viens? A moins que tu ne souhaites te reposer?"

Elle suivit alors José (private joke to Vincent). Mais quand elle entra dans la pièce où se enait le nouveau veu (avec d'autres humains), elle écarquilla les yeux de stupeur et s'arrêta brutalement. Impossible, ses yeux la trompaient... Ce ne pouvait être lui... Il avait les mêmes cheveux noirs, le même regard, mais l'expression de son visage était différente, terriblement... humaine. Pas d'arrogance, pas de morgue, nulle froideur, juste une expression de gamin perdu. Soufflée par le tour qu'il lui jouait, elle s'approcha à vive allure, se saisit de son bras et l'entraîna un peu à l'écart puis, elle lui parla sans réflechir :

- "Qu'est-ce que tu fous là Vincent?"

La bibliothèque... Un souvenir cuisant lui revint en mémoire, c'était leur dernière rencontre... Comment cela se faisait-il que personne n'ait reconnu le leader des Ombres dans cet humain putoyable? Mais justement parce que personne n'avait eu à faire à lui comme Mary. Elle se souvint avec un peu de retard qu'il était de nouveau humain, comme toutes les autres créatures. Etonnamment, elle n'avait pas songé que cela puisse lui arriver également.
Revenir en haut Aller en bas
Samuel
Lucky Luke?...Il tire. Ouais. Il tire.
Samuel


Nombre de messages : 700
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : 3 ans deja
Date d'inscription : 19/09/2007

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyMar 29 Avr - 14:41

Bien sûr que c'était une proposition ! Mais surtout il ne devait pas lui avouer, ne rien faire qui puisse faire voler en éclat le précieux instant. Il se rhabilla à la hâte, les mains tremblantes, encore un peu et il allait se mettre à bégayer ! C'était ridicule franchement, ses 15 ans étaient loin derrière lui après tout et heureusement. Il était supposé agir en adulte responsable et raisonnable. Le dernier mot résonnait inlassablement dans sa tête. Concrètement il signifiait de rester muet comme une tombe, de ne pas l'embrasser juste pour lui dire à sa façon un "merci" ou un "au revoir" et surtout ne pas placer ses mains sur son corps trop parfait, ne pas penser, ne pas imaginer la suite ! Tout cela c'était bien jolie, mais encore aurait-il fallu que ce ne soit pas au dessus de ses forces et d'ailleurs la preuve ne tarda pas à se manifester d'elle-même...

Soudain elle prit la parole et sa douce voix emplissant la pièce, balaya en un instant toutes ses sages résolutions. Et le mot "raisonnable" disparut pour lui de la surface de la terre par cette unique larme. Comment est-ce qu'elle arrivait à faire ça ? Quelle était cette magie qu'elle distillait autour d'elle et qui l'empêchait d'être maître de lui-même ? Oui, Samuel était parfois un peu borné, il ne comprenait même pas que le problème venait de lui et de ses sentiments en réalité. Il n'avait même pas encore réalisé que sentiments il y avait. Mais de cela aussi il allait finir par en avoir conscience tôt ou tard, c'était inévitable quoi qu'il fasse.

Et ce n'était certainement pas sa façon de serrer la jeune femme doucement au creux de ses bras qui allait contredire cette évidence. A peine le son de sa voix s'était-il éteint qu'il les avait passés autour de ses épaules, sans prendre le temps de réfléchir avant, bien évidemment. C'était une manière comme une autre de ne pas la regarder en face après tout. En revanche ses mains caressantes sur son dos et ses cheveux, c'était un plus dont il n'aurait pas su se priver.

-Non tu n'es pas faible au contraire ! Ne pense surtout pas ça ! Personne ne pense ça de toi d'ailleurs !

Puis il se mit à rire avant d'ajouter :

-Et puis si jamais il y en a je les ferais taire pour toi, c'est tout !

C'était au tour de ses lèvres à présent de s'attarder sur son front mais il ne pouvait pas en rester là, c'était le moment ou jamais non ? Ce serait sa seule et unique chance, il le savait pourtant mais il hésita, trop sans aucun doute. Alors que pourtant tout cela lui avait paru tellement rapide.

On frappa à la porte et Mary s'éloigna aussitôt, ce qu'il pouvait comprendre aisément. On se serait presque cru dans une de ces séries télé où le héros sur le point d'embrasser sa dulcinée se fait subitement interrompre pour x raisons. Chacun a du se dire au moins une fois qu'il était trop con de ne pas avoir continué malgré tout. C'était à peu près les mêmes pensées qui animaient Samuel en cet instant. Un peu plus et il allait refermer la porte et reprendre là ou il s'était arrêté mais c'était loin d'être aussi simple malheureusement…


Il ne se souvenait plus depuis combien de temps il n'avait pas dormi ni même mangé, il n'avait pas encore trouvé l'adresse de l'hôtel grand luxe du coin ! Pourtant il la suivit sans un mot, à vrai dire, il aurait été même prêt à la suivre au bout du monde si elle le lui avait demandé. Mais on n'en était pas là quand même, jusque dans le hall ce n'était déjà pas mal.

Il avançait dans son sillage et il se foutait bien de ce qui se passait finalement, il commençait même à regretter la chaleur d'un bon matelas. Mais il fut obligé d'interrompre subitement ses réflexions en manquant de peu la jolie meneuse qui s'était stoppée nette au beau milieu du chemin. Il l'interrogea furtivement du regard mais elle ne semblait pas du tout disposée à lui répondre pour le moment. A en juger à l'expression de son visage, il y avait un problème, de toute évidence mais en revanche il ne pouvait qu'ignorer lequel. Il avait déjà entendu parler du chef des ombres évidemment mais ce type avec son air de chien battu, ne correspondait pas vraiment aux légères descriptions qu'il avait pu récolter, le rapprochement entre les deux n'était franchement pas évident et même improbable.

Il la vit l'entraîner un peu à l’écart mais lui resta immobile ne sachant pas réellement quelle attitude adopter. Mais leur tête à tête improvisé provoquait chez lui une étrange réaction. Il sentit son coeur se serrer, il ne savait pas vraiment pourquoi, mais en revanche, il n'appréciait pas c'était certain et il ne lui en fallut pas plus pour le décider à s'en mêler. C'est ainsi qu'il finit par s'approcher prudemment. Même s'il flottait dans l'air une légère impression d'être le fameux capillaire qui se baladait sur le potage, c'était quand même moins pire à ses yeux que de se faire des films quand à ce qu'ils pouvaient se dire.

-Mary, qu'est-ce qui se passe ? Tu connais ce type ?

Sans vraiment s'en apercevoir il se mit à dévisager l'intrus avec un air de défis.
Revenir en haut Aller en bas
http://divine-comedy.bbactif.com/
Vincent
Chef des Ombres - Idole martyrisée
Vincent


Nombre de messages : 1098
Temps passé à Hollow Dream : Trop longtemps...
Date d'inscription : 23/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyMar 29 Avr - 17:14

Cela avait bien commencé, pourtant. Bon, une petite décharge d'adrénaline lorsqu'on avait répondu à ses appels en ouvrant brutalement la porte, et que "on" s'était avéré être un colosse aux sourcils froncés et à l'arme pointée - le genre à monter la garde devant une boîte mal famée ou un bordel. Mais apparemment, l'apparence déplorable de Vincent ne devait pas trop prêter à confusion: peu de créatures auraient pu se présenter avec cette expression complètement éberluée. Le garde lui fit signe d'entrer, non sans garder un oeil vigilant sur les alentours. L'ancien interne se garda bien de le faire attendre, et le bruit de la porte qui claque et se verrouille dans son dos lui parût étrangement rassurant.

Merveille des merveilles, ici il faisait chaud.

Vincent lacha un soupir de soulagement, rapidement abrégé par la lourde couverture que le molosse lui avait jetée sur le dos. Il la resserra autour de sa chemise trempée avec un sourire de remerciement: elle était grossière et son crin grattait, mais c'était un objet créé par les mains d'un humain, pour un autre humain, et cela valait tout le cachemire du monde.


"Attends ici une minute, je vais chercher la chef."

Il n'en fallait pas plus pour le tirer de son soulagement béat: comment ça, la chef? Il y avait des chefs dans la communauté humaine, maintenant? Il frissonna, remonta la couverture sur ses épaules. Les petits sourire de ses hôtes lui apparurent soudain moins accueillants.

Qu'est-ce qu'il lui était arrivé, bon sang?...

Une autre Vallée, parallèle à celle qu'il connaissait? Et en mourant, on passait de l'une à l'autre, en laissant une créature derrière-soi comme la mue d'un serpent? Mouais, pas très logique. Mais qu'est-ce qui était logique dans ce monde de fous?

Violente et soudaine bouffée d'espoir: et si dans cette Vallée-ci, Emilie...

Le regard brièvement illuminé s'éteignit à nouveau. Non, Hollow Dream ne laissait pas de seconde chance, pas à ceux qui mouraient sous les crocs de ses créatures. Elle était morte, et elle le resterait. Le coeur depuis longtemps noirci de l'Ombre se serra de manière presque douloureuse: si seulement il avait pu arriver à temps... Comme il aurait aimé l'avoir avec lui en cet instant, simplement la serrer dans ses bras, simplement enfouir son visage dans ses cheveux d'or...

Minute. Emilie n'était pas blonde.

L'arrivée de celle qui devait être "la chef" le tira fort heureusement de la dangereuse voie dans laquelle s'engageait sa mémoire - mais pas pour longtemps. Vincent eut à peine le temps d'esquisser un sourire et de se dire qu'elle était vraiment très belle, avant que la jeune femme ne fonde sur lui pour le traîner à l'écart. Il sursauta quand elle lui attrapa le bras, et eut confusément conscience que son corps n'avait pas voulu sursauter. Non, il avait voulu faire autre chose, un autre réflexe.

