Scénario : Retrouvailles [PV Soren]

Comment diable était-elle arrivée là? C'était pourtant si évident! Traverser ce qu'il restait du village tout en restant discrète n'était pas difficile. Avec le froid, la neige et les bêtes, qui serait assez fou pour vouloir patrouiller avec le peu de visibilité? Myst avait eu un avantage, le genre d'avantage qui laissait un petit sourire amusé sur ses lèvres tandis qu'elle trottinait, légère, d'un lieu à couvert à un autre pour ne pas se faire surprendre par un humain ou une chimère. Tout juste un jeu de cache-cache, palpitant puisqu'à l'ensemble venait se rajouter le mordant du froid et la menace constante de se faire prendre pour cible. N'était-ce pas palpitant? Mais elle était arrivée devant la bibliothèque. Là il y avait des humains, c'était certain. Encore heureux! Tien, il y en avait un qui s'avançait de quelques pas devant l'entrée de la bibliothèque, lâchant un frisson en se frictionnant. C'était si tentant... Myst longea le mur en silence, derrière lui, tendit une main et... Se ravisa. Non, en tuer un juste devant leur planque les mettrait sur le pied de guerre et elle ne tenait pas à se faire remarquer, pas maintenant. Elle recula sans le quitter des yeux et franchit la porte.

Dans le couloir, pas âme qui vive. Où se cachait le gentil bibliothécaire? Quelques pas vers les escaliers, en haut... Des murmures lui parvinrent. Elle s'arrêta mais ne rebroussa pas chemin pour autant. Silencieuse, elle tendit l'oreille, mais de quoi parlaient-ils? Il y avait deux conversations l'une parlait de... Myst tendit un peu plus l'oreille. Ah oui, qui serait le prochain à aller prendre le risque de chercher de la nourriture hors du refuge. Pas très intéressant finalement. La seconde, oh, quelques explications sur le fonctionnement d'Hollow Dream pour un nouveau venu qui ignorait tout du monde. Les Chimères, les Ombres, La Forêt, le sous-sol hanté... Dans l'ombre des escaliers, Myst dût se faire violence pour ne pas rigoler. Mais le sourire perfide s'était teinté d'innocence cette fois. Vous savez, le genre de sourire de joie quand lorsque, en jouant à cache-cache, un enfant en trouve un autre et l'attrape. Trouvé trouvé, le gentil Soren!

Elle redescendit les escaliers, direction le sous-sol. Quelques marches, un arrêt, une oreille qui se tend... Rien. Quelques marches, un arrêt, qu'est-ce qu'il fait noir là-dedans! Quelques marches, oh! Une bougie! Et de quoi l'allumer juste à côté en plus! C'est pratique! Voilà la petite flamme vacillante qui apparaît, Myst qui prend la peine d’observer le décor. Quelques livres poussiéreux, un vieux tabouret renversé près d'un mur... La main de la danseuse effleura ce dernier puis finalement le releva. S'assoir? Pas tout de suite. Elle fit encore quelques pas, sautillant presque entre les rayons, passant sa main pour chasser quelques traces de poussières sur de vieux bouquins. Elle lu un ou deux titres... Pfff! Des histoires de l'autre monde, sans intérêt! Elle s'en détourna, presque dédaigneuse, laissant les notes d'une petite comptine

Finalement elle alla s'assoir, décidant de patienter. Si un humain descendait... Elle en ferait son repas! Si Soren descendait... Bonne question, que ferait-elle? Sa main glissa sous le tissu de sa jupe pour détacher la dague qu'elle avait maintenu contre sa cuisse. Elle commença à jouer avec voyant dans les faibles lueurs de la chandelle les reflets des différents scénarios qu'elle s'imaginait. Soren avec la dague dans le coeur, elle avec la dague sous la gorge, un humain effondré sur le sol, des livres qui se renversent et des cris d'horreur et puis... Son propre reflet dans le métal. Allons allons, Myst... On arrête de penser à faire des sauvageries, n'est-ce pas? Silence vilaine conscience, ici ce qui arrivera ou n'arrivera pas est inconnu. Et Myst, malgré ses tendances, ne sait pas encore ce qu'elle voulait exactement faire. Ou plutôt si, les deux s'étaient mises d'accord sur une chose: rendre ce qui ne leur appartenait pas. Mais pour le reste...

Myst joua du doigt sur la pointe de la lame, les jambes joliment croisées, son regard noir se porta vers les escaliers. Dans la lueur de la flamme, elle paraissait d'autant plus effrayante que sous la lumière du jour, pauvre Myst. Mais des apparences elle se moquait bien. Quelqu'un approchait...

Une fois encore, Soren avait du faire le coup classqiue. Monter, trouver un humain qui végétait dans le hall et lui faire un coup tout pourri a la polteirgeist. Cette fois, une araignée fictive avait descendu sa toile fantôme pour s'arrêter devant le visage du grand chasseur brun qui n'avait pas l'air de vouloir lâcher son fusil, même a l'interieur. Le sursaut fut grandiose, et le gain d'energie pour notre protagoniste plutôt faiblard. Mais vu le peu de dépenses qu'il faisait, il était plutôt bien nourri ces derniers temps. Soren tenait a garder un capital assez elevé, juste au cas où.

C'est avant de redescendre qu'il remarqua un livre sur un rayonnage mal entretenu. La veille couverture en cuir rouge usé faisait un peu tache parmis des bouquins qui était en grande partie un peut mieux entretenus que la moyenne. Curieux et surtout très désoeuvré : notre protagoniste s'en saisit pour le lire une fois qu'il serait rentré "chez lui", si il était possible de parler de chez lui pour un endroit pareil.

C'est toujours très discret et très tranquille que Soren regagna son escalier. Sa mémoire était tellement bien rodée que, même sans aucune lumière, notre protagoniste n'avait aucun mal a se modéliser les murs décrépis des couloirs menant aux archives. Une sorte de nyctalopie mémorielle, en quelque sorte... Sauf que là, il y avait une petite lueur visible depuis le haut de l'escalier. Rien de transcendant, sûrement une torche ou un chandelier.

Parfaitement silencieux, le bibliothécaire qui était tout a fait sur ses gardes descendit sans un son les marches de bois pourtant bruyantes... Il se déplaçat vers l'encadrement de l'entrée des archives, le franchit et, sous l'effet de la stupeur, laissa tomber au sol le livre qu'il avait récupéré tantôt.

Elle était là, assise sur un tabouret vermoulu, les jambes croisées, le sourire mauvais plongé dans le reflet d'un dague qui était bien famillière au fantôme. Qui ça elle? Myst, bien entendu, la seule personne dont la simple évocation du nom mettait notre protagoniste dans un état difficilement definissable. Elle était entrée tranquilement dans les archives, a la lueur d'un bougie. Elle l'avait retrouvé, mais ses buts restaient obscurs...

Cette rencontre impromptue venait de faire ressurgir pas mal de démons dans le cerveau du pauvre Soren. En particulier la bataille dans les bois, et aussi ce qui c'était passé un peu avant. Etrangement, cette vision surprenante, a savoir l'espionne ombre en face de lui a nouveau, lui donnait un sentiment a la fois de doute, de peur et de satisfaction. Il allait vite falloir cogiter sur la suite des evenements, même si la redoutable mécanique du cerveau de Soren semblait un peu enrayé par cette rencontre surprise. Conservant son aplomb tant bien que mal, le fantôme s'adressa a Myst avec un rictus incertain...

"Qu'est-ce que tu fait là?"

[Ayé, on va encore dire que je traumatise des gens... T_T]

Le choc du livre contre le sol fit cesser les petits jeux des doigts contre la pointe acérée de la lame. Allons donc, lui avait-elle fait si peur que ça? Avait-il réellement pensé qu'ils ne se reverraient pas? A la lueur de la chandelle, les prunelles de la danseuse se plantèrent instantanément dans le regard incertain du bibliothécaire. Si les mauvais souvenirs affluaient de part et d'autre des protagoniste, Myst elle ne se contentait que de laisser passer un large sourire, le genre d'expression de pure sympathie tellement évidente qu'elle devait nécessairement être fausse. Elle posa la dague à plat sur ses genoux, baisant un instant les yeux avant de les remonter sur son "collègue", si tant est qu'un pacifiste puisse réellement être une Ombre.

" Soren, Soren.. Tu n'es pas content de me voir? Moi je suis ravie de t'avoir retrouvé."

Sa voix avait prit un ton de parfaite innocence, ou de parfaite inconscience, ça dépendait du point de vue. C'était comme si finalement rien ne s'était passé lors de leur précédente rencontre, comme si rien de déplaisant n'avait pu se produire. Une belle illusion n'est-ce pas! Elle secoua la tête, prenant un air navré, faisant danser quelques longes mèches blanches devant son regard à nouveau baissé.

" Non non, la question n'est pas de savoir ce que je fais ici, mais plutôt..."

Elle se releva, saisissant de sa main droite la garde de l'arme, l'agitant avec une nonchalance hallucinante. Avait-elle donc oublier qu'une lame pouvait blesser? Elle fit deux pas à peine en direction de Soren, posant dès lors sur lui un regard qui cette fois laissait paraitre une pointe de reproche, ou du moins une certaine part de déplaisir.

" La vrai question est de savoir ce que toi, Soren, fait dans ce monde, pourquoi tu es ici, refusant ce que la vallée a fait de toi."

Les retrouvailles étaient d'autant plus mitigées dans l'esprit de Myst. Oh elle avait envie, tellement envie tout d'un coup de plonger une main dans la poitrine du bibliothécaire et d'aller étouffer son coeur, mais en même temps autre chose l'empêchait de suivre ses désirs, et pour une fois, ça n'avait absolument rien à voir avec l'autre vilaine fille, cette conscience. Non, Carmen elle... Oh, elle craignait un peu Soren, lui qui lui avait fait tellement mal. Elle comprenait les envies de Myst, mais savait aussi qu'elle n'aurait pas besoin d'intervenir... Pour le moment.

Elle fit quelques pas sur le côté, son arme toujours en main, elle voulu contourner Soren, mais se ravisa. Dos aux escaliers il pourrait fuir, ce qui ne l'arrangeait pas. Elle glissa la lame dans son dos, croisant ses mains hors de la vue du bibliothécaire, s'approchant silencieusement de lui pour n'avoir plus qu'à murmurer. Ses yeux se plantèrent dans ceux de son pseudo-camarade, non sans un de ces petits rictus absolument charmant, si prompt à rajouter l'incertitude dans ses desseins.

" Oui, c'est ça la vrai question. Car que tu te cache ou non, je saurais te trouver, Soren. Alors me demanderas-tu à chaque fois ce que je fais là?"

Elle fit encore un pas, tendit la lame en direction du bibliothécaire, comme cherchant à le menacer, puis sans crier gare, elle fit pivoter la dague entre ses doigts, ne présentant plus la pointe acérée mais la garde.

" Mais je veux bien répondre à ta fausse question, Soren. Voici pourquoi je suis ici. Prend ce qui est à toi, ce genre de trophée ne m'est d'aucune utilité."

Toujours aussi évasive, toujours aussi déroutante, toujours aussi éngimatique. Quelle fausse politesse... Qui sait... Peut-être que Myst était vraiment contente de retrouver Soren. Cela prétait plutôt a rire quand on y pensait sur le fait, mais qui savait ce qui se tramait réelement dans le cerveau dérangé de l'ombre skyzophrène...

Sans bouger un cil, Soren observa le petit manège de l'ombre qui se rapprochait de lui. Non, pas cette fois, il n'y aurait pas d'effusions de sang. Si cela dégénérait, la seule hémoglobine qui tacherait le sol poussérieux des archives serait celle d'une ombre dépressive au possible, Soren en fit interieurement le serment...

Alors comme ça la vraie question se situait dans le fait que Soren refusait ce que la vallée avait fait de lui? Il est vrai que le sujet n'avait été que très brievement effleuré par les deux jeunes gens lors de leur rencontre dans les bois : Même leur lèvres c'étaient moins brièvement effleurées la dernière fois. Le bibliothécaire réfléchit tranquilement a la réponse qu'il allait bien pouvoir donner a Myst sur le sujet. Comment expliquer a une tueuse qui prend son boulot a coeur que la violence, "c'est pas bien"?

Bien que cette situation pourrait faire penser aux déboires pitoyables d'un apprenti sorcier au charisme de moucheron sous-vitaminé; la grande cicatrice de Soren le picotait un peu. Rien de génant où quoi que ce soit, mais c'était suffisament dérangeant pour que l'on puisse s'interroger sur le vrai lien qui unit les chairs a l'émotion...

Lorsque la dague tenue pa Myst s'approcha de la-dite cicatrice, Soren ne broncha pas. Il ne ferma même pas les yeux, chose commune pour quelqu'un qui voit arriver un coup mortel sans réagir. Peut-être parce que le coup n'était pas mortel, où peut-être parce-qu'il n'y aurait pas de coup du tout. En effet, l'arme changeat de sens et la garde du poignard vint s'offrir au fantôme. Ainsi la tueuse rendait son arme fétiche au bibliothécaire. Ce dernier s'en saisit délicatement et prit a parole d'un ton plus assuré qu'a l'accoutumée...

"Merci de m'avoir rendu mon bien, mais caché ici je ne risque plus de m'en servir. Quand bien même, j'éssayerait de ne plus m'en servir du tout. Ce poignard est chargé de pas mal de souvenirs ambigus, tu ne me contredira certainement pas la dessus...

Pour répondre a ta "vraie" question, je ne refuse pas ce que la vallée a fait de moi, je refuse la vallée elle même. Ses lois du plus fort, la guerre constante, la peur des bêtes, la violence, l'horreur... A croire quej e suis né pacificiste mais les moeurs auxquelles nous force cet endroit me déplaisent au plus haut point. Tout les sentiments les plus magnifiques de la race humaine on cédé la place a un état sauvage tout a fait déplaisant. Juge cette position lâche, stupide, laxiste, détachée ou incomphréensible; pense ce que tu veut, cela ne me gènera nullement.

Oui, je suis une ombre, je pourrait faire sombrer un maximum d'humains dans la démence avec mon hypnose et mon esprit calculateur; bien sûr que je pourrait me gaver de desespoir et tuer bon nombre d'humains avec mes prédispositions aux pouvoirs occultes puissants. Mais je refuse de rentrer dans le cercle de la mort, même si en mon fort interieur je me trouve pitoyable dans cette situation... Comme tu as pu le constater seule la possession d'un être supérieur a pu me faire commettre un acte violent a ton égard. Et cette altercation hante encore mes songes depuis des semaines. Et toi, dit moi, que deviens-tu depuis l'arrivée des bêtes?"

La dague était rendue, finalement elle avait fait ce pour quoi elle était venue. Sa main retomba simplement le long de son propre corps et elle se recula. Non, il ne s'agissait pas le moins du monde de méfiance, elle fit même demi-tour, n'ayant visiblement pas la moindre crainte face à Soren. Ce n'était pourtant pas parce qu'elle se détournait qu'elle n'écoutait pas, la tête s'inclina de côté, elle contourna la chandelle, posant sur la petite flamme un regard pourtant totalement désintéressé. Ce qui donnait un semblant d'intérêt, c'était les explications du bibliothécaire, le genre d'explications qui lui arracha un franc sourire amusé. Refuser la vallée et ses lois? Alors non, elle n'avait finalement pas posé la bonne question non plus. Les données étaient erronées dans les mots qu'elle entendait, il y avait de toute évidence quelque chose qui ne collait pas du tout. Elle fit à nouveau face, sans effacer son sourire.

"Désolée, la question est fausse aussi alors. Sans doute... Oui, même parmi les vivants, Soren, tu étais à part, solitaire sans doute. Car dans ce monde comme dans l'autre, c'est le plus fort qui fait la loi."

Elle haussa les épaules, désinvolte. Pauvre Soren, pour lui la mort n'a dû être qu'une extension de la vie, un cercle vicieux qui se poursuit, sauf qu'ici à la différence d'ailleurs, les les souffrances sont un peu plus poussées. Mais à bien y regarder, c'est out à fait pareil. C'est peut-être pour ça que Myst a dès lors changé de point de vue, non? Oh oui, la naïveté et les espoirs se sont envolé, tout ne peu donc qu'aller mieux pour l'esprit embrumé.

"Non non, ce 'est pas de la lâcheté, c'est plutôt de la peur. Quelque chose qui te terrorise Soren. Quelque chose que tu cherche à fuir en te terrant ici, et c'est chose c'est..."

Elle posa son indexe contre ses propres lèvres, étouffant un instant sa réponse, cessant de parler. Son sourire était toujours là, mais de l'amusement il était passé à quelque chose de plus vicieux, de plus mauvais, vidé de la moindre parcelle d'innocence.

"C'est que tu es exactement comme moi."

Puis elle se détourna à nouveau, juste quelques instants, poursuivant ses pas pour longer un mur qu'elle effleurait juste du bout des doigts, continuant de parler sur son éternel ton chantant, si pareil à une adorable comptine pour enfants.

"Car tu n'as pas été possédé, non. Ce qui a prit le contrôle, c'est toi-même, c'est cet autre part de ce que tu es et que tu étouffe par peur de devenir un monstre. Par peur de devenir aussi peu aimable que moi. Nous avons bien réfléchit, tu sais. Il n'y a qu'une exlication, tu es deux, comme nous. Sauf ue chez toi, le faible et fragile domine par la peur. C'est dommage!"

Dans ses pas, elle était revenue vers son semblable, son sourire c'était un petit peu estompé, mais il n'avait rien perdu de sa perversion. Soren, pauvre Soren, si gentil, si innocent, si Ombre pourtant.

Alors comme ça, a en croire les dires de la skyzophrène, Soren n'était pas si différent d'elle; il avait lui aussi une seconde personnalitée. Même si c'était difficilement crédible, force était de reconnaître que l'apparition de la petite voix dans la tête de notre protagoniste était un fait qui faisait vilainement penser a de la skyzophrénie. Mais cette seconde personalitée prétendue n'était pour l'instant pas encombrante du tout et avait sauvé les fesses du fantôme plusieurs fois déja. Donc, malgrès ce doute sur la nature de cet ange gardien mental, il était préférable de laisser faire pour l'instant, sachant que les émissions de voix rauque dans la caboche de l'interressé étaits plutôts rares...

Comme d'habitude, Soren observait sans broncher le manège envoutant de Myst. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien chercher a la fin? Rendre la dague n'était très certainement qu'un pretexte. On ne se risque pas en territoire enemi pour un simple bout de métal, aussi pratique soit-il. Elle avait sûrement quelque chose derrière la tête. Quand a savoir quoi, c'était hors de la portée de notre héros : il avait une prédisposition aux pouvoirs occultes, mais quand même... De plus il n'était pas assez nourri pour exploiter plus d'un minable pourcent de son potentiel. Mais c'était son mode de vie, son choix et sa conviction, aussi étrange que cela puisse paraître... A moitié souriant, a moitié désorienté, sans détourné le regard du corps de la danseuse, Soren lui répondit calmement : la tension initiale avait disparu, cédant la place a l'homme froid et réfléchit qu'il était...

"Peut-être as tu raison. Sûrement même, qui sait... Je suis sûrement affublé d'une autre personnalitée, comme toi, n'est-ce pas. Nous ne différons que part la différence de contrôle : chez toi, la folie a rongé la raison, et tu te retrouve a massacrer pour le plaisir. Chez moi, la paix tient trop de place pour qu'une idéologie de violence ce glisse dans mes neurones. Cela fait plus de vingt ans que je vis comme cela, et peu nombreux sont ceux qui peuvent prétendre a une telle longévitée ici bas... Comme quoi tuer n'est pas forcément la solution..."

Un bref arrêt. Sur le visage de Soren, un petit sourire. Rien de cruel, de malsain où de sournois, juste un sourire franc et légèrement appuyé, pas comme quelqu'un qui trouve quelque chose drôle. Non, le rictus actuel du fantôme exprimait quelque chose d'autre, en toute franchise et en toute gentillesse. Quand a deviner quoi, allez savoir...

"Mais il est inutile de te répéter ces boniments, n'est-il pas? Le mal est déja fait... Pour ma part j'ai toujours été un solitaire non violent, et ce n'est pas quelqu'un de "plus fort" qui m'a ejecté hors du monde réel, non, juste la malchance. Et actuellement, ici, les plus fortes, ce sont les bêtes. Et je me moque bien de cette chaine dont les maillons s'entre-déchirent. Je n'en fait pas partie, et je ne compte pas en faire partie... Tu te situe certainement dans les sommets de cette sinistre ribambelle d'âmes, et tant mieux si ta position te convient. Mais je ne compte pas devenir violent et destructeur juste parce que tu trouves dommage que je sois un pacifiste..."

Pauvre pauvre Myst, décidément elle était vouée à être prise pour une folle avide de sang. Les autres ne se rendaient peut-être pas compte qu'il décrivait une Ombre comme si elle avait été Chimère. La danseuse prit un air faussement navré, secouant encore la tête, avec lenteur, comme ralentie par une lassitude décidément bien encombrante depuis quelques temps. Si la folie avait réellement tout dominé, ne l'aurait-elle pas simplement tué? Si elle avait entièrement cédé à la folie aurait-elle la place qu'elle a aujourd'hui? Non, un fou achevé se serait depuis longtemps fait tuer. Il essayait donc encore de lui faire croire qu'on peu exister sans avoir à voler des vies? Pour quelqu'un qui se terre et qui a eu la chance d'être compris par un chef humain, c'est facile à dire. Pour ceux qui affrontent la vallée, ceux qui subissent les aléas des rencontres rendues d'autant plus dangereuses par l'hiver, c'est différent. Tuer? Oui, car sans ça, elle aurait déjà rajouté son nom à cette longe et désagréable liste des victimes d'Hollow Dream.

"Non non, massacrer pour le plaisir, faux! Prendre du plaisir en massacrant, oui. Mais folie n'est pas maîtresse, l'autre l'en empêche. Il n'y aurait pas eu un seul être qui aurait pu vivre assez longtemps pour faire naître une si plaisante réputation."

Son ton avait baissé, il s'était presque modulé, murmurant ces mots comme pour elle seule finalement. Comme si Soren n'entrait même pas en ligne de compte. Non, il n'entrait pas en ligne de compte dans cet accord qui ne concernait que deux personnalités bien indépendantes du reste du monde, du reste de la vallée ou même du reste des Ombres. Oh, oui, c'était dommage que Soren soit si pacifiste, si gentil. Quel mérite y avait-il à tuer quelqu'un incapable de se défendre? Bizarre comme pensées, elle qui ne faisait pas de distinction d'âge ou de force dans le choix de ses victimes. Mais une Ombre, c'est différent, n'est-ce pas? Tuer une Ombre, ça se mérite, ce ne doit pas être facile, jamais! Mais pour Myst, le pacifisme n'existait pas. Il n'y avait que deux sorte d'êtres dans ce monde comme dans l'autre: les forts et les faibles. La dernière catégorie était passée maître dans l'art de se trouver des excuses pour fuir leur honte, et le pacifisme restait la meilleur, car la plus fourbe. Pas de parti, pas d'implication, une telle réussite que ceux qui le prônaient en venaient réellement à y croire jusqu'au plus profond de leurs convictions.

"Pacifiste, jusqu'où? Qu'en sera-t-il quand quelqu'un se fera massacrer sous tes yeux, quand ta faiblesse ne te permettra que d'entendre les cris d'agonie sans pouvoir aider? C'est le choix de la lâcheté, rien d'autre."

Un pas de plus, elle se rapproche encore de Soren, tendant cette fois-ci son doigt vers le torse du bibliothécaire, là où, sous le tissu, une cicatrice avait prit place, là où restaient les traces d'un souvenir très certainement désagréable pour l'un comme pour l'autre.

"Cette force que tu repousse t'a pourtant sauvé, sans doute même te sauve-t-elle encore, qui sait. C'est elle que tu crains, alors que pourtant tu as su l'étouffer. Repousser la vallée? Futile croyance. Le seul moyen de lui échapper est de mourir définitivement, encore que ce ne soit même pas certain."

Du bout du doigt elle suivit le tracé que devait suivre la cicatrice sous les vêtements, relevant ses yeux pour les planter dans ceux de son semblable sans la moindre hésitation.

"Oui, elle est là la différence, grâce à moi, elle ne fuit pas. Grâce à moi, elle peut se battre pour épargner ce qu'il lui reste, pour défendre ce qu'elle souhaite. En échange... Je prend ce qu'il faut pour lui garantir la force nécessaire à ses désirs, mais toi?"

Sa main se posa simplement contre le torse, sans agressivité pourtant, même si quelque part, elle aurait volontiers cédé à cette impulsion si tentante, si désirable de faire couler le sang. Quel étrange dualité, vraiment!

"Comptes-tu vraiment laisser les autres mourir si facilement? S'entretuer si facilement? Moi pas, j'ai trouvé mes nouvelles proies. Les bêtes ne sont pas encore à ma portée, mais un jour... Et elles n'abattront plus ni les miens ni ma nourriture. Une paire de bras supplémentaire aurait été agréable, mais tant pis! Un choix reste un choix, aussi lâche qu'il soit."

Elle finit par hausser les épaules, laissant encore sa main retombée. Ce qu'elle avait à faire, elle l'avait fait. Avec une arme au moins capable de trancher, Soren aurait plus de chances de survivre, quant à elle, elle perdait une dague qui pouvait entraver sa légèreté au combat. Maintenant elle aurait d'autres chats à fouetter, Soren n'était plus une priorité, les bêtes étaient le vrai danger.

Alors que Myst parlait, Soren repensait au bêtes et a ce qu'il savait dessus. Elle était très naïve, la pauvre. Même si ces choses étaient devastatrices, il ne fallait penser pouvoir s'en débarasser en les cognat ou en leur enfonçant une lame dans le dos. Etrangement, c'est avec un ton plus inquiet que moqueur que le fantôme parlât...

"Attend. Si tu y va telle qu'elle, ton nom figurera bientôt sur la liste déja longue des victimes de la vallée. Selon la rumeur, les bêtes sont des chimères transformées. Cold c'est cassé une main sur l'une d'elles : elle sont invincibles, parfaites incarnation de la puissance physique de leur ancien... Clan."

Le bibliothécaire ramassa délicatement le livre qu'il avait laissé tomber sur le sol quelques instants plus tôt. Calme et tranquille, il comptait bien exposer son point de vue sur les bêtes a son "invitée" fortuite avant qu'elle s'en aille. Il avait beau prétendre qu'il se moquait du destin du monde, la simple vision de Myst dechiquetée par une bête lui déplaisait au point qu'il avait décidé de la mettre en garde. Peut-être aussi parce que, pour une fois, il trouvait les intentions de sa congénère tout a fait louables. A croire que l'ancienne danseuse avait un peu changé depuis l'arrivée de la neige...

"Toutes les tentatives pour vaincre les bêtes par un moyen physiques échoueront, c'est mathématique. Balles, lames, poings, pierres, pieux en bois, pièges tordus ou coups dans le dos, c'est peine perdue : ces choses on une régénération des tissus approximativement dix mille fois supérieure a la nôtre, d'après ce que j'ai vu. Et tout ceux qui essaieront de les tuer vont servir de patée a ces charmants toutous. Je pense qu'il serait stupide que tu termines comme ça..."

Depuis qu'il parlaît, Soren tournait en rond méthodiquement, passant régulièrement a qualque centimètres du dos de Myst. Il déroulait avec soin ses raisonnements, raisonements qui, l'espérait-il, allaient dissuader la jeune femme de se jeter dans la gueule du loup...

"Ca m'arrache la langue de te le dire, mais je trouve tes intentions plutôt louables pour les habitants de la vallée. Simplement, la manière a employer n'est pas la bonne du tout. Prend moi pour un abruti si tu veux, mais je pense qu'il faut vaincre le physique par le mental, utiliser quelque chose d'autre que des coups ou des balles pour en finir avec des choses... Sauf si tu ne me crois pas, auquel cas, si tu décide de mettre ton plan a exécution une fois sortie; je te dirais adieu car je ne te reverrais jamais..."

...

"Personnellement, j'ai déja pensé a comment me débarrasser de telles choses mais, comment dire... Je pense malheureusement être le seul en mesure de tenter quelque chose. J'ai bien dit "tenter", car contre la vallée elle même, il me semble difficile d'aboutir. Cependant, pour m'entrainer, découvrir et utiliser d'eventuels moyens, il me faudrait être nourris au moins six fois plus que je ne le suis actuellement... Et tu me connais... Je n'ai pas envie de tuer...."

Oh la la... Quelle étrange impression que celle d'être une petite fille à laquelle on fait la morale. Les mains de Myst étaient revenues se joindre dans son dos et elle suivait tout juste des yeux le déplacement de Soren. Tout juste? Parfois même pas. Non vraiment, elle n'avait pas du tout peur de lui ici, dans cet endroit sombre, alors qu'elle venait de lui donner une arme. Non, il était vraiment incapable de lui faire du mal, du moins consciemment. Elle dodelina de la tête, chantonnant, trouvant presque les considérations de Soren déplacées. Allons donc, depuis quand s'inquiétait-il pour elle? C'était totalement décalé avec la réalité. Pourtant malgré un désintérêt flagrant, elle écoutait ses commentaires. Bien sûr qu'elle savait que les bêtes étaient difficiles à tuer, c'était évident! Même le chef avait été méchamment blessé. Elle n'avait pas la prétention de sortir et de s'en faire une pour le souper, bien loin de là. Mais Soren n'avait-il pas oublié un détail? Il parlait de force physique, de puissance matérielle, mais Myst n'usait de ses lames que pour s'amuser, pas pour tuer. Enfin pas quand il lui restait assez de forces pour utiliser sa technique préférée.

"Soren, Soren... Les derniers combats se sont faits dans la peur l'horreur et l'inconnu, mais il existe cependant un moyen, un moyen que beaucoup oublient, ou que personne n'a encore tenté."

Brusquement elle se tourna face à Soren, lançant sa main en avant comme pour lui donner une gifle, sauf que sa main se dématérialisa et passa purement et simplement au travers de celui-ci. Voilà, l'arme trop souvent négligée. Oh, elle n'avait pas l'intention d'aller chercher le coeur même de la bête, mais elle avait un moyen pour le laisser la traverser et prendre le risque de ne matérialiser qu'une partie d'elle dans le corps de la bête. Le coeur? Le cerveau? Quelque chose qui pourrait massacrer la régénération en tous les cas. Encore faudrait-il qu'elle y arrive et seule... C'était peine perdue.

"Mais il ne faut pas y voir d'intention louable, les bêtes sont des concurrents de plus qui me volent mes proies. Non, pas de pensées louables, juste un intérêt à défendre."

Sa main retourna rejoindre sa jumelle dans son propre dos tandis qu’elle se balança d'une jambe sur l'autre, pensive peut-être, mais là encore ce fut de courte durée.

"Non non, le faible ne peut pas se battre, mais le fort en revanche... Prendre un peu de mes forces permet de nous placer à égalité, à quelques variations près. Pas besoin de tuer pour ça. Enfin pas toi."

Elle l'avait vu à l'oeuvre, elle l'avait affronté. Il ne lui avait pas prit assez pour la tuer, mais déjà avec ça il était devenu tellement plus fort, tellement plus violent. Quelques détails restaient à définir dans la gestion de ce phénomène, mais pour cela, ils pourraient s'entraîner, s'améliorer.

"Soren, Soren... Pour un peu nous penserions que tu t'inquiète de notre sort, mais c'est faux, n'est-ce pas? Ce n'est là que l'exposé d'une Ombre effrayée, pas le discours d'un soucieux."

A la dernière phrase de Myst, Soren parut géné. S'inquiéter? Lui? PAs du tout. Enfin, c'est ce qu'il se répétait sans cesse dans sa tête, histoire de bien se masquer la véritée. A croire qu'il ne voulait pas voir Myst mourir tout de suite. Ou pas comme ça. Ou alors pas du tout, qui sait... Cependant, l'exposé de la stratégie de Myst fit aparaître un petit sourire moquer sur le visage du bibliothécaire...

"Tu sait que c'est suicidaire comme action, ça? Et tu sait que ces saletées on probablement un bouclier où quelque chose du genre. Quand je dit qu'il représente la force physique pure, c'est qu'ils sont forcéments armés contre la fourberie... Avant d'aller te déchiqueter le bras sur leurs peaux, je suggère quand même un test, pour voir si, oui où non, c'est possible... Et quand bien même, si ton idée est assez interressante, je pense aussi qu'il serait possible de limiter la casse..."

Calmement, Soren se mit a reprendre ses va-et-viens dans les archives en parlant calmement et sereinement. En aucun cas il ne voulait faire de mal a Myst, et encorem oins l'hypnotiser. La dernière fois, les peres avaient été assez lourdes pour dissuader le fantôme de toute tentative future...

"Je pense que, si ton hypotèse se vérifie, je vais enfin me trouver une utilitée après vingt ans de coma. Tu n'aura qu'a faire étalage de tes talents d'esquive pour faire passer la bête sous un arbre dans lequel je me serait posté. Quand la saloperie sera en dessous, je sauterai dessus en faisant intangibilitée complête le temps de traverser le pelage. Un fois rematerialisé dedans, je ferais le ravage dans la chose avec mon couteau, pendant deux minutes treize... Mon record d'apnée! Bien sur, je saurait ou frapper... Cependant les chances pour que j'en resorte vivant sont de une sur..."

Soren tourna le dos a Myst, le regard perdu sur les lourdes fondations des archives. Se sacrifer pour tuer de la bestiole. Enfin utile, pensait-notre protagoniste. Et peut-être libéré la conscience tranquile, après un truc pareil... A voir...

"Un million?"

Ah, c'était amusant de la gêne sur le visage du bibliothécaire! Ce n'était pas la dernière fois quelle en voyait, non. Ce n'était pas la première fois qu'elle le perturbait, y voyant sans doute un amusement comme un autre. A moins qu'il ne s'agisse d'autre chose? Oh, c'était si mignon! Oui, mignon, c'était le mot! L'une comme l'autre avaient envie d'en rire, plus l'une que l'autre à bien y réfléchir. Myst, elle peinait à saisir réellement, peinait à comprendre ce genre de sentiments. Mais elle s'en amusait aussi! Alors elle suivit des yeux avec autant de cet amusement que de la simple observation. Il avait la bougeotte, Soren! Lui qui pourtant s'était figé en la voyant ne pouvait plus s'empêcher de marcher et marcher encore. Pour un peu, elle en aurait eu le tourni. Mais elle ne délaissait pas pour autant les paroles prononcées. A vrai dire, elle ne s'était pour le moment pas encore posée de réelles questions sur la consistance des bêtes. Pourquoi donc? Le seul moyen de vérifier quoi que ce soit était de tester, purement et simplement. Les théories n'étaient pas des faits tant que quelqu'un ne les avait pas éprouvées, n'est-ce pas? Et Myst, elle, elle était prête à prendre ce risque. Pourquoi? Oh, c'était évident non! Un être si puissant, ce devait être palpitant à affronter! Même en y mourant elle s'y serait amusée. Mais passer de non vie à trépas n'était pas encore dans ses intentions.

"Non non, Soren, la stratégie n'est pas comprise, il y a une faille, une de taille. Si appât il y a, ce ne sera pas moi."

Pour un peu, elle aurait presque rit en parlant. Se moquait-elle de lui? Oh il était si amusant le bibliothécaire! Si gentil, tellement qu'il envisageait lui-même de se jeter sur la bête, de le traverser. Mais non, il se trompait. Allait-elle lui laisser la bête? Hors de question. Oh, elle ne l'estimait pas incapable, loin de là. Mais le risque était plus grand pour celui qui allait tenter l'expérience de traverser l'animal, le risque était plus grand, alors il n'était pas pour Soren, oh non.

"Nous... Je serai seule à tester l'expérience, la seule à tenter de le traverser. J'ai juste besoin d'un détournement d'attention, de quelqu'un qui saurait éviter la bête, de quelqu'un qui la craindrait assez pour avoir la bonne idée de fuir si ça tournait mal."

Le genre de chose qu'une Chimère n'arriverait pas à faire, le genre de chose qu'elle ne confierait pas à un autre espion, ils doivent rester pour suivre les ordres du chef. Le genre de soutient que l'on demande à une personne à laquelle on peu faire confiance sur certains points. Oui, se servir de Soren comme appât, et son travail fait, il s'en ira. Le reste... Advienne que pourra!

Difficilement comphréensible que cette décision de Myst. Elle voulait traverser la chose, alors que se servir de Soren comme appât n'était pas très rentable : il n'était pas très vif, et ne possédait que peut d'energie pour se rendre intangible. Il est utile de noter que ce jeune homme semblait être sous le joug d'une consomatio nde pouvoir accrue pour user de cet artifice... Il semblait donc étrange de vouloir envoyer le bibliothécaire faire des grand coucou a une saletée aggressive qui bougeait cinq fois plus vite que lui... S'arrêtant net, notre protagoniste reprit la parole, d'un voixplus grave qu'a l'accoutumée...

"Moi, en appât? Mais l'intangibilitée me coute plus en pouvoir qu'a trois ombres réunies. A croire que la Vallée elle même veut m'interdire l'usage de ce truc. Même en l'utilisant a l'économie je ne tient pas plus de cinq secondes. Pourquoi crois-tu que je me terre ici?"

Immobile et figé, le bibliothécaire voulait faire changer Myst d'avis. Même chargé en energie, pour ce qui est de faire l'esquive, il ne valait pas un clou. Il n'était bon qu'a lire des livre où a attaquer par les airs, dans le meilleurs des cas... Mais la jeune danseuse semblait determinée. C'est alors que Soren eut une idée toute bête...

"Soyons honnètes : celui qui va tenter un truc pareil sera, au mieux, vivant et grièvement blessé. Tu veut tuer les bêtes pour que la valée retrouve son harmonie d'antant, si l'on peut appeler ça une harmonie... Tu accomplis cette action pour ta faction, pour Vincent et les ombres... Tu as donc une bonne raison de rentrer au bercail après un tel coup d'éclat. Mais moi? Je vis en marge, je n'ai personne, et le fait que je vive où que je crève indifère le monde entier. Donne moi une bonne raison de ne pas mourrir, et je consentirait sûrement a accepter ton offre."

Alors là, si elle trouvait, elle était forte. Parce que si il y avait bien quelqu'un de parfaitement inutile dans cette vallée, c'était Soren. Il n'était un fardeau pour personne... Il n'emerdait même pas suffisament les humains pour être utile aux ombres, bref, il n'était qu'un rat de bibliothèque dépressif et sans aucun interêt. Au mieux, ses connaissances étaient des enemis potentiels. A part pour Myst, où c'était relativement indefinissable... Patient et silencieux, notre protagoniste attendait la réponse de sa charmante interlocutrice psychotique...

Décidément il faisait beaucoup de cas de conscience, le gentil bibliothécaire. Un oui ou un non? C'était simple et facile pourtant! Mais il cherchait encore et toujours des raisons. Tellement des raisons que la danseuses elle-même en aurait le tourni. Il n'avait pas compris? Ou elle n'était pas claire. Avec ses antécédents, la seconde possibilité était la plus évidente. Elle n'était pas claire, la pauvre Myst! Pas claire sur un point: l'efficacité de Soren. Se servir de lui comme appât? Oui mais pas sans préparation, pas s'il n'est pas capable de la faire. Elle leva les yeux au ciel, comme exaspérée. Plus par elle que par lui. Non si lui l'avait exaspéré, il ne serait plus là pour discuter. Ou elle serait déjà partie pour ne plus avoir à soutenir cette discussion.

"Soren, Soren... Non non, pas lancé comme ça! Elle est prête à recommencer, à donner sa peur pour te permettre d'être fort, comme dans la forêt la dernière fois. Cette demande s'accorde plus à l'autre toi. Ce qui pourtant ne se fera pas sans ton accord."

C'était si simple pourtant! Refaire la même expérience que la dernière fois, cette dernière fois où il lui avait fait tellement mal, où il avait presqu'été capable de la tuer. Cette dernière fois où il avait gagné assez de force et de vitesse pour ne plus avoir à envier aux autres ombres. Avec ça, il pourrait fuir, il pourrait servir d'appât avec nettement moins de risque, et sans avoir à tuer le moindre humain. N'était-ce pas parfait comme plan?
Seulement Soren posait trop de question, beaucoup trop. Les prunelles noires se baissèrent sur le bibliothécaire. Faisait-il les bonnes suppositions? Ou alors il pensait peut-être avoir face à lui une Myst en manque de gloire. Elle n'avait qu'un intérêt dans ce combat: prouver que les bêtes n'étaient pas invincibles. En tuer une? Ce ne serait qu'un option bonne à prendre mais pas un but en soi.

"Le Chef... Le Chef et les Ombres ignorent tout de ce que je veux faire."

C'était vrai sur un point, elle faisait ça pour les siens, pour une raison qui servirai le Chef, du mois l'espérait-elle. Elle fit demi-tour, tourna le dos à Soren, fit face aux escaliers.

"Oui ou non Soren. Je n'ai pas de bonne raison à donner. Choisi, avec ou sans toi j'irais prouver que les bêtes ne sont pas immortelles. Avec ou sans toi je montrerait à tous les habitants de la vallée qu'ils peuvent lutter contre elle, qu'ils peuvent détruire les bêtes."

Elle allait vraiment y aller seule. L'inconsciente... Soren se voyait mal argumenter encore compte tenu de la determination de la jeune femme. Alors qu'il allait prononcer un non catégorique, une petite voix se fit entendre dans sa tête, une petite voix qu'il c'était juré d'écouter depuis qu'elle lui avait sauvé la vie plusieurs fois...

*Plus tard, plus tard! Deux heures... Le lac!*

Le lac Gaîa? Deux heures? Quel dommage que ces presciences soient a sens unique. A croire que ce pseudo ange-gardien pouvait prédire l'avenir. Il y avait donc une bonne raison pour qu'il lui demande de retarder l'échance... Probablement un évènement futur ou quelque chose du genre...

Depuis quelque minutes interdit, Soren semblat sortir d'un sommeil léger lorsqu'il s'adressa de nouveau a la danseuse qui était sur le point de partir... Il ne voulait pas la voir faire la kamikaze, même si, d'un autre coté, elle l'avait suffisament endommagé pour qu'elle mérite la mort. Le bibliothécaire allait donc suivre son petit ange a la lettre, et demander a Myst de l'attendre sous le grand chène du lac gaïa, dans deux heures...

"Aspirer ta force reviendrait a abandonner mon corps a une personnalitée que je connais pas, une personnalitée qui, même si elle me rend puissante, te veut du mal et t'as déja fait souffrir. Je ne veut pas répéter pareil scénario.
Cependant, je ne veut pas non plus te voir te faire déchiqueter par une bête tout en sachant que j'aurais peut-être pu éviter la chose. Je vais alors te demander de m'attendre dans deux heures sous le grand chène du lac Gaïa pour la suite de opérations. A toute a l'heure..."

Pour eviter tout débat sur le sujet, un habile pas de coté du bibliothécairel e fit diusparaître dans les sombres rayonnages des archives, archives qu'il connaissait par coeur... Il serait là bas dans deux heures... Il ne savait pas pourquoi, mais il y serait...

[

Recrutement...]

Tien, il avait l'air pensif, le gentil bibliothécaire. Myst avait-elle été convaincante? Elle ne s'en souciait pas. En revanche... Elle se retourna de nouveau, refaisant face à un Soren quelque part ailleurs, peut-être dans un autre monde? Qui sait. Perplexe, la danseuse eva une main qu'elle agita devant le regard perdu peu de temps avant qu'il ne revienne à la réalité. Bon, oui ou non? Myst, elle elle voulait passer à l'action, avec ou sans aide, peu lui importait. Faire alliance? Oh ce n'était pas son but. Se servir de ce qui pouvait être utile était plus juste. Elle se redressa, inclinant la tête sur le côté, sans doute peut-être interrogative quant à l'état étrange dans lequel Soren semblait avoir été plongé quelques instants.

Il répondait... Il n'était plus dans cet autre monde! Mais où était-il allé? Etait-ce important? Sans doute oui, de non convaincu, Soren passa à l'acceptation, ce qui ne manqua pas de teindre une parfaite surprise eur les traits de la danseuse. Alors? Elle s'était trompée la vilaine fille? Pas tant que ça finalement. Même si pour le moment la simple acceptation ne signifiait aucunement la réalisation d'une quelconque victoire. Ah il ne voulait pas recommencer comme la dernière fois? Il craignait de la blesser? Futiles excuses! Il craignait plus pour sa morale, le bibliothécaire. Du moins c'est ainsi que la perfide Myst voyait la chose. Qu'importe, il n'aurait peut-être pas le choix, et aussi illogique que ça puisse paraître, la sombre danseuse accordait plus de crédit au fou qui savait se battre qu'au pacifistes et ses cas de conscience.

Rendez-vous donc deux heures plus tard? Il en sera ainsi. Soren de lui-même coupa court à la discussion, mais peu importe, elle avait eu ce qu'elle voulait. La surprise laissa place à un large sourire, de ceux pleinement satisfait d'un bonheur faussement innocent. Un joli rond de jambe, voilà la danseuse qui s'incline, signifiant sans doute un remerciement qui aurait peiné à franchir ses lèvres si peu habituées à la gratitude puis...

Encore un demi-tour, ample et exagéré, tellement joué comme elle aimait tant les faire, puis elle rejoind les escaliers pour les remonter, laissant là Soren dans ses ombres, dans ses archives. Dans deux heures au bord du lac... Elle aimait bien le Lac, Myst! L'autre aussi! Joli avec ses brumes et ses illusions, perfide avec son froid et ses visions, idéal lieu de combat tout compte fait...

» Scénario : Recrutement... [PV Soren]
» Retrouvailles...?
» Soren
» Soren Rideword [Validé]
» Soren l'ombre pacifiste...