Hollow Dream
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 D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]

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Souris
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MessageSujet: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyJeu 19 Juil - 13:59

[Premier post. ]

Neige. Flocons. Silence épais.
Et cette silhouette, minuscule, que ni le vent, ni le froid, ne semblaient faire tressaillir. Un décor de rêve pour certains. Une angoisse indicible pour d'autres. Un refuge pour les Bêtes. Et un pour Elle ? Rien. Le Néant.
Immobile devant la porte du Cardinal's Jail depuis maintenant vingt minutes, Souris n'avait pas encore songé à bouger.

Cette pensée l'avait-elle seulement effleurée ? Pour l'instant encore, ses grands yeux semblaient fixées sur ses petites mains griffues, ouvertes, béantes, ou le sang s'était gelé en de grandes marques pourpres. Seule sa longue queue grisâtre semblait agitée d'un semblant de vie, battant mollement de ses anneaux osseux, la jambe maigrelette de sa propriétaire.

Et la neige, toujours. Cette neige qu'elle avait voulu éviter depuis son arrivée, et qui la recouvrait, lentement, cachant d'un manteau glacial les traces de son crime.
Douce ironie. Ce qu'elle redoutait l'avait laissée partir.
La plus douce des femmes venait de prendre son premier repas sur le cou d'un homme sans la moindre tendresse.
Et elle était venue se réfugier dans les bras ce qu'elle fuyait.

Pourquoi ? Chimère, vraiment ? Débranchée ? muette Colère ? Morte ? Du sang, pourquoi ? Pourquoi aimer la chair ? Libre ? Pourquoi se sentir si bien subitement ? Et Lui, qu'avait-il fait ? Et Elle alors ? Et...

Oui, pourquoi réfléchir ? Et les mains qui se crispent. Réfléchir, Souris n'aimait pas cela. Trop de souffrance.. Trop de réalité, trop de questions sans fin, trop de...

Oooh.... la jolie neige. Pourquoi ouvrir la porte déja ?

Et la minuscule silhouette de se détourner légèrement. Tandis qu'une de ses mains cueille la neige de ses cheveux pour l'offrir à ses yeux ravis, Souris émet le premier sourire depuis longtemps.

Oooh.... la jolie neige.



[En espérant que cela convienne ^^]


Dernière édition par le Jeu 19 Juil - 22:13, édité 1 fois
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Chahîd
Chimère Sauvage - livré avec hachoir et psychose
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyJeu 19 Juil - 17:37

[fais moi plaisir, ne te prends pas la tête plus que Souris, Wink ]

Seul
Seul
Il a décidé, s’est enfin décidé, à rencontrer les autres et il a des projets,
des projets plein la tête maintenant que sa folie lui laisse un peu de répit, maintenant que le silence revient
l’étouffe.
Et l’écœure presque.


*trop petit… tout est trop petit*

Il hurle et le silence revient, encore et toujours.

Il se fie maintenant au fumet puissant de ses congénères qu’il n’aime pas,
qu’il a évité, trop occupé par sa colère pour supporter la présence des siens qui lui rappelleraient son échec, et sa transformation.

Il trouve le Cardinal's Jail sans difficulté, marchant sous la neige qui continue de tomber, de tout recouvrir.
Devant lui, à main gauche, une silhouette minuscule se dessine devant la bâtisse lugubre,
plantée devant la porte.
Elle semble attendre l’autorisation pour l’ouvrir, et entrer.
Elle regarde, fascinée comme une enfant une poignée de neige qui scintille comme des perles entre ses griffes
longues, effilées et noires.

Il lève le nez, inspirant de longues bouffées,
cherchant à déchiffrer le braille de son odeur,
Ombre ou Chimère ?
La fadeur de la créature le ferait pencher vers la première catégorie mais le bout de queue osseux qui s’échappe du manteau gris et pelucheux soigneusement rapiécé qui dissimule son corps dans sa quasi-totalité et l’odeur ferrugineuse de sang frais qui se dégage d’elle ne le fait pas hésiter très longtemps :


*chimère…*


Il ne pensait pas sitôt rencontrer l’un des siens, il pensait les surprendre, faire effraction chez eux.
La petite chimère grise en a décidé autrement.

Il l’observe de coté sans se dissimuler, il prend son temps,
regarde les mains gracieuses retirer encore les flocons cotonneux agglomérés sur le maigre chignon.
Immobile, comme une petite statue ancienne oubliée et recouverte maintenant par la poussière,
cette figure d’un autre temps semble dormir debout.

Il bondit.
Brusquement,
brutal.

Et seul le claquement sec de sa peau lupine signale à sa consœur son déplacement et qu’il se tient désormais tout près d’elle,
si près d’elle,
juste dans son dos chétif,
laissant couler son souffle chaud et humide dans l’interstice qui sépare sa peau du col serré de sa robe
et sinuant le long de sa colonne comme un serpent venimeux.

Il ne dit rien.

Son bras long affublé d’une main monstrueuse se contente de passer près de sa taille pour peser sur la clenche qui lui fait face et qu’il lâche aussitôt, laissant le vent ouvrir le battant vieillit à sa place
s’engouffrer et crier dans le couloir,
sa rafale blanche laissant une trainée de givre sur le sol raturé par d'anciennes traces de pas.

Son corps recroquevillé sur la petite grisette n’a pas bougé d’un millimètre et son visage tout près d’elle regarde encore les flocons qui se dispersent entre ses doigts.

Il ne la touche pas.
Il ne la bouscule pas.

Il s’abandonne à ce qu’il sent,
à ce qu’elle veut bien donner,
au petit cœur qui bat
et qu'il pourrait écraser dans son poing.

Il longe le profil allongé et fin, mutique,
qui ne frémit pas, presque pas à son contact, c’est si rare… si surprenant…


-« Allez, entre. »

Il a prononcé ces mots sans inflexion particulière, sans menace,
mais avec une détermination qui ne laisse guère le choix.
Son corps barricadant son dos comme une muraille ne lui laisse d’autre solution que de faire volte face et attaquer par surprise,
Ou aller de l’avant…
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Souris
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyVen 20 Juil - 1:07

Il ne l'avait pas touchée. Pas même bousculée. Il n'y en avait d'ailleurs nul besoin. Car des prémices de son odeur, jusqu'à sa soudaine apparition, tout ne fut que violence, brutalité, tempête. Une énergie chaotique et subite, qui en un instant, vint envahir l'espace de Souris, l'entourer, l'envelopper, puis l'asphyxier et la noyer enfin. Oui, il ne fallut qu'un bond, et qu'un souffle sur sa peau, pour que le Géant fasse disparaitre l'étincelle.

Le sourire, quand à lui, n'avait pas attendu pour s'enfuir. Ne restait que la coquille, et cinq malheureux sens malmenés par l'apparition.

L'odeur. Cette odeur. En avait-elle seulement senti de semblable ?
Bien plus qu'un homme, bien plus qu'un animal. A la fois différente et au delà.
Lourde. Compacte. Massive. Aggressive. Et pourtant.
Doucereuse. Insinueuse. Sournoisement franche. Et pourtant.
Et pourtant. Derrière tout cela, il en subsistait... quelque chose. D'indicible. D'innommable. De bien caché. De délicat.
Oui, maintenant qu'il la surplombait entièrement, elle en était presque sûre. De délicat. De masqué.

Le toucher. Il était là, juste derrière elle. Quelques centimètres, au plus.
Suffisant pour deviner cette taille immense et taillée comme à la va vite.
Nécessaire pour sentir ce souffle sur son cou, chaleur étrange et singulière. Presque bienvenue.
Frissonner, bien sûr qu'elle l'avait fait. Qui ne l'aurait pas fait à pareille rencontre ? Seul le froid qui engourdissait son corps lui avait laissé le temps d'effacer cette réaction primitive.
Ne restait que cette impression d'écrasement et de... velours ?...

Rivés sur ses mains rouges de sang, et blanches de froid, ou glissait la neige, ses yeux vides ne lui étaient d'aucune utilité pour discerner ce... semblable ? Ses yeux qu'elle ne relèverait pas. Ses yeux qui enregistraient chaque détail du sol devant la porte. Chaque dentelle de neige. Pour les effacer ensuite au creux du Néant. Une dernière possibilité... Ce que lui dirait ses or...

Oui, ses oreilles le lui soufflaient. Que dans ce silence, que dans ce rare mouvement qu'il fit pour ouvrir la porte, il était une chimère ni tout à fait elle, ni tout à fait autre. Qu'il était emmitoufflé, camouflé sous un rideau de fausse douceur, d'épaisse chaleur. Un manteau... ou une peau ? Que sa voix avait autant de facettes carnassières que le chant d'un oiseau n'a de trilles.
Mais dès qu'il cessa de bouger, ses oreilles rondes et grises ne lui rapportèrent que le silence empesé de neige et de sang. A peine entendait elle son coeur à lui, sans doute tranquille. Couvert par ses propres battements à elle, de plus en plus lents.


-« Allez, entre. »


Ca, c'était ce qu'il lui avait dit. Emportée par ses nouveaux sens, loin de cet être inconsistant qu'était son esprit, ce fut d'avantage l'intonation, que l'ordre qui la ramena sur Terre. Son vide se fixa un instant sur cette voix, sur ce souffle, amusé de ce curieux antagonisme.
Là ou elle n'était que désert et songe, il n'était qu'énergie et mouvement.

Un tout et un Rien.
Un vide et un Plein.


...Que lui avait-il dit déjà ? Tandis que Souris envisageait enfin la possibilité d'éventuellement se rappeler peut être de ce qu'il venait sans doute de prononcer, six bonnes minutes s'étaient écoulées.

Six minutes, pour deux simples mots.


-« Allez, entre. »


Ah... Pas bête. Il faudrait peut être le faire, Souris. Obéir, toujours. Pas de questions, pas de réponses, juste des ordres. Oui, obéir, à quiconque ayant l'aura nécessaire et pressentie. Obéir, c'est si simple, cela évite tant de réfléchir. Oui... Entrer..Mais...Mais avant. Obéir et Anticiper. Oui mon Oncle. Anticiper... La neige. Ne pas Salir.
Encore une autre minute.
Et le regard se pencha en avant, et le corps se pencha en avant, et les mains se pen...dirent au sol. Une bonne minute plus tard, elle était accroupie devant lui. La tête vint sur l'épaule grise. Les mains vinrent sur les pieds.

Oooh.... la jolie neige.

Et les mains glissent sur les chaussures, agrippent lentement, si lentement les lacets miteux que lui ne peut voir, défaisant improbablement les souliers. Elles savent ce qu'elles ont à faire.
Et les yeux ne se risquent même pas sur ces pauvres godilles, mais restent obstinément fixés sur cette blanche menace, si semblable à son intérieur, si semblable à...

Oooh.... la jolie neige.

Il ne l'a pas touchée. Pas même bousculée. Mais cela fait maintenant plus de dix minutes. Et il neige encore. Il risque de neiger longtemps, sur la patience du Géant. Et il neigera sans doute jusqu'à peut-être remplir le vide d'une Souris. Peut-être. Le Géant aura-t-il seulement la Patience qu'aucun n'a eu ?




[Bon Courage XD]
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Chahîd
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyVen 20 Juil - 11:33

[c'est un plaisir demoiselle^^]


Torture.
10 minutes.
A attendre.
Trop
Long
Pour l’animal
Tout son corps se crispe quand elle s’accroupit devant lui, il ne voit presque rien d’elle, tout est si petit, minutieux, infime, insignifiant.
Il ne voit rien d’elle.
Il écoute les petits bruits qu’elle fait, le cuir qui se plisse, une sangle qu’elle délasse, comme le crissement du satin griffé par un lacet.

Qu’est ce qui le retient de la renverser dans la neige, comme ça,
comme une chaise à bascule miniature....
elle est si petite, chétive,
et pourtant il n’en fait rien, incapable de bouger le moindre muscle,
seuls ses nerfs se contractent.

Impatient.
Animal.

Que fait-elle penchée en avant, courbée comme une petite vieille.

La mordre, la déchirer,
pour qu’elle s’écarte,
qu’elle le laisse passer,
qu’elle ne lui barre plus le chemin de sa misère infernale !

N’importe quelle autre chimère lui aurait sauté à la gorge ou serait entrée et elle,
elle, elle….

La tête massive se recourbe au dessus de son crâne, cherchant à dénouer les parfums prisonniers de sa chevelure, mais tout est si retenu, discret, un enfer... qu’il lui faut déployer des trésors de patience pour délier chaque nœud que sa chair a lentement fabriqué pour faire d’elle un coffre-fort.
La créature est un secret bien gardé qu’on ne peut pénétrer,
comme celui d'une enfant.
Il sait déjà qu’il n’entrera que si elle le veut bien par la porte
étroite
qui mène à son obscurité.

Est-ce qu'elle rêve encore cette créature là...
il se demande, oui, si elle rêve encore.

Un coffre, une boîte, un tiroir, un cadenas...

*Bouffe la!*

A moins…oui
A moins de la tuer.
D’ouvrir son coquillage, de forcer sa nacre qui résiste.

Alors elle ne sera plus rien, rien pour lui.

Petit bruit du cuir qui se plisse comme une paupière sous le soleil.


*usés… les souliers*


Ses yeux cherchent, sur elle, quelque chose, un signe, il regarde les coutures du manteau, l’ourlet régulier, le point compliqué sur le tissu si banal.. si banal…. Et l’homme en lui se souvient des heures passées dans l’atelier là-bas… c’était quand déjà… le bruit des ciseaux dans les pièces de flanelle, la craie qui s’accroche et s'effrite sur les velours, le creux de la toile qui s’enfonce sous l’aiguille…

Elle ne veut pas bouger.

Il se dit peut être qu’après tout ce n’est pas si urgent d’entrer dans la tanière des chimères.
Celle-ci l’inquiète suffisamment pour qu’il y prête attention,
jusqu’à ce que ses nerfs reprennent le dessus...


-« Comme tu voudras,... »


ça
il l’a presque grogné,
et il ne comprend pas pourquoi il l'a dit,
ça.

Quelque chose d'échappé, lui a échappé cette fois, il est presque démuni devant ce corps aveugle,
plus opaque qu'une vitre sale.

Le mutisme de la créature l’angoisse et tout son être se tend,
se crispe
se tord
et il lui faut faire un effort considérable pour ne pas… ne pas la bousculer.
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Souris
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyVen 20 Juil - 18:28

-« Comme tu voudras... »


La neige disparait soudain devant les yeux de la Souris. La... neige... Son vide, ce vide béant qui l'emplit et la protège jour après jour, est toujours là, intact, engourdi par le froid mais... mais elle sait qu'il y a eu un bruit. Minuscule. Inaudible. Elle fronce lentement les sourcils, seul signe d'une réaction quelconque. Fait un effort immense pour se rappeler ce qu'il vient de dire.

-« Comme tu voudras... »



Et ca recommence. Juste un peu plus fort...Comme un...craquement. Léger, discret. A peine un bris. Et puis encore. Plus Fort. Souris s'inquiète sans réellement s'inquiéter. S'apeure sans réellement s'en soucier. Car ce qui craque comme cela, c'est son vide. Son vide qui se remplit de trois petits mots supplémentaires. ... Des mots...pour elle ?


Et soudain plus rien. Le vide a repris ses droits. A quoi ca sert de penser, sinon qu'à se faire toujours plus mal, encore et encore. Même la neige lui parait soudain fade. Elle qui n'en avait pourtant jamais vue. Jamais touchée. Combien de choses qu'elle n'a jamais vues et touchées ? Il y en aurait tant et tant. Mais son vide se resserre, protecteur, ami, confident. Allons Souris, pourquoi te torturer ainsi. Il t'a juste dit d'entrer, alors exécute toi.



Et Souris recule d'un demi pas, accroupie. Juste le temps d'enlever ses chaussures fendillées. Juste le temps... selon elle.
Puis son odeur se relève lentement avec elle. Minuscule odeur de poussière, de savon de cuisine, de linge oublié, de grise propreté. Tremblante effluve de coupons de tissu, d'alcool à teinture, de souvenirs enfermés dans une boîte.
Souris se relève, et tout son monde avec elle.
Ce monde qui pourrait tenir dans les deux minuscules souliers que serre sa main droite. Dans ces menus pieds en mi-bas filés qui se recroquevillent, saisis par le froid.
Il lui a donné un ordre...Elle croit. Lui a ensuite donné une permission...Elle pense. Doit-elle lui répondre ?... Son visage gracile se tourne de quelques centimètres vers lui. Assez pour que cette trace sur la joue soit inconsciemment visible. Pas assez pour que les épaules suivent.
Trop sans doute, pour cacher ces yeux qui restent obstinément baissés.
Lui répondre... Depuis quand n'a t'elle plus prononcé un mot ?...
Et lui dire quoi, au juste ?...

Rien. Rien lui souffle son ami le vide.
Juste un peu, lui souffle son coeur, qui vient de manquer un battement.
Tout, et vite, lui souffle l'odeur de l'Autre, qu'elle se prend de plein fouet.

Souris chancelle.

Et puis soudain, tout va très vite. Elle s'est décidé. Elle doit lui répondre, c'est la règle.

Et dans ce silence toujours plus odieux pour les deux chimères, Souris acquiesce d'un lent mouvement de visage.




Trois pas choisis et deux minutes plus tard, Souris franchit enfin la porte avant de s'immobiliser. C'est bien, la félicite son Vide. Pour une fois, tu as agi promptement. L'Oncle sera content oui. Et nous aurons un peu de silence à nous. Mais l'Oncle n'est plus là ? Dans le doute, ma Souris, dans le doute... Poussons nous un peu sur le côté, afin de Lui laisser la place. Là, voilà, juste un peu plus. Obéir et Anticiper.
Obéir et Anticiper.
Obéir et.. un ricanement résonne dans le vide de Souris, serti de larmes.
Bien mon Oncle.
Obéir et Anticiper.
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Chahîd
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyLun 23 Juil - 13:04

[heu avec grand plaisir Alphos.. sauf que pour moi on vient juste d'entrer dans le couloir, enfin Souris est encore sur le pas de la porte, on est pas encore entré je crois, enfin faut voir ça avec elle, alors pour le moment j'ai pris le parti de ne pas te voir, je crois qu'il serait pas mal de déplacer ton post après le mien dans ce cas de figure, sinon j'éditerais et je prendrais en compte le tiens... je sais pas si je suis clair.... Smiiile ]



*Elle a enlevé ses chaussures…
enlevé ses godasses pour entrer…. J’en reviens pas….
Qu’est ce qui a bien pu l’amocher à ce point qu’elle enlève ses putains de chaussures pour entrer là dedans
comme si elle se rendait au château ou chez ses maîtres….*.


Il lui laissa passer la porte, trois petits pas, des pas d’une indéfinissable lenteur,
ses petits souliers à la main et ses petits pas qui semblaient mesurer toute la gravité du monde,
chacun semblant lui couter davantage que le précédent,
marchant au bord d’un précipice jaugeant le vide avec indifférence.

Il se demanda ce qu’elle avait pu être avant qu’elle ne chute comme lui et tant d’autres ici,
parmi les damnés de cette Vallée maudite.
Ce qui avait pu la brider et la terroriser à ce point,
de faire d’elle ce qu’il avait sous les yeux,
presque une ombre.
Mais il savait bien que malgré les apparences il en était tout autre…

*pour qu’elle soit chimère celle-ci…
elle doit avoir une rage démentielle bien caché sous les ourlets….*


Il ne bougeait pas mais il commençait à trépigner intérieurement,
ses nerfs reprenaient le dessus, comme toujours,
et pourtant il continuait de contenir son impatience devant la créature.


-"T’as peur de moi ? dis ? c’est quoi ton nom,
d’où tu viens, et avance mais pas seule,
reste près de moi.

Qui c’est qui t’as fait ça petite chose ? hein !

Je suis sur que t’es pas ce que tu montres.

Si tu me parles pas regarde moi, au moins,
je crois que t’as des yeux plus noirs que le charbon,
j’ai besoin de voir tes yeux savoir ce qu’ils disent.

Lève la tête et redresses toi,
je vais pas te punir,
personne va t’accabler ici"



*pas tant que je serais dans les parages en tout cas…*


-« …. T’as rien à craindre de moi je te dis.
J’ai erré longtemps dans la forêt,
je sais plus trop ce que c’est que la compagnie mais la tienne me plait,

c’est quoi ton nom ?
Et c’est quoi cette balafre sur ta joue hein ! T’as faim ?
Est-ce que tu as faim?
tu veux mon bras pour entrer, dis? est ce que tu veux que je te tiennes,
et remets tes godillots, pourquoi tu les as enlevé,
redresses toi,
t’es une créature, pas une bonniche à qui on donne des ordres
ici personne te demande de les enlever et si quelqu’un te demande je m’en arrangerais à ma façon,
viens je te dis,
approche toi si t’oses pas y aller seule,
y a personne qui t’attends là-dedans,
t’auras pas de mauvaise surprise, si tu veux je passe devant.

C’est quoi ton nom ? »


Ses yeux étaient presque incandescents, le bleu pulsait autour de ses pupilles étrécies au point de ne former plus qu’un point minuscule,
il dévisageait ce profil avec avidité ,
il respirait maintenant fortement
et lui tendit le bras.


Dernière édition par le Lun 23 Juil - 16:06, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyLun 23 Juil - 13:18

Alphos était près du feu, son corps de serpent lové sur lui même. Il sentit la présence des deux autres chimères, dans l' entrée, et dit :

- Grumph...

Un "grumph" amical, signifiait qu' elles pouvaient rentrer, qu' il était même content de leur venue près de lui.
Se chauffant près du feu, la chimère regarda un plat avec des restes fumants d' un humain, laissés là en cas où l' une d' elles aurait faim.
Alphos, lui, se curait les dents avec un cure dent. Quel sentiment pouvait il éprouver à cet instant. De la satisfaction, tout simplement.

Etalé sur une peau de bête, près du feu, il remit du bois, qu' il avait ramassé dans le bois pour attisser le feu, et donner ainsi aux deux arrivants l' impression d' être accueillit dans un foyer chaleureux...
Alphos profita que les deux autres chimères n' étaient pas encore dans la pièce pour se gratter, puis soulever une écaille, et extraire le contenu jaunâtre d' un bouton, puis étala sur sa plaie un onguent qu' il s' était fait. Soulagé, il était prêt à recevoir les deux chimères, fier d' avoir ramené quelques stères de bois pour que celles ci n' aient pas froid.
Il se gratta la tête, en se demandant pourquoi les deux chimères n' arrivaient pas dans la pièce, et but sa pinte de sang humain.


Dernière édition par le Jeu 26 Juil - 23:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyJeu 26 Juil - 23:26

La Chaleur, enfin. Elle la sentait presque, la Souris, si presque que le nez lui en démangeait soudain... Son minois tendu, penché sur le côté, les yeux concentrés sur les lattes de plancher, la voilà qui se met à enchaîner les pas. Lente Célérité, qu'elle perdit dans la neige et le froid.
Engourdie, oui. Au point d'en oublier le Géant, d'en oublier seulement ses mots, pour les absorber en elle comme une mélodie lointaine.

Engourdie. Pourtant, un pas apres l'autre, le long de l'étrange coude formé par le couloir, la voila qui se meut. Si petit couloir, mais si longue attente. Pourquoi avoir attendu déja ? Au risque de se perdre dans le rêve transi offert par la neige... Parce que le Géant a sans doute raison quelque part, n'est ce pas, Fade Souris ? Tu n'es pas aussi lente d'habitude, tes lèvres ne sont pas aussi bleues, et ta peau ne semble pas couverte de givre...

Un coude. Deux coudes. Et le couloir de déboucher sur une grande pièce. A peine chaleureuse par le Feu. A peine visible sous la poussière. Et c'est une nouvelle agression. Des odeurs, des effluves, des images, des souvenirs... Faudrait nettoyer là dedans. Tu as du boulot. Hein Souris ?

Un ricanement, encore. Mais elle n'y prête plus attention. Ou presque.

Puis une odeur, plus que toute autre... Souris n'a même pas le temps de se blottir dans son silence, encore moins le temps de se demander ce qui lui arrive, que son poil se hérisse, que ses griffes se serrent.

Etrange couinement qui sort de sa gorge.

Elle leve les yeux, de biais, jusqu'à croiser des écailles dans son champ de vue.
Minute... Des écailles ?... Un...Un reptile... Un..un homme serpent...
Et c'est tout son corps qui se crispe, c'est toute sa gorge qui s'étrangle, tandis qu'un pas de coté plus tard, elle se serre contre le mur, près de l'entrée du couloir. Oublié le froid, Oubliée l'apathie, Oublié le Silence.

Ne reste que Lui.
Et une réalité qui lui avait échappée.
Les yeux braqués sur Lui.
Le museau pointé sur Lui.
Les crocs montrés pour Lui.
Souris. Serpent. Souris...Serpent.
Pas bon. Pas bon. Pas Bon.
C'est tout ce qu'elle arrive à se dire, tandis que le côté animal reprend le dessus, mu par une terreur ancrée depuis la nuit des temps.

Et nouveau couinement, presque un glapissement.

Ca n'a rien de la peur, rien de la rage provoquée par son oncle. Rien de la curiosité muette et de l'étrange réconfort que lui procurent Chahîd. Chahîd qui n'est pas là.

C'est Brut, c'est Peur Vicérale, c'est Souffrance indicible. Ca n'obéit à rien.

Et ca se laisse brutalement tomber contre le mur, recroquevillée, couinant à qui mieux mieux. Les yeux cessent enfin de fixer l'appendice de l'homme serpent et ses écailles fascinantes, pour virevolter dans la salle, à la recherche d'une issue de secours. D'une cachette.


D'un trou de Souris.

Derrière le Bar ? Trop loin.
Sous l'escalier en Morceaux ? Trop Visible.
Contre le Fauteuil ? Trop près.
Ou ? Ou ? Ou ? OU ?
Rien. Nulle Issue.
Rien... Sauf..

Cette porte. Là.

Quelle qu'elle soit.

Une seule solution.

Le. Tenir. A. Distance.

Alors elle se redresse, griffes en avant, crocs sortis, corps arqué vers la porte.

Et ses Yeux de Charbon éteint, ses Yeux de Vide absent, qui soudain se réveillent Braise incandescente. Se rivant à ceux du Reptilien en une Menace Eloquente. Elle qui ne fixe pourtant jamais. Et sa bouche, tremblante, si prête à mordre. Cette rage, cette colère de se sentir à nouveau prisonnière... Cette Tempête adorable, SA Tempête adorée qui trépigne, veut, exige et..



"TU M'APPROCHES, J' TE BOUFFE !"



Un Hurlement. Strident. Déchiré. Sa voix qui se déverse soudain, torrent de haine et de peur mêlées, cri rauque par trop de Silence. Et d'une détente inhumaine, bondit vers la porte du Cellier. Proche. Si Proche. Trop Loin pourtant. Il ne la touchera pas. Elle doit. Si proche. Elle peut. Si Loin. Une Seule Idée, Un seul But, atteindre cette maudite porte. La Franchir. Se Terrer. Loin de Lui.



Une pensée vient soudain se planter en plein Coeur du Rongeur.




Et si elle était fermée à clé ?




[Souris, je te présente Alphos. Alphos, je te présente Souris. ^^ ]
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyVen 27 Juil - 14:03

Alphos était en train de somnoler près de la cheminée, quand des petits cris aigus l' éveillèrent. Il se gratta les côtes, puis chercha visuellement la source de ces cris, quand il la vit.
Petite, grise, courant vers le cellier, à la fois apeurée et en colère.
Une souris.
Une chimère souris.
Il but à sa coupe de sang, et fit un petit rot, puis observa la Souris, tout en gardant un oeil sur la porte, une autre chimère arrivait.
Alphos soupira, prit la pose d' un spectateur lassé, puis dit à la Souris :

- Petite Souris ne doit pas craindre Alphos. Alphos a mangé, son estomac est remplit. Souris, petite Souris, dis moi, quel est l' ami qui t' accompagne ?
Si tu as faim, il y a à manger sur la table... Alphos ne mange que des humains, ça fait 10 ans qu' Alphos est ici, jamais il a mangé une autre chimère, même les petites souris comme toi...


Puis Alphos se redressa, pour accueillir l' autre chimère, qu' il sentait plus grande, plus puissante, tout en continuant à boire le sang versé dans sa coupe...
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Chahîd
Chimère Sauvage - livré avec hachoir et psychose
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyLun 30 Juil - 17:28

Ses mots, tant de mots qui se perdent dans le vide, absorbés par l’incroyable opacité de sa congénère qui maintenant file comme une petite ballerine et l’ignore presque, toute entière absorbée par sa tache, appliquée à se faufiler, à manger l’espace devant ses pieds pour s’engouffrer dans la pièce.

Une étoile noire qui avale la lumière, l’éteint, étouffe les sons dans sa traîne de silence.

Elle trottine devant lui qui la suit maintenant silencieux, bienveillant, intrigué.
Il observe le petit ballet de ses pas réguliers qui, après avoir griffé la neige,
raturent maintenant la poussière qui recouvre le sol.

Un coude, deux coudes et la chaleur les étreints tous deux.
Elle lui brûle presque le visage,
et il s’agace à sentir cette douceur liquoreuse qui s’insinue en lui,
partout et si vite,
qui glisse et fait fondre la neige qui macule sa pelisse pour ne laisser qu’un ruisselet moite
qui clapote derrière lui.

Comme il regrette déjà le froid dru du dehors
et le vent cinglant qui mugit dans les arbres sévères de la Vallée,
ses vieux compagnons qui eux, l’attaquent de front.

Cela fait si longtemps, si longtemps qu’il n’a pas senti la douceur d’un foyer,
qu’il ne connait plus que la morsure de la neige et ses baisers de glace qu’il aime tant,
cette vieille compagne de sa solitude,
limier cruel qui rythme la chasse et craque sous la course de ses pas qui la creusent
et la modèlent à sa mesure,
emmitouflé dans sa fourrure,
lové dans sa peau.

Il s’attarde quelques secondes à écouter crépiter le bois et à regarder danser des flammes rondes,
vermillon, ocre, bleues et carmines dont la langue effilée vient lécher le mur
y laissant un long fil noir et cendré.

La chaleur pénètre rapidement sous le pelage maintenant couvert de gouttelettes luisantes quand l’odeur poisseuse du reptile lui parvient sournoisement aux narines, le distrayant de sa vision.
Instinctivement son regard se porte sur la petite chimère grise qu’il avait lâchée des yeux,
fasciné par les contorsions du feu.

Il a tout juste le temps de voir qu’elle se hérisse, se cambre
et puis bombe le dos,
que ses griffes se crispent et se recourbent vers l’intérieur,
et ses yeux plein d’effroi et d’horreur,
de dégoût,
de colère
et d'entendre ce cri qui s’étrangle dans sa gorge pour ne laisser filtrer qu’un couinement maigre et aigu qui lui fait plisser les yeux.
Elle rase déjà le mur, râpant son manteau contre sa surface irrégulière
comme si elle cherchait à s’y terrer,
à s’y enfouir et y disparaître.

Un glapissement, ses yeux ne la lâchent plus, il gronde sourdement.
Instinctivement il gronde et il veille, mais elle ne le voit plus, ne le sent plus,
entièrement absorbée par la chimère serpent qui lui fait maintenant face,
proche,
bien trop proche d’elle pour ne pas aller droit au massacre.

Son long profil tendu vers lui, et ses dents en avant, menaçantes…
et tout son corps crispé, figé dans la posture d’un combat qui n’aurait jamais cessé,
preuve d’une terreur ancestrale et tenace,
la loi des espèces qui fait front malgré la transformation...
l’éternel antagonisme qui fait qu’ils sont ce qu’ils sont.

Elle s’effondre et se plaque à nouveau contre le mur, cédant à la peur, s’abandonnant à la panique et Chahîd gronde mais elle ne l’entend pas, concentrée sur sa course absurde,
affolée comme un oiseau brusquement prisonnier
se cassant les ailes contre des vitres invisibles.
Elle pousse encore de ses petits cris aigus qui surexcitent la chimère
qui se hérisse à son tour,
agacée par la panique,
exaspérée par l'odeur aigre qu'elle dégage,
l'odeur si âcre de la peur
et il la suit des yeux,
jetant des regards en biais lourds de menaces au serpent lascif qui ne bronche heureusement pas quand il la voit chercher une issue,
une seule issue,
et qu'elle se redresse de tout son long,
griffant l’air,
scrutant le vide et la porte,
la porte,
là, tout au fond,
si proche et pourtant si loin pour elle qui s’arque dans sa direction désespérément et ses yeux qu’il sent là-bas,
droit devant, suspendus quelque part clouant le reptile de sa peur qui se mue maintenant en rage venimeuse,
ses yeux plantés sur l’intrus comme deux brandons incandescents extirpés de la cendre
rougeoyant au sommet de son corps qui tremble.

Un cri cette fois résonne et c'est une libération


« TU M’APPROCHES, J’TE BOUFFE ! »

Elle bondit agile, fulgurance brusque, la peur a l’air de lui donner des ailes.

L’autre s’est redressé pour les accueillir
sans doute
et il parle un étrange langage mais il n’obtient pour toute réponse que le grognement rauque et deux yeux d'un bleu profond qui le dévisagent lui jetant un regard farouche mais sans haine.





Dernière édition par le Mar 31 Juil - 10:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert]   D'une porte à l'autre. [Priorité à Chahîd mais post ouvert] EmptyLun 30 Juil - 18:09

Cruelle Déception...

Alors qu' Alphos était heureux de ne plus être seul dans la tannière, voulant simplement partager un repas et un peu de chaleur avec les siens, il n' eut droit qu' à des grognements diffus, des menaces à peine prononcées. Tant pis.
La chimère reptilienne laissa les carcasses sur la table, puis remit son manteau de fourrure, et sa ceinture, portant sa petite hache. Il porta son regard sur la porte du Cellier.
Etrange et douloureuse sensation d' abandon, de rejet.
Pour quelques instant, il se détestait intérieurement.

« Alphos est un monstre... » dit il dans un souffle

Il observa la pièce. De ses yeux reptiliens coulèrent des larmes.
Tristesse.
Alphos sentit son coeur se serrer, il se tassa sur lui même et attendit, en pleurant silencieusement.
Personne n' entendrait sa détresse, encore une fois.
Il était seul, lui qui croyait rencontrer d' autres chimères.
Lui qui avait un instinct grégaire ne pouvait imaginer vivre seul dans la forêt.
Mais si les autres le rejetaient, peut être n' aurait il pas le choix ?

Alphos n' avait pas envie d' affronter les autres chimères à cause de sa laideur. Il prit un paquet de cigarettes, qu' il avait prit sur un humain, et le regarda.
Ca faissait plus de dix ans qu' il n' en avait plus fumé une.
Il huma le paquet, puis prit une cigarette, et l' observa rouler entre ses doigts.
Il prit une braise et l' alluma. Il toussa. Puis, il la fuma, renifla la fumée et continua.
Souvenir tabagique, pas terrible, Alphos finit par jeter la cigarette et le paquet dans le feu.
Et se remit à tousser. Il cracha, mais eut la délicatesse de le faire dans un linge qui lui servait de mouchoir.
Puis, il vit une bouteille de gin, qui trainait là. Il commença à boire un verre, mais trouva le goût trop piquant.
Finalement, Alphos prit un grand sac, se tourna vers la porte du Cellier et dit :

« Alphos va chercher du bois... »

Il savait que les deux chimères l' écoutaient, l' épiaient, il préféra donc s' éclipser.
Alphos avait alors l' idée de trouver une tannière abandonnée ou une ruine où il ne gênerait personne, puisque, visiblement, sa vision répugnait les autres chimères.
Il s' habilla pour résister au froid, prit le panier à bois et se dirigea, vers la sortie... Il s' en alla quelque part, et referma la porte.


[>>> quelque part...]
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