Encore cette impression de nausée.


"Qu'est-ce que tu fous là Vincent?"

Ah ça, ce n'était pas de la nausée, mais un coup de poing au visage. Il en resta muet de stupéfaction, et il laissa glisser sa couverture qui s'entassa à quelques mètres à peine de l'endroit où il s'était tenu, cette dernière fois dont il ne se rappelait plus.

Cette fois-là, c'était lui qui tenait les bras de Mary.

Vincent secoua brusquement la tête: la fatigue et la faim commençait à lui jouer des tours, c'était la seule explication possible. Il cherchait encore quoi répondre aux yeux verts de cette stupéfiante métisse, lorsqu'une deuxième silhouette s'encadra dans son champ de vision. Silhouette instantanément identifié comme "le mâle de la demoiselle, ou en tout cas celui qui croit l'être".


"Mary, qu'est-ce qui se passe ? Tu connais ce type ?"

Oui, bonne question, même si Vincent aurait apprécié qu'on la pose sur un autre ton. Il savait que son nom était relativement connu dans la Vallée (après tout, un huluberlu qui s'envoie lui-même dans le coma, ce n'est pas courant), mais il n'était pas encore assez épuisé pour ne pas se rendre compte que "Mary" ne l'avait certainement pas reconnu sur cette base.

"Je ne comprends pas très bien..."

Vincent échangea un coup d'oeil avec l'autre homme, et la contracture qu'il décela sous la barbe mal rasée ne lui plut pas du tout. L'ancien interne se redressa imperceptiblement, et son expression se durcit: passer pour un demeuré gelé et malade, d'accord, mais pas se faire casser la gueule par un mari jaloux alors qu'il n'avait jamais vu la femme intéressée.

Et puis franchement, lui dans le rôle de l'amant audacieux...


"Ecoutez, je ne sais pas d'où vous pensez me connaître (son regard allait de l'homme à la femme, tandis qu'il surveillait l'un et répondait à l'autre), mais vous devez faire erreur. Je m'appelle Vincent Korbaz, je suis là depuis six mois. Je..."

Sa voix se brisa brutalement, et il parut devoir faire un effort pour se remémorer la suite. Lorsqu'il reprit, il avait baissé d'un ton, et son expression s'était faite gênée, presque honteuse. Un peu rageuse, aussi.

"Je ne sais pas ce qu'il m'est arrivé. Ce n'est pas la Vallée que je connais."
Revenir en haut Aller en bas
https://hollowdream.forumsrpg.com
Mary Malone
Without a trace
Mary Malone


Nombre de messages : 1749
Age : 39
Temps passé à Hollow Dream : 4 longues années...
Date d'inscription : 27/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyMar 29 Avr - 18:57

Il était loin le tendre moment dans les ras réconfortants de Samuel et elle ne savait pas si elle devait le regretter ou énir le ciel d'y avoir mis un terme. Les deux peut-être... Elle avait un besoin viscéral de ce contact humain, si simple, et pourtant si intime pour elle. Et en même temps, elle le redoutait parce qu'elle ne voulait pas y prendre goût, elle ne voulait pas oublier son autre vie, sa vraie vie, celle où l'attendaient un mari aimant et une enfant à chérir... Quelques fois, le visage de Julien se dérobait à sa mémoire et cela la rendait folle. Elle ne devait pas oublier, jamais! Et ne pas s'attacher à d'autres hommes alors que son corps sensuel était avide de caresses était la pire torture qu'il soit.

Et maintenant, elle agrippait un Vincent hagard avec force alors que Samuel lui demandait qui il était. Trop dangereux de parler... Pourtant... Pourtant, la logique aurait voulu qu'elle fasse éliminer l'ancien interne sur le champ, histoire de détruire une bonne fois pour toute l'agaçant chef des Ombres qui l'avait fait fantasmer des semaines après leur entrevue dans cette même bibliothèque. Comme elle le haïssait pour cette faiblesse qu'elle avait découverte, pour cette façon de s'insinuer dans la brèche entrouvere comme un serpent venimeux...

Elle le enait, il lui suffisait d'une parole, d'un ordre, pour le faire exécuter sans autre forme de procès. En tant qu'Ombre, il avait été une pourriure de première, pourquoi hésiter? mais justement parce qu'ell avait devant elle l'interne brillant qu'elle aait toujours admiré, elle avait la possibilité de découvrir celui qu'il avait été et non celui qu'il était devenu sous l'influence de la Vallée.

La curiosité est un vilain défaut Mary, ne l'as-tu pas suffisamment apprit?

Elle jura à moitié et sans répondre à Samuel, elle les entraîna tous les deux dans une pièce à part qui lui servait de bureau privé. Elle ferma la porte aussitôt, alors que Vincent s'agrippait à elle, retrouvant un peu de présence d'esprit. Comme c'était étrange qu'il ne se souvienne pas d'elle alors qu'elle n'arrivait pas à oublier! Il ne comprenait rien et Mary éclata d'un rire sardonique en le lâchant soudainement, prise d'un fou rire incontrôlable devant la stupidité de ce retournement de situation.

- "Oui Vincent Korbaz, le premier à s'intéresser au mystère de Coma, le premier à s'y être enfoncé volontairement pour découvrir ce qui se cachait derrière... Ta curiosité a-t-elle été satisfaite Vincent? pas de lumière blanche, pas de tunnel où résister, non, juste cette horrible vallée et ses damnées créatures qui vous arrachent l'epsoir comme on effeuille les pétales d'une marguerite... J'espère, un peu, beaucoup, passionémment, à la folie..."

Elle cessa de rire et le regarda droit dans les yeux, avant d'achever d'une voix sinistre :

- "Pas du tout."

Elle soupira et alla s'asseoir sur le bureau.

- "Oui, on se connait, mais tu m'as oublié... Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Après ce que tu m'as fait, dans ce bâtiment même... Non, cette Vallée n'est pas celle que tu connais, il semblerait que tu ai été "absent" pendant quelques temps..."

Elle regarda alors Samuel qui devait se demander ce qu'il fichait là. Elle choisit de lui faire confiance. Elle lui demanda d'approcher et chuchota à son oreille pour ne pas être entendue de l'intéressé :

- "Cet humain déboussolé n'est autre que le chef des Ombres... Victime lui aussi de l'étrange phénomène qui a touché les créatures de cette Vallée... Surprenant, non?"

Elle sourit.

- "Pour le moment, seuls toi et moi sommes au courant et je compte sur toi pour que cela reste ainsi Sam. Je te fais confiance."

Voilà, c'était dit. Elle posa le feu vert de ses prunelles sur Vincent :

- "Quel est ton dernier souvenir Vincent?"

Puis, elle sembla se souvenir de quelque chose :

- "Oh, au fait, comme tu ne te rappelles pas de moi... Je m'appele Mary Malone, interne en neuro chirurgie, victime d'un accident de voiture il y a de cela plus d'un an..."
Revenir en haut Aller en bas
Samuel
Lucky Luke?...Il tire. Ouais. Il tire.
Samuel


Nombre de messages : 700
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : 3 ans deja
Date d'inscription : 19/09/2007

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyMer 30 Avr - 1:04

Attendez faisons un arrêt sur image s'il vous plait, parce que Samuel lui, avait le plus grand mal à suivre :
Il y avait cet inconnu, qui n'en était d'ailleurs plus un puisqu'il avait donné son nom, il ne reconnaissait pas Mary et Samuel n'était même pas certain qu'il se reconnaisse lui-même. Et Mary, qui elle en revanche semblait savoir exactement qui il était et ce qui se passait. Et puis il ne comprenait pas pourquoi il ne l'avait jamais vu, lui. La logique avait pris une sacrée raclée et tout cela en seulement quelques minutes mais Samuel ne se décourageait pas et tentait de reformer le puzzle. La solution était à portée, il le sentait, mais il y avait encore quelque chose qui lui échappait.

Ce nom...
Il le connaissait : Korbaz comme le taré qui s'était envoyé lui-même dans le coma. Oui, parce que pour lui, il fallait être sacrement allumé pour se torturer soi-même. Et Vincent comme le chef de ces parasites des émotions que l'on nommait les ombres et toutes les horribles rumeurs qui s'y rapportaient. Il se souvint également de la terreur dans les yeux et les mots de Selene le jour où Mary lui avait sauvé la vie.

-Vincent Korbaz vous dites ? LE Vincent Korbaz ?

Ben oui, parce qu'il ne fallait pas non plus être un super génie pour faire le rapprochement. Par contre la façon dont il avait dit cela avait focalisé les attentions de l'assistance sur leur étrange trio. Mais Samuel avait d'autres préoccupations parce que s'il était réellement celui qu'il croyait qu'il était, Samuel n'allait pas tarder à commettre un meurtre (si je peux dire ça comme ça XD) et les gens qui les entouraient n'y changeraient rien.

Enfin ça n'incluait pas Mary bien évidemment. Il savait, parce qu'elle lui avait dit elle-même, qu'elle serait incapable de laisser un ennemi au sort qu'il méritait. Il jeta sur lui un regard chargé de mépris, il avait l'air tellement humain, mais il ne parvenait quand même pas à le voir comme tel. Il allait prendre la parole et balancer un venin verbal particulièrement acide mais il fut interrompu juste à temps par la glorieuse idées de Mary de les isoler, cela n'aurait mené à rien de toute façon.

A peine la porte refermée elle éclata de rire, la situation semblait l'amuser. Ce rire n'était pas ordinaire, il était étrange et malsain. Il ne la reconnaissait plus, mais lui ne l'avait pas connu comme elle, et il ne trouvait pas du tout qu'il y avait de quoi en rire. A tel point que lorsqu'elle lui demanda d'approcher il hésita. Il n'y avait pas de raisons apparentes, mais il craignait de rentrer dans son jeu et de devenir complice de ses sarcasmes. C'était absurde, elle restait malgré tout la femme qu'il avait serré dans ses bras il n'y avait pas si longtemps de cela et en plus elle semblait avoir décidé de lui accorder sa confiance, ce qui évidemment pesait très lourd dans la balance.

