Hollow Dream
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 Quand le passé nous rattrape et nous fuit...

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MessageSujet: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyJeu 27 Déc - 4:10

(et pour bien redémarrer ce rp en beauté, une référence: "Adieu!" d'Alfred de Musset. Personnellement j'adore!
Ps: Sujet libre)

Le sommeil qui glisse, s'en va, la fuit... Les ombres nébuleuses de l'Oubli qui viennent embrasser son âme... Sa chevelure éparse qui forme comme un tapis sur les feuilles dormantes où repose son corps allongé...
L'éveil... la silhouette, trop frêle, qui se redresse... lentement, difficilement... s'extirpe de ces limbes, peut-être bienfaitrices, peut-être destructrices... Son esprit repose encore dans les brumes d'un mystérieux magicien... elle ne sait pas... elle ne sait pas encore qu'elle sera encore plus désespérée lorsqu'elle saura qu'elle a reperdu... son humanité.
C'est une réalité, c'est une fatalité...
Elle ne sait pas encore que bientôt elle pleurera, que bientôt elle souffrira...
Elle a même oublié que Lui son prince, Lui sa vie, l'a rejointe...
Elle erre, trébuche sur une racine, se relève, continue d'avancer... avancer... comme un spectre qui ne comprend pas...
Infernale entité! Pourquoi lui faire un tel don si c'est pour bientôt lui enlever? Ne vois-tu pas qu'elle a déjà assez souffert?
Assez de larmes, assez de cris!

Comme dans un rêve, elle se dirige vers le lieu de sa première mort...
Le théâtre.

C'est sur cette scène qu'elle a dédié sa dernière mélodie à...


"Démétrius..."

Prononcer son nom est comme un enchantement qui écarte un peu, juste un tout petit peu, les pans de brume des derniers filaments du Mal, du Bien qui la ronge... Elle est si peu habituée à vivre... saura-t-elle saisir cette funeste chance? Goûter à ces heures de paradis qui lui sont alloués au beau milieu de son supplice infernal...?

Elle ne sait plus... Que chantait-elle déjà...? S'imaginant que ce serait Sa voix à lui qui remplacerait la sienne, tellement mieux... tellement plus mélodieuse... Un filet d'harmonie, comme une brise lointaine s'échappe de cette bouche où filent les mots comme des rêves mal contenus par son esprit perdu, s'échappe de cette harpe que caressent amoureusement et nostalgiquement ses maigres doigts...


Adieu ! je crois qu'en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
Dieu passe, il t'appelle et m'oublie ;
En te perdant je sens que je t'aimais.

Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l'avenir.
Vienne la voile qui t'emmène,
En souriant je la verrai partir.

Tu t'en vas pleine d'espérance,
Avec orgueil tu reviendras ;
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas.

Adieu ! tu vas faire un beau rêve
Et t'enivrer d'un plaisir dangereux ;
Sur ton chemin l'étoile qui se lève
Longtemps encor éblouira tes yeux.

Un jour tu sentiras peut-être
Le prix d'un coeur qui nous comprend,
Le bien qu'on trouve à le connaître,
Et ce qu'on souffre en le perdant.

Elle ne sait pas... elle n'aurait su le dire... Elle a pris la parole d'un autre, poète de talent qui traversa les temps...elle appose juste sur ces vers une musique nouvelle, ainsi qu'un troubadour pour accroître l'émotion de son public absent pare les mots d'une nouvelle couronne, d'un nouveau vêtement. Celui-ci est fluide et triste comme un songe qui s'enfuit... Cette couronne est faîte d'épines, à la fois douces et amères.

Comme sa renaissance lui cause de souffrance! Souffrir... n'y a-t-il donc plus que la mort qui l'invite à s'offrir à ses bras décharnés...? Ou la musique la retiendra-t-elle, la délivrera-t-elle de son tourment?
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyJeu 27 Déc - 18:50

