Hollow Dream
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 [Clairière] Et maintenant ?

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MessageSujet: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyJeu 12 Juin - 16:31

Sous ses doigts se formait un cylindre de tabac. Alice s'était machinalement accroupie, les pieds à plat, comme seul les enfants savent le faire.
Elle avait put constater les nombreuses brûlures sur sa peau. Carbonisé la gamine. Sur son avant bras droit s'étendait une série de cloques brunâtres, de l'interieur de son poignet à l'extrémité de son coude.

Sa langue glissa sur la bande adhésive du papier à cigarette. Clope au bec elle sorti son briquet et aspira une grande bouffé de produits toxiques. Rangeant papier et briquet dans le paquet de tabac, elle se demandait pour la enième fois comment son nécéssaire à cancer avait put subir si peu de dégat alors que son propre corps la supliait de se laisser tomber en arrière et de ne plus jamais se reveler.
Elle méprisa les plaintes de ses muscles et se déplia de manière à se retrouver debout. La morphine la faisait délirer. C'était la seule explication, lorsqu'on est brûlé de la sorte on ne peu être que dans un lit d'hôpital.
Alice détailla l'endroit, immobile. De toute façon elle allait se réveiller dans quelques instants. Comment pouvait-elle avoir atteri dans une clairière où la nature semblait morte-née si ce n'était à cause de son imagination débordante ?

Le bruit de ses pas se noyait à chaque flaques qu'ils rencontraient. L'endroit était glauque, elle avait mal partout. Froid alors qu'on aurait put cuire un oeuf sur n'importe qu'elle partie de son corps. Foie de Carter !


" 'Tain et moi qui penssais que la morphine c'était l'extase... Que dal, on m'a trompé sur la marchandise. Plus qu'à remettre les Etats- Unis à un autre jour. T'en penses quoi ?"

Arrêtée devant un arbre aussi sinistre qu'un autre, Alice fixait un oiseau. L'oiseau fixait Alice.
Elle lui cracha des cercles de fumée au bec. Il s'en foutait. Il était plus haut qu'elle. Méprisant l'insolante, il s'envola.
Super, maintenant elle était totalement seule.

Elle tira la dernière bouffé de tabac de sa roulée et se mit en marche vers un hypothétique endroit qu'aurait créé son cerveau en délire.
Elle ne se savait pas si glauque. Desespérée par moment, mais pas capable de créer ce genre d'endroit. Ça c'était le domaine de gens comme ce cher Baudelaire. C'est ça elle venait de tomber dans le cerveau de Baudelaire.
Elle sourit.


" Allez Baudelaire, tu me laisse survivre dans ton Spleen et puis dans ton extrème générausité tu me fait apparaitre un endroit tranquille où faire l'état des lieux de mon corps ? Le point tout ça... Même de ruines j'veux bien !"

De son talon elle écrasa le mégot. Ici une saleté de plus ne semblait pas bien importante. Elle devait vraiment être dans la tête du maudit. Au loin elle appercevait ce qui ressemblait à des batîsses.

Ce qu'elle ne savait pas encore c'est qu'elle n'était pas chez Baudelaire, que la morphine n'avait rien à voir avec tout ça. Qu'elle avait une chance sur trois de tomber chez des gens qui ne la turaient pas.
Qu'une chose allait la satisfaire et déséquilibré encore un peu son esprit : Ici elle allait vivre. Plus fort, plus vite, mais certainement moins longtemps.
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Mirahil
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Mirahil


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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyDim 22 Juin - 15:48

« Porte toi bien »

La voix de la chimère résonnait dans l’esprit de l’ombre, et cela faisait sourire la grise, un sourire emplie d’espoir si l’espoir existait encore. Un sourire remplie de désespoir car les dernières paroles de la chimère lui rappelait leur guerre incessante, et sûrement leur prochaine bataille où naîtrait le sang.


*Valandra, cruelle Valandra, violente dame, où se cache ton âme en larme ? Où se cache ton espoir, petite bête tapie, perdue entre les fracas de ta haine et de ta violence ?
L’ais-je approché ? Où juste effleurer ?
Non ce n’est sans doute qu’un merci, qu’un sans rancune qu’on prononce à son ennemie. J’aurais aimé pouvoir te voir danser avec la fée blanche, pire que les autres, celle qui rougit ses mains. Myst, ma belle Myst perdue dans cette étendue d’eau, danse-t-elle aussi bien que sur la neige ? La neige si blanche ou ses pas rouge traçait un cercle ou une danse. Notre dernière danse avortée, ta hargne contre moi et ceux que j’avais choisis. J’aurais du exiger hein ? Exiger que tu m’appartiennes, exiger que tu viennes. Exiger ma belle Myst, ma douce Carmen. Pour que tu puisse laisser la douce rêver et la violente danser, sans fin, sans fin entre les gouttes d’eau ou les flacons, et même entre les feuilles mortes des arbres rouges. Rouges comme ses mains, rouge comme els mienne. Comme la rouge qui erre, mon oiseau au fil de l’eau.
Ainsi sans doute ais-je failli, échouer, tout rater …
Moi qui avais tout promis, même de rester en vie, failli. Perdue, je suis perdue. Moi qui rêvais d’un monde lié, me voilà seule, seule …
Et toutes ses promesses, toutes ces histoires, tout ces mots que je chantais, je disais pour les voir sourire, pour les voir aimer, pour faire naître dans leurs yeux brûlé par la peur et l’angoisse, par le désespoir et la haine, pour voir briller l’étincelle de vie, la joie. Le temps aurait du s’arrêter dans ce moulin, il aurait du me tuer, tuer pour que je reste heureuse à jamais, à jamais, à jamais.
Il ne reste plus rien, il faut tout reconstruire, s’armer d’une nouvelle armure, aurais-je la force ? Le courage ? Ce serait si simple de tout lâcher, tout détruire.*


Promesse, promesse. Pauvre petite ombre tu as laissé dans ta chambre, tu sais celle dans le manoir, celle ouverte sur les flocons, que Vincent t’avait offert, son cadeau, son joyau, sa petite chambre cachée. Dis tu te souviens la chambre libre, ouverte sur le vent. Le vent, pauvre vent, sans sa muse, n’a-t-il de rage arraché les murs, détruit l’armoire où la grise à entreposer ses bijoux, ses petits objets ? N’a-t-il de violence détruit la chambre cachée du manoir des fées glacées ?
Non le vent garde la chambre de la belle en état, pour quand elle reviendra. Car arrivera bien avant la fin son renoncement, arrivera sa perte, le moment où elle s’allongera sur son lit déserté depuis trop longtemps, où elle fermera les yeux et désirera la camisole.

Réveille toi la grise, réveille toi. La chimère a accepter sur sa gorge ton arme, elle a accepté ton passage, elle n’a pas voulu te blesser te faire du mal. Elle est restée calme pour entretenir ton espoir détruit. Peut-être même qu’elle croit aussi en toi ! Il ne faut pas, il ne faut pas ! Non parce que la grise ne sait que casser, tordre, arracher. Même aux enfants qui accrochent leurs mains dans la sienne, même aux danseuses qui accordent leur pas.
Même aux musiciennes, tu leur promet de revenir et tu ne reviens pas. Parce qu’il n’y a jamais rien pour elle autour de toi.
Mais il faut y aller maintenant, il faut leur avouer qu’il n’y a que l’église. Il faut leur dire que tu as failli.
La prendre dans tes bras, recouvrir ton corps du rouge de ses cheveux, ces si beaux cheveux comme ceux de Xarha, en plus doux. Parce que l’oiseau brûle, les flammèches incendient ses cheveux, la colère et la haine monte. Ce sera un phénix oui un phénix un jour, un phénix qui tuera mieux que personne. Et qui tuera la grise peut-être, pour ne pas l’avoir sauver, pour ne pas l’avoir aimer suffisamment.

Chléa, petite Chléa tu n’es pas là, pourtant la grise qui pleure sans larmes avance vers toi. Et comme auparavant elle se laisse à la caresse du vent, il joue de son corps, sa muse, sa poupée. Vallée, jolie vallée tu veux la tuer ? Tu veux la tuer ? Pourtant seule elle croit en toi …
Elle a pas compris la grise, pas compris …

Mirahil se laisse voyager, dans la pluie, entre les arbres, sans les voir mais en les caressant juste quand elle est trop proche. Dans sa danse, sa course elle effleure une fleur poison, se rit un instant de ses mains qui pourraient tuer comme avant, puis la pluie efface ce qu’il reste de l mort. De nouveau ses mains sont blanches, si blanches, si frêles.

Il n’y a plus d’arbre, plus de musique, plus rien.
Chléa n’est pas là, elle avait promis ! Promis ! Disparue la rousse musicienne, disparue sa clarinette qui chante pour la grise, qui chante l’espoir.


« Et ma promesse, ma promesse Chléa ? Tu en fais quoi ? Tu n’avais pas le droit d ene pas être là ! J’ai été longue si longue, je suis désolée, désolée. »

Un murmure qui se meurt, ses jambes qui tombent entraînant son corps dans l’eau qui coule fluide et presque clair. Allongée, son bandeau sur les yeux, on la croirait morte, son corps si froide désespérée, son âme trop de fois déchirée, elle ne pouvait en enlever un morceau, il fallait donc rester.

Rester sentir la pluie contre elle, la plus qui ne peux laver le gris.

Elle tremble, elle a froid, l’ombre a froid sûrement pour la première fois depuis longtemps, l’ombre a froid …


Seule spectatrice, femme que l’aveugle n’avais pas entendu cherchant le chant de l’instrument, Alice …. Elle avait une chance sur trois de mourir à sa première rencontre. Deux chances sur cinq en fait : une chance sur trois c’était sans compter la grise et les bêtes.


Deux chances sur cinq …
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Tom
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyDim 22 Juin - 18:05

Tel une ombre furtive, tel une douce brise se frayant un passage parmi les arbres, tel un fantôme créant une salve de mystère lors de son déplacement, Tom naviguait silencieusement entre les arbres de la forêt. Ses pas effleuraient chaque feuille morte, une marche placide qui ne se souciait aucunement des obstacles qu’elle rencontrait. La tête penchée en arrière, l’ombre observait le ciel tout en marchant lentement. Du gris et encore du gris, des nuages annonçant une pluie encore plus drue que la dernière. Tout ce triste décor n’affectait en rien Tom, aucune chose n’avait changée. C’était tout le temps pareil, un quotidien qui n’affaiblissait pas son moral. Il se sentait bien ici, son cœur était apaisé, les souvenirs de son existence dans le monde réelle étaient loin, très loin. Il ne pouvait en aucun cas contester le bonheur qu’il ressentait, un bonheur équivoque, un bonheur qui avait plusieurs raisons d’être ancré dans son esprit. En bref, Tom ne voulait point du tout partir de cet endroit qu’il aimait temps.

L’atmosphère pesante de la forêt disparut au bout d’un moment, Tom arrivait presque à la fin. Dépassant les derniers arbres, il aperçut deux silhouettes au loin.

*Sûrement des ptits comateux nouveaux*


Le sourire en coin, il s’avançait tout en vérifiant qu’il avait bien placé ses deux armes dans ses deux poches intérieures. Une esquisse de satisfaction se lisait sur sa fine bouche. Les chargeurs étaient pleins, il n’encourait aucun danger. Cela faisait depuis si longtemps qu’il n’avait pas tué, l’odeur du sang alléchait déjà ses douces narines. Du sang qui bouillonnait à l’intérieur de ces deux êtres, de ces deux personnes. Etant au bout d'un moment assez proche, Tom pouvait parfaitement observé les deux inconnus. Deux femmes, l’une aveugle et l’autre jeune et belle. La femme aveugle se trouvait au sol, un éclair de lucidité pénétra dans l’esprit de Tom. Oui, il l’avait déjà vu quelque part mais où ? N’était-ce pas celle qui approuvait à fond les idées de Vincent ? Voulant mettre sa main à coupée, Tom savait qu’il avait parfaitement raison. Par contre cette jeune fille, cette jeune et douce fille, ne lui rappelait rien du tout. Sûrement une nouvelle comateuse en ce monde irréel. Ce qui signifiait qu’elle était humaine, une humaine au sang chaud.

Amusé par la scène que délivrait l’ombre allongé au sol, Tom ne pu s’empêcher de rire devant un tel spectacle. Un spectacle miséreux et désespérant. Délivrant une fournaise de mots provoquant, Tom s’adressait à l’ombre :

" On fait trempette à ce que je vois ? La flaque risque d’être un peu trop petite pour toi, mais ça, je pense que tu l’as vu. Oh oui c'est vrai, pardon, ce n’était pas vraiment voulu, je suis affreusement confus d’avoir délivré de telles paroles. "

Sa bouche était à présent fermée, le visage de Tom exprimait une colère. Un visage impartial, le même genre d’expression qu’affichaient des parents à l’encontre de leurs gamins devant une scène de ménage. Prenant un ton calme et rassurant, Tom lâcha quelques mots :

" Voyons, tu n’as plus toute ta tête !! Je t’ai connus moins fébrile, regarde toi maintenant ! Tu sembles si impromptu ! Que dirais Vincent ma chère en te voyant ainsi, étendue par terre comme une mendiante ayant perdue toute sa tête. "

Tom ne s’était pas autant laissé aller. Depuis le temps, depuis tout ce temps où il restait seul. Et oui, il y avait un moment qu’il n’avait pas parlé à quelqu’un de cette façon. Amusé par la situation, Tom tournait son visage en direction de la jeune fille tout en lui souriant. Ses pommettes formaient de petites rides sur les extrémités de ses yeux. Ces rides prouvaient à quel point son expression était exagérée.
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyMer 25 Juin - 1:26

Disons deux sur cinq donc. Alice n'en savait rien, rappelont qu'elle se croyait en plein délire et évoluait donc avec détachemet des cet étrange endroit.
La pluie incessante finissait par coller ses vêtements à sa peau, les étoffes allourdies devenaient gênantes. Et ses bras qu'elle avait l'impression de sentir fumer avec une imaginaire évaporation de l'eau qui coulait sur ses brûlures. Imginaire évidement, car si les brûlures se font sentir pour le blessé elles n'ont heureusement pas la température souvant estimée par le principal concerné. La dans le cas présent.

Alice avait hésité un moment avant de se diriger vers les ruines qu'elle avait apperçu un instant plus tôt. Un moment qui lui permit d'entendre un murmure. Etrange litanie qui parvenait aux oreille de la jeune française. Car oui la manière dont les paroles étaient débitées lui évoquait une sorte d'invocation. L'invocation de quoi ?
C'est pour le découvrir qu'elle se tourna en direction de la voix. Juste à temps pour voir tomber une jeune femme d'apparence faible.
Décidément ce n'était pas la folie ou alors elle était totalement tombée dedans et elle ne s'en rendait plus compte.
Jeanne on t'as trouvé une amie, à demie brulée elle entend des voix. Super ! Non ?
Alice ne se pressa pas pour rejoindre celle qu'elle avait vu tomber. Si c'était une hallucination alors rien de grave ne pouvait lui arriver. Si elle était réelle alors de toute façon elle ne lui serait d'aucune utilité car elle ne connaissait aucun des gestes de secourisme.

Un pas devant l'autre aussi simplement que ça elle arriva jusqu'à la jeune femme. Un bandeau recouvrait ses yeux. Un homme lui parlait, il était arrivé avant Alice. Il semblait lui faire une multitude de reproches sans bouger le petit doigt pour l'aider.


" Bonjour, vous êtes un pote de Baudelaire ? Si oui, où est la sortie ?"

Doucement Alice s'accroupie au côté de la jeune femme, après s'être adressé à celui qui la dédaignait. Sa voix était douce et posée, elle n'avait que faire des paroles de l'homme, elle ne les avait d'ailleurs saisit qu'à moitié. Avait apprit avec le temps qu'on se fait souvant de fausses idée lorsqu'on ne possède pas tous les éléments, il se pouvait qu'elle se trompe sur son compte.

" Ça va aller ?"

Cette fois elle s'adressait à la femme . Elle la détailla longtemps, son regard allant parfois vers l'homme près d'elles. Une impression etrange ne cessait de faire hurler les sirènes d'alarmes censé vous faire fuir au fond de son cerveau.


" Vous pouvez vous relever ? "

Ces deux personnes lui semblait particulièrement bizarre, mais après tout s'ils n'étaient que des personnages tout ceci n'était-il pas logique ?
Alice estima que si. Une chose lui semblait évidante, l'homme qui se tennait près d'elles n'avait rien de bien intentionné. Vous n'avez qu'à regarder son sourire un instant. A faire palir les clown de jalousie, moins naturel tu meur !
Enfin si on pouvait encore mourrir dans un endroit où vous etes en "latence". Mais quand diable éclairerait-on son esprit ignorant ?
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Mirahil
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyMer 25 Juin - 14:43

Il lui faut du temps à la belle pour comprendre les mots de Tom, pour le reconnaître pour apprendre ce qu’il était. Il lui faut du temps, revenir des années en arrière. Et puis avec cette jeune femme si près, si proche, si faible. Une femme si proche de la mort alors qu’elle en faisait sa compagne. Il fallait qu’elle parte, il fallait qu’elle parte avant que tout dégénère. Mais les mots acides de l’ombre avaient attaqué la sombre, rongé son désespoir. Il ne restait plus grand chose, juste sa haine, sa haine froide pour ce type.


Tom il s’appelait Tom, une ombre comme elle, du sang sur les mains comme elle. Pas un loyaliste non, pas un loyaliste. Jamais pour personne sauf lui même, un monstre au sourire détestable. Une ombre qui rie de sa misère, qui rie d’elle. Et l’ombre de rage grogne comme une louve. Sa haine gelée se réchauffant, exigeant du sang, du sang ! Elle qui voulait la paix ! Oui son sang à lui, lui qui ne serait qu’une pourriture, toujours. Pourtant il lui ressemblait : le seul être à vouloir vraiment rester dans la vallée. Le seul, le pire sans nul doute. Son sang, elle le désirait, l’exigeait, mais peut-être que sa colère allait de pair avec sa faim dévorante qu’elle rejetait au plus profond d’elle. Mais qui restait là compagne d’infortune.
Doucement elle se relève, la boue maculant son corps de pute, la pluie viens la laver doucement éclairant son corps pale. Elle va même jusqu’à sourire à l’homme qui si facilement esquisse des mots douloureux.



« Tom pauvre Tom, que fais-tu là ? A la recherche de nouvelles victimes ? A la recherche de nouvelles tueries ? C’est vrai que tu sais si bien chasser qu’il te faut absolument les trouver à la clairière. Histoire qu’elles ne se mettent pas à courir. T’aurais du mal, hein ? T’aurais du mal à les attraper !
Allez ris, ris petit Tom. Ris de moi. »



Si ses yeux n’étaient pas morts on verrait des éclairs brûler le visage de Tom. Si Elle était chimère on verrait ses poils se hérisser et ses crocs apparaîtraient à la lumière de la lune. Mais elle n’était qu’une ombre, une ombre aveugle.


« Tu parles de folie Tom. Tu parle de folie et tu as bien raison, mais de quel droit ? De quel droit petite ombre ? Tu n’as aucun droit. Parce que tu n’as rien. Rien petite chose. Tu te ris de moi à terre mais oserais-tu le faire maintenant ? »


Debout le visage impassible, ses cheveux collés contre son corps. Elle reste silencieuse quelque secondes sans comprendre ce qu’il se passe en elle. Ce qu’il lui arrive là maintenant. Pourquoi cette haine ? Pourquoi cette rage ? Les mots de Tom restent des mots sans couleurs, pourquoi s’en énerver ? Pourquoi souffrir de ces mots ? Pour rien, parce que ce n’est pas lui qui l’agace mais elle-même. Parce qu’elle le hait parce qu’elle sait qu’un jour, du moins en partie, elle lui a ressemblé, et même qu’elle fut pire.


« Alors on pars à la chasse, attaquer ceux qui ne se défendent pas, qu’il est mignon le petit Tom. T’aliéner une ombre ne te ressemble pas, faudrait pas que l’ombre se décide à pointer l’arme hein ? »


Il l’avait attaqué à terre, réveiller la sombre et sa colère. Et son désespoir brûler par cette haine sourde elle compris un instant qu’elle devait calmer son être. Rapidement avant qu’elle ne devienne autre chose…
Les ombres ne sont pas des chimères et les chimères pas des ombres.
Mais si la rage envahie une ombre alors elle deviens autre chose. Une bête ou une pouilleuse. Sans plus rien de vrai, sans plus rien de beau.

L’ombre entend le souffle de l’humaine et son cœur qui bat, sans comprendre, sans savoir. Elle ne doit pas mourir.



« Oui ça ira. »


*Ca n’ira jamais …*


« Tu es nouvelle ici ? Lui ne doit pas connaître Baudelaire, ni ses vers, ni sa beauté. On est pas chez lui ici, mais sa pourrait. »


*Plus belle que la vallée il n’y a rien, rien.
Même si la neige a fondue …*



Sa voix c’était fait douce pour l’humaine, mais elle grondait de nouveau alors qu’elle s’adressait à Tom.


« Tom tu ferais mieux de partir. »


Sinon quoi ? Elle le tuerait ? Même si elle en avait l’envie, l’envie puissante elle ne pourrais pas : l’ombre avait perdue ses repères dans son désespoir. Elle était exténué, et si sa force restait la même, sans doute qu’elle n’arriverait à l’utiliser.

La vérité était là, brûlante dans les mots de Tom : Si Vincent était là, il ne verrait pas en elle sa louve, l’une de ses plus belles et plus puissantes ombres, son espionne, sa sœur de cœur. Plus une machine à tuer, un esprit brillante te une mémoire infaillible. Plus la gardienne de ces secrets et l’amie de la danseuse.
Il ne verrait qu’une mendiante, une simple prostituée, une droguée même.
Une folle …
Et folle elle l’était.
Tom avait touché juste et droit comme a son habitude.



« Tu ne connais pas Vincent. »


Maigre argument, un peu vide, un peu faux.
Sans aucun espoir
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Tom
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyMer 25 Juin - 17:39

Face aux remarques de l’aveugle, Tom ne disait rien du tout. Il la regardait simplement silencieusement prenant un air de pitié, comme-ci, il était face à une estropiée. Les bras croisés posés sur sa poitrine, il écoutait attentivement cette femme. L’air innocent, débattu, il fit semblant de montrer qu’il était touché. Le sourire aux lèvres, Tom restait planté devant ces deux personnes. L’une gentille essayant d’aider cette ombre et l’autre qui se croyait supérieur à lui et qui n’arrêtait pas de proliférer des paroles à l’égard de Tom. Une fois son texte achevé, l’ombre restait toujours dans la même position.

Le vent mêlé à la pluie déplaçait la mèche de cheveux à Tom. Puis au bout d’un moment, les traits de Tom se déformèrent petit à petit. Un rire glacial finit par sortir de sa bouche, ce rire s’amplifiait à chaque seconde. Un rire de hyène, un rire moqueur qui n’en finissait pas. Se tortillant tout en se tenant ventre, il n’arrêtait pas. Les paroles de cette ombre l’avaient vraiment amusé et jamais, il n’avait autant rigolé de sa vie. Un fou rire incontrôlable s’emparait de Tom qui avait maintenant les larmes aux yeux. Essayant de se calmer, le jeune homme se retînt avec beaucoup de mal. Fixant l’aveugle de ses yeux noirs emplit de larmes chaudes, Tom lui répondit tout en ayant quelque nuances dans la voix de moquerie :

" Et ben, je n’ai jamais entendu de tels conneries à mon égard. C’était tellement bon à entendre qu’il était impossible de s’arrêter. Ah non mais là vraiment, c’était exquis. Tu n’en à pas d’autre là ? Parce que c’est vraiment excellent ce que t’a dis. "

Changeant brusquement de comportement, Tom se concentra sur ce qu’il devait dire.
Tout en regardant la jeune fille dans les yeux, pour la première fois, il s’adressa à elle sur un ton âpre et mystérieux :

" Je te déconseille vivement d’accompagner cette vieille folle la miss. Tu ignores totalement à qui tu as affaire et dans quel coin de la terre tu es tombé. Et bien on peut dire que ton coma t’a emmené ici ma pauvre petite. Tu as sûrement été victime d’un accident ce qui t’a plonger dans un profond coma. Tu es encore humaine, normal, tu viens d’arriver. Nous sommes des ombres ayant chacun un clan favori, sauf moi bien sûr. Nous ne sommes pas des gens normaux et surtout pas moi, tu risques fortement de mourir si tu restes avec cette folle ou si tu restes ici. Je te conseille de partir d’ici et d’aller du côté de la forêt. Tu verras sûrement un pont couvert au bout d’un moment de marche et donc, tu apercevras sûrement des humains. Tu as de la chance, je te laisse une chance de vivre. J’adore observer le bétail avant de le tuer. "

Un sourire malsain s’ensuivit, ayant finit toute son explication brève sur ce monde, il se tourna en direction de l’aveugle. Cette femme lui avait dit de partir, pourquoi partirais t-il maintenant ? Il s’amusait et cela commençait à peine. Sortant son colt python magnum, Tom faisait tourner la roulette chargé à bloc. Le petit bruit qu’émettait cette roulette satisfaisait Tom à son entente. L’oreille proche du flingue, il parla à Mirahil :

" Alors pour toi, je ne suis qu’une pauvre petite ombre sans défense, incapable de se battre. De plus, je m’en prends qu’aux humains d’après toi et je ne chercherais aucun ennui auprès de toi. C’est mal me connaître ma chère. Tu me déçois beaucoup, beaucoup trop. Je ne suis pas le genre à partir quand une chimère se présente devant moi. Au contraire, la vue du sang me rend fou, la vue de mon propre sang me rend cinglé. J’adore ressentir toute cette adrénaline en moi qui fait qu’aucune peur ne s’empare de moi lorsque je risque ma vie. Je n’ai vraiment rien à perdre alors si ce n’est que de mourir, je n’en ai rien à foutre. Par contre toi, ma chère Mirahil, j’ai l’impression que ta folie reprend le dessus comme auparavant. Tu n’arrives pas à te contrôler, tu t’énerves sans que cela soit nécessaire et de plus, tes paroles n’ont plus de forces. C’est vraiment déplorable. "

Rangeant son colt python dans sa poche intérieur gauche, Tom tapota par la suite sur sa poitrine. Satisfait, il plaçait ses mains par la suite derrière son dos tout en souriant à ces deux demoiselles.
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyMer 25 Juin - 23:56

Oui elle avait l'air d'aller relativement bien et elle n'aurait certainement pas à l'aider à se relever. Les émotions portent les gens, l'aveugle en était la preuve mouvante.

Alice resta accroupie un instant à les regarder montrer les crocs. Ils étaient fou, mais pas de ça folie à elle. Cette douce et calme folie qu'est l'imgination. Non. Eux se déchiraient. Elle entendait le craquement du vieu papier dans leurs voix.
A lévidence ils se connaissaient assez bien. Assez bien pour que l'un touche les blessures de l'autre et que l'autre réponde de manière quelque peu... Excessive ? Oui d'accord parfois on souhaitait la mort des gens, oui parfois on allait jusqu'à frapper les dites personnes, mais pas quand celles-ci étaient armées. Si ? D'ailleurs depuis quand était-il armé celui là ? Alice se releva. Hm, reprenons, rien ne tournait dans cet endroit à commencer par le fait qu'Alice montrait une modération et un caractère posé qui ne lui allait pas du tout. Pourquoi se comportait-elle de la sorte ? Elle avait du subir un choc. On avait remplis son crâne de barbe à papa sans la prévenir.

Victime ? Proie ? Ok on était pas chez Baudelaire, l'aveugle avait raison. La seule victime de Baudelaire c'était lui même. Donc on était dans son décors, enfin pas d'après la femme qui n'en était pas une d'après les dires de l'autre déséquilibré.
Des ombres. Le coma. La jeune femme jetta un regard à ses membres brûlés, c'était donc ça ? Si on ne la soignait pas. Si elle avait atteri au milieu de nul par c'est parce que l'avion c'était bel et bien écrasé. Merde. God Bless America mais alors il laisse creuver les autres ! Chacal... Alice affichait un sourire mi-figue mi-raisin. Elle vrilla le regard de l'autre déséquilibré. Sa voix calme et posée, toujours.


" Ouais, je supposes que si je gagne à pile ou face ça me donnera pas l'immunité contre ton envie de chasse ? "

A tout hasard Alice plongea sa main dans la poche arrière gauche de son jean, une pièce en resortie maintenue entre le majeur et l'index.

" Merci pour toutes ces explications, mais j'ai un doute sur le fait que tu me laisse atteindre ce fameux pont. Du moins tu auras peut-être estimé avoir assez observé le bétail."

Était-ce l'endroit qui rendait fou ? Ou alors elle était assez chanceuse pour tomber sur deux déséquilibré. Bof, elle avait au moins rencontré quelqu'un avec une culture littéraire potable. L'ombre appréciait Baudelaire !
Par mesure de sécurité la jeune femme commença à partir à reculons vers la dite forêt. Au cas où Tom, car oui il portait un prénom si innocent !, le charmant guide refusait la partie de pile ou face e lui laissant tout de même une chance de s'enfuir.

Il ne savait pas qu'Alice gagnait toujours à pile ou face.


D'ailleurs Alice gagnait toujours quelque soit le jeux, dés , cartes, pièces , mots et autres divertissements. La reine de la triche, s'il acceptait la partie elle s'assurait un ennemie en moins. Un en moins oui, parce qu'elle sentait qu'ils n'étaient pas les seuls du genre, Tom avait évoqué d'autre représentants de leur "race".
Enfin sa parole à lui, franchement, Alice doutait de sa valeur. Quand on vénère le sang jusqu'à aimer voir couler le sien.
C'était l'éffervesence derrière ses jolis yeux verts, ça fusait, ça repérait une quelconque arme "juste au cas où". Il n'y avait pas grand chose dans cet endroit.
Et Alice reculait toujours vers les arbres, ne pas brusquer ce genre de rencontres, ne pas leur tourner le dos hein.

Pourquoi abandonner cette femme, elle lui inspirait définitivement plus confiance que ce Tom. Sans cesser de reculer Alice se mordi la lèvre inferieur, dur dilemne. Elle semblait apte à se défendre. Si vou l'entendiez attqauer l'autre...
Et merde, de toute façon d'après ce qu'elle avait compris ils étaient perdu tout les deux. Tant pis si les remords la rongeaient plus tard !
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyVen 27 Juin - 14:10

Il sait parler avec les mots durs, arraché ce qu’il reste, il sait montrer sa langue de serpent, détruire d’un rire. Il sait montrer tout du derrière, du devant. Il sait. Mais il ne sait pas qu’elle, elle en a vu plein, plein des comme ça.

Le bruit de l’arme entre ses mains, délicieux. Une menace qui gronde, elle pourrait presque l’entendre encore maintenant qu’il est éteint.


« Sans défense Tom. Tu as quoi un flingue, deux ? »

Qu’est-ce qu’une balle ? Pour une ombre ? Un danger s’il y a surprise. Pour un homme la mort, pour une chimère une blessure. Qu’est-ce qu’une balle pour un être qui ne crains pas la matière ?

« Tu voudrais me tuer avec une arme à feu. »

Une arme a feu, dans sa voix un mépris grandissant, même humaine elle n’aimait pas les toucher les utiliser.

« Si tu cherches à voir mon sang ce n’est pas en la rangeant que t’y arrivera. »

Elle a envie de rire là maintenant, pourtant elle ne bouge pas. Laissant son corps peu à peu se calmer, la sérénité l’envahir.

« La folie, douce, violente ne me dis pas que tu n’es pas atteint ! Comme la gangrène qui monte qui monte et qui afflue. La folie ne s’est pas enfuie de mon corps, Tom. Comment aurait-elle pu ? Elle s’est juste transformé.

Ainsi Tom par à la chasse, à la chasse aux ombres ? Viens donc chercher des ennuis auprès de moi, je serais te recevoir avec tout mon amour. »


Elle se fait provocante, peut-être joueuse.

« Qu’est-ce qu’il me veut le petit Tom ? Me tuer ? Allons-y jouons …. Mais tu n’aurais pas du ranger ton arme, même à feu elle aurait pu servir. A moins à moins que tu ne veuilles jouer à ça? On joue à quoi Tom ? »

Il y a l’humaine, avec son jeu de pile ou face, la femme qui n’a aucune chance. Sauf si Mirahil entre dans la partie, qu’elle gagne ou qu’elle perde. Sauf si la grise s’occupe de Tom, l’occupe pendant qu’Alice se perds. Elle n’a aucune chance, aucune. Et l’ombre non plus, ou peut-être si, elle n’est plus aussi sur d’elle.

« Déplorable ? Déplorable Tom ? Ainsi tu ne veux pas que je sois folle ? Tu ne me veux pas tueuse ? Trop de sang sur mes mains ? C'est cela peut-être ? Toi aussi tu veux que cela cesse ? Cela m'étonne de toi ... »

Elle s’approche de lui, et l’enlace un instant pour attraper ses mains liées derrière son dos. Qu’elle détache avec douceur, gardant son visage tout près du sien. Un instant elle reste immobile, écoutant son souffle.
Puis elle se détache, relevant les mains, faisant mine de les voir, souriant tout en les caressant.


« Pas de marque de croc, du sang. »

Elle relâche les mains, espérant tenir l’attention de Tom. Puis elle relève les siennes devant son visage, lui montrant leur pâleur alors que l’eau coule et ruisselle sur elle.

« Quelle couleur Les tiennes sont roses délavés et les miennes ?
Regarde les avec ce qu’il te reste de cœur de sensibilité, regarde les comme je les vois.
Les tiennes sont a peine rougis par rapport aux miennes. »


Ses mains s’approchent de son visage, en caresse le contour, les traits, reviennent sur la bouche, puis le cou.

« Tom qu’est-ce que tu es venu chercher ? »

Elle voudrait dire à Alice de partir de courir, loin, vite. Pour qu’elle vive. Mais elle ne peux pas, elle en doit pas attirer son attention.
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyVen 27 Juin - 17:36

Jouer, c’est tout ce qu’elle savait faire. Tom qui ne bougeait pas d’un cil, se contentait de la regarder. Les mains toujours dans le dos, l’ombre semblait ailleurs comme transporter vers un autre monde. Il savait que celle-ci faisait tout pour attirer son attention mais Tom l’avait dit, il ne comptait pas tuer la jeune fille ce jour-là. Il aimait toujours analyser et observer longuement avant de tuer la personne concernée. Redevenu totalement sérieux, Tom ne prononçait aucune parole face à Mirahil qui n’arrêtait pas de baratiner tout en faisant semblant de le séduire. Un sourcil s’éleva quand l’aveugle lui toucha le visage avec ses mains. Agacé par la situation et son comportement, il s’emporta et lui cracha ses paroles au visage tout en repoussant brusquement les mains de l’aveugle :

" Retouche moi encore et ta main ne pourras plus jamais toucher à autre chose. Si tu pensais m’avoir Mirahil, tu te trompais totalement. Je ne suis pas le genre à tuer n’importe qui à la première occasion. Elle peut partir, je m’en tape complètement. Ta ruse n’était pas vraiment superbe mais bon, t’auras quand même essayer. "

La pluie tombait drue à présent sur la clairière. Agacer par le comportement de Mirahil, Tom continua sur un ton méprisant :

" Vous me dégoûtez tous, vous et vos manière. Vous ne méritez même pas de rester en ce monde. La mort vous attend au prochain tournant. Vous vous croyez supérieur à tout le monde, pensant capable d’arrêter tout. Il faut vous rendre à l’évidence, l’expérience passé sur la guerre des clans ne vous a-t-elle pas suffit ? C’est pour ça que je cherche à vous exterminer, aucune personne ne mérite d’être sur ces terres. Vous avez comme seule préoccupation d’idolâtrer votre chef. C’est méprisable, totalement désolant et plus que tout dégoûtant. De plus vous n’arrêtez pas de vous trahir entre vous, entre alliées. Voila pourquoi je vous traque, voila pourquoi je cherche à faire joujou avec mes petits pistolets. "

Sortant cette fois-ci son desert eagle, Tom le présenta devant Mirahil sur un ton hautain et énervé :

" Ce joujou ou ce flingue comme tu dis est certes point du tout impressionnant en le voyant ainsi. Ce qui compte, c’est sa capacité de feu, sa puissance ainsi que la rafale de balle qu’il peut cracher en quelques secondes. Je ne suis pas du tout le genre de gars qui porte des armes juste pour montrer qu’il en a. Crois-moi, j’ai déjà tué de nombreuses personnes avec cette arme. Je peux t’assurer qu’en touchant certains point fragiles du corps humain, on peut vite se dire que ces joujoux servent quand même à quelque chose. Tirer n’est pas une manière de s’amuser, c’est tout un art. L’art de déplacer son arme avec précision pour pouvoir atteindre sa victime là où tu avais prévu de viser. Cette arme à bout portant peut te faire éclater chacun de tes pores de ta peau du visage pour qu’au final, il ne reste plus rien ainsi que quelques morceaux de chairs grillés au sol. Nan, nan, ma pauvre, ce n’est pas qu’un simple jouet. Ce jouet est capable de te tuer même si tu es une ombre ou une chimère. Ce qu’il faut, c’est bien savoir s’en servir. "

Gardant son arme à la main, Tom s’éloignait silencieusement de Mirahil. Lui tournant le dos pour sentir la douce brise du vent sur son visage, il restait ainsi les yeux fermés. L’air frais pénétrant dans ses poumons lui procurait une sensation de fraîcheur. Puis rouvrant les yeux, Tom reprit la parole tout en s’adressant à Mirahil :

" Sache que je n’ai jamais sous-estimé un de mes adversaires. Je suis toujours méfiant. C’est une capacité que tu devrais apprendre sérieusement, sache qu’il peut arriver n’importe quoi. Même si tu es supérieur à ton adversaire, on ne sait jamais ce qu’il va se passer. Le déroulement de ton combat peut-être perturber, toute tactique peut tomber à l’eau. Il suffit juste de trouver la faille. Cette faille qui existe en chacun de nous, qu’on soit chimère, ombre ou simple humain. "


Ayant finit sa leçon, Tom jeta un regard en biais à Mirahil pour interpréter sa réaction visible sur son visage.
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyMer 6 Aoû - 13:50

[J'ai l'autorisation d'Alice. Voilà Tom je te donne de quoi travailler un peu pendnat que je serais moins là, promis j'essaierais de te repondre aussi vite que je le peux !]



Il la regardait, il attendait sa réaction sur son visage. Cela la faisait rire secrètement, mais elle n’avait pas envie de rire. Son visage irradiait, pas encore heureux mais content, juste satisfait. Elle laissait juste sur son visage ce petit bonheur volé, pas le reste, plus le reste. Pas ce qu’on pouvait lire dans ses yeux comme avant, non juste cela. Elle se maîtrisait à la perfection …

« C’est mon comportement qui te gène ? Pourtant c’est celui que tu attendais non ? Celui que tu es venu chercher sans le savoir, l’idée d’une ombre idiote qui joue tout le temps sans réfléchir. Et oui vois-tu j’aime jouer et mentir aussi, me mentir, te mentir. Mentir au monde.
Alors ainsi tu m’as étudié, qu’as-tu vu ? Pas grand-chose à ce que je vois. Juste ce que je devrais être, tout au plus. Allons, allons, joue un peu le jeu, c’est pas drôle. Tu viens tu m’agresse, tu me menaces avec ton arme, tu me laisses t’approcher pour finalement repartir. C’est çà ton plan ?
Mais vois-tu tu n’es pas le seul à savoir te servir d’une arme à feu, pas le seul à pouvoir défier, pas le seul à connaître la puissance de la balle. Vois tu toi qui me montre avec précisions ce que tu sais sur une arme à feu, je pourrais te le dire pour ce même objet, puis sur les armes blanches. Tu me parles de points qui peuvent créer des dommages grâce à une balle, moi je pourrais t’expliquer comment poser ta main, ton doigt et immobiliser une personne. C’est un jouet ce que tu portes, un jouet dangereux mais un jouet. Il est ton arme comme je fus l’arme. Nous nous connaissons plus que tu ne le crois vu que j’ai eu son utilité. »


C’est elle maintenant qui lui tourne le dos pour couper à ces élans de rejet total.

« Quand à l’adversaire, quand à la mort, tu ne comprends pas. Je me crois sûrement supérieur en tant que combattant à bien des personnes, mais malgré cela sûrement que je ne les battrais pas, que je ne tenterais même pas de gagner. La tactique c’est utile au début Tom mais rien ne remplace ceci. »

Sa main toucha son cœur, l’entendit battre, le dragon était loin, si loin, elle n’entendait que faiblement son battement.

« On idolâtre Vincent pour une raison que tu ne peux comprendre. L’amitié, l’amour c’est quoi au juste pour toi ? Un ramassis d’idioties ? Mais qui connais mieux Vincent que nous ? »

Elle se tait. Pose sa main sur un arbre, s’y adosse, pose sa tête contre l’écorce et tremble un instant. Pas de peur, ni de froid. Plutôt de la fatigue.


« Que veux-tu Tom ? Tu n’es pas venu pour jouer puisque tu en a peur de ses jeux, tu n’es pas venu me prendre, aimes-tu seulement les femmes ? Tu n’es pas venu me tuer sinon ce serait déjà fait. Qu’est-ce que tu attends ? Des réponses à tes questions ? Ma peur ? Celle là est brûlante mais personnelle, je la garde pour moi. »

Elle se retourne vers lui, s’approche si près qu’il pourrait la pousser de nouveau, la gifler ou même la prendre dans ses bras.

« Tu me juges incapable d’être, de faire partie intégrante de cette vallée. Que vaux-tu pour ainsi me juger, pour te faire chef des décisions. »

Elle reste immobile, calme, douce même.

« Parle, tu te dois bien ça, tu n’as pas fait le chemin pour rien. Toi qui te dis observateur, qu’est-ce que tu as vu en moi qui me condamne ? Et je te parle du présent, pas du passé.
Ne t’inquiète pas, ici il n’y a personne pour me protéger, ni le dragon, ni ceux que j’aime. Parle donc au lieu d’abuser de ton mépris et de te cacher derrière une explication des armes et de tactiques. Parle vraiment ou va-t-en si tu n’as rien à dire, rien à faire ici. »
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyMer 6 Aoû - 20:28

[Penses-tu, c'est un plaisir de te répondre Mirahil. Pour tes disponibilités, prends ton temps. J'ai bien attendu plus d'un mois.]

La tête rejetée en arrière, le sourire aux lèvres, Tom écoutait attentivement toutes les réflexions de Mirahil. Ses nerfs commençaient vraiment à lâcher, et tout le monde sait à quel point Tom s’énerve vite. Voir même trop vite, il risquerait de sortir son arme et de tirer sans aucune raison. Sa folie reprendrait le dessus de sa conscience et tout partirait en vrille, la discussion sera bientôt close. Il ne se retourna pas, ses poings se serrèrent à un tel point que ses jointures devinrent blanches. Ses veines ainsi que ses tendons ressortaient sur tous les endroits de son corps. A présent c’était les dents serrées qu’il parlait à Mirahil :

" Peu m’importe si tu mens ou si tu me mens. J’en ai vraiment rien à foutre de tes subtilités ou de tes défauts. Cet endroit se doit d’être gardé et protégé. Je n’ai pas envie que des gamins s’amusent à jeter des cailloux sur une vitre pour que celle-ci se brise en mille morceaux. Personne n’est digne de vivre ici, vous ne pensez qu’à vos petits confits, vous ne pensez qu’à jouer aux petits soldats. Je suis le seul ici, je suis le plus digne de tous pour protégé tant qu’il le faudra cet endroit. Vous le souillez chaque jour par vos paroles et vos empreintes, vous ne vous rendez compte de rien du tout. "

Un petit rire s’ensuivit, un rire raccordant toute folie et tout les délires de Tom. Ses yeux exorbités semblaient fixer un point invisible, il était toujours au même endroit. Il ne bougeait pas, il se concentrait pour répondre. Tôt ou tard, sa folie allait prendre le contrôle de son esprit. Tôt ou tard, il allait faire un sacré carnage et s’amuser à tuer tout ceux qui rencontreraient sa route. Il continua cependant son récit et ses réponses :

" Le mot folle résume parfaitement ton caractère. Folle dans le sens que tu es complètement paumé. Même si l’excuse « folle mais consciente » semblent se justifier pour toi, tu es pour moi qu’une simple folle. Tu n’es qu’un petit toutou qui s’approche à chaque meneur pour leur faire ta scène de pitié et ensuite leur pisser dessus. C’est l’avant et après, l’après est quand même plus énervant. Tu es aussi le genre de personne qui n’aime pas que l’on perce ta carapace. Cela se voit, ça se sent même. Et pour finir, tu ne dis jamais ce que tu penses puisque comme je te l’ai dit, tu te caches sous ta carapace. Voila en quelques broutilles, je t’ai résumé ton piètre caractère. "

Tom renifla l’air de la vallée, son sourire ne s’effaçait pas, il perdurait toujours et encore. Un long silence s’interposa pendant quelque seconde. Un ange qui passe comme dirait l’autre, connerie sur connerie. Comme toutes ces personnes, des âmes impures et infidèles à la vallée, toutes ces personnes qui s’aiment entre eux. D’ailleurs Tom ne pu s’empêcher de rire grossièrement à ce sujet. Il ne tarda pas non plus de lancer ses réflexions :

" L’amour, l’amitié ? Des mots à la con qui ne me touche point du tout. On ne devrait ressentir aucun sentiments pour ne pas qu’il y ait de guerre. Il faudrait des gens comme moi, des personnes qui se foutent de toutes ces conneries. Ces deux mots qui lient ou bien qui brisent des vies, ces liens qui se font un certain plaisir de contrôler vos pauvres et pitoyables pensées. Un ramassis d’idioties, tu es bien trop polie. Non, je dirais plutôt un ramassis de conneries ouais. Un bon gros tas de merde bien puant, un gros tas qui empeste encore plus quand on le remue. "

Tom riait aux éclats, il ne se contrôlait plus du tout. Ses railleries retentissaient dans toute la clairière, il n’en pouvait plus. Il était comme possédé par autre chose, il adorait ressentir ça. Aucune résistance ne venait empêcher cette chose s’emparer de lui. C’était comme une drogue, il lui en fallait toujours et encore. Les larmes aux yeux, Tom n’arrivait plus du tout à enlever cette aliénation de son esprit à présent. Puis d’un seul coup, il se stoppa tout en souriant tout en ayant les dents serrées et les yeux exorbités. Il reprit le chemin de la conversation tout en ayant quelques petites intonations aiguës :

" Tu poses tellement de questions. C’est bien ce que je disais, une folle qui ne cherche pas à se mouiller. Certes, des questions on en a mais autant que toi… "

Tom sursauta d’un coup, son sourire s’agrandit encore plus. Il ria encore de plus belle puis il recommença à parler tout en s’adressant à Mirahil :

" Te prendre ? Moi, te prendre. Mais te prendre dans quel sens ma chère. Je n’ai point du tout envie de me faire une aveugle et en plus une folle. De plus, je me demande comme je pourrais ressentir un plaisir quelconque. C’est vrai, les pétasses de ton genre qui aime se faire sauter par n’importe qui, ça ne m’attire pas. Je suis malheureuse, venez prendre pitié de moi. Entendre de tels mots m’énerverait. Ah mais excuse moi, ce n’est peut-être pas de cette façon que tu voyais la chose. "

Tom émit un petit rire, le visage amusé, il ne pouvait s’empêcher de sourire. La situation était plaisante pour lui. Sa folie avait prit le dessus de sa conscience et tôt ou tard, il allait tirer plusieurs balles sur cette pauvre folle. La mort pourra ainsi donc s’emparer de son corps, elle l’emmènera ailleurs qu’ici car elle ne méritais pas du tout de vivre en ces lieux. Tom continua encore son récit tout en arborant la même expression de visage :

" Il est temps pour toi de te soumettre ou de mourir. L’odeur du sang me manque tellement que je serais capable de vider un chargeur entier sur toi. Voir un corps secouer par tous ces impacts de balles m’excite, voir qu’un corps peut-être contrôler comme on veut une fois mort. Hum, il n’y a rien de plus marrant. Tu sais quoi Mirahil, je t’emmerdes. On aura beau parler, tu me poseras toujours autant de questions, alors autant en finir maintenant. Une estropiée face à un psychopathe, le combat va vraiment être amusant "

Tom pivota sur lui-même, il sortit son desert eagle puis il tira quatre balles tout en visant la tête de l’aveugle. Il tira ses balles de façon à ce qu’elle s’aligne correctement les unes après les autres. Les espaces entre elles ne font même pas la largeur d’une tête, il est donc impossible de passer par ces espaces. Il est aussi impossible de reculer car cela reviendrait au même. Un mouvement sur le côté ? Trop tard car les balles de chaque extrémité de cette ligne de projectiles pourraient atteindre sa victime sans aucun problème au visage, même si celle-ci est très rapide.

[Rhaaa, c’est comme après avoir mangé un bon gros gâteau, t’es gavé et t’es super bien après. Je parle au sujet d'avoir écrit autant.]
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyJeu 7 Aoû - 17:03




L’ombre écoute, s’éloignant de certains propos se rapprochant d’autre. Sentant la folie s’accumuler, l’énergie entre Tom et elle se tordre, s’alourdir. La folle écoute, dans un état second, avec patience, avec retenu, en silence. Qu’a-t-elle à ajouter ? Il fait un si beau portrait d’elle !
Elle l’écoute et plus encore, elle l’étudie et voit en lui une tension grimpée, se fondre avec celle de la vallée. Une tension comme un éclat, proche, qui se fera, soudain. Qui devrais l’effrayer. Elle ne peut pas avoir peur de lui, pour une raison, une seule. Cela la fait sourire. Il ne la voit pas, plus aveugle sans doute qu’elle.
Elle écoute son rire, l’agression dans le moindre de ces mots. Sa force aussi et sa folie, bien différente de la sienne. Paumée même un idiot aurait pu le voir, paumée elle l’était depuis qu’elle n’était plus dans les ordres. Mais lui c’était autre chose bien plus profond : le néant. Lui parler s’était s’embourber, se noyer, l’écouter c’était souvent se voir mais aussi voir l’apparence. Il voulait de la douleur, il voulait de la souffrance, Mirahil, elle ne voulait plus rien, plus rien de lui.
La réalité lui était apparu : il n’attendait rien d’elle, ne voulait rien, sauf son humiliation ou sa mort. Il n’y avait aucun moyen de le raisonner ni même de le refreiner. Néant, c’était ainsi qu’elle le voyait désormais, un cœur froid blessé par le gel qui lui donnait cette arrogance, ce désir de voir du mal. Un cœur froid et un esprit fort, dur, brutale, avec des paroles comme des coups de poings.
Elle préféra les esquiver en silence, les gardant cependant bien en mémoire, bien en vu. Pour beaucoup il avait raison.

La folie est un tango, qui se joue, qui se danse, comme Myst sur la neige. Lui dansait, dansait sans bouger, sans beauté, dans son mépris et sa haine. Seul.

Mais la scène s’écarte, s’allonge. Un terrain de jeu, gigantesque étroit.
Lui est seul, il s’approche et oblige à danser. Qu’il danse faux, elle entrera dans la perfection. Il est parfait lui aussi, déjà les balles arrivent, quatre, amies, sœurs, parfaite. Il ne devrait pas y avoir de solution. Sauf pour une ombre bien sûr.

Les balles s’approchent l’aveugle les sens, comme un grondement devant elle, un sourire sur les lèvres elle esquisse un pas de guerre. Il la croit déjà vaincue, sans comprendre qu’elle ne peut pas perdre, la mort la soulagerait. Il la croit vaincu, l’estropié contre le psychopathe. Soit.

Alhem entend les balles arriver. Alhem, cela veut dire rêveuse, lui ne doit pas rêver. L’idiot et il croit pouvoir vaincre ? Les rêves ne meurent pas. Jamais. Lui si, un jour, c’est obligé.
Cela se nomme l’ordre des choses.
Ou le destin.


Translucide, un instant, un seul, les balles passent son corps, le traverse et l’attaque est déjà fini. Pas de sang, Pas de peur. Juste le chant du vent.
L’ombre esquisse quelques pas, parfaits, joueurs, des pas qui volent, rapides, qui touchent doucement l’air, la pluie et passe sans la moindre fausse note. Sans le moindre arrêt. Juste un mouvement qui s’étire, s’allonge à l’infini.


« Ma soumission ? »

Un éclat de rire peut-être ou est-ce juste bruit de la vallée. Il veut jouer, est-ce un jeu une arme ? Oui dans les mains d’un expert, comme lui.

« Tout ce que tu es, serais, pourrais être ne suffirais pas pour m’acheter. Tu veux ma soumission, toi le grand, le beau, le fort, l’intelligent. Le plus digne c’est bien cela ? »

La douceur de sa voix est frappante, le rire aussi présent derrière chaque mot, seulement chuchoter, le rire que l’on imagine et qui ne s’entend pas. Il veut jouer.
Sait-elle jouer ?
Jouer à être cruelle, elle la oublier. Jouer à être méchante, dure, sanglante.
Non juste esquisser des pas puis s’en aller.


« Je pose des questions tellement de questions, parce que personne se les pose, ou pas suffisamment, mon petit Tom. »


Ses mots viennent de derrière lui désormais. Elle est là, image dessinée dans la forêt à ses couleurs, pâle et grise La pluie semble s’être atténué un instant. La rêveuse lève sa main pour sentir la pluie y tomber.

« Folle, paumée, tu touche juste sans comprendre pourquoi je le suis : je refuse toute soumission. Sauf celle qui te font sourire, celle de mon cœur, de mes rêves.»


Il ne pouvait la toucher, la toucher vraiment avec ses balles, désormais c’est de nouveau possible. Peu à peu son corps renaît soutenu par la pluie.

« L’estropiée contre le psychopathe. Quel drôle de jeu, quelle tromperie ! Je dirais plutôt la rêveuse contre le cœur froid. Un duel sans ta politesse bien sûr, donc est-ce un duel ? Pas vraiment, tu le sais. Comme tu sais sans doute que je ne jouerais pas le jeu. Ou peu.
Même pas le jeu de la mort puisque tu n’as pas de cœur.
Inintéressant oui c’est le terme. »


Du mépris maintenant.

« Tu vois je vais te dire quelque chose, tu l’as dit je suis folle, toi aussi. Ma folie m’élève et la tienne te rend idiot. Voilà la différence. Même le terme folie a besoin d’un cœur. La tienne est rouillée ternie.»

Elle s’échappe de nouveau, prenant un fil d’air. Se retirant plus près de lui. Lançant sa jambe vers son visage. Dansant autour de l’autre. Rapidement, avant de repartir plus loin pour ne pas se laisser attraper. Pour qu’il n’a pas le temps de décharger de nouveau son revolver.

*Tu veux jouer ? Jouons.*

Méfiante à chacun de ses gestes, à la moindre trahison qu’elle pouvait entendre dans son souffle mauvais. Elle s’attendais à tout car il l’avait dis elle était aveugle. Aveugle ! Mais au final qu’es-ce que cela pouvait changer.

« Et même si tu me tue, tu seras traquer, traquer jusqu’à ce que tout aussi tu sois dévorer par bien plus grand que toi, bien plus fort. Parce qui est relié à la vallée, dans l’esprit et dans le souffle, par ce qui erre ici. Ainsi tu pourras jouer, jouer véritablement. »

Maintenant il allait jouer, sans avoir le temps de parler, sans prendre le temps qu'elle avais pris, jouer et se lancer à corps perdu.

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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyLun 18 Aoû - 23:34

Tom s’énervait de plus en plus au fil du temps. Cette ombre, cette aveugle le narguait, se moquait de lui. Heureusement, il n’en avait rien à faire. Cette insouciante ne savait pas de quoi elle parlait. Elle ne se rendait compte de rien du tout, non elle ne savait rien du tout. Elle ne comprenait pas non plus les paroles de Tom. La soumission était la seule solution pour qu’il ne lui arrive rien du tout. C’était bien dommage pour elle, oui bien dommage. Elle devra subir le châtiment ou bien la torture. Tom ne la laissera pas s'échapper ainsi. Il fallait à tout prix qu’elle paye pour son insolence abjecte, pour sa fuite envers le combat. Cette femme qui le défiait mais qui n’était rien du tout. Une pleutre, elle n’était rien d’autre qu’une pleutre. Subir une sentence était la seule solution pour elle, la seule solution pour remédier à son cas. Elle ne méritait pas de vivre dans ce monde, elle ne méritait rien du tout. Elle ne faisait qu’éviter tout contact, elle ne se défendait pas non plus. Elle se contentait seulement d’effectuer quelques pas, un par-ci et autre par-là. C’est tout, quelle piètre ambition.

Le vent soufflait toujours et encore sur la vallée d’hollow dream. Chaque brindille, chaque herbes étaient emportés au grès de ce vent doux et frais. Un vent qui ramenait en petite rafale de la pluie fine et fraîche. Tom était toujours au même endroit. Son intérieur bouillonnait, sa rage ainsi que sa folie remontait petit à petit. Bientôt la barrière sera franchit, les limites dépassées et à partir de ce moment-là, plus rien ne l’arrêtera.

La mâchoire serrée, les dents effrités par un grincement intensif, l’ombre allait exploser. Plus rien ne l’arrêtera, la destinée sera ainsi suivit à la lettre. Tom se moquait éperdument de toutes ses paroles inutiles et blasphématoires.
Les minutes de silences avaient défilées. Sa voix s’éleva alors, le son assourdissant du silence fut coupé. Des paroles murmurées, glaciales, contenues :

" Tu impose trop tes lois, tes avis chère estropiée. Tu montre une capacité à tout savoir, mais le problème c’est que cette capacité est défaillante. Ton cerveau est défaillant, ta tête, ainsi que ton esprit. Tu es condamnée à errer pour toujours dans les couloirs de la solitude et de la recherche. Une recherche inutile. Tu crois peut-être que ta folie t’élève? Oui certes. Mais elle t’élève encore plus dans tes délires romanesques traitant le sujet du méchant et du gentil. Tu te plante totalement. Qu’elle est donc la notion du mal et du bien ? Tu n’en sais rien du tout. Ma folie me permet d’avancer, d’ignorer mes sentiments, de me sentir plus juste dans mes propos. Arrête de me faire la leçon sur ce genre de sujet puisqu’en vérité, tu ne sais rien du tout. Absolument rien du tout. "


Tom marqua un temps de pause. La tête baissée un sourire dément s’afficha sur son visage. Il reprit la parole toujours sur le même ton froid et hostile :

" Peu importe que je me fasse tuer. Je ne tiens pas à la vie, je ne tiens pas à rester éternellement dans cette illusion, sur cette planète. Je ne suis qu’un guide parmi les autres. Une personne digne de protégé cet endroit jusqu’à sa mort. Je risquerais ma vie pour ces lieux fantastiques et immenses. Là-bas, dans la vie réelle, plus rien de bien m’attends. Alors qu’est-ce que cela fait-il de crever aujourd’hui ou demain pour moi ? Rien du tout. "

Un petit rire fut émit en guise de réponse à ses propres mots. Son sourire disparut mais ses mots s’échappèrent une nouvelle fois de sa bouche :

" Regarde-toi chère Mirahil… Tu fuis le combat, tu te contente seulement de te déplacer comme une pleutre. Le jeu est inutile, évité ta destinée est aussi inutile. Affronte-moi. Le sang doit-être versé, un sang qui coulera goute à goute ou bien à flot. Finissons toutes ces futilités, toutes ces foutues conneries du jeu traitant le concept du chat et de la souris. "

Le calme avant la tempête. Tom était calme, il savait très bien qu’un moment à un autre sa folie allait déferlée. Une folie prenant le contrôle de tout son corps, de sa conscience et de ses pensées. Il avait vraiment envie d’en finir. Il était temps à présent.

[Dsl pour le post qui risque d'être un peu court. Manque d'inspi.]
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyVen 22 Aoû - 13:33

« Tu ne sais pas danser Tom. »

Un pas de deux, un pas sanglant ça se danse. Elle le regarde un instant toujours aussi immatérielle, toujours aussi innatrapable, s’il se lançait dans le vent peut-être pourrait-il la saisir, mais il ne s’y accroche pas préférant s’en détourner. Fermer les yeux quand à sa chance, sa nature, elle reste étonnée mais que peu car le désagréable personnage n’a rien de poétique, de valsant, juste ses paroles agressives, terribles et son petit air satisfait qu’autrefois elle voyait. Et cette colère, ce sentiment refluant en lui. Elle est en train d’amorcer une bombe, une terrible bombe, la pluie légère n’arrive à dégager l’électrique de la situation.

Soudainement Mirahil attaque. Avec sa légèreté, elle s’approche de lui, un instant elle redeviens tangible cela ne dure qu’un infime moment pendant lequel elle élance son pied contre son visage, avec la même précision que Tom à eu avec ses balles, sans qu’il ne puisse aller d’un côté ou de l’autre, de façon à ce qu’un pas en arrière ne suffirait pas. Que deux soit inenvisageable. Un coup aucunement mortel mais étourdissant.
Sans savoir si le papillon à toucher le feu, elle s’éloigne déjà attrapée par un souffle d’air. Sachant que les ailes ne furent pas toucher, et que l’euphorie d’une simple attaque a fait remonter en elle ses élans de prédateur. Peut-être l’a-t-elle touché, peut-être pas. Elle ne s’en soucie pas.

Elle sent sa colère qui la fait sourire.


« La rage au cœur c’est ainsi que l’on se bat ? »

Elle s’est éloigné de lui et pensive songe à sa question sans le perdre du regard.

« Le bien le mal qu’est-ce ? La religion tout au plus. Est-ce intéressant ? Non je ne crois pas. Cela ne compte pas, pas vraiment. Plus vraiment pour moi en tout cas. Pourquoi je ne veux plus tuer les hommes ? Pas parce que c’est mal, plutôt parce que je ne le veux pas, parce que je défie la vallée, parce que je ne veux pas leur mort. J’ai vu du mal faire du bien, et le contraire. ce ne sont juste que des symboles.
Moi je veux faire ce que je veux, peut-être est-ce faire le bien, le bien selon moi, mais ce n’est pas pour un paradis. Cela fait longtemps que je vais en enfer. »


Elle redeviens tangible peu à peu, elle entre dans le jeu et se prépare à se battre. Mirahil l’autorise à attaquer de nouveau, mieux elle s’affaibli afin qu’il tente de percer ses défenses. Elle reste droite, sereine, mais son corps entier est près à s’écarter, à subir le coup ou mieux encore à le rendre. Chaque parcelle de son corps est soumise à sa concentration. Elle ne pense qu’a lui, qu’à elle, qu’à leur danse.

L’aveugle voit ce que l’homme ne peut voir, ni même imaginer. Pourtant s’il s’ouvrait entièrement peut-être qu’il sentirait le souffle du cheval immense dans sa nuque. Celui qui derrière lui, porte la reine de ce monde. Celle qui exige beaucoup, trop. Qui offre mais qui reprend.

La sombre fait avancer son cheval, femme de légende, femme de l’esprit, femme de ses rêves, réelle ou imaginaire, une des dames qui tournois autour de Mirahil. Une des dames que seule elle peut voir car elles font partie d’elle, la grise en est toute imprégné.
Le cheval se place entre eux deux, perpendiculaire à leurs regards. Puis soudain s’éloigne. Un demi tour en un geste le revoilà à l’arrêt, observatoire de la scène de combat. Sa bouche se pose sur les rênes doucement il descend sa tête, à l’écoute il est prêt. Prêt à obéir au moindre geste, à la moindre esquisse. A une pensée.
Léger, immobile, il semble pourtant bien plus puissant. Sa reine regarde la scène souriante. Murmure des mots à l’adresse de sa rebelle.


*Danse. Balance ton corps dans le rythme de ma guerre, dans mon rythme. Soit à moi, encore une fois. Tue le tue le, ou meurt. Joue comme un chat avec une souris.*
*Je suis la sourie il est le chat.*
*Alors prend tes griffes et rentre lui dedans.*
*Et si je ne voulais pas, plus.*
*Tu as le choix ?*



On a toujours le choix. Mais la grise se retrouve quand même dans une impasse partager entre son idée de partir ou de se battre. L’heure est au combat, alors toute entière elle attend Tom ou ses balles.

Et peut-être qui sait. La plus belle et la plus terrible des femmes qui soit.



"Tu ne sais pas."

A cet instant elle se demande - tout en surveillant les fait et geste de tom- si carmen a pris le dessus sur Myst, si sélène humaine aime toujours Maxime. Sans doute ne le saura-t-elle jamais...
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyVen 22 Aoû - 21:00

La goutte qui faisait débordé le vase, s’en était trop. Vraiment trop, l’huile sur le feu, le couteau remué dans la plaie. On pouvait trouvé toute les expressions adéquat pour une description de l’intérieur de Tom. Un intérieur bouillonnant de rage, une fureur indescriptible et une haine envers n’importe qui, une fureur alimentant chaque particule de son corps. Un éclair rouge transperça son esprit perturbé, un esprit troublé depuis tant d’année…

Il voyait rouge à présent, un rouge si vif, si piquant. Un rouge comparable à la couleur du sang. Relevant la tête lentement, à présent, Tom ne souriait plus du tout. Les paroles de l’aveugle ricochait sur lui, il n’en avait plus rien à faire de toute ses remarques. L’heure était arrivé, l’aiguille était dirigé sur le zéro, un chiffre qui annonçait le néant, mais aussi le début de quelque chose. Sortant son 357 magnum, il attendait maintenant plus que quelques minutes. Seulement quelques minutes, le temps d’atteindre l’apogée de sa folie.

Il ne recula même pas face au coup de pied décoché par Mirahil. Il se contenta seulement de reculer légèrement la tête en arrière, histoire de diminuer l’impact. Le bruit d’un claquement sinistre s’ensuivit. Les yeux exorbités, le sourire dévoilant une rangée de dents blanches, Tom était à présent possédé par sa folie destructrice. Il ne lâcherait plus ce combat une fois commencé, il continuera jusqu’à épuisement. Les gouttes de sueurs allaient se déverser sur tout son corps. Le sang dégoulina de son nez. Les picotements dû à la douleur lui procurait un plaisir et une envie irrésistible de subir encore de nombreux coups. Léchant chaque goutte de ce sang si précieux, Tom ne relâchait pas son sourire diabolique.
Il ne n’entendait plus du tout l‘aveugle, c’était comme parler à l’oreille d’un sourd. Déboutonnant et enlevant son costar, Tom réajusta sa chemise blanche ainsi que sa cravate rouge bordeaux. Il le jeta ensuite ainsi sur l’herbe fraîche et mouillée de la clairière. Il se pencha, arracha quelques brins d’herbes pour ensuite les sentir. Ce doux parfum d’herbe mouillée le délecta et lui rappela un souvenir d’enfance. Il se rappelait à présent, les images lui revenaient en tête. Cette herbe sentait exactement pareil que dans ses souvenirs d’enfance. L’herbe qu’il avait l’habitude de sentir à chaque fois qu’il était enfermé dehors pour une raison injuste et inexplicable.

Tout devînt blanc à présent, l’environnement dans lequel, il était, se trouvait diffèrent. Une maison, un jardin, des fleurs et des arbres. Lui, il était pieds nu, le frottement de toute ces fines plantes vertes lui procurait de petits chatouillement. Il avait l’habitude maintenant d’être mis dehors, l’air frais glaçait ses petites mains enfantine. Son esprit était pur et insouciant, des pensées digne d’un enfant de cet jeunesse. Les moineaux le calmait, les chants et les piaillements le rassurait, maintenant, il avait l’habitude.

La fenêtre s’ouvrit brutalement. Sursautant brusquement, il se retourna vivement. Quelques échardes de bois volèrent en éclats contre le crépis du murs. Les volets avaient été aussi ouvert encore plus violemment.

Subitement, Tom fut prit d’une grande panique. Il se mit à courir aussi vite qu’il pouvait, la nuit allait bientôt tombé mais cela ne l’inquiétait pas. Ce qui l’inquiétait vraiment, c’était ce qui allait venir. Son souffle ainsi que sa démarche était saccadé. Vite la barrière, il allait l’atteindre. Trop tard, une silhouette noir et imposante bloqua sa route. Il ne s’était même pas rendu compte que ses pieds étaient maintenant sur du gravier. Il se retourna et il se remit à courir. Les petits cailloux lui écorchèrent la plante de ses pieds, il avait mal mais il s’en fichait. Tout ce qu’il voulait c’était d’échapper à ce monstre qui le poursuivait toujours et encore. Ses petites joues tremblotaient à chaque pose brutal de pieds. De petites larmes se créèrent sur chaque extrémités de ses yeux. L’éclat argenté de ses petites larmes brillaient sous les lueurs du coucher de soleil dans leur envolée. Soudain, il tomba à bout de souffle. Sa respiration fit courber toute ces brindilles d’herbes. Il n’en pouvait plus, il avait trop couru. Son souffle s’amplifiait au fil des secondes, son inquiétude quand à elle se décuplait. Une forte odeur d’alcool lui nargua ses petites narines frémissante. Une voix grasse et immonde se déversa sur lui. Les coups et les rires partirent aussitôt. Un, deux, trois, quatre ? Combien ? Tom ne les comptait plus du tout. Il subissait toujours et encore. Il ne pleurait pas, il se contenait pour ne pas faire plaisir à son tortionnaire. Sa peau était rouge vive, un rouge qui l’obnubilait depuis de nombreuses années. Il avait fini même par contrôlé sa douleur face aux coups. Il lui arrivait même de l’accepter, de l’aimer. Un dernier coup plus fort que les précédents histoire de montrer qui était le plus fort s’abattit sur le petit corps de Tom. Il se retourna et se leva lentement pour regarder son père tout en le fixant dans les yeux avec défiance. Il obtînt qu’en réponse une sacrée gifle. Sa tête se détourna. Cependant, il reportait son champ de vision sur son père tout en le regardant dans les yeux. Une seconde gifle s’abattit sur son visage, encore plus forte mais cette fois-ci de l’autre côté. Les larmes aux yeux, la bouche fermée et cousue, Tom s’obstinait. Mais à l’instant où il déposa son regard noir, un fulgurant coup de poing l’assomma. Il se mit à valser et chuta au sol, inconscient. Son corps percuta violemment l’herbe, seul l’odeur de cette herbe mouillée le transportait vers d’autres horizons plus bénéfique que ce jour-ci.

Tom revînt à lui, il ne savait pas combien de temps, il était resté ainsi. Une petite larme coulait à présent sur sa joue blanche. Sa fureur revînt en lui, il ne réfléchissait plus. Son Colt Python à la main, le fou revenu à lui, il se projeta à toute vitesse sur Mirahil. Il donna un coup à la vertical avec sa crosse visant la tête de l’aveugle. Ne cherchant pas à savoir s’il l’avait touché, il se recula. Cette fois-ci, il tira avec son Colt. La balle partit en direction de Mirahil, plus précisément au niveau de son cœur. Son revolver fut remit à sa place, le Desert Eagle fut prit avec vitesse et précision. Ses jambes se mirent à courir le plus vite possible. Il tournait autour de l’estropié, le canon de son révolver cracha tout les balles de son chargeur. Il visait la tête, les genoux, le cœur, le dos, le cou… Tout ces endroits tuant ou handicapant la personne une fois touchée. Son chargeur vidé, Tom s’arrêta pour reprendre son souffle. La fumée blanche se dissipait sous les coups de la brise fraiche et pure pour dévoiler le corps de Mirahil. Le vent soufflait encore et le calme revînt sur la vallée.
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptySam 23 Aoû - 13:37

[J’ai fait en sorte que je puisse survivre.]



Un instant de calme, de sérénité. Un instant de tristesse.
Puis.
La folie, comme une avalanche, comme une noyade, comme ses balles qui fusent. SI vite, si rapides et si destructrices.
Puis le calme reviens.
La fumée comme une femme aimante s’éloigna du corps de la grise, semblant sorti d’un feu immense.
Il ne reste que le froid.
Il ne reste que le froid et …



Un coup de crosse sur la tête, elle s’échappe, s’éloignant, mettant en jeu son équilibre, il ne profite pas. C’est son autre arme qui frappe, une balle qu’elle sent venir. Arrivant sur elle lentement. Si lentement. Le temps de voir des images défilées devant elle. Le temps de sentir le goût de la mort, cette plante qui la poussa dans le coma. Elle ne pouvait éviter cette balle. Aussi elle se décala, prenant la balle dans la poitrine mais pas au cœur. Ses oreilles entendirent le chant des jambes ivres de fureur. Y répondant par une danse légère comme si elle ne sentait pas la douleur, comme si elle ne vivait pas la douleur.
Une balle fusa vers la tête et repartie ne prenant qu’une mèche de cheveu argenté. Une autre vers ses genoux, l’ombre passa une de ses jambes vers le ciel et tourna entraînant avec elle l’autre, pour fuir ce qu’elle ne pouvait accepter de perdre : son moyen de locomotion quand elle fuirais ou sa force de frappe. Elle rompit son équilibre, perdit quelque instant son contrôle. Et ce n’est qu’à la dernière seconde qu’elle sut qu’elle allais mourir : une nouvelle rafale de balle : une, vers le cœur de nouveau, l’autre à son cou. Un instant elle sentit la mort pour l’éloigner par réflexe en se rendant intangible en un clin d’oeil.

Pas ou peu de casse. Sauf cette balle dans cette poitrine. La douleur qu’elle refusait de ressentir et qui pourtant montait, montait en elle tel un terrible ouragan. Lui faisant perdre ses moyens et par le même coup son immatérialité. Une ombre aux portes de la souffrance est matérielle. Parce qu’un fantôme ne peut pas mourir –contrairement aux chimères-, c’est l’homme, la femme qui est tué. Qui souffre. L’ombre n’est qu’un souffle d’air et le vent ne peut être tué.

Tangible de nouveau elle vit venir les balles vers elle, avec fatalité. Puis un nouvel élan monta en elle. Laissant monter son instinct, sa colère, sa rancœur, tout ses sentiments au grand jour prenant des dimensions gigantesques. Elle était louve de nouveau. Montrant les crocs au balle comme si elle pouvait les défier. Mais les balles sont terriblement matérielles, terriblement froide. Indestructibles, sans peur et sans coeur.

La louve accueilli une balle dans son dos –qu’au dernier instant elle avait légèrement tourné- sur une de ses côtes qui se fêla sous l’impact, protégeant cependant le cœur et les poumons.

Des balles encore, moins précises peut-être, ou peut-être la grise sentait leur temps. A chaque fois qu’une filait, elle se rendait intangible, pas longtemps, non, juste le temps de a balle, du feu. Puis elle redevenait tangible, traquée, aculée.

Une dernière, à la tête, Mirahil sens ses forces s’amoindrir, elle ne peut plus être tangible ou pas suffisamment longtemps, elle a trop usé déjà. Alors elle chute, laissant enfin son corps s’exprimer. Accroupie elle reprend son souffle, écoute le sien. Accroupie elle prend chaque point de douleur et l’atténue doucement.
Ce sont des balles qui la harcèlent.
Juste des balles.
Dans un dernier sursaut elle se rend invisible. Sur l’eau qui ruisselle après la pluie chante les deux demoiselles qui étaient- trop longtemps- resté dans les chairs de la belle.

La douleur est immense, terrible. Elle pourrait faire sombrer la grise. Seulement il y a ce visage, de pierre, immortelle, plus pale encore qu’a son habitude. Un visage sans pitié, sans sentiment.

La douleur est immense, seulement Mirahil connaît la douleur. La côte est fêlée, elle a déjà eut une côté brisée. Sa poitrine irradie de douleur seulement elle avait ressentie la douleur de la mort de ses yeux avec plus d’ardeur et d’intensité.

Elle avais subie, pris coup sur coup, évitant les balles, tordant son corps. Mais elle n’avait fait que subir. Et quand doucement elle se releva, le sang coulait sur son corps, décrivant les courbes, la rendant plus humaine peut-être, ou plus morte encore.

Avant ses yeux montrait son corps. On y aurait vu une absence de peur, car elle avait relégué son cœur, son âme et son corps à son seul instinct de survie. Et pour survivre, on n’a pas peur, pas quand on ne peut fuir. La panique ne sert à rien. Elle ralentie.
Si ses yeux étaient là on pourrait y lire une froideur sans égale, précise, dure, comme une loi que l’assassin s’était donné qui reprenait lieu dans l’instinct de louve, une fureur froide. Le désir d’avoir ses armes là, pour lui faire subir la même tempête. Mais ses armes sont au manoir, ou avec Chahîd. Ses armes sont loin, il ne reste que son corps blessé. Et puis au fond de la pupille un étonnement devant une tel avalanche de coup, une telle haine.
Seulement ses yeux étaient morts. Elle restait, statue, poupée, frêle et sauvage. Ses mèches de cheveux secs dansaient avec la brise se cognant contre son visage. Ses longs cheveux l’entouraient, certains encore tout contre son corps, devenus écarlate par le sang. La mèche coupée était presque invisible.

La brise éloignait l’odeur de poudre, mais pas la douleur. La louve n’avait pas vraiment le choix. Elle ne pouvait pas fuir, elle était blessée, elle avait mal. Ou peut-être un : offrir à Tom la même avalanche, la même vague de douleur pour pouvoir partir.
Il était désarmé lui aussi, il n’avait plus de balles dans le chargeur, peut-être était-ce le moment ?

Pourtant la vallée était calme, presque douce. Le cheval là-bas n’avait pas bougé. La dame avait sourie, chantant même une chanson cruelle mais amoureuse au rythme des pas de Tom. La brise refroidissait le corps gris réchauffé par la tourmente sanglante.

Une fois debout Mirahil respira l’air doucement pour ne pas blesser son corps. Avec la lenteur de celui qui découvre la beauté du calme pour la première fois. Les épaules droites pour soutenir sa chair martyriser, le dos fier, les bras le long du corps elle semble attendre. Ses muscles se détendent un instant, son corps reste immobile. Ses mains ne vont pas chercher le sang qui coule pour la première fois vraiment depuis longtemps. Le cœur du dragon est loin, encore, ce n’est qu’un murmure.

Le corps entier de la belle semble se ressourcer, puis soudain tous les muscles se tendent. Son corps tout entier change, se met face à face avec Tom. Froide, gelée elle reste quelques minuscules secondes aux aguets. Ecoutant le moindre des signes.


Le cheval tape un postérieur. Mirahil saute, s’accrochant au ventre de Tom par ses jambes serrées. Le faisant basculé au sol dans la boue tandis ce qu’elle s’assoie sur lui, le bloquant de son poids. Ses cheveux se placent, certains contre elle et lui, les raccrochant l’un à l’autre, d’autres volant. Ils seront ses yeux en partie. La grise se sait légère, incapable de tenir longtemps aussi elle agit avec rapidité, attrapant les deux armes et les jetant au loin. Ses mains remontent les bras, arrive à la gorge, une main enlace la tranchée et la broie le plus fort possible. Tandis que l’autre cherche au sol de quoi blessé. Lorsqu’elle trouve une pierre un peu tranchante elle la prend, et l’envoie contre le crâne de Tom afin de l’assommer pour de bon cette fois.
Son action n’a durée que quelques secondes. Moins d’une minute assurément.
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyDim 24 Aoû - 18:00

Ce n’était que le début de la fin, Tom avait user toute les balles de son desert Eagle. Il s’était drôlement bien amusé à rendre la tâche difficile. Eviter toute ces balles relevait d’une grande agilité et d‘un grand contrôle de son corps. Peu de personne avait survécu face à cette attaque. Une déferlante de balle meurtrière et dangereuse. Toute visée sur un point précis, un point qui pouvait lui être fatale. La mort s’était sûrement dévoilée, une faucheuse essayant de s’approprier la vie de cette aveugle. Elle le méritait de toute façon, elle avait oser l’affronter et se moquer de lui par ses gestes ridicules et futiles. Le fauve était lâché dans l’arène, une bête assoiffé de sang et de chair. Une satanée bestiole qui en voulait sans arrêt et ça, jusqu’à épuisement.

La fumée se dissipa ainsi que le bruit. Un corps frêle et innocent se dévoila sous les lueurs du ciel obscurcit par les nuages. Un corps qui respirait fortement et qui semblait blesser par endroit. Un petit sourire alimenta la satisfaction de Tom. L’épaule et le flanc étaient touché. Droite comme un piquet, l’aveugle était encore debout, elle ne voulait montrer aucun signe de faiblesse. Du sang était déjà visible sur son épaule et son flanc gauche( ou droite ?). Ce sang qui devait perler sur sa peau douce et fraîche, du sang chaud. Tom devenait de plus en plus cinglé en s’imaginant tout cela. Il attendait calmement qu’elle agisse. Un autre aspect de l’aveugle s’était dévoilé, un aspect plus redoutable et défensif. Il avait hâte de connaître cette nouvelle facette, l’autre visage de Mirahil allait se dévoiler. Elle se précipita sur lui tout en le faisant tomber à terre. Il ne cherchait pas à résister, il se laissa entraîner avec elle tout en riant. Celle-ci lui serra le cou de façon à l’étrangler ou bien de le maîtriser. Tom rigolait de plus belle sans réagir, il était complètement allongé par terre et il se tortillait avec plaisir et amusement. Il n’arrêtait pas de hurler :

" Non ne me tue pas !! Au secours, la folle veut me tuer !! Aider-moi, je ne veux pas mourir !! "

Puis il rit de plus belle tout en se tortillant de gauche à droite. La pierre cogna sa tête puis il se stoppa dans ses mouvements. Le grand méchant fut assommer et la gentille petite demoiselle put s'enfuir.

[Fin du rp]
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyLun 25 Aoû - 13:47


Le silence envahi la vallée. Mirahil se dégage de Tom, se relève, s’éloigne. Le cheval hennie et se retourne loin, très loin, la louve ne le suis pas, ne l’entend pas. De cette danse rien de beau n’est arrivé, de ce combat qu’un mépris grandissant, qu’une chute dérisoire. Elle tremble. Elle a froid ses bras se ferment sur son corps, la pluie reprend, inonde la scène comme pour la laver, comme pour l’enlever de sa mémoire.

La grise part sans un regard en arrière, sans un soupçon de colère, avec tristesse. En tremblant pour le prochain qui croisera la route de la fureur de Tom. Elle tremble toujours.

L’aveugle reprend sa marche dans un état second. Elle laisse entrer en elle la douleur, son désarroi. Les blessures sont là, terriblement brûlantes. Freinant sa marche, freinant son rétablissement. Etrangement elle se rapproche des battements de son cœur, puis en milieu de chemin, elle s’arrête devant un creux dans le sol. L’endroit où elle s’était cachée avec Souffre. L’endroit où morte de peur, elle avait perdu ses moyens. Pourtant aujourd’hui elle s’y engouffre, allant jusqu’au milieu du tunnel, là où une grille entrave le chemin. Une grille qu’elle ne peut passer. Elle a moins froid déjà, elle s’approche d’un mur et s’allonge doucement contre la terre. Etendu elle reste là. Attendant patiemment que son corps se soigne de lui-même, que les plaies se referment. Les plaies sont propres, elle espère, lavé par l’eau ruisselante. La terre boit les dernières gouttes de son sang. Avalant ses dernières forces.

Aussitôt le sommeil la prend, l’enveloppe sans la tordre. Un sommeil sans rêve, sans fin. Elle reste étendue, tranquille sereine. Affamée déjà mais taisant sa faim encore une fois. Demain peut-être qu’elle partira à la chasse. Mais demain c’est loin si loin quand le soleil ou plutôt sa luminosité n’arrive pas à atteindre le tunnel, quand c’est à elle et à ses blessures de choisir.

En attendant elle dors ….
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Llugh
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyLun 29 Sep - 21:00

Presque à quatre pattes, haletant, Emmet s'avance à travers bois. Résigné. Les pluies se lamentent aussi, à l'unisson de ses plaintes involontaires. Cet orage semble éternel. Combien de nuits se sont écoulées depuis son réveil? Dieu seul le sait...

*Dieu... *

Un soupçon de rire amer implose dans sa gorge. Son dernier souvenir. Le blasphème, la créature Balorienne. Rien d'autre à quoi s'accrocher...

Tu me semble bien soucieux, humain.


La violente migraine reprends, le clouant sur place. A genou, la tête martelée à chaque battement de cœur, diverses scènes reprennent place, des semblants de souvenir remplaçant ceux qu'il croyait pourtant posséder. Les mains en étau pour éviter de perdre la tête, il n'arrive plus à déterminer ce qui relève du cauchemar ou de la réalité.
Cette créature n'était pas démoniaque, il le sait même s'il ignore comment... Un seul mot s'impose à lui, mais ne pourrait en accentuer la douleur: "Chimère". Il le roule dans sa bouche pour en saisir toutes les nuances carmines, pour y goûter sa propre bile. Plusieurs fois, même, pour être certain de ne pas l'oublier une fois de plus. Et la colère le ronge contre celui qui saigna son âme à blanc, qui eut anéanti tout espoir de rédemption.
Les caresses glacées d'une multitude de goutes d'eau n'auraient pu étouffer le bûcher qui le consume, ni étancher la soif de vengeance qui le ronge. Les doigts s'enfonçant dans la mousse boueuse, la lèvre supérieure se convulsant, c'est à peine s'il parvient à ne pas grogner. Jamais il ne s'était adonné à un tel manichéisme avant cette créature; mais loin de l'opposition noir/blanc d'une nuit hivernale que son esprit tend à lui imposer, c'est de chair et de cendres que son dualisme noir/rouge se gorge, en réclamant toujours plus. Les doigts déchirant les entrailles putrides de la vallée, Emmet tremble. A moins que ce ne soit son échine qui cherche à s'ébrouer de toute humanité. La cage thoracique des arbres se referment tout autour, le vent fétide et sa dernière complainte n'annonce qu'un hurlement à venir...


*J'en suis le rugissement...*

Dans un fracas Dantesque la foudre s'abat sur la cime surplombant le presqu'humain; la calcinant, incendiant tour à tour le bois humide et la volonté d'un corps qui ne doit sa survie qu'à un semblant de métamorphose naissante. Pourtant, agonisant, il se relève lentement. Fastidieusement.
La fureur des éléments envers sa personne le glaça d'effroi.


*Si personne n'en est aux commandes, si aucune volonté ne hante ces lieux, pourquoi devrais-je alors garder une once de vie pour assumer les actes de ce corps?*

Abattu, il tente alors de vider son esprit, de n'être que chair tolérant les événements. Les branches craquent sous ses pieds nus, les lambeaux de fourrure l'habillant lui collent à la peau, la fièvre le réchauffe. Une fois de plus la mémoire lui fait défaut. Mais ses pas le portent. N'importe où, mais il s'éloigne; il voit mais ne regarde plus.
Le tonnerre déchire à nouveau les cieux, derrière lui. Un hurlement? Plus loin cette fois, mais la distance n'atténue pas l'angoisse inopinée. Dans un dérisoire mouvement de fuite, ses pieds se prennent dans une racine mise à nue par les intempéries. Emmet choit. Et se laisse choir. Mais le gouffre est bien plus profond qu'attendu, et les ténèbres enlisantes sont, elles, bien réelles. Une abîme de deux mètres de profondeur, accueillante de bourbe. Malgré la boue le choc est amplifié par les ecchymoses, et ce n'est que la peur qui lui permit de réprimer un gémissement. D'en bas, la pluie paraît miséricordieuse: ses mains froides l'engourdissent.
Pourtant Emmet se relève soudainement en comprenant que la pluie n'étant pas près de se calmer, la boue l'empêcherait tantôt de remonter. C'est en vain qu'il teste les accroches avec la vivacité propre aux animaux qui se battent pour leur survie. Les murs sont friables, aucune prise n'est sûre, mais lentement il arque un sourcil se demandant pourquoi les lieux n'étaient pas encore inondés...
En se retournant, il se réprimande de n'avoir pas vu l'ouverture en tombant. Une tanière? Non, les gonds trahissent une intervention de l'homme... Du moins... si l'on veut. Tout autour, d'affreux vestiges de pierres maltraités lui font douter de la direction à prendre.


*Mais si le courroucé en question n'a pu s'y introduire...*

Un craquement de branche brutal (un grognement?) à l'orée décida pour lui.
Mais Emmet resta sur le seuil, le temps de s'habituer à la pénombre. A l'affut du moindre geste furtif, de la moindre résonance, prêt à s'enfuir derechef...


*Mais pour aller où?*

A nouveau ce rire amer.
Sur les rebords de la tanière persistent quelques vestiges de bois fracassés, pourrissants, là où le limon ne touche pas sol. Il les enjambe ne se fiant plus qu'à son odorat, craignant de tomber sur quelque animal sauvage en hibernation. Malgré des allures d'égouts, aucune pestilence ne l'assaille, seulement l'odeur de boue, de terre... (de tombe?) et cette insupportable humidité qui alourdie le mouvement le plus bénin. Non loin de là, et sans grande surprise, une simple grille lui barre la route.


*Ça aurait été trop simple...*

Dos à l'obstacle, il se laisse sombrer au sol sur des notes âpres. Comme un animal apeuré attendant la mort ou quiconque voulant bien mettre fin à ses tourments...
Encore ces tremblements. Mais ceux-ci ne sont que frayeur et frissons.
Au dehors la pluie se déverse sans interruption ni satiété; rage insensible, frappant sans distinction, et son murmure résonne impitoyablement dans cette cage. Bruissement de l'eau qui tombe, qui s'écoule, et se déverse à travers cette foutue grille comme une offense méprisante.
L'espace d'une seconde, un éclair s'impose à l'obscurité implacable. Deux griffes se reflètent et un souffle se suspend. Quelque chose. Quelque chose est tapis ici, parmi les ombres. Un souffle rauque suggèrerai la fuite, mais une irrésistible curiosité, un doute insensé (à moins qu'il ne s'agisse d'un profond désir de mort) le pousse à s'approcher.
La créature qui git semble familière... Ce qui est improbable puisque tout ce qui fait d'Emmet ce qu'il est lui reste douloureusement étranger. Mais rien ne lui paru si agréable depuis des lustres, il ne partira donc pas. Elle est visiblement blessée, presque roulée en boule comme un loup dans sa tanière, et a le visage dissimulé par sa longue chevelure couverte de boue.
A bien y réfléchir, lui aussi doit avoir une mine sinistre.

S'il s'était réellement souvenu d'elle, de ce qu'elle est, il se serait probablement éclipsé sans tarder.
Mais, insouciant, presque avec tendresse, il tendis la main vers elle, cherchant à libérer sa figure de ces quelques mèches. Juste à peine. Pour mieux voir.
Pour se souvenir.
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Mirahil
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyDim 19 Oct - 15:15

Une fleur bleue, délicate, douce. Une survivante du gel, une survivante de l’eau. Une dure de dure, une de celles que l'on ne peut tuer. Une de ces fleurs qui semblent venir d’un autre monde, sans autre perfection que le seul fait qu’elle soit encore là, sans avoir du évoluée, sans avoir eu besoin d’aide.
Une fleur bleu, presque blanche, une de celle que l’on ne distingue qu’en posant genou à terre, qui se cache derrière un écrin de feuilles sans beauté. Et qui ne révèle son odeur qu’à celui qui sait la sentir.

Cette fleur est silencieuse, cachée, secrète, si loin de la grise. Pourtant si proche, si seulement elle pouvait tendre la main et la receuillir. Si seulement elle acceptait de se lever et de repartir. Mais elle reste immobile, comme une statue que l’on ne peut déloger, d’une froideur sans égale.
Comme un roc, une pierre.

Quel mensonge.

Elle joue la statue, attendant que son sang cesse d’être apparent, laissant de douleurs nouvelles rompre son corps. Si elle se laissait à y penser sans doute aurait-elle l’impression qu’on la découpe, la déchire en morceau afin de repriser la poupée, pour que cette fois enfin elle fasse du mieux au lieu de continuer sa propre déroute.

Elle n’a pas froid. Pour la première fois elle sent à quel point le gel ne peut plus la toucher, au contraire il lui manque, elle aimerait sentir encore la morsure de la glace sur ses pieds ensanglantés, comme avant. Entendre le silence profond des bois et se laisser à vagabonder.
Mais le bruit est là, assourdissant, les gouttes s’élancent, frappent, au dehors, leur humidité se propage comme le bruit s’incrustant contre sa peau. Le monde semble tel un titan qui court, laissant la terre brisée et sourde. Le ciel se déchaine, elle l’entend, elle l’entend juste sans en saisir la beauté sans pouvoir s’affranchir de ses blessures. Prise au piège dans sa propre cage de boue.
Mirahil a voulu crier, hurler pour se détendre, évacuer ce qui, en elle, est de trop, faire taire ce bruit enfin. Elle a ouvert ses lèvres et le son a franchi ces lèvres. Mais ce n’était qu’un bien pâle murmure qu’elle a tue aussitôt pour ne pas se laisser à défaillir.
L’homme n’était pas encore là. Non pas encore.
Il arrivait …


Il était là déjà. Derrière elle ou peut-être était-ce à côté. Il posa sa main contre elle et écarta ses cheveux, avec tendresse avec douceur. Mais ce n’est qu’à cet instant précis que Mirahil comprit qu’il était là, assourdi par la douleur et les bruits, enterrée dans son monde, elle n’avait même pas senti une présence.

Il la toucha, l’effleura à peine. Et elle sut. Sut qu’elle n’était pas seule. Alors sans savoir ni comment, ni pourquoi, elle fit, comme toute les bêtes sauvages blessées, coincées, ce qui conviens de faire devant l’ennemi.
Elle se redressa au maximum de sa rapidité, puis sauta contre Emmet, chutant avec lui, tentant de l’écraser de son poids plume, de faire pencher en sa faveur le combat. Parce que le combat est toujours inévitable.
Et elle perdit à la seconde même où elle le toucha, elle perdit car ses blessures n’étaient pas complètement guerries et que son corps la rappela à la triste vérité, elle était prise au piège, prise au piège du sang qui avait coulé dans la boue, et qui lui manquait là, alors qu’elle était allongée contre l’homme, prête à le tuer. Sans qu’elle ne le voulut elle senti ses forces disparaître, son corps tout entier l’abandonner.
Elle s’affala alors contre lui et –si elle avait put paraître menaçante dangereuse- elle n’était désormais qu’une poupée de porcelaine, allongée sur celui qu’elle n’avait pas reconnu.
Bien maigre attaque en vérité, elle avait tout perdu. Mirahil avait même manqué de sauter à côté de Messire Loup parce que, dans cette cache, il y avait une chose, une chose bien regrettable pour une ombre blessée, affaiblie et aveugle : les bruits venaient de partout, ses narines sentaient milles odeurs différentes sans en saisir aucune. Tout l’attaquait sans qu’elle n’ait la force de poser barrière devant cette véritable avalanche sensorielle.



Pour la première fois vraiment, elle était aveugle ….
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Llugh
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyDim 18 Jan - 6:00

En un instant, la statue de marbre avait repris vie, inexorable crue déferlante, elle emporta l'humain avec elle ainsi que tout sentiment de calme.
Le temps fut comme suspendu. Il ne l'avait pas vu venir, ne reprenant le cours normal de ses pensées qu'après avoir heurté brutalement le sol. Affolé et incapable de réagir, Emmet s'était alors préparé à accuser le coup venant, ne sachant trop à quoi s'attendre. Pourtant la créature n'attaqua pas, immobile, elle lui restait allongée dessus, comme endormie. Alors que la peur se dissipait légèrement, l'attente devint étrangement incongrue.
Qu'elle était froide... Était-elle toujours vivante?


*Le fut elle seulement...?*

Un nouvel éclair déchira les cieux.
Ce visage si délicat...
Le tonnerre le poursuivit.
Si seulement il pouvait se souvenir...

Elle semblait à présent si fragile, le marbre apparant laissant place à de la porcelaine fine. Profiter de son immobilisme pour s'enfuir paru tout à coup inconcevable, il ne pouvait décemment pas la laisser se briser par un geste brusque, totalement inapproprié. La violence de l'agression s'était envolé si rapidement qu'Emmet commençait à se demander s'il n'était pas en plein délire, en plein rêve, une réelle aberration de plus dans cette vallée aux mille visages.

Le silence de tombe qui régnait dans ce caveau putride ne trouvait écho qu'au vacarme extérieur du déluge purificateur. Lentement, l'humain, imprudent, entreprit de la déposer à ses côtés; l'enveloppant de ses bras, ne rajoutant qu'un linceul supplémentaire aux ténèbres qui les cloitraient. Pourtant ce simple geste lui parut particulièrement pénible, étrangement difficile. Ses forces commençaient à l'abandonner. Il la laissa sombrer avec lui sur le côté, l'enserrant toujours et se laissant ainsi emprisonner par son poids mort, par sa soif de vie.
Emmet la voyait mieux ainsi, mais ne put déterminer si elle respirait. Un bandeau de fortune, humide et éphémère, lui recouvrait les yeux en dévoilant traitreusement sa vulnérabilité; ce qui contrastait avec le sentiment d'immuabilité surannée qu'elle inspirait. Malgré la boue, cette dichotomie lui offrait une beauté stupéfiante. Mais l'on ne pouvait s'y tromper, cette créature, quelle qu'elle fut, ne pouvait être qu'aussi cruelle et impitoyable qu'elle était somptueuse. Les signes ne trompaient pas: Cette pâleur, ces yeux... L'irlandais devait se trouver en présence d'une véritable Bansidh...
Malgré ses efforts, il ne parvenait pas à se souvenir ce que l'on devait bien pouvoir faire pour conjurer une telle situation. La panique commença de nouveau à le gagner. Il était entièrement seul en ces terres désolées, pour qui d'autre que lui pouvait elle lui apparaitre? Il se maudit, se demandant comment diable avait-il pu être suffisamment stupide pour se rendre de plein grès dans ce qui visiblement deviendra son tombeau. Il tenta de se relever mais, ses forces l'ayant délaissé, il ne pouvait retirer son bras de la Dame blanche qui le retenait dans une étreinte morbide; laquelle l'aspirait au fur et à mesure que sa peur grandissait.
Qu'il faisait froid...

Cette intime étreinte contre-nature ne pouvait permettre à Emmet de longtemps craindre celle qui paraissait la plus fragile.
Presque naturellement, il se laissa retomber à ses côtés, dans la boue, ne voyant de toute façon pas où aller.
A bout de forces, il observait son étrange compagne avec son suaire et se demandait ce qui pouvait bien l'avoir amené à se terrer ici. Elle semblait blessée, mais, se disait-il, à quoi d'autre aurait-elle été sensé ressembler? Un souvenir fugace de neige immaculée lui traversa l'esprit et lui fit froncer les sourcils. L'humain jeta alors un œil au dehors, au bord de comprendre et se murmura pour lui même :


"Ô fins d'automne, hivers, printemps trempés de boue..."

Elle bougea lentement. Il la scruta, le regard indéchiffrable, mais ne savait trop quelle attitude adopter.
La mort pétrifie mais la pâleur opiacée de ses traits fascinent.
Il prit l'initiative d'aborder son destin avec calme :


"Chanteras-tu pour moi?"
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyVen 13 Fév - 14:06




Il s’appelait Llugh, elle se souvenait maintenant.
Elle l’appelait Messire Loup. Parce qu’il avait cette posture, cette façon d’être qui le rendait noble. Parce qu’il errait sans comprendre, sans savoir quel camp ni quel monde soutenir. Borné et sur la défensive, frôlant les différentes alliances, se laissant à y croire sans pourtant perdre sa liberté. Un vieux loup solitaire, qui ne désire rien de ses semblables.

Il la fit tomber à côté d’elle, elle restait à la limite de l’inconscience, se tenant dans ses bras, gardant son étreinte gelée autour de son corps.
Il n’était plus loup, il était cerf. Si frêle entre ses bras qu’elle aurait pu le briser en refermant ses doigts. Si frêle, si doux. Innocent. Sensible. Sans la grisaille des temps froids. Avec cette chaleur qui se dégageait de lui comme un flot de vie brulant qui s’écoulait en elle, avec lenteur. Elle s’y brûlait doucement jusqu’à ce qu’un équilibre s’installe. Entre lui, entre elle. Entre sa vie qui lui revenait, ses forces qu’elles sentaient filtré doucement dans son petit corps gris. Entre la vie du cerf qui ne tenait plus à rien, plus qu’à ses désirs.
La grise n’avait plus froid, la chaleur de la proie l’avait envahie, l’avait revêtu d’un voile de couleur légères, par touche, des gris qui se croisent, qui s’enlacent.


"Ô fins d'automne, hivers, printemps trempés de boue..."

Il la réveille, avec douceur. Elle cesse de prendre, s’accroche au vide froid, sans chaleur. Il est Messire Loup, elle n’a pas à le détruire, elle ne veut pas le détruire.

« Le gel, la glace et le feu, dans la même tourmente, dans le même silence.
Y-a-t-il de si belles histoires qu’on ne puisse les entendre sans rester pétrifier ?
Le fracas de l’eau et du vent chantera-t-il sans blesser, encore et encore ?
Faudra-t-il se laisser à embrasser le tonnerre et le prendre comme amant ?
Ou se terrer, se cacher, se détruire dans son bruit ?
Comme si, un son, pouvait brûler mon âme… »


*Et la tienne.*

La peur encore, envahissante. Le bruit est tellement fort, elle ne sens plus rien, ne voit plus rien. Ou a peine seulement. Un battement, un chant qui est si proche d’elle. Elle s’avance doucement et pose sa tête contre la poitrine de l’homme. Ainsi en se concentrant sur lui, sur la vie qui coulait en lui à intervalle régulier, la grise pouvait enfin se reposer. Cesser d’entendre le chaos dehors, et la vie et ses sens lui revinrent. La rassurèrent, la comblèrent. Elle aurait pu rester une éternité …

« N’aie pas peur. »


Elle murmure encore tout ducement pour l'envouter, pour le forcer a ne pas bouger.
Mirahil posa sa main à côté de son visage, sur l’humain pour veiller à son immobilité, à son silence. Elle le tiens, elle le bloque, et s’il lui venait l’idée de bouger elle refermerait ses griffes sur sa peau. Louve dans sa fourrure mille fois griffés, féline par ses gestes, la grise le voulait sous son emprise, à sa merci, à elle, juste à elle.

Les dernières teintes rosées sur son corps s’éteignirent. Ses blessures n’étaient désormais que des marques pâles.

Elle ne le laisserait pas partir. Elle refusait son départ comme elle refusait qu’il parte là maintenant. Il appartenait à son passé. Il lui appartenait. Elle allait l’obliger à rester avec elle, le forcer, l’attacher à son bras. L’asservir. Elle allait faire de lui sa proie et son bourreau à la fois.


Seulement, seulement, il lui avait demandé de chanter, alors doucement sa voix s’éleva. Luttant contre les fracas du ciel, prenant la place de la pluie, prenant la place du moindre bruit dans la cavité.


« C'est un soir où les fleurs du mal s'ouvrent et se pavanent dans la chambre noire des peines de cœurs.
Un soir où l'on vendrait son âme, au Diable ou à Dieu pour un sourire, une larme, envolée du chant d'un violon Tzigane …

C'est un soir d'éternel chagrin où le corps se pâme dans les bras d'un désespoir sans fin.
Un soir où la beauté fatale hypnotise ses proies, amoureuses aveuglées par l'éclat du soleil noir des fleurs du mal… »


Les autres couplets chantent dans sa tête, elle s’envole, s’éteins dans les mots, les phrases qui s'accrochent à elle. Sa bouche est close, son silence profond. Elle ne peut pas chanter la suite, elle ne veut pas chanter la suite, la suite est un point, une fin.
Pourtant cela chante en elle, de plus en plus fort. Ne lui laissant pas la voix, ne lui laissant pas le choix. Elle doit partir, loin, le laisser, là. Parce que sinon elle va le tuer. Parce que sinon elle va se tuer.
Partir comme elle l'a fait tant de fois, abandonner encore un être pour pouvoir garder ce visage mensonge. Ou tout simplement s'éclaircir, s'embellir sans se tenir à quelque chose. Elle se veut libre, elle le veut libre. Elle doit s'éclaircir la voix, le saluer et s'en aller.


Doucement elle décroche son oreille, ses sens lui sont revenus. Elle peut se lever maintenant sans perdre équilibre. Elle peut partir sans se perdre même si elle reste toute frêle sous l’assaut du bruit.

Elle est dehors déjà, sans qu’il ne puisse la suivre.
La grise se tiens maintenant, face aux fracas des éléments. La tempête, la tempête est si violente, Mirahil n’a jamais vu si grande attaque de la vallée. La pluie commence à tomber plus fort encore. L’ombre pressent le changement.
Enfin, peut-être il y aura quelque chose de merveilleux ici.

Peut-être …
Peut-être même qu’elle pourra tourner des pages et ne plus les ouvrir.

L’aveugle marche alors, avec lenteur comme si elle voulait capter le moindre frémissement de l’air. Puis elle se remit à chanter …



"Viens, ma lionne, viens
Te faire les griffes sur ma peau
Ployer ta nuque tendre
Offrande au bourreau
Sous l'orage anthropophage de mes crocs."
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MessageSujet: Re: [Clairière] Et maintenant ?   [Clairière] Et maintenant ? EmptyVen 20 Fév - 22:07

Échos de glace. Une voix cristalline.
C'est dans l'absolu que la création s'atteint et s'accomplit; c'est dans la mort que l'absolution est permise. Une promesse chuchotée, cela suffit.
L'humain accueille le froid comme une vieille amante, morsure enivrante. Elle est avide et l'absorbe lentement, n'existant que pour être comblée. A nouveau.
Bien entendu, il tremble. De froid ou de terreur (de plaisir?) l'histoire ne le dis pas, mais même s'il l'avait pu il ne la relâcherait, ne se délivrerait pour rien au monde. Liés par le givre, gelés par leur lien. Une Bansidh aussi implacable et inexorable que la venue de l'hiver l'accueille dans son désert de glace.
Son doux venin. Une odeur de jasmin...
Alors que la douceur de sa joue pâle contre son cœur joue les plantes carnivores, il lui caresse tendrement les cheveux. A nouveau.
La neige fond, mais virevolte toujours ; ce ne sont plus des flocons, mais de la cendre qui danse devant le voile verglaçant naissant de son regard.
La berceuse de la grise le consume, lui fermant les yeux petit à petit...
(Être de glaise qui retourne dans la bourbe originelle)

La vérité s'efface. Alef est ablaté, érodé.
Ce n'est pourtant pas la mort qui vient prendre Emmet, mais le néant. Il est neutre et n'affecte pas plus qu'il n'apaise. L'ombre l'abandonne. Cependant cet absolu est insupportable, pire que la mort libératrice ; il promet sans offrir, toujours consentant, jamais conquis.
Dans un mouvement vide de sens, il tente de la saisir. Sublimation. Mais la glace n'est alors plus que vapeur évanescente. Le souvenir le rattache à la vie comme le manque le rattache au présent (battement à deux temps).

*J'entends encore tout contre moi battre ton cœur*

En souhaitant l'épargner, Mirahil l'acheva.
Une simple coquille vide. Déjà mort à l'intérieur.
On ne goute pas impunément aux merveilles du petit peuple: Lueur céleste et ténèbres tangibles sont si vives que la lumière du soleil en paraît amoindrie. S'éveiller se révèle pour lui alors inacceptable.
En oiseau de passage, il cherche à la rattraper mais sombre à genoux dans la boue ; et quand il croit ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix.

Portant son funeste fardeau, l'humain rampe, à bout de forces, hors de son tombeau. Chaque sensation est insupportable. Les intempéries le giflent, le fouettent jusqu'au sang, et lui arrachent ce dernier râle. Le tonnerre réprimande, et fait trembler les restes de son âme mis à vif.
Son départ semble une aberration.

*Était-ce trop tôt ou bien trop tard?*
Sa chair lui rappelle continuellement son sort. Mais ce froid-ci est différent: Il prends sans ménagement, mord et arrache ce qu'il souhaite sans passion, avec le calme impavide des éléments.

Devant le rideau de fer de la pluie, le vent se lève.
Le printemps est souillé et n'a rien d'une renaissance. Bríd a échoué... Ou n'a jamais existé...
Sait-elle seulement ce qu'elle a fait? Ou n'a pas fait...

*Qu'importe...*
Ses doigts s'enfoncent dans la boue, dans les tréfonds de la vallée éviscérée. A nouveau.

Il sert les dents, son cœur, pour ne pas vomir cette bile acide qui le ronge. Pour la contenir et la garder peut-être (pour se nourrir de rancœur?), ou pour la partager...

*Est-ce là la solution?*
Tu aimeras ton prochain comme toi même. Alors que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson...
"Puisses-tu connaître le même sort!"
Une malédiction en écho dans sa tête pour seule réponse. Et des larmes de pluies comme seule caresse possible (sans aucun bouclier pour se protéger de leurs neufs lames).
Une figure rousse sur une butte, sous une colline, lui traverse l'esprit et lui transperce le cœur. A nouveau.
Et ce sont ses tâches de sang parsemant son doux visage qui le blessent le plus. Il se souvient.
A nouveau.

Mais dorénavant, cette chevelure de cuivre se couvre de rouille, et le soleil rouge s'éclipse. La ruine absorbe l'humain, le néant est enfin accepté, désiré. Une seule solution s'impose pour en finir. Il n'est plus question de subir cette haine lucide. Il faut l'utiliser... Pour en finir.

"Au nom du père, du saint esprit"
*ferme les paupières, rejoins la nuit*
Emmet incline la tête.
Les ténèbres l'entourent, l'enveloppent de leurs capes funéraires ; et la pureté de leur silence accompagne le déluge dans sa marche funèbre.
Llugh se relève.
Encore et toujours, le froid s'empare de tout son être et se nourrit de son désespoir. La grise le hante, le blanc l'obsède. Une créature de givre, à la chevelure opaline, retourne en chuchotant vers son caveau.
A nouveau.


"Demain, pourtant, le bourgeon se verra brisé:
Taille d'une fleur qui n'aura pas vu le jour.
Éphémère éternité: Nymphe d'eau glacée,
Ta morsure me refroidira, mon amour."
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