Elle lui confia dans un murmure la véritable identité de cet homme et même s'il l'avait déjà deviné, une confirmation de plus n'était pas non plus superflue. En revanche, quand elle enchaina en lui demandant de garder le secret, cela devenait du domaine de l'inédit et surtout dans son esprit. Car à vrai dire il n'y avait même pas songé et de toute manière la façon dont elle lui avait demandé ne pouvait pas se refuser. Ces confidences et ce lien unique qu'elle avait tissé lui plaisait forcement, mais uniquement parce que c'était elle.

-Il n'a rien à faire ici et je crois que tu le sais ! Franchement je ne te comprend pas ! Tu joue avec le feu et je tiens à ce que tu sache que ça ne me plait pas du tout !

Il l'avait dit à voix hautes mais sans agressivité, il était d'accord pour que tout cela ne passe pas cette porte mais en revanche pour ce qui était de l'intéressé, il ne s'en souciait guère pour le moment. il posait sur elle un regard mi-suppliant mi-interrogatif. Il ne comprenait pas ses motivations, il ne comprenait pas pourquoi elle lui posait toutes ses questions et qu'elle en venait même à lui faire une belle petite présentation en bonne et du forme. Même lui n'y avait jamais eut le droit…

Est-ce qu'il était censé faire la même chose ? Non, parce qu'il n'y était vraiment pas disposé ! Ce type était mort depuis des lustres et il avait du entraîner une multitude de personne derrière lui. Que se passerait-il s'il retrouvait ses esprits ici dans leur refuge ? Il préférait présager le pire et même si en le voyant ainsi, tellement normal, il espérait sincèrement avoir tort.
Revenir en haut Aller en bas
http://divine-comedy.bbactif.com/
Vincent
Chef des Ombres - Idole martyrisée
Vincent


Nombre de messages : 1098
Temps passé à Hollow Dream : Trop longtemps...
Date d'inscription : 23/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyMer 30 Avr - 10:57

Dire qu'il s'était cru sauvé en parvenant jusqu'à la bibliothèque... En vérité, plus le temps passait, et plus il avait l'impression qu'il n'aurait jamais dû quitter le précaire abri du caveau. Il cherchait simplement un peu de chaleur, peut-être un repas et une paillasse, voire une oreille amicale. Au lieu de cela, la journée virait de plus en plus nettement au cauchemar.

Vincent était tellement stupéfié de se voir traiter de la sorte qu'il ne pensait pas (encore) à se mettre en colère. Lorsque l'inconnu lui demanda de confirmer son nom, il se contenta de répondre d'un regard las: bien sûr LE Vincent Korbaz, ce n'était tout de même pas un nom si courant. Mais si en d'autres circonstances, l'ancien interne aurait été secrètement flatté de se voir attribuer un tel déterminant, à cet instant précis ce n'était qu'une raison de plus de s'inquiéter. On le connaissait, oui, mais visiblement pas de la bonne manière.

Il en était là de ses considérations ralenties par la fatigue lorsque Mary resserra sa prise sur son bras pour le traîner encore un peu plus loin, dans une pièce à l'abri des regards et oreilles indiscrètes. Il se laissa faire. A se stade, c'était se laisser faire ou s'effondrer en hurlant. La stupeur valait mieux que l'angoisse.

Angoisse qui pourtant devint impossible à repousser totalement lorsqu'il se retrouva seul face aux visages fermés de ses hôtes, tout particulièrement lorsque Mary laissa échapper ce rire de doux dingue annonciateur d'une crise de nerfs. Vincent esquissa un pas prudent en arrière. Ils étaient armés, lui non.

Et par tous les saints, cette manière qu'ils avaient de le regarder...

Il s'humecta nerveusement les lèvres, tenta de demander des explications. Mary le coupa sèchement dans son élan, d'une tirade qui le fit blêmir si violemment qu'on aurait pu croire qu'il allait s'évanouir - et de fait, il ne parvint à garder une contenance que par un effort de volonté quasi héroïque. Voir qu'on se moquait de lui alors qu'il n'était pas en possession de tous ses moyens, c'était déjà difficile. Mais là, ce n'était plus du sarcasme. Railler ainsi ce qu'il avait entrepris, cracher sur ses espoirs et son sacrifice, oublier qu'il avait tout perdu, qu'il était déjà mille fois puni pour son orgueil en se retrouvant enfermé dans cet enfer... Non, ce n'était pas du sarcasme. C'était de la cruauté.

C'était des manières d'Ombre.

Avec un gros temps de retard, Vincent comprit que si les yeux de l'homme exprimaient mépris et colère, Mary était au-delà de cette distinction. Elle le haissait.

Cette constatation le réduisit au silence plus sûrement que n'importe quelle menace, alors même que la métisse glissait une remarque à l'autre, un sourire féroce aux lèvres. Peut-être était-ce de la naïveté, mais jusqu'à présent il avait vraiment cru que ses semblables l'admiraient et le plaignaient plus qu'autre chose. Qu'est-ce qui avait changé? Qu'est-ce qu'il avait bien pu "oublier", qu'est-ce qu'il avait bien pu faire - lui faire à elle - durant son "absence"?


"Il n'a rien à faire ici et je crois que tu le sais ! Franchement je ne te comprend pas ! Tu joue avec le feu et je tiens à ce que tu sache que ça ne me plait pas du tout !"

Cette fois, tout de même, il tiqua: mais pour qui il se prenait lui, avec sa tronche de boxeur clandestin et sa troisième personne?! Vincent était dans la pièce, quand même! Après le coup du mari jaloux, ça commençait à bien faire!

"Eh! Je ne..."

Mais Mary l'interrompit encore une fois, à nouveau pour pointer son amnésie. L'ancien interne détestait de plus en plus cette manière qu'elle avait de parler de son absence de souvenirs, comme si elle comprenait parfaitement de quoi il retournait. Pourquoi il s'était réveillé habillé d'un costume aussi inapproprié au climat de la vallée (lui qui n'avait jamais vraiment su nouer une cravate), pourquoi sa logique lui dictait qu'il n'était resté inconscient qu'une heure ou deux alors que son âme vacillait face à l'immense gouffre noir qui s'était installé dans sa mémoire. Pourquoi elle prétendait être là depuis plus d'un an, alors qu'il n'avait jamais entendu parler d'elle.

Oui, visiblement, ces deux petits chefs en savaient beaucoup plus sur lui que lui-même. C'était incroyablement frustrant. Et ça commençait à lui faire vraiment très peur.

Son dernier souvenir?


"Bon, ça suffit ces conneries! Je suis venu ici parce que c'est le seul endroit du village où j'ai vu de la lumière. Je ne vous connais pas, ni l'un, ni l'autre, et si quelqu'un qui me ressemble vous a fait du tort, désolé, ce n'est pas moi!"

Hausser le ton lui avait fait du bien: la colère éclipsait l'angoisse. Il en profita pour s'adresser plus spécifiquement à Mary, et l'espace d'une seconde, sa rage se fit plus froide, plus calculée, et l'éclat qui passa dans ses yeux noirs fut un vague reflet du brasier qui animait en permanence le regard du chef des Ombres.

"Et puisqu'on en parle, je ne suis pas venu ici par curiosité. Ils voulaient débrancher tout le monde, tu devrais le savoir, puisque tu te prétends médecin. J'ai voulu les sauver, j'ai voulu savoir pour les sauver. Et j'ai presque réussi, d'une certaine manière: pourquoi est-ce que tu tiens depuis un an, selon toi? Parce que tu sais que nous ne sommes pas morts, tu sais qu'on peut rentrer. Tu le sais grâce à moi! Vous le savez tous grâce à moi!"

Il reprit son souffle. La fureur avait ramené des couleurs sur son visage trop pâle, et pour le coup il parvenait presque à dissimuler le mauvais pressentiment qui l'oppressait. Il aurait dû partir. Mais Mary n'avait pas tout à fait tort: si Vincent était là en cet instant, c'était aussi par curiosité.

Il voulait savoir. Il avait besoin de savoir.


"Alors si je vous dérange à ce point, très bien, je m'en vais! (regard furibard à Monsieur Malone-ou-pas) Mais ayez au moins le courage d'arrêter de vous foutre de moi et de m'expliquer ce que vous me reprochez!"
Revenir en haut Aller en bas
https://hollowdream.forumsrpg.com
Mary Malone
Without a trace
Mary Malone


Nombre de messages : 1749
Age : 39
Temps passé à Hollow Dream : 4 longues années...
Date d'inscription : 27/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyMer 30 Avr - 13:50

Mary lança un coup d'oeil en coin à Samuel qui semblait connecter très vite. Comme quoi, c'était une erreur de penser que les beaux gosses barraqués aient tout dans les muscles et rien dans la cervelle... A voir l'air de Samuel, il venait déjà de cogiter que cet homme était celui qui avait fait des recherches sur le coma. Et dans très peu de temps, une autre information agiterait son encéphale alors qu'il ferait un second rapprochement : Vincent Korbaz était aussi LE Vincent des Ombres. C'était pour cela aussi qu'elle avait emmené tout ce petit monde à l'écart. Pas la peine d'attirer de trop l'attention au risque de voir Vincent se faire lyncher par des humains avides de colère et de vengeance. Et il suffisait que ces excités de Séparatistes l'apprennen tpour aussitôt l'ériger en bouc émissaire, en exmple de la folie de Mary. La jeune femme réflechissait très vite et prenait des décisions tout aussi rapidement. C'était ce qui faisait la différence entre la vie et la mort dans son métier. Elle pouvait se tromper, bien sûr, mais elle n'était qu'humaine. Simplement humaine.

Oui, un étrange folie, douce amère, s'était emparée d'elle alors qu'elle parlait à Vincent par énigmes, le plongeant dans la confusion la plus totale. Si elle était incapable de le tuer, de l'exécuter sans sommation, elle révélait une petite partie d'elle sadique et un brun cruelle qui avait de quoi flanquer la chair de poule... D'ailleurs, le pauvre Samuel ne la reconnaissait plus dans ce rôle de tortionnaire psychique! Mais il fallait avouer qu'en matière de torture psychologique, Vncent avait la palme en étant Ombre! Alors que maintenant, elle avait une si belle occasion de se venger...

Mais le murmure furieux et moralisateur de Samuel doucha son enthousiasme et elle lui lança un reard de reproche, comme s c'était une enfant à qui on venait de refuser un cadeau ou une friandise. Et puis, avouons-le, il venait de pointer du doigt l'un de ses plus gros défauts : sa curiosité et son goût du risque qui pouvaient lui jouer bien des tours. Vexée, elle le foudroya du regard.

- "Je ne te force pa sà rester Samuel. Tu peux partir si tu désapprouves!"

Puis, elle eut un petit sourire en coin :

- "Ou bien tue-le, tu n'auras jamais une plus belle occasion... c'est toi l'homme d'action ici, le combattant, pas moi."

Encore une fois, elle provoquait, elle jouait avec le feu, mettant Samuel en porte à faux. MAis Vincent décida de se rebeller. Elel lui coupa une première fois l'herbe sous le pied, mais il récidiva en excusant les agissements d'une tierce personne qui aurait pu lui faire du mal. Le regard de la métisse flamboya de colère refoulée, alors qu'elle répliquait sèchement :

- "Si, c'était bien toi! C'était toi avec ton petit air suffisant et ton regard hautain! C'est toi qui t'es amusé à vouloir réduire mes espoirs à néant en me tentant de la plus horrible des manières! C'était ici même, si toi tu as oublié, moi je ne te le pardonnerais jamais, même si tu n'étais pas toi-même!"

Elle fulminait et c'était presque terrifiant de voir son regard étincelant, ses joues rougies par la colère. C'était de la haine à l'état pure, saupoudrée de rancoeur amère. Samuel ne devait pas tout comprendre, mais saisr quand même qu'il s'était passé quelque chose de grave entre les deux leaders.

Vncent continua cependant dans sa lancée, vexé qu'on puisse le trouver stupide de s'être mis dans cet état tout seul. Mary ricana devant son plaidoyer :

- "Oui, j'ai espoir de rentrer, c'est vrai, mais réflechis deux minutes : tu n'es jamais revenu pour nous dire ce qu'il y avait de l'autre côté... tes travaux ont semé le doute, mas pas assez pour empêcher tout débranchement... On ne sait rien de ce qui se passe ici dans le monde réel. Et peut-être ne vaut-il mieux pas savoir que c'est le purgatoire qui nous attend!"

Puis, une lueur d'espoir éclaira son regard :

- "Tu es ici depuis un moment, tu es un scientifique, un médecin, n'as-tu pas continué? N'as-tu rien découvert ici pour revenir? Même pas une piste? Réflechis Vincent... Tu es un médecin brillant, je le reconnais."

Voilà ce qui motivait cet entretien, en plus de la vengeance : l'espoir. Vincent était là depuis si longtemps... Il était resté humain quelques temps, il connaissait la Vallée en tant qu'Ombre, il avait peut-être des informations à livrer qu'elle ne récupérerait jamais autrement. C'était si important!

- "Nous ne nous foutons pas de toi Vincent, simplement l'ironie du sort est assez cocasse, il faut l'avouer. SI je te dis la vérité, tu vas devenir dangereux pour nous."

Elle se mit à réflechir et prit une décision :

- "Réponds à mes questions concernant tes travaux et tout ce que tu sais de cette Vallée et je te dirais la vérité. Tu ne rêves pas, c'est un marché. Et je te promet de tenir parole. Si tu ne mes roules pas, bien évidemment."

Elle tenait une chance d'en savoir plus, elle ne pouvait pas la laisser passer, même si c'était dangereux. Samuel allait sûrement le lui reprocher, mais peut-être comprendrait-il aussi que c'était une occasion inespérée... Elle lui lança un petit regard presque suppliant et surtout, insupportable d'espoir. Si les choses dégénéraient, il serait toujours là pour mettre l'ombre en joue... Dans cette petite pièce étroite, il était le garde du corps de la métisse aventureuse et trop curieuse.
Revenir en haut Aller en bas
Samuel
Lucky Luke?...Il tire. Ouais. Il tire.
Samuel


Nombre de messages : 700
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : 3 ans deja
Date d'inscription : 19/09/2007

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyJeu 1 Mai - 1:05

Comment en étaient-ils arrivés là ? Qu'est ce qui avait changé depuis les instants bénis qu'ils avaient partagé dans la solitude ? Ce n'était plus la même femme qui lui faisait face, ce n'était pas possible autrement. Est-ce qu'il avait rêvé ou bien elle lui avait gentiment conseillé de partir ? Non, il refusait de le croire, il avait du mal comprendre, elle devait forcement savoir qu'il ne partirait pour rien au monde et d'autant plus si cela impliquait de les laisser seul tout les deux. Il ne prit même pas la peine de répondre à cette première remarque, il se contenta de poser sur elle un regard réprobateur.

En revanche lorsqu'elle enchaîna en qualifiant d' "homme d'action" et même de "combattant". Il ne s'était jamais vu sous cet angle à vrai dire et si cela signifiait qu'il devait se contenter de suivre les ordres et d'agir en laissant de coté ses opinions alors il ne voulait pas être ce genre d'homme. Samuel était bien loin d'être un parfait petit soldat, il était plus que cela.

-Alors c'est comme ça que tu me vois hein ? En homme d'action ? Et tu crois donc que je peux endosser la responsabilité d'un meurtre de sang froid ?

Il était terriblement déçu et il le faisait savoir. Il jeta un regard en direction de l'ancien interne, la haine et le mépris assombrissaient plus que jamais ses prunelles. Ça ressemblait à cela un "homme de science" ? Un psychopathe en costard cravate, c'est tout ce qu'il voyait ! Oui, l'idée de le tuer maintenant et sans autre forme de procès était plus que tentante. Mais il avait une façon particulière de se trouver des excuses, de se justifier, qui mettait Samuel mal à l'aise. Ce n'était pas dans l'ordre des choses, ce n'était pas ainsi que cela devait se passer, cela devenait dérangeant…

-Tu as tort ! Je ne suis pas comme lui, moi !

Il pointa sur Vincent un index accusateur.

C'est vrai quoi ! En temps normal l'ombre aurait sûrement essayé de faire un carnage et il n'aurait fait que se défendre sans remords ! Mais au lieu de cela ils se trouvaient pratiquement sur un pied d'égalité. Alors que Samuel lui, voulait trouver la force de l'écraser comme un cafard et ensuite aller manger un morceau, faire une sieste comme si rien n'était arrivé.

Pourquoi fallait-il toujours que tout soit si compliqué ?

La tension montait crescendo et surtout chez la jolie métisse qui semblait animé d'une haine insoupçonnée. Samuel la regardait se laisser submerger par ses émotions et soudain la vérité tomba comme un couperet. Ses mots, ses regards de femme blessée et cette fascination malsaine… Cette capacité qu'il avait de la faire sortir des sentiers battus sans même le vouloir…

C'était beaucoup trop ! Vraiment trop…

Il ne voulait pas savoir…Il ne voulait même pas y penser…

Doucement il glissa ses mains pleine de tendresse sur le visage de la belle métisse, il appuya sur front contre le siens et lui glissa dans un murmure :

-Il ne mérite pas ta colère, il ne mérite même pas toute l'attention que tu lui porte…

C'est à ce moment là qu'il vit l’espoir renaître dans le vert de ses yeux et alors il su que la situation redeviendrait sous contrôle. Il laissa retomber ses bras le long de son corps et il se retourna vers l'ombre qui n'en était plus tout à fait une. Il entendit Mary lui proposer le fameux "marché" mais comme s'il était absent de la scene, il resta immobile, impassible même. Ils avaient Vincent à porter de main et cerise sur le gâteau, il était pour le moment aussi inoffensif qu'un chaton. Samuel comprenait parfaitement la chance que cela pouvait représenter. Mais il ne parvenait pas à occulter la part de danger qui allait de pair.

-Vincent, si tu as ne serait-ce qu'un soupçon d'humanité, tu devrais rester ici et nous aider sans condition.

Il finit par s'assoire sur le bureau à son tour, face à l'homme en noir et il se surprit lui-même en lui adressant un sourire, discret certes mais sourire quand même. Il avait mis le temps mais il avait enfin pris conscience que l'agressivité n'était pas la meilleure des façons d'agir, que ce soit envers lui ou envers Mary d'ailleurs. Alors il avait relégué au second plan ses réticences, ses doutes et même ses sentiments. Que pouvait-il faire d'autre de toute façon.