LA femme était au sol, étendue à même la terre, elle ouvrit doucement ses yeux. Des yeux encore étranges, d’un gris sombre. L’eau passe sur son corps sans la salir vraiment pourtant, au contraire elle lave la femme d’une pâleur impressionnante. Mirahil se relève sur son corps milles bijoux brillent un instant avant de chanter.
Gling Gling.
Cela lui rappelle quelque chose à la femme aux longs cheveux sombres avec des fils argentés, cela lui rappelle une chaleur, oui c’est cela une chaleur, des bras et une pénombre.
Mais elle chasse cette dernière pensée comme on chasse un mauvais rêve. Elle passe ses doigts sur son bijou argenté qui se tient sur son front, son porte bonheur. Puis elle se met à marcher. Ses yeux courent sur le paysage, la pluie est là, partout, la pluie qui coule et entraîne dans sa course les images d’un passé perdu.
Oui c’est cela avant il y avait la neige, la si belle neige, Mirahil la regretta quelque instant en voyant la terrible pluie ravagé le paysage, juste quelques instants avant qu’elle ne se rappelle le froid mordant ses joues et ses pieds, la souffrance glacé d’une blessure du gel.

Son pas l’emmène loin si loin, là où déjà elle est passée en courant, là où elle a cherché la fuite.
L’ancienne ombre ne se souvient plus, l’ancienne ombre n’existe plus sauf peut-être dans la dame qui est là, dans ce fantôme qui reste près de l’humaine, un fantôme qu’elle ne voit pas un fantôme qu’elle n’entend pas et qui à côté d’Alhem et de la vallée marche près d’elle. Juste des mirages d’une vieille existence, juste des cauchemars qui se sont perdus.

Puis elle s’arrête, la femme observe sont corps et passe ses doigts dessus, son corps est parfait, ses doigts pourtant cherchent des cicatrices, mais il n’y e a pas. Vieux réflexe, elle se met à rire de sa bêtise : pourquoi donc y aurait-il la moindre blessure ?

L’humaine se sens bizarre, il lui manque quelque chose, il lui manque des noms qui s’acharnent a essayé de passer la barrière de ses lèvres. Pourtant ils n’arrivent pas a dépasser les limites et l’ancienne ombre les oublie.

Ses cheveux mouillés se collent contre son corps. Mirahil les écarte un peu. Déjà ses yeux étranges sont emplis d’une détermination farouche : elle doit retourner sur terre, elle doit retourner là-bas et vivre sa vit, elle a 17 ans, elle a un avenir, elle a fait son choix là-bas, elle doit …
Elle est la louve qui mort et qui séduit, elle se doit d’être vivante, car une cage n’est pas pour elle, déjà elle sent les parois qui l’effrayent.

Elle tremble maintenant de peur, d’une perte qu’elle ne comprend pas et de froid aussi, ses habits de putes ne la réchauffent pas suffisamment.

Elle arpente la vallée, à la recherche de vivant puis elle la voit elle, une femme dans les ruines d’un théâtre. Une humaine qu’elle ne connaît pas, une humaine qu’elle écoute pourtant silencieusement tandis qu’elle clame ses vers.

Mirahil les murmure, ensuite, appréciant chacun des mots entre ses lèvres, usant de cette mémoire qui la laisser tomber. Montrant ainsi à Onénorelle qu’elle est là.



« Quand je m’étais endormie il faisait froid.
Quand j’ai sombré je n’étais pas à cet endroit, perdue en forêt.
Quand j’ai laissé mes yeux se fermer Hollow Dream était blanche.
Je ne comprend pas … »
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyJeu 27 Déc - 20:18

"Blanc"

Murmure la voix lointaine...
Quelques notes, inspirées par une Muse souveraine découle de ses articulations trop visibles qui s'animent, comme mûes par quelque spectre invisible... Spectre... Il lui semble qu'elle fut un fantôme pendant un temps... puis soudain elle rit, un rire triste et désespéré, un rire moqueur envers sa propre bêtise... Un rire à vous glacer les sangs. Comme si elle avait jamais été autre chose qu'un sinistre ectoplasme...
Un sourire plus doux alors vient atténuer les éclats horribles de cet humour qui lui sert d'arme, une arme pour mieux se supplicier... Dans Ses bras elle était vivante. Mais elle l'a perdu.
Perdu...
La douleur de l'absence, ce vide où ne se répercute plus nul écho pour ce coeur tourmenté qui se serre face à sa propre solitude qui l'étreint et lui fait si mal...

Ses paupières, abaissées sous le joug d'un bourreau invisible peu à peu, lentement, timidement se relèvent, hésitent à contempler cette femme qu'elle n'a jamais vue... Charmée, elle fixe l'étrangère. Elle est si belle... Pourquoi elle? Pourquoi a-t-elle cette aura? Qu'est-ce qui la rend si forte? A ce point... fascinante?
La malheureuse jouvencelle tremble de froid alors que sa tenue exotique la protège à peine des intempéries que leur offre cette saison des pluies. Elle s'approche de cette soeur, cette soeur qu'elle est condamnée à retrouver peut-être pour l'éternité... Partager les mêmes blessures, cette compréhension muette et terrible d'Eloa pour le démon qui l'entraîna dans sa damnation.


"Blanc..."

Quelque fluide, comme un fil musical et enchanteur s'échappe de ces fragiles jointures martyrisées par la fraîcheur de l'air... Il était tellement plus accomodant d'être morte. Mais cela elle ne le sait pas... elle ne le sait plus. Elle sait juste qu'elle l'a perdu.

"Ma dame... Qu'importe le temps, qu'importent les tours de la vallée, les tourments qu'elle inventera pour nous faire gémir et pleurer... Qu'elle soit parée d'une robe d'hiver ou d'été, cette funeste contrée trouvera toujours moyen de nous troubler..."

Un regard, si triste... Un regard se pose sur les prunelles qu'on lui oppose. Elle aussi est perdue...
Puis soudain, une bouffée d'amour, une bouffée de chaleur... Cette tendresse qui lui est inconnue la pousse à s'emparer de la main de cette divine en vêtements de catin.


"Il faut partir, oublier la misère... Le passé en lambeau ne nous rattrapera plus qu'en souvenir... Il faut oublier... Peut-être est-ce le présent de la vallée..."
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyJeu 27 Déc - 20:59

La grise cesse de trembler, pourtant elle a encore froid. Elle s’approche de celle qu’elle n’a jamais vu, jamais .. ou peut-être. Mirahil déchiffre le visage, s’accroche aux lèvres, aux yeux. Non elle ne la connaît pas. Pourtant cette femme qui parle de blanc lui inspire confiance.


« Pourtant j’aimais l’hiver. J’aimais le paysage blanc noir et gris. Tout en nuance, une palette d’un artiste sans couleur, un homme triste sûrement, un homme qui regardait en noir et blanc.
Il me protégeait ce gris.
Et maintenant il y a la pluie, il y a le paysage qui prend peu a peu des couleurs.
Et si peu de gris. »



Elle parle rêveuse, comme encore dans le poème d’Onénorelle.
Mirahil regarde ses doigts, quelque secondes elle a voulu les passer sur le visage de la femme, elle se retiens ce n’est pas séant. Pourtant … Pourtant elle aimerait bien, elle ne comprend même pas ce désir. Pourquoi donc désire-t-elle fermer les yeux et observer des doigts le visage de l’ancienne ombre ?
Mirahil laisse ses yeux s’engouffrer dans ceux de la belle qui se tien si proche d’elle, si triste, si perdue elle aussi. Sa main se laisse prendre dans celle de l’ancienne ombre et aussitôt la grise laisse sa seconde main explorer les doigts qui se sont emparer de siens, puis elle les retire.

« La vallée peut rêver je ne gémirais pas. Le temps ne change rien, sauf l’humeur peut-être. »


Ses mots sont amers, emplie de rancoeur. Il y a quelque chose qui ne va pas et elle le sent.


« Présent de la vallée ? Elle ne m’a rien offert, et je ne lui offrirais rien, et surtout pas mon âme. Elle aura beau se plier a genou que je partirais, je m’enfuirais d’ici où rien ne va. »


Où tout est clos. Car c’est cela qui la gène en la vallée. Elle se souvient …. L’humaine avait couru, couru, encore et encore, si vite qu’elle avait senti son corps se rompre sous l’effort mais elle était revenu au point de départ.


« Il faut partir oui, c’est cela, partir loin, trouver quelque chose.
Ouvrir les yeux et ne plus être là.
Cruelle vallée peut-être a-t-elle voulu nous blesser en nous amenant là où nous ne nous étions endormies ?
Peut-être a-t-elle voulu raviver l’espoir ?
Cruelle méduse, terrible putin, détestable vallée.
Elle n’a pas le droit de nous tenir en cage ! »


Mirahil est renversé, elle en sait plus où elle est, oui c’est cela ! Il lui manque ses habitudes, son quotidien, tout ce qui la protége, tout ce qui veille sur son humanité.


« On ne peut pas rester là !
Les bêtes de glace ont peut-être disparue, mais d’autres ont du les remplacer. Ses harpies ne se laisseraient pas si vite détruire. On en serait trop heureux ! »



Déjà la grise fait quelque pas, entraînant Onénorelle dans sa marche, par la main qui les lie. Puis brusquement elle se retourne, restant tout proche d’elle, les corps presque se touchant. La grise plante ses yeux dans ceux d’Onénorelle. Très proche d’elle, Mirahil sens sa chaleur, nez à nez, on aurait pu la croire défiante si ses traits n’étaient pas doux et calme.
Doucement elle murmura.



«Belle damoiselle qui êtes vous ? »


Mirahil avait été prise d’une frénésie étrange, la confiance que lui inspirait Onénorelle l’avait rendu sans méfiance. Sans comprendre elle avait agi comme si la femme était sa sœur, comme si leur chemin était le même et maintenant elle se rendait compte de son éventuelle erreur.
Puis plus doucement encore avec une certaine difficulté elle murmura :



« Mirahil, oui c’est cela mon nom. »

Car il lui fallait se présenter si elle entendre le nom de cette femme.
Perdue, comme blessée, Mirahil se tiend, silencieuse, en attente. Malgré sa fragile apparence rien ne pourrait l'ebranler, dans ses yeux renait la determination qui l'agitait auparavant. Puis elle les detournent doucement ...


"Ne sens tu pas que quelque chose est troublé? Pas la pluie, non pas que la pluie. Il y a quelque chose en plus, a moins que ce ne soit quelque chose en moins. Pourquoi la vallée nous deplacerais comme de spions sur sa terre ? Je déteste sa ! Cette snesation de n'être qu'un jouet.
Il devait y avoir un but ! Une raison !
Si seulement je pouvais savoir le pourquoi ...
Je deteste jouer le pion sur un jeu d'echec ..."
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptySam 5 Jan - 3:38

"Dansons donc Mirahil! Oh oui! La vie est un théâtre, et quelles que soient les planches, nous pouvons y jouer, chanter, danser... rire et pleurer! Il y a d'un côté les gens qui manipulent les émotions, de l'autre ceux qui vivent leurs émotions...."

De passionnée et fougueuse, sa voix s'était soudain faîte moins intense, comme un lointain écho, comme quelque douloureuse mélodie qui se perd, qui se meurt.... qui se meurt... Alors que la jeune enfant avait ainsi qu'un troubadour passé sa harpe en bandoulière et s'était emparée de la taille svelte de la somptueuse jouvencelle, ses mains, gagnées par cette mélancolie qui pendant si longtemps fut considérée comme une maladie glissèrent, fuyant le corps qui à défaut d'être offert n'en était pas moins bien présent et réconfortant...les bras, lentement, ainsi que des ailes toutes chargées du pus du désespoir vont s'abattre le long de ces côtes faméliques qui n'enfanteront jamais plus, ainsi que des plumes toutes chargées de goudron ploient et finissent happées par les flots, ses pensées à la dérive noyées par son tempérament si sombre revinrent bien vite se nourrir à ces flancs amers... comment auraient-elles pu, longtemps, goûter à cette heureuse lumière...? Puis les doigts maigres se referment, ses poings se serrent, alors qu'elle se détourne de ce si beau visage pour cacher ses traits tout empreint de rage... de rage et de honte.

"Plus jamais! Non, jamais plus... j'ai décidé que je préférais faire partie de ceux qui vivent plutôt que de ceux qui regardent vivre les autres pour mieux se jouer d'eux..."

Elle revient soudain à cette somptueuse étrangère, de nouveau fougueuse et enfiévrée

"Qu'importe la vallée! A leurs yeux, je suis peut-être un simple pion, ou peut-être un fou ou un cavalier... Mais je m'en fous! tout ce qui importe, c'est de savoir ce que nous voulons être nous! Pas de redouter la vision qu'eux ont de nous...

Oui, la vie est un théâtre! Et je m'emparerais du rôle que je désire, je n'attendrais pas la fin de la distribution pour me contenter de ce qu'il restera!..."