Hollow Dream
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 [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme

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Tabissa
Pierrot the Clown - hystérique, moua?!
Tabissa


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MessageSujet: [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme   [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme EmptyMer 31 Déc - 18:42

Ses pieds nus gravissent sans bruit les marches qui mènent au salon. Elle est aussi discrète qu’un fantôme, aussi effacée peut-être. Du seuil de la porte elle aperçoit les flammes qui dansent dans l’âtre. Elles se reflètent sur les murs : de grandes ombres qui se meuvent sur la pierre froide, se tordent comme sous le joug d’une douleur insupportable. Le spectacle est inquiétant. Ces monstres diffusent de la chaleur et une douce lumière orangée. Tabissa s’avance, elle retire ses vêtements, ou plutôt les haillons qui lui tiennent lieu de vêtements, découvrant un corps bien trop blanc aux formes harmonieuses. Elle va s’asseoir près du feu, et entoure ses jambes de ses bras avant de poser sa tête sur ses genoux. Enfin, elle noie son regard dans le feu, oubliant un instant la présence de Jeb.

Puis elle s’oublie elle-même. Ses paupières voilent son regard et elle décolle, s’envole loin de ce manoir froid et inquiétant. Une torpeur l’envahit, elle se sentirait presque bien…S’il n’y avait cette douleur qui sourde au creux de ses entrailles. Cette flamme froide qui brûle mais qui au lieu de réchauffer ce qui l’entoure, glace tout ce qu’elle approche. C’est elle qui maintient l’Ombre en vie, c’est elle qui assure son éternité…
Une expression de douleur passe fugacement sur son visage.


« Comment est-ce que tu as atterri ici ? »

Elle l’envie. Elle envie les remparts qui protègent encore cet homme. Ils sont intacts, pas encore ébranlés par la tempête… Et ils se dressent fièrement, prêts à l’assaut.
Sa peau est glacée, les flammes lèchent presque ses jambes mais elles ne parviendront pas à réchauffer l’Ombre. Elle est condamnée au froid éternel, et cependant elle caresse encore le fol espoir de s’échapper. De mourir peut-être, du moins sortir de ce corps inhospitalier dans lequel elle est emprisonnée.
Emprisonnée… Soudain elle se souvient… d’être redevenue humaine. Combien de temps elle ne saurait le dire mais le désespoir l’a quittée et elle a tout oublié.
Elle ouvre la bouche, elle a envie d’en parler à Carrhus mais il ne sait pas. Il ne doit pas savoir. Et elle ne doit pas se trahir.


* Pourquoi ? Je croyais avoir franchi le point de non-retour. Comment ai-je pu redevenir humaine ? Et tout ça pour rien, tout ça pour lutter à nouveau contre le désespoir en vain… Parce que j’avais oublié ce que cela faisait… Et si à nouveau je pouvais oublier… Non, bien sur que non. Etait-ce la Vallée ? Qui pour mieux nous torturer nous a fait revivre notre transformation, nous a rappelé ce qu’on était…*

L’Ombre serre les poings, à nouveau elle ressent de la colère…

« Quand je suis arrivée ici, je me suis dit que cet endroit sortait de mes pires cauchemars et je pensais qu’il ne pourrait rien m’arriver de plus accablant que d’être tombée dans le coma.
Et pourtant ici j’ai rencontré une petite fille que j’ai prise sous mon aile… Je n’avais pas eu d’enfant et ça m’a redonné du courage d’avoir quelqu’un à protéger et à aimer. Pendant un mois j’ai eu une vie presque normale, presque mieux que celle que j’avais eue sur Terre si l’on oublie les bêtes et le froid…
Mais j’ai appris qu’ici il n’y avait aucun bonheur… Parce qu’un matin elle n’était plus là. Personne ne l’avais vue, personne ne m’a aidé à la chercher et moi j’étais seule avec ma détresse… Et puis j’ai trouvé ses vêtements, imbibés de sang, j’ai cru qu’elle s’était faite dévorée mais c’était pire… Elle était devenue chimère. »

Pourquoi avait-elle éprouvé le désir de raconter ça, de faire revivre l’instant où elle avait trouvé les vêtements et où elle s’était effondrée…Sa voix était douce comme si elle racontait une histoire banale et pourtant un désespoir immense perçait sans qu’il s’en rende vraiment compte et s’insinuait en Jeb. Pour l'instant le désespoir l'effleurait juste, l'enveloppait comme un voile de brume qu'il pouvait écarter avec de la volonté. Le pouvoir de l’Ombre obligeait son auditoire à compatir, à souffrir avec elle. Pour l’instant ce n’était qu’un peu…

« Je savais que c’était irrémédiable et pourtant j’ai toujours espéré qu’un jour en me réveillant elle serait à nouveau là…
En vain bien sur. »

Et puis elle se tut.
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Tom
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Tom


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MessageSujet: Re: [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme   [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme EmptySam 17 Jan - 3:11

Le manoir, ce lieu si symbolique pour les ombres, un lieu qui à perdu son charme, un lieu qui a été à moitié dévasté et brûlé par tant de haine et violence. Autrefois, Tom aimait bien observer de loin ce lieu si commun et envoûtant. Il aurait aimer être une ombre normale, une ombre comme toute les autres vouant une admiration pour un chef. Un chef qui sait guider ses soldats et les emmener vers une prospection sûr et certaine. Mais Tom n'était pas comme ces autres ombres. Sa folie ainsi que sa nature d'esprit ne lui permettait pas, son esprit trop ravagée par ses délires d'aliéné serait sûrement jugé trop instable par les ombres de ce manoir. Non, non, le but de notre cher Tom n'était pas de suivre une destinée, une espérance déjà expirée et peu certaine. Il était un peu le soldat de cette vallée qu'il appelait « mère », il cherchait plutôt à suivre sa justice. Une justice qui pourrait paraître bizarre aux yeux de tout le monde, une justice n'ayant aucune pitié pour les fautifs et les cupides.
Plus d'années passent et plus il se délasse du comportement de toute les créatures qui ornent ces terres imaginaires. Ainsi, en ce moment, il est un peu désorienté, si bien, que ces excès de rage et de folie deviennent incontrôlable et injustifiées.

Alors que le vent soufflait ardemment sur les terres environnant le manoir, Tom cherchait désespérément une entrée pour pouvoir trouver un coin chaud et tranquille. Mais le problème, c'était qu'il ne connaissait pas le manoir. Ayant eut l'idée de prendre aussi quelques trucs pour sa tête qui lui faisait atrocement mal il ne savait absolument pas ou se diriger pour trouver ce qu'il cherchait. Titubant parmi les décombres, l'ombre avançait avec beaucoup de difficultés et de stabilité. Sa tête tournait et il devait se maintenir le crâne pour atténuer un minimum cette atroce douleur. Se frayant un chemin, Tom tomba au bout d'un moment de marche difficile devant une entrée. Sans hésitation, il pénétra dans cet endroit inconnu.

*Bon sang, qu'est-ce que j'ai mal !!*

Sentant une chaleur réconfortante, Tom se mit à monter les marches le menant au premier étage. Il marchait tout en se cognant contre les murs du couloir qui menait à la pièce chauffante. Tout avait l'air désert ici, pas l'ombre d'un chat. Ne se méfiant point du tout, Tom s'approchait de plus en plus de cette pièce si chaude et si accueillante. Au bout de quelques pas, il entendit quelques paroles. Il entra discrètement puis il se mit à écouter. Une voix de femme retentit, une voix qui contenait de la rage et une certaine tristesse. Écoutant avec attention, Tom en profita pour sortir son Magnum 357. Il n'avait pas l'attention de tirer, c'était juste de la méfiance, rien d'autre que de la méfiance. Attendant que la jeune femme finisse son discours solitaire, Tom se mit à parler avec difficulté sous l'effet de la douleur :

" Il n'y a plus rien à espérer ici, tout n'est que poussière et désespoir. Nous sommes destinés à subir les émotions fortes de mère et cela jusqu'à notre propre perte. Il est inutile de pleurer, rien ne changera son avis. Depuis des années, les personnes de ce monde n'ont fait que subir sa colère, depuis des années, nous nous sommes mis à espérer mais en vain. Ce sera toujours toujours ainsi quoique nous fassions. "

Se stoppant net, Tom se mit à gémir tout en se tenant fortement la tête. Une douleur atroce tapait sur son crâne, si fort, qu'il se mit à vomir du sang. Tombant à genou, Tom regardait une dernière fois la pièce qui devenait toute trouble. Tombant lourdement sur le côté, les yeux grands ouverts, il prononça quelque parole avant de s'évanouir :

" Je vous avais pourtant obéit, j'ai cru en vous et vous n'avez rien fait pour me sauver. Pourquoi ? Moi qui croyait suivre une destinée si sûre et certaine, moi qui croyait que ce cauchemar se finirait, moi qui croyait tellement de chose, vous m'avez cependant déçu... "

Fixant un point dans le sol, Tom restait ainsi au sol. Le sang à la bouche, son visage était troublée et attristée. Il n'arrêtait pas de prononcer le même mot dans sa tête. Pourquoi ?
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Jeb Carrhus
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MessageSujet: Re: [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme   [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme EmptyDim 25 Jan - 17:31

Il s'était escrimé sur la porte. Acharné pour la réduire en allumettes, pour évacuer la colère et la frustration qui brûlaient au plus profond de ses entrailles. Colère et frustration de ne pas savoir où il était, saupoudrées d'une pincée de doute et de crainte tant les paroles de Tabissa résonnaient dans son crâne, s'y entrechoquaient et rebondissaient dans sa boîte crânienne comme on fait des ricochets sur l'eau, avec un galet. Dégonder la porte n'avait pas été le plus compliqué, et il espérait sincèrement que cette femme, qui commençait à le fasciner d'une manière dangereuse pour lui, l'aiderait à détruire ce qui leur sauverait peut être la vie à tous deux. Mais non. Elle était restée à une distance prudente de lui, s'attendant peut être à ce que ses mains reprennent leur danse infernales sur son visage délicat. Plus frustrant encore, pendant que lui s'échinait, elle n'avait pas prononcé un seul mot. A un moment, il fut tenté de lui hurler dessus, ce qui l'aurait peut être fait sortir de sa torpeur. Ou l'aurait effrayée au point qu'elle se serait enfuie. Il avait alors renoncé, poursuivant sa besogne seul.

Enfin, elle ouvrit la bouche. Pour prononcer des paroles qui lui brûlèrent les oreilles aussi fortement que le feu qui ravageait ses entrailles. Prendre la porte, aller à l'étage, il y a déjà un feu qui les attend... Mais bon dieu, pourquoi ne l'avait-elle pas dit plus tôt ! Les flammes qui le rongeaient léchèrent son palais avec une férocité telle qu'il ne put rien faire d'autre que les laisser s'échapper.

"BORDEL !! Vous ne pouviez pas le dire plus tôt ? Ca m'aurait peut être évité la pneumonie qui me guette du coin de l'oeil, aussi sournoise que vous pouvez l'être depuis notre rencontre. Qu'est ce que..."

Il n'eut pas le temps de poursuivre son flot de paroles assassines, elle avait déjà quitté la pièce, sourde à ses cris, comme si elle s'y était habituée en si peu de temps. Alors il se tut, résigné. Sa première pensée fut de la laisser seule à l'étage, à se débattre avec les démons de son placard, et de poursuivre sa tâche sans se préoccuper d'elle plus longtemps. Elle ne lui apporterait rien de bon, il le sentait. Ses doigts fourmillaient d'une impatience qu'il se devait de contrôler, son esprit cherchait déjà quelle serait la meilleure lumière pour l'immortaliser, ses instincts à lui reprenaient le dessus. Sauf que dans un pétrin tel que celui là, il ne voyait pas vraiment comment il pourrait laisser sa passion ressurgir... avec toutes les conséquences que cela entrainerait. Après tout, il ne connaissait pas le nombre d'âmes qui peuplaient cette ile étrange et sûrement non répertoriée sur les cartes. Soupirant, il ramassa ses jeans détrempés, les jeta sur son épaule, se saisit de la porte et sortit de la pièce à son tour. L'escalier qu'elle avait emprunté se trouvait à sa droite, il prit donc le chemin qui le mènerait vers le feu salvateur. Porter la porte et la manoeuvrer pour qu'elle ne heure pas les marches ne fut pas chose aisée, mais il y parvint, et pénétra dans la pièce où Tabissa se trouvait déjà, nue, à quelques centimètres du feu. Interloqué, il fit tomber la porte dans un fracas assourdissant, qui ne la perturba même pas. Hypnotisée par les flammes, recroquevillée comme un foetus, elle contemplait les flammes, le regard dans le vide. Pourtant, elle sait qu'il est là, comme si elle le sentait.

« Comment est-ce que tu as atterri ici ? »

Carrhus eut l'impression qu'un rocher lui tombait au fond de l'estomac, lorsqu'il entendit la question à laquelle il ne s'attendait pas. Ce qu'il attendait, c'était que ce soit Tabissa qui lui apporte la réponse tant convoitée. Il était sous le choc. Grelotant, oubliant que la femme qu'il convoitait avec tant de forces quelques minutes plus tôt était nue devant lui, il se rapprocha en silence et s'assit en tailleur devant le feu. Songeur, il prit le temps de réfléchir quelques minutes à la fable qu'il allait lui raconter, sans se trahir ni donner trop d'informations. Il prit une grande inspiration, et se lança.

"Je ne sais pas. J'attendais que tu m'expliques, mais tu n'as pas l'air d'en savoir plus que moi. Alors je vais tenter d'être bref. Une fois par an, je me rends sur une ile - proche ? - qui m'appartient, pour y travailler. Je suis peintre. Comme chaque année, je m'y suis rendu en compagnie d'un modèle, isolés de tous, et y accomplir ce qui a fait ma fortune. Tout se déroulait parfaitement, le tableau était presque achevé, puis..."

Il s'interrompit, un flot de souvenirs trop douloureux, qu'il ne souhaitait pas partager pour l'instant, le submergea, avec une telle force qu'il se mit à trembler. Le phare. Tasha. Tout ce sang. Enzo... NON ! Il se ressaisit, conscient ce que silence entrainerait d'autres questions, encore et encore.

"Puis tout s'est mis à déraper, je ne sais pas pourquoi ni comment. Il y a eut une tempête, les forces de l'ordre ont envahi mon ile sans que je sache pourquoi, et quelque chose m'a poussé à les fuir. Instinct de survie, je vais dire ça comme ça. Inconscient des vagues qui se fracassaient sur les rochers, j'ai sauté à l'eau. Ensuite, c'est le trou noir... jusqu'à mon réveil dans la clairière. La suite, tu la connais."

Saurait-elle qu'il ne lui avait servi qu'une infime partie de l'histoire avant son arrivée ici ? Se douterait-elle qu'il n'avait pas évoqué les voix qu'il avait entendues après son sauvetage par la vedette des garde-côtes, et ces flashs lumineux qu'il avait aperçus avant de sombrer ? Si cela se révélait être le cas, il avait toujours l'option de continuer ses mensonges, et indiquer que ces souvenirs lui étaient revenus après cette discussion. Un silence s'installa entre eux, chacun plongé dans ses pensées, que seuls les craquements du bois qui se consumait interrompait de temps à autre. Puis Tabissa rompit ce silence salvateur, et lui conta une histoire qui lui donna la chair de poule. Une petite fille, devenue... chimère ? A nouveau, il fut troublé. Sa propre définition d'une chimère n'incluait pas la notion de sang et d'horreur. Une chimère, à ses yeux, représentait l'imaginaire. Il ne sut que répondre. A chaque fois qu'il évoquait la potentielle folie de Tabissa, ses visions d'horreur et autres énormités, elle s'était emportée, et lui avait assené des mots et des faits qui prenaient pour elle tout leur sens, et leur réalité, immuable. Un faible murmure sortit de ses lèvres lorsqu'il lui répondit.

"Je suis désolé..."

Qu'aurait-il pu lui répondre d'autre ? Lui redire encore une fois qu'elle était folle, que tout ceci n'émanait que de son imagination trop fertile, qu'ils finiraient par s'en sortir et retrouver une vie normale. C'était peine perdue, il le savait. Tout à ses pensées, il n'entendit pas les bruits de pas qui se rapprochaient. Il sortit de ses réflexions lorsqu'il entendit la voix essoufflée, presque démente, troubler le calme de la pièce. Lentement, il tourna la tête, et vit cet homme, l'air hagard et tout aussi pâle que Tabissa prononcer des paroles qui, pour lui, n'avaient aucun sens. Désespoir. Poussières. Pleurs. Colère. A quoi tout cela rimait-il ? Puis, tout aussi soudainement qu'il était apparue, l'horreur se montra sans y être invitée : un flot de sang jailli de sa bouche. La réaction de Carrhus fut instantanée : un cri, un bond pour se relever et se déplacer aussi loin que possible de cet homme, tremblant de tous ses membres. Il ne supportait pas la vue du sang, il en avait trop vu dernièrement. Il ne put que hurler.

"TABISSA !! Fais quelque chose, je ne supporte pas le sang..."

Tremblant, haletant, replié sur lui-même, il détacha son regard de l'homme et enfouit son visage entre ses genoux. Il était incapable du moindre mouvement, et encore moins de parler.
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Tabissa
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Tabissa


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MessageSujet: Re: [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme   [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme EmptyMar 27 Jan - 1:32

Tabissa l’écoute avec attention, étudiant les oscillations de sa voix pour deviner peut-être, ce qu’il ressent. Est-ce qu’il a peur ? Est-ce qu’il est troublé ? Ou alors, cette éternelle colère bouillonne-t-elle encore en lui ?
Le meilleur moyen d’accéder à l’homme qui se cache sous le courroux est sans doute de lui faire cracher tout le ressentiment qu’il a accumulé… Peut-être que s’attirer ses foudres c’est peu à peu gagner sa confiance.

Troublé. Il y a autre chose. Elle désire le regarder en face, percer les secrets des traits de son visage, mais elle ne peut détacher ses yeux des flammes. Elle ne peut s’arracher à la contemplation de cette danse infernale, reflet de ses démons intérieurs.


* Peintre ? Alors c’est ça… Quand tu n’as pas un souffre douleur à portée de main, tu sublimes ta colère par l’art ? Est-ce que tes œuvres sont belles, fascinantes ou insipides ?
Laissent-elles un goût d’indifférence sur la langue ou réussissent-elles à éveiller l’intérêt des voyeurs, sans qu’ils ne réussissent jamais à déterminer ce qui leur plaît tant… L’expression du visage du modèle ou bien la façon dont est coloré le tableau.
Peut-être qu’au moment où l’on parle, une personne est en extase devant l’une de ses œuvres. Quelle importance ?

Il ne le sait pas, mais le temps où il pouvait peindre, passer des heures penché sur une toile à reproduire les traits d’une jolie femme est révolu.

Puis… ? Tout a basculé… Tout ce qui constituait ton petit monde s’est effondré… Tombé d’un escalier ? Overdose, coma éthylique ? Assassinat ? Soudaine dépression, suicide raté ?
Qu’est ce qui t’a mené dans cet enfer ? Qu’a-t’on fait de si mal qui mérite qu’on soit condamné à errer dans cette vallée pour l’éternité ? Est-ce que Dieu et Lucifer font des paris sur nos têtes, et lorsqu’on se comporte d’une autre manière que celle prédite, la sanction tombe ?

« quelque chose t’a poussé à fuir… », cela devait être bien effrayant pour que tu décides de préférer mourir plutôt que de l’affronter… Ou bien cette chose t’amenait irrémédiablement à la mort, et la noyade te paraissait une fin plus douce que ce que « quelque chose », ou quelqu’un te réservait. Il est sans doute inutile de m’escrimer à deviner ce qui s’est passé, je dois être bien loin de la vérité. C’est certainement d’une effrayante banalité… Tuer un peintre ? C’est sur qu’avec un tel caractère il n’a pas dû se faire que des amis, mais de là à vouloir l’occire ! […] Il y a des fous partout.

Tu as commencé à te noyer et quelqu’un t’a sorti de l’eau juste à temps. Trop tard en fait, mais suffisamment tôt pour que tu ne sois pas tout à fait mort… Et je suppose que ton sauveur se félicite de t’avoir évité la noyade, il a peut-être quelques remords : « une minute plus tôt… », mais en fait il devrait s’en mordre les doigts… *

" Je suis désolé "

* Je n’en doute pas. *

Une voix inconnue s’élève soudain, hachée par la douleur. La jeune femme écoute les mots en serrant les dents. Ils ne sont plus seuls, l’intrus va tout gâcher, tenter de lui voler sa proie.
S’il pouvait se taire, subir sa douleur en silence, plutôt que de la transpercer de ses paroles.


* Poussière, désespoir, perte… On ne t’a jamais dit que les vérités les plus cruelles ne s’énoncent pas ? Et encore moins devant un humain ayant à peine, trop peu foulé la vallée de ses pas. En vain… Mère… Tu l’appelles mère ?! Cet endroit qui nous détruite tu lui prêtes un comportement maternel ?! *

Mais malgré sa colère, elle se tait, ne l’interrompt pas, le fustige juste en pensée.

* Pour toujours, quoi que nous fassions. Pour l’éternité, on va se torturer l’esprit, torturer les autres le plus souvent possible parce que notre propre douleur est plus facile à supporte quand on a l’illusion qu’autrui souffre plus… Et parfois surgit du remords, une envie de mourir, oui mourir, ce privilège que tout humain a en lui : l’éphémère. Pas les Ombres…

Pourquoi l’ai-je amené ici ?! C’était sur qu’une Ombre viendrait ! *

La douleur courbe l’échine à l’Ombre qui se tord, comprime sa tête entre ses mains, espérant sans doute que le mal cessera de la harceler… Et puis il vomit du sang, le liquide rouge forme une flaque sur le sol, coule aux commissures de ses lèvres. Ses lèvres trop pâles…
Jeb bondit sur ses pieds, hurle, Tabissa ne l’entend pas. La seule chose qu’elle voit c’est les traits de l’homme qui git à terre, déformés par la douleur. Le sang sur le sol, sur ses doigts, sur son menton… A présent il délire, la jeune femme est hypnotisée par le mouvement quasiment imperceptible de ses lèvres. Elle tend l’oreille, s’imbibe de ses paroles murmurées.


* Tu l’as dit toi-même, tout espoir est vain quoi que nous fassions… Laisse toi simplement submerger par la souffrance… La violence de la scène est belle. *

Oui, c’est ce qu’elle pense : la violence est belle. Rien n’est plus véritable, plus attirant. Cette curiosité morbide… elle l’avait ressentie plusieurs fois déjà, dans sa vie d’humaine en assistant à un viol, en le contemplant… Ici dans la vallée quand elle avait dévoré l’espoir des humains, elle avait senti leur âme souffrir. Mais c’était différent… Elle avait vu la douleur à travers des ombres la première fois, dissimulée à sa vue les autres fois, même si elle ne l’était pas à ses sens. Et maintenant… plus que jamais sans doute, parce qu’elle est tangible. Parce qu’elle se concrétise par du sang, par un corps qui est trop faible pour dissimuler sa souffrance. Elle voudrait ne lui apporter aucune aide, juste le regarder se tordre comme un insecte sous le joug d’une puissance dont elle, pauvre Ombre, ne saisit pas toute l’ampleur.

Elle le ferait s’il n’y avait Jeb. Ses mots prennent leur sens dans la tête de Tabissa. Du coin de l’œil, elle entrevoit sa silhouette recroquevillée sur elle-même. Elle l’aurait cru plus… courageux. En tout cas elle ne s’est pas attendue à ça. Est-ce que ça a un rapport avec son histoire ? Etrange réaction. Trop violente. Il semble que ce soit son tour de le « protéger ».
A contrecœur elle se lève. Le regard de l’homme est vitreux, il est inconscient son doute…
Elle prend ses haillons trempés, sans trop de mal elle les déchire puis elle s’accroupit près du corps inerte et applique le tissu sur son visage. Ensuite, elle essuie le sang sur le sol. Elle fait tout ceci calmement sans pour autant que ne disparaisse un instant cette lueur un peu folle au fond de ses yeux : sa fascination pour la mal dont souffre l’Ombre à ses pieds.

Elle reprend la parole d’une voix douce.


« Jeb, j’ai essuyé le sang. Je vais avoir besoin de ton aide, mes compétences en médecine sont très limitées… Il faut soigner sa tête. »
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Tom
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Tom


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MessageSujet: Re: [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme   [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme EmptySam 31 Jan - 1:33

[Désolé pour le retard]

Allongé par terre, Tom se trouvait juste devant la flaque de sang et ces deux personnes qu'il ne connaissait pas. On pouvait dire qu'il s'était mis dans un sacré merdier, pour ne pas changer. Ainsi donc, Tom était à présent entre les mains de cette ombre. Il ne pouvait rien comprendre, ni voir la moindre chose. Il délirait, sa tête lui faisait atrocement mal et il était ici, à attendre sa destinée. Son inconscience progressait de plus en plus, une vague sombre et puissante envahissait tout son corps. Il ne ressentait plus aucune force, ni aucune douleur. Il se sentait bien, une impression de bonheur et de tranquillité le transportait lentement vers une nouvelle voie. Les yeux grands ouverts, les dents serrées, il rigolait sans savoir pourquoi. Son corps sursautait nerveusement, tout ce qu'il voyait lui semblait si beau. Une beauté purement irréelle mais si appréciable à regarder. Un autre monde s'ouvrait à Tom, enfin, tout ce que lui avait dit « mère » se réalisait. Il allait enfin connaître une nouvelle vie, sa vie d'avant, une vie qu'il avait complètement oublié. Il approchait, il la sentait, il pouvait avoir une idée, une toute petite idée. Rien qu'une simple petite vision, une vision qui lui révélera sa vrai nature. Il ferma les yeux, des voix lui parvenait aux oreilles, il arrivait à ressentir quelques odeurs. Enfin, sa vision s'éclaircit :

Transporté dans un autre univers à la fois si proche mais si loin, Tom était en face d'une scène assez spéciale. Cela ne lui rappelait rien du tout, mais absolument rien. Il ne pouvait démentir, son jumeau se trouvait non loin de lui en train de menacer une personne qui était mal en point. La famille de la victime hurlait d'horreur face à cette scène. Tom avait beau regarder, cligner des yeux, il ne pouvait démentir que c'était vraiment lui en face. Il y eut un coup de feu, une gerbe de sang, et un cri affreux. Ensuite, tout redevint blanc. Le décor de la salle revînt peu après, toujours avec les même personnes. Tom ne réagissait pas, il ne pleurait pas, rien ne venait l'atteindre pour le faire craquer. Il ne savait pas comment réagir, il semblait bloquer. De toute manière, il ne voulait pas réfléchir, " mère " se jouait de lui, elle l'avait manipulée depuis le début. Sortant une cigarette de sa poche intérieur de veste, ainsi que son zippo, Tom porta la cigarette à sa bouche. Il essayait d'allumer son zippo mais n'ayant aucune force dans les doigts, il ne réussit qu'à le faire tomber. Un simple mot vint animer ses lèvres toutes pâles :

" Et merde... "

Cherchant du regard l'une des deux personnes, Tom tomba sur la femme. Essayant de ne pas loucher, Tom lui demandait à demi inconscient :

" Cela ne vous dérangerais pas d'allumer ma clope ? J'ai comme qui dirais un petit problème avec mes doigts. "

A peine avait-il levé la main pour la montrer à l'inconnue qu'elle retombait avec violence par terre. Un autre rire vînt posséder Tom qui le fit tousser aussitôt après. Restant toujours dans la même position, l'ombre attendait patiemment que ses forces lui reviennent.
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Jeb Carrhus
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MessageSujet: Re: [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme   [Manoir] L'espoir n'est que ruine de l'âme EmptyDim 8 Fév - 20:58

[Je profite de la faiblesse de Jeb face au sang pour quitter le topic, et pouvoir ainsi commencer la saison 4. J'espère que vous ne m'en voudrez pas...]

Carrhus était dans un semi-coma, la peur devant la vue du sang l'avait saisi au plus profond de ses entrailles, un étau serrait son estomac comme une corde enserre le cou d'un pendu jusqu'à son dernier souffle. Il divaguait, recroquevillé sur lui-même, physiquement comme mentalement. Il ne voulait rien voir ce que que Tabissa ferait ou pas. Il ne voulait rien entendre. Il en voulait rien dire. Si ses membres le lui avaient permis, il se serait enfui à toutes jambes en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, préférant la pluie et le froid à cette odeur métallique qu'il ne supportait pas. Pas plus qu'à cette couleur et cette matière qui devait être visqueuse, ça ne faisait aucun doute.

Un autre monde. Un autre lieu. La nuit. Les gouttes d'eau d'une tempête qui martèle les vitres d'un phare allumé, inutile aux bateaux qui frôlent la côte de son île. Des cris, une bagarre, un coup de feu. Et le néant, le même que celui dans lequel il était maintenant plongé. Tout semblait identique, Carrhus commença à se convaincre qu'il était en plein cauchemar, de ceux qui se répètent inlassablement, comme une vieille VHS qui passerait en boucle. Il existe une différence infinitésimale pourtant : le crépitement de la cheminée. Il n'y a pas de cheminée en haut de son phare. Donc, il ne cauchemarde pas.

Merde. Il l'aurait juré.

Puis les dernières minutes refont surface. L'homme qui entre, récite un poème ou une ode à sa mère, qu'importe. Et l'horreur indicible qui s'ensuit. Carrhus hurle, s'en remet à celle qu'il considère comme folle depuis le début. Sans s'en rendre compte, il met son destin entre ses mains. Sa vie, peut être. La voix douce, dont elle sait faire preuve, de Tabissa le ramène à la réalité. Elle a fait ce qu'il fallait, elle a nettoyé le sang. Elle a besoin de son aide parce qu'elle n'est pas médecin, il y a une tête à soigner. Une tête, alouette. Carrhus déraille, il perd la raison ? Non, il fait une tentative d'humour pour retrouver l'assurance qu'il lui a montré depuis le début. Pourtant quelque chose cloche. Pourquoi entend il la pluie qui tombe si fort ? Pourquoi ce n'est plus le crachin qui tombait tout à l'heure ? Il verrait après, il n'a pas envie de laisser Tabissa seule avec cet inconnu. Il s'est déjà attaché à Elle.

Lentement, il étend ses jambes fait craquer ses articulations, se lève puis s'étire, pour détendre ses muscles douloureux. Il a froid, son instinct le pousse en premier lieu à récupérer ses jeans près de la cheminée. Fort heureusement, il est sec, ainsi que ses boots. Il enfile le tout sans se presser, guettant le "couple" du coin de l'oeil. A coté de lui, une large planche, vestige de la porte montée pour les réchauffer. Au moindre mouvement suspect de l'inconnu, il l'achèvera. Sans remords. Toujours méfiant, il s'approche d'eux, et se place aux côtés de Tabissa, à une distance raisonnable de l'homme dont la tête est salement amochée. Carrhus a presque envie de lui demander ce qu'il lui est arrivé, mais l'odeur trop forte du sang envahit à nouveau ses narines, perturbant son équilibre précaire. Il tourna la tête quelques secondes, le temps de prendre une inspiration, et s'adresse à Tabissa d'une voix à peine audible.

"Je n'ai pas plus de compétences que toi en médecine Tabissa, je suis un peintre, pas un chirurgien. Je vais jeter un oeil, mais je ne te garantis rien."

Si sa voix a été à peine audible, dans une piètre tentative de dissimuler son malaise et son inconfort face à cette situation qu'il ne maîtrise pas. Et il a horreur de ça. La dernière fois qu'il a perdu le contrôle, il s'est retrouvé ici. Lentement, il se penche sur l'homme, qui vient de réclamer qu'on lui allume sa cigarette, alors qu'un instant plus tôt, on l'aurait cru mourant. Tant pis pour lui, c'est son problème, sa vie, sa santé. Carrhus défait lentement le bandage de fortune fait par Tabissa, et l'horreur reprend ses droits : le sang recommence à couler à flots, l'odeur soulève le coeur de Carrhus, qui vomit le peu qu'il a dans l'estomac, non loin de la cigarette qui ne demande qu'à être allumée. Il lutte, se bat de toutes ses forces pour ne pas se laisser entrainer par cette folie que provoque la vue du sang en lui, qui le transforme en enfant et en un être fragile et sans défenses. Mais le sort en décide autrement : à nouveau, le néant l'entoure de ses bras de coton, Carrhus chute lourdement sur le sol, évanoui.
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