-Moi c'est Samuel, je suis pas là depuis longtemps mais j'aimerais bien savoir où se trouve la porte de sortie… comme nous tous
Revenir en haut Aller en bas
http://divine-comedy.bbactif.com/
Selene
Le Doute - Moi j'ai besoin d'amooouuur...
Selene


Nombre de messages : 862
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : Une Eternité à mes yeux...bien trop en tous cas !
Date d'inscription : 20/08/2007

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyJeu 1 Mai - 4:00

Sur la toile grisâtre du ciel s'esquissait les formes d'une ribambelle de cumulus qui, entâmant une bien étrange sarabande, semblaient prendre un malin plaisir à déverser sur la Vallée leur torrent de larmes. Il semblait à la jeune femme qu'il pleuvait depuis des heures. A vrai dire, depuis ce moment maudit où elle s'était éveillée en sursaut, perdue au fond des bois, Selene aurait presque pu juré qu'il n'avait jamais cesser de pleuvoir. Et lorsque son regard de jade se porta à l'horizon, ce fut au travers d'un rideau d'eau qu'elle observa, mélancolique et en pleine confusion, ces terres qu'elle peinait de plus en plus à reconnaître. L'hiver avait péri et l'épais manteau de neige avait fondu laissant à découvert des terres où la jeune femme ne retrouvait plus aucun de ces repères qu'elle avait mis tant de temps à se forger. Il lui avait fallu des mois après son arrivée à Hollow Dream pour parvenir à se repérer dans ces lieux qui, d'hostiles et effrayants, avaient fini par lui devenir familiers et presque rassurants. Mais là... Là tout lui semblait si désespérément étranger ! Selene était perdue et déboussolée. Voilà des heures qu'elle parcourait les lieux, à la recherche d'un lieu ou d'une personne qui lui soient familiers et auprès de qui elle aurait pu trouver, réconfort certes, mais avant tout des explications. Selene ne comprenait pas et cela la rendait tout aussi bien ivre de tristesse que folle de rage. Cela ne se pouvait ! Comment, en l'espace de ce qui lui semblait n'être que quelques heures d'assoupissement, comment tout avait il pu autant changer ? Quel était ce facétieux et bien pervers marionettiste qui se cachait derrière la Vallée et qui, une fois de plus, se servait de ses habitants comme de vulgaires pions ? Quel mauvais tour leur réservait il encore à tous ? La jeune femme suspendit un moment ses pas et s'adossa mollement contre un arbre. Le bruit de sa propre respiration, saccadée et sourde, résonna alors dans l'air. Presque de façon instinctive, les poings de la jeune femme se serrèrent au point presque de se crisper et elle les abattit brusquement sur le tronc de l'arbre. Elle frappa encore et encore, tentant de son mieux d'évacuer cette colère qui la rongeait et essayant d'étouffer cette peur qui, sournoisement, s'insinuait peu à peu en elle. Dans son esprit les images se bousculaient sauvagement, venant se superposer les unes aux autres au point de ne plus former qu'un magma incompréhensible de formes et de couleurs. Elle revoyait ces lieux enneigés qui étaient peu à peu devenus son territoire. Elle revoyait le visage de ses compagnons humains avec qui elle partageait ses espoirs d'un jour enfin pouvoir s'éveiller. Puis vinrent les images de ces êtres qu'on nommaient leurs ennemis : les Chimères... et les Ombres. Le coeur de la belle se serra tandis qu'elle voyait défiler devant ses yeux, tel un film, les visages si pâles de ces dernières. Les Ombres... Vincent... Vincent...

Selene se redressa brusquement, comme si elle venait de recevoir une violente décharge électrique. La pluie continuait de ruisseller sur elle, la trempant jusqu'aux os et la faisant grelotter de plus belle, la tête se mit à lui tourner et, un instant, elle crut défaillir. Se ratrappant de justesse à un arbre proche, elle laissa son front venir reposer sur l'écorce abrupte de ce dernier et, dans un instant de renoncement et d'extrême fatigue, la jeune femme se laissa aller à clore ses paupières. Un instant après de chaudes larmes perlaient et venaient rouler sur ses joues livides. Vincent... Par quel maléfice, par quel artifice avait elle pu le voir, quelques heures auparavant, près du cimetière ? Cela non plus ne se pouvait ! Comme si elle eut voulu chasser de son esprit cette pensée improbable, Selene secoua violemment la tête. Non, elle avait du se tromper ! Ce ne pouvait pas être lui. L'homme en qui elle avait cru le reconnaître avait l'air si humain ! Ce ne pouvait pas être Vincent ! Elle devait chasser cette idée de son esprit avant de devenir folle à lier. Prenant sur elle pour se calmer, luttant contre elle même et sa raison qu'elle sentait de plus en plus vacillante, Selene se calma. Sa respiration devint posée et, au bout de quelques minutes, elle fut enfin en état de reprendre sa route. Dans son esprit les idées s'enchainaient à présent à une vitesse effrénée. Quoiqu'il ait pu se passer pendant ce qu'elle appellait dorénavant son "absence", cela ne devait certes pas la perturber. Selene tentait tant bien que mal de se persuader que ses multiples et bien complexes questions trouveraient leurs réponses en temps et en heure. Mais, pour l'instant, l'heure n'était pas aux tergiversations ni aux futiles introspections. Il semblait à présent que la pluie ne cesserait pas de si tôt et quels que soient les problèmes et nouveaux ennemis que celle ci ne devrait pas manquer de drainer derrière elle, Selene n'était guère pressée de faire leur connaissance ! Si la neige avait apporté à la Vallée son lot de "désagréments" il y avait fort à parier que sa soeur la pluie en ferait tout autant ! Autrement dit il ne faisait pas bon s'attarder trop longtemps dehors. Aussi, et malgré son étourdissant mal de tête et malgré cette lassitude qui venait peu à peu épuiser ses dernières ressources, Selene se remit en route.

Après moults et moults détours, après s'être perdue un nombre incalculable de fois et après avoir erré pendant un temps qui lui parut être une éternité, la jeune femme arriva enfin aux abords du village humain. Etrange impression qui s'empara alors de son esprit fiévreux. Cet endroit était le seul où elle ait jamais vécu depuis son arrivée sur ces terres autant perdues que maudites. C'est là qu'elle avait trouvé refuge et c'est là aussi qu'elle résidait. Alors pourquoi cette désagréable sensation d'y être étrangère ? Alors qu'elle pénétrait dans les lieux ce malaise ne fit qu'augmenter. Selene ne se sentait pas à sa place içi, et pire même, pour la première fois elle ne s'y sentait pas en sécurité ! Agitant sa main dans les airs en de maladroites arabesques comme en une tentative désespérée de faire taire ces bien incongrues et stupides pensées, Selene avança à pas lents vers le batiment de la bibliothèque, le seul d'où lui provenait encore une salvatrice lumière. Les jambes de la jeune femme lui paraissaient incroyablement lourdes et Selene se rendit bientôt compte qu'elle titubait bien plus qu'elle ne marchait. Elle scruta les environs à la recherche d'une personne susceptible de pouvoir lui venir en aide mais les lieux lui apparurent comme déserts. Marquant une légère halte, la jeune femme observa avec insistance ces lieux qui l'entouraient. Encore une fois elle frissona et, une fois de plus, Selene savait que ces frissons n'étaient en aucun cas dûs au froid ni même à la fatigue. Quelque chose , comme une perfide et tenace petite voix, ne cessait de lui murmurer des choses étranges. Comme si sa conscience ou une sorte de sixième sens avait tenté de l'avertir du danger qui émanait içi. Ses pensées bourdonnaient si fort dans son esprit que cela en devenait presque insupportable. Se retenant de hurler, Selene pressa un peu plus le pas, plus désireuse que jamais de retrouver le confort et la chaleur relatifs de la bibliothèque. Luttant contre cette envie qui se faisait presque pressante de céder aux interjections de cette satanée voix dans son esprit, refusant avec une obstination qu'elle ne se connaissait guère de rebrousser chemin, Selene pénétra enfin dans l'enceinte des lieux.


- " Je vous en prie dites moi qu'içi au moins il y a quelqu'un ! Je vous en prie dites moi que je ne suis pas seule... ; commença t'elle par héler à pleins poumons avant de finir d'une voix bien plus ténue ; Aidez moi s'il vous plait... Je me sens si lasse...et si perdue."

Mais alors même qu'elle achevait sa supplique, les bruits d'une conversation lui parvinrent.Tout près d'elle des êtres s'entrenaient et, d'après le ton employé et les quelques bribes qui lui parvinrent, la discussion semblait être des plus animées. Puisant dans ses ultimes forces, la jeune femme se laissa guider par ces voix et pénétra dans la pièce où se tenait ce singulier conciliabule. Qui que soient ces êtres la jeune femme s'en fichait pas mal ! Tout ce qui lui importait c'était de savoir qu'elle n'était plus seule. Qui que soient ces gens il ne pouvait s'agir que de ses compagnons humains. Peut être ces derniers pourraient ils enfin apporter des réponses à ces questions qui ne cessaient de la tarauder ? Peut être allaient ils enfin pouvoir mettre un terme à ce cauchemard éveillé dans lequel elle avait l'impression d'errer depuis son étrange éveil dans les bois... Peut être en effet pourraient ils faire tout cela...

Mais, alors que les silhouettes de ces providentiels compagnons se dévoilaient à elle, Selene éprouva une vive et réelle surprise. Là, devant elle, se tenaient trois êtres qui, pour un au moins, étaient très loin de lui être étrangers ! Ses prunelles émeraudes se mirent à étinceler d'un éclat oscillant entre l'étonnement le plus total et une crainte qu'elle ne put masquer. Faisant de son mieux pour ne pas trop laisser voir le trouble qui était le sien, Selene se força à esquisser un faible sourire tandis que son regard délaissait volontairement l'une des silhouettes présentes pour se reporter sur les deux autres. Alors que ses orbes se posaient sur la silhouette de l'homme, celles ci se firent plus sombres. Cet homme... Oui, elle le connaissait. Enfin connaitre était un bien grand mot pour désigner celui qui fut le premier qu'elle ait croisé après son éveil. Comment avait il dit s'appeller déjà ? Samuel ? Oui c'était cela. Bien qu'il fut évident que ce dernier fut un humain, Selene éprouva envers lui comme un vague sentiment de défiance pour ne pas dire tout simplement de méfiance. Lui et elle étaient du même camps et il eut été logique qu'elle se sente en sécurité en sa présence pourtant il n'en était rien. Sans même l'avoir prémédité ni même réalisé, sa main droite vint d'instinct se loger sur le manche d'une dague qu'elle ignorait même posséder. Se rendant compte de son geste, la jeune femme s'empourpra légèrement et, relâchant très légèrement sa garde, elle s'avança un peu plus avant afin de révéler sa présence. Le souffle coupé par la présence du troisième individu dont elle tentait encore maladroitement d'éviter le regard, Selene ne dit pas un mot et se contenta de s'intéresser enfin à la dernière personne qui se trouvait là. Une femme, une humaine, à la beauté impressionnante et dont il émanait une puissante et indéniable aura. Qui que soit cette femme, Selene aurait mis sa main au feu qu'il ne s'agissait pas de n'importe qui. La jeune femme se souvint d'avoir entendu le son de sa voix quelques instants auparavant : un ton mélodieux mais derrière lequel on sentait une placide détermination et un parfait sang froid. Selene inclina légèrement la tête et plissa un peu les yeux tout en continuant de dévisager sans la moindre retenue la femme qui se tenait à présent à seulement quelques pas d'elle. Ce visage... Sans qu'elle ne puisse se l'expliquer, et bien que cela lui parut des plus improbbables pour ne pas dire tout bonnement impossible, la jeune femme eut l'impression de le connaitre. Sans doutes la fatigue lui jouait elle encore des tours... Si elles s'étaient déjà rencontrées, Selene était à peu près certaine qu'elle s'en serait souvenue !

Alors qu'elle allait se décider à enfin prendre la parole, les bribes de conversation qui lui étaient parvenues lui revinrent subitement en mémoire. Et là son visage devint plus pâle que jamais, chacun des muscles de son corps se crispa et, sans même qu'elle puisse contrôler ses gestes, sa tête se retourna vivement et ses yeux vinrent se fondre dans ceux de celui qu'elle avait jusqu'à lors pris grand soin d'éviter de regarder. Vincent. Pourquoi le Chef des Ombres se tenait il debout en plein milieu du refuge des humains ? La raison avait elle fini par déserter l'esprit de son ami ? Avait il décidé d'en finir définitivement avec cette existence maudite ? Non ! Le Vincent qu'elle avait connu et qui l'avait protégée de loin depuis son arrivée dans la Vallée n'aurait jamais renoncé ! Alors pourquoi ? La réponse à cette question, la jeune femme la déduisit, non sans effarement et douleur, de morceaux de conversations qu'elle avait entendus. Etait elle aussi en train de devenir folle ou Vincent agissait il vraiment comme s'il était encore humain lui aussi ? Comment ? Pourquoi ? Et pourquoi semblait il d'ailleurs si parfaitement humain ? Selene était perdue. Il y avait tant de mots qui se bousculaient dans son esprit sans qu'elle ne parvienne seulement à les ordonner. Tant de choses qu'elle mourrait d'envie de dire sans parvenir pour autant à le faire. Comme mûe apr un instinct de protection, Selene vint se placer entre la femme et Vincent et, jetant un regard on ne peut plus dubitatif à ce dernier, elle se contenta de murmurer ceci à son attention :
.."

- " Vincent... Pourquoi venir ainsi te jeter dans les bras de l'ennemi ? Pourquoi ?"

Puis, se ressaisissant, faisant taire en son sein ce sentiment qu'elle pensait pourtant éteint depuis longtemps, la jeune femme ferma son visage et se retourna vers le dénommé Samuel et l'apostropha aimablement. La voix de la jeune femme ne put cependant éviter de tressauter alors qu'elle prononça le plus calmement qu'elle put :

- " Il semblerait que nous étions destinés à nous revoir vous et moi..."

Phrase laconique et terriblement succinte qui ne dévoilait rien des tumultueuses, confuses et même bien contradictoires pensées qui agitaient en ce moment même l'âme de la jeune femme. Mais qu'aurait elle pu dire d'autre ? Elle n'entendait rien à cette conversation où elle n'avait pas été conviée mais à laquelle elle était, malgré tout, fermement décidée à prendre part. Qu'aurait elle pu dire à ces êtres qui se devaient d'être ses compagnons mais pour lesquels elle ne pouvaient s'empêcher d'éprouver une méfiance certaine ?Et comment agir envers celui qui se devait d'être le chef de ses ennemis et pour lequel elle éprouvait pourtant un tendre attachement ? La situation était bien trop complexe et la fatigue bien trop grande pour que Selene puisse y trouver une solution satisfaisante. Aussi décida t'elle que le plus sage serait peut être d'attendre de voir comment aller évoluer la situation. En espérant que celle ci ne dégénérerait pas au point de l'obliger à devoir prendre parti pour l'un ou l'autre des camps présents. Car le cas échéant, la jeune femme savait déjà qu'elle n'hésiterait pas ne seule seconde. Elle savait déjà où sa loyauté la mènerait.
Revenir en haut Aller en bas
Vincent
Chef des Ombres - Idole martyrisée
Vincent


Nombre de messages : 1098
Temps passé à Hollow Dream : Trop longtemps...
Date d'inscription : 23/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyJeu 1 Mai - 20:46

Récapitulons: un type perdu, amnésique, gelé et affamé, qui cherchait de l'aide auprès de ses semblables, dans une contrée où ne pas s'entraider conduisait immanquablement à une mort affreuse et parfois lente sous les crocs ou les phrases assassines d'une créature peu amicale. Sauf que coup de théâtre, non seulement on le laissait grelotter dans un coin de la pièce, mais en plus on lui crachait au visage et on l'accusait de crimes atroces que, de toute évidence, il n'avait pas pu commettre.

Vincent pensait avoir touché le fond.

Lorsque Mary et l'autre gorille parlèrent de le tuer, il comprit qu'il venait à peine de commencer à couler. Et quand le type (visiblement lui aussi de plus en plus sous tension) déclara qu'il ne commettait pas de meurtre de sans froid parce que, je cite, "je ne suis pas comme lui, moi!", toute la colère que l'ancien interne avait réussi à mobiliser fondit comme neige au soleil, le laissant encore plus pâle qu'à l'origine. Son monde vacilla dans un vertige, et il dut s'adosser au mur, près de la porte. Pour la première fois de cette petite entrevue, il ne parvint pas à dissimuler la peur croissante qui lui dévorait les entrailles.


"Vous êtes cinglés..."

C'était à peine un murmure, pas fait pour être audible. Oui, ils étaient fous, ils étaient forcément fous. Lui, tuer quelqu'un? Tuer quelqu'un? Lui, qui au début de son internat avait dû s'enfermer dans une salle vide pour fondre en larmes parce que l'un de ses premiers patients, victime de l'un de ces incompréhensibles accidents d'anesthésie, ne s'était pas réveillé après son opération? Lui, qui ne parvenait pas à trouver le sommeil lorsqu'il pensait que les gens qu'on débranchait étaient peut-être parfaitement conscients de ce qui leur arrivait? Lui, lui tuer quelqu'un?

Et voilà qu'ils se retrouvaient à nouveau entre quatre yeux. Allez-y, pelottez-vous comme deux ados en mal de sexe, faites comme si je n'étais pas en train de mourir de froid sous votre nez.

Mais le pire, le pire dans tout ce délire, c'était que Vincent ne parvenait pas à vraiment croire que oui, ces deux-là étaient fous. Il aurait pu être fermement convaincu qu'ils le confondaient avec quelqu'un d'autre (quelqu'un capable d'avoir "l'air suffisant et le regard hautain" devant une femme comme Mary Malone), ou qu'il se trouvait dans une autre Vallée que celle qu'il connaissait, ou que sais-je encore. Mais au fond de lui, Vincent sentait, il savait que ce n'était pas ça. Que c'était pire. Bien pire, le gouffre de sa mémoire était là pour le lui rappeler. Et cette même part d'inconscient le suppliait de s'enfuir en courant, non pas avant qu'on le tue, mais avant qu'on lui ait dit la vérité.

De s'enfuir. Ou de...

Mary l'appela par son prénom, et ce faisant elle le détourna encore une fois de ce vide intérieur qu'il observait avec une horreur fascinée. L'ancien interne mit d'ailleurs un petit moment avant de comprendre ce dont elle parlait. Pourquoi soudain se montrer si doux avec lui? Enfin non, doux n'était pas le mot juste - bon Dieu, si cette femme avait pu le poignarder d'un regard, il aurait eu le temps de mourir mille fois. Mais l'étrange couple avait l'air... de négocier. Oui c'est ça, de négocier. Pose ce flingue, fais pas le con. Regardez-les, assis sur le bureau comme deux surveillants de collège qui pensent que comme ça ils auront l'air cool et que le petit con qui leur fait face aura plus facilement confiance.

Lui, il avait décidé qu'il ne leur ferait jamais confiance, quoi qu'il arrive.

Le type, Samuel, appuya la question de Mary, encore avec l'une de ces formules qui avaient le don de flanquer la trouille à Vincent: comment cela, "si tu as ne serait-ce qu'un soupçon d'humanité"?... Seule la mention de la porte de sortie permit au jeune homme de se montrer plus cynique que terrifié:


"Si je savais comment sortir d'ici, est-ce que j'y serais encore, à ton avis?"

Il soupira, croisa ses bras tremblants, détourna le regard. Il réfléchissait.

"Je ne sais pas ce que vous attendez de moi. Bien sûr, je me suis posé des questions, comme tout le monde. J'ai peut-être des idées, des théories. Mais pour ce qui est des certitudes..."

Il allait ajouter que pour ce qui était de connaître la Vallée, Mary était là depuis plus longtemps que lui, lorsqu'une pensée soudaine l'interrompit: il était en train de tout gâcher! Il avait enfin un moyen de contrôler un peu leur attitude, et voilà qu'il lâchait tout de suite le morceau, comme un grand couillon habitué, vous allez rire, à aider les gens.

"... je n'en ai que une ou deux. Mais peut-être qu'elles vous..."

La porte s'ouvrit si brusquement qu'il faillit se la prendre dans la figure. Craignant une catastrophe supplémentaire, il se décala sur le côté et s'appuya derechef sur le mur (avec la vague et incompréhensible envie de s'y fondre). Il s'apprêtait à se faire aussi discret que possible pour échapper au nouvel arrivant, mais l'identité de ce dernier le dispensa de cette peine.

"Selene?..."

Bouche-bée, le Vincent. Impossible, on devait vraiment lui jouer une sale blague, ça devenait trop irréel - trop douloureux. S'il avait pu douter de son identité lors de leur ultra-brève entrevue dans le cimetière, à présent il devait se rendre à l'évidence: amaigrie, fatiguée, trempée, c'était pourtant bien la jeune femme qu'il connaissait. Et l'espace d'un court instant, tandis qu'elle dévisageait Mary et Samuel, Vincent en oublia ses propres problèmes. Ses traits se décomposèrent, trahissant une peine intense. Elle avait été sa dernière amie, l'une des seules. Peut-être même un peu plus, il ne l'avait jamais su. Elle était l'image qu'il souhaitait garder de la vie réelle, l'une de ses raisons de tenir jusqu'au réveil. Et maintenant... maintenant elle aussi était dans le coma. Ici.

Tout cela n'était pas juste.

Elle lui parla, il secoua la tête sans savoir quoi répondre. Les ennemis? Oh oui, ça c'était sûr. Pourquoi, il ne le savait pas, mais ceux-là étaient visiblement ses ennemis. Elle se tourna vers eux, belle et épuisée, et Vincent se décida enfin à demander ce qu'il attendait depuis le début:


"Si je vous aide, vous pourriez nous donner des vêtements secs et un peu de nourriture? Nous en avons tous les deux besoin."
Revenir en haut Aller en bas
https://hollowdream.forumsrpg.com
Mary Malone
Without a trace
Mary Malone


Nombre de messages : 1749
Age : 39
Temps passé à Hollow Dream : 4 longues années...
Date d'inscription : 27/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyVen 9 Mai - 14:26

[Et stop, plus personne ne vient après, j'ai du mal dans les conversations à plusieurs xD]

La jeune femme claqua de la langue, agaçée que Samuel se sente vexé de la façon dont elle l'avait qualifié. Ce n'était pas un moyen de le blesser, non, c'était une réalité : Mary était médecin, elle soignait les gens, elle prenait des décisions, Samuel était, des deux, le plus apte à se servir d'une arme, était-ce si difficile à comprendre?

- "Je n'ai pas dis ça Samuel, n'interprète pas mes paroles de travers, s'il te plait. Je n'ai pas besoin que tu te braques toi aussi contre moi."

Elle avait assez des Séparatistes et de Maxime. Si un à un, tous ceux à qui elle s'attachait se détournaient d'elle, qu'allait-elle faire? Pourquoi se battrait-elle encore? Mais ces questions diaprurent aussitôt après que Samuel ai pointé du doigt Vincent en l'accusant de crimes de sang froid. Elle lança un regard noir à Samuel, un regard d'avertissement. Bon sang, ils devaient se montrer prudents dans leurs paroles s'ils ne voulaient pas que Vincent recouvre tous ses souvenirs et redevienne Ombre importunément! Ce n'était pas difficile à comprendre! La voix faible de Vincent fendit l'air... Il e voulait pas comprendre, il ne le pouvait pas... Elle lui laça un regard étrange alors qu'il sombraity dans l'abime. Non, ils n'étaient pas cinglés et Vincent le savait.

Samuel sembla retrouver son came et son aplomb et vint même la réconforter, sentant confusément que quelque chose de personnel la liait à Vincent par la haine. Elle eut un petit sourire alors que leurs fronts se touchaient.

- "Un jour, je te racontrais ce qui me lie à lui Sam."

Elle regarda alors Vincent et souffla :

- "Ne cherche pas à recouvrer tes souvenirs, laisse les venir à leur rythme. Tu sais ce qu'est l'amnésie non? Nous ne sommes pas fous et ça tu le sais, nous détenons simplement des clés pour ouvrir les portes de tes souvenirs."

Samuel finit par appuyer la demande de Mary et Vincent sembla retrouver une partie de sa morgue d'autrefois. Mary ne répondit rien quand il lui répliqua que s'il savait comment revenir, il ne serait plus là. Un instant, son coeur se serra de compassion en songeant qu'il ne reviendrait jamais, qu'il était mort pour de bon et qu'il ne le savait pas. Quand il le découvrirait de nouveau, sa peine serait insoutenable. Il continua à parler de théories, s'interrompant et cherchant déjà comment en tirer avantage quand la porte s'ouvrit sur une nouvelle arrivante. Mary cilla en reconnaissant Sélène... Avant de lâcher, agaçée :

- "J'aurais du poster quelqu'un devant la porte pour être tranquille."

Sélène risquait de tout gâcher! Il falalit faire montre de finesse et de doigté...

- "Selene, Vincent n'est pas chez l'ennemi... Nous discutons simplement."

Elle haussa un sourcil alors que la jeune femme apostrophait Samuel. L'idée de faire en sorte d'éloigner Selene par le biais de Samuel lui traversa l'esprit un instant. Elle aurait ainsi les coudées franches avec Vincent. Selene était aussi amnésique que Vincent et risquait de faire une bourde. Samuel devait en avoir conscience aussi... Pourvu qu'il pense comme Mary et s'occupe de Selène!

Vincent reprit la parole et demanda vêtements secs et nourriture pour commencer. Mary soupira de nouveau et lâcha avec une pointe d'humour :

- "Tu commences déjà à négocier?"

Elle se tourna vers Samuel et lui demanda :

- "Tu peux aller chercher de quoi les vêtir et manger un bout s'il te plait? Je crois que cette discussion va être très longue..."
Revenir en haut Aller en bas
Samuel
Lucky Luke?...Il tire. Ouais. Il tire.
Samuel


Nombre de messages : 700
Age : 40
Temps passé à Hollow Dream : 3 ans deja
Date d'inscription : 19/09/2007

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptySam 10 Mai - 17:17

Alors c'était ça le fameux Vincent...l'ombre terrifiante dont la plupart ne pouvait prononcer son nom sans en frissonner d'effrois...Le fantôme qui provoquait la fureur de la belle meneuse. Il avait du mal à croire que c'était ce même type grelottant et arborant un pseudo cynisme comme s'il s'agissait d'un phare au beau milieu de son océan de terreur.

Samuel aurait du sourire doucement, peut être même souligner l'ironie de la situation ou même carrément jubiler de tenir à portée de son arme le chef des Ombres, celui qui entretenait ce lien si obscure avec celle qui avait le don de faire accélérer les battements de son coeur.

Et pourtant il ne continuait d'afficher qu'un sang froid, presque inexpressif et qui voilait parfaitement son envie grandissante de constater lui-même jusqu'où il était capable de le faire souffrir. En partant du principe que le fantome pouvait mourir à nouveau cela va s'en dire.

Comme pour faire taire ses envies malsaines qui l'effrayaient lui-même, sa voix glaciale et cinglante claqua dans la pièce comme un coup de fouet, d'une colère que ses mots eux, ne parvenaient plus à dissimuler.

-Peut être que tu n'en as pas eu le temps ! Tout simplement !

Il Jeta presque aussitôt un regard à Mary, il se doutait déjà de ce qu'il allait pouvoir lire dans ses yeux : des reproches...encore et toujours des reproches ! Non seulement c'était inutile mais en plus de cela c'était particulièrement blessant. Samuel ne s'était jamais laissé dicter sa conduite, il ne savait qu'agir à sa manière et il savait déjà que c'était loin d'être la meilleure sans qu'elle est besoin de lui faire comprendre. Évidement qu'il aurait voulu lui plaire, faire exactement ce qu'elle attendait. Mais encore aurait-il fallu qu'il parvienne à comprendre ce qu'elle voulait de lui. Il s'en sentait de toute façon incapable. Il ne savait qu'être lui-même et rien d'autre. Qu'elle en dise ou pense ce qu'elle veut cela n'y changerait rien. Était-ce si difficile à comprendre ?

Mais contre toute attente ce fut carrement autre chose qu'il découvrit au travers de l'émeraude alors qu'elle regardait Vincent d'un air qu'il n'aurait su définir. Il ne le voulait pas de toute façon, il y avait parfois certaines choses qu'il valait mieux ignorer...

C'est alors que l'ex-ombre suicidaire fit irruption dans la pièce, interrompant par la même occasion le lourd trio de sentiments que formait un Vincent effrayé, une Mary compatissante et un Samuel dont l'aplomb vacillait de seconde en seconde. Mais tout bascula avec cette arrivée invraisemblable. Samuel resta un instant interdit avant que Vincent ne finisse par lui donner la confirmation qu'il attendait sans oser la demander.

-Selene…

Lâcha-t-il à son tour d'un air mi-soulagé mi-surpris. Ils avaient sauvé la vie de cette femme et s'il avait eu le plus grand mal à la reconnaître sur la plage de galets, elle était à présent debout devant eux et plus humaine que jamais. Mary quand à elle semblait l'oublier ou s'en moquer (le resultat était le même) lorsqu'elle laissa sa voix pourtant si douce d'ordinaire devenir tranchante comme une lame de rasoir. Tranquille ? S'ils avaient été tranquille à un moment, c'était bien avant que leurs ennemis débarquent en demandant de l'aide comme si de rien n'était...c'était bien avant que Vincent ne vienne interrompre leur tête à tête pourtant si loin maintenant.

Il descendit enfin de son perchoir, il s'approcha de la jeune femme dont le geste ne lui avait pas échappé, un geste de méfiance et d'autodéfense que Samuel comprenait parfaitement puisqu'il aurait pu avoir le même à sa place. Il tendit une main vers elle en signe de réclamation, la paume tournée en direction du ciel grisâtre qu'il pouvait aisément deviner à travers les murs de la bibliothèque.

-Nos destins se croisent et se recroisent Selene, c'est indéniable !

Il sourit d'un air serein avant d'ajouter :

-Tu n'auras pas besoin de ton arme ici, j'y veillerais !

Des mots peut être bien difficile à comprendre mais qui avaient au contraire tous leurs sens dans l'esprit de l'armurier. Il la regardait et il espérait qu'elle se sente assez en confiance pour accéder à sa demande. Il ne pouvait effacer de sa mémoire la façon dont il avait serré et porté à bout de force son corps meurtri dans l'unique espoir qu'elle survive. Il avait regretté bien sûr mais il n'y parvenait plus maintenant qu'elle était ainsi sous ses yeux. Des emotions contradictoires se bousculaient dans sa tête et elle devait forcement le ressentir d'une manière ou d'une autre.

Vincent émis alors un souhait et Mary ordonna, du moins pour lui c'était tout comme, d'aller chercher l'aide qu'il réclamait. Il ne tourna qu'à peine la tête vers elle avant de la baisser brusquement en lâchant un soupir d’agacement bien mal dissimulé. Non, il ne voulait pas s'absenter même pour cinq minutes, il avait la désagréable impression qu'elle essayait de l'éloigner et cette pensée parasite n'était franchement pas pour déplaire à sa paranoïa qui ne demandait qu'à être nourrie de jalousie.

Il allait répliquer, il allait réellement s'énerver cette fois, il ouvrit la bouche mais une nouvelle interruption intervint subitement. Des cris, une course effrénée, une demande d'aide...Samuel secoua la tête pour chasser son impression de déjà vu.

-Vous allez avoir du boulot on dirait !

Lança-t-il pour les deux médecins de la pièce, non sans une pointe d'ironie. Il ne savait pas ce qui se passait, il s'en fichait, il y aurait plein de sang comme toujours et c'était tout ce qu'il avait besoin de savoir. Il s'estimait avoir déjà assez donné de ce coté là.

Il pris alors spontanément la main de Selene et il passa la porte en l'entraînant doucement à sa suite. Pouquoi avait-il pris sa main ? Pourquoi ne l'avait-il pas abandonné à son sort ? Simplement parce qu'il ne voulait pas rester seul, il ne voulait pas ruminer sa colère jusqu'à ce qu'elle parvienne à ronger son âme !

-Viens avec moi, je vais te trouver des vêtements secs.

D'une douce autorité qui ne supportait cependant aucun refus, ils prirent la direction de la coursive. Il ne pu malgré tout s'empêcher de se stopper au dernier moment, au beau milieu des escaliers. Il ignorait totalement et volontairement l'agitation naissante. Il se retourna une dernière fois et croisa le regard de Mary comme un ultime regret avant de reprendre sa marche d'un silence presque funeste.

=>La coursive
Revenir en haut Aller en bas
http://divine-comedy.bbactif.com/
Vincent
Chef des Ombres - Idole martyrisée
Vincent


Nombre de messages : 1098
Temps passé à Hollow Dream : Trop longtemps...
Date d'inscription : 23/12/2005

Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] EmptyVen 16 Mai - 22:12

Parlez-moi de logique... Rien n'était logique dans cette foutue Vallée, rien! Vincent avait renoncé à vivre, il le savait, il en était sûr. Cela faisait des mois qu'il ne tenait plus que pour Emilie; au-delà de l'amour qu'il lui portait, elle était la dernière qui parvenait à lui donner de l'espoir, qui l'empêchait de se noyer dans la détresse de celui qui s'est condamné lui-même à l'Enfer. Il n'y avait plus qu'elle. Et les Chimères l'avaient... massacrée, il n'y avait pas d'autre mot. Ces monstres l'avaient dévorée vivante, et lui était arrivé trop tard pour la sauver, mais assez tôt pour l'entendre hurler... Il avait voulu mourir. Et au lieu de cela, il se réveillait dans un monde qui n'était pas le sien, amnésique, seul, détesté par tous.

Qu'est-ce que je t'ai fait, fichue Vallée? Mais qu'est-ce que je t'ai fait?...

A part te défier...

Soudain l'ancien interne sursauta. Indifférent aux remontrances que Mary faisait à Selene, il palpa vivement ses poches. Pantalon, gilet, chemise. Rien. La nouvelle était prévisible, et franchement futile, mais elle lui fit néanmoins l'effet d'un vide immense: il avait perdu le pendentif d'Emilie.


"Vous n'auriez pas vu..."

Il s'interrompit et lacha un soupir résigné. Inutile, il avait dû l'égarer dans la forêt. Et puis, il ne voulait pas parler de la jeune femme devant les autres. Pour sa mémoire incomplète, elle était morte la veille. Les dernières heures s'étaient avérées tellement insensées et avaient filées à une telle vitesse qu'il n'avait même pas eu le temps de la pleurer.

Machinalement, Vincent releva la tête, et la tristesse infinie qui avait envahi ses traits s'éclipsa à l'instant même où il croisa le regard de Mary. C'était bien la première fois depuis leur rencontre qu'elle n'avait pas l'air de se retenir pour ne pas l'abattre sur le champ. Bien au contraire, même. Elle semblait presque... navrée pour lui. Et le même sentiment transparut dans sa voix lorsqu'elle lui conseilla de ne pas lutter contre ses souvenirs.


"Tu peux aller chercher de quoi les vêtir et manger un bout s'il te plait? Je crois que cette discussion va être très longue..."

Vincent frémit des pieds à la tête, et la part de lui qui ne voulait absolument pas connaître la vérité se mit à pousser de longs sanglots hystériques. Pour un peu, il aurait préféré la fureur de la métisse à cette compassion empoisonnée; elle lui parlait comme à un cancéreux qui s'ignore encore. Le problème étant que l'ancien médecin avait le très net pressentiment que la maladie qui le rongeait était encore pire qu'un cancer.

Parce que le gouffre dans sa tête n'était pas fait de vide. Il était noir. Un noir absolu, infernal, qui ne luisait que de haine et de rancoeur.

Vincent se rapprocha inconsciemment de Selene.

Mais même ce pauvre réconfort d'une présence familière allait lui être refusé.


"Nos destins se croisent et se recroisent Selene, c'est indéniable !"

Comme un peu plus tôt, l'angoisse de plus en plus palpable de Vincent devint une colère froide, évidente dans sa manière de foudroyer Samuel du regard. Alors comme ça, môssieur le gros bras prenait la mouche quand on osait poser les yeux sur sa chef, mais cela ne le gênait pas de railler l'amie d'un autre et de la jouer "plus vieux complices du monde" avec elle. Sous le nez du type en question, bien entendu, ledit type étant tacitement réduit à l'état de cafard.

Le poing de l'ancien interne se crispa. En cet instant, Samuel représentait absolument tout ce qu'il détestait chez les autres hommes - leur suffisance, leur insensibilité, leurs attitudes primaires de mâles en rut. Une aversion que Vincent prenait pour de la rage, mais qui en fait était une jalousie maladive. Assurance. Courage. Force. Charisme. Lui n'avait jamais rien eu de tout cela, jamais. Comme en ce moment, il avait toujours été à deux doigts de la transparence. Son combat contre le coma aurait dû lui apporter ce qu'il lui manquait, ou tout du moins glorifier son intelligence; il n'avait fait qu'empirer les choses, en l'enfermant dans un cauchemar où l'intelligence n'avait plus guère de valeur et où c'était celui qui courait le plus vite qui survivait.

Si bien que lui aussi était à deux doigts de s'énerver (ironiquement pour la même raison que Samuel, à savoir qu'on le laissait seul avec Mary), et qu'il cherchait quelque chose de bien senti à balancer à King Kong lorsqu'un appel à l'aide le coupa dans son élan. L'autre en profita pour s'éclipser avec Selene. Il eut un dernier coup d'oeil insistant pour la métisse. Vincent en fit autant avec l'artiste.

Encore un cri. Qu'est-ce qu'avait dit le gorille, déjà? Vous allez avoir du boulot?

Soudain tout se mit en place dans l'esprit de Vincent: il y avait un blessé. Ils avaient besoin d'un médecin. Et cette constatation l'emplit d'un soulagement aussi déplacé qu'intense. Avec l'automatisme de quelqu'un qui répond à ce genre de cri toutes les semaines depuis six mois, l'ancien interne tourna les talons et sortit du bureau sans même penser que Mary pourrait le retenir. Soigner les gens, ça, c'était quelque chose qu'il savait faire. C'était justement la seule occasion où il parvenait à ressembler aux plus courageux. C'était quelque chose de sûr, de stable.

Et Dieu sait qu'en cet instant Vincent Korbaz avait besoin de stabilité.
Revenir en haut Aller en bas
https://hollowdream.forumsrpg.com
Contenu sponsorisé





Imprudence et conséquences [Mary] Empty
MessageSujet: Re: Imprudence et conséquences [Mary]   Imprudence et conséquences [Mary] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Imprudence et conséquences [Mary]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Mary...
» Mary (du 13 au 19/04)
» Oh, tu sais... / Mary
» RAPTUS [PV Mary Malone]
» 3-phalanges- Bloody Mary

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Hollow Dream :: BROUILLON :: Archives :: Archives RP :: Saison 3-
Sauter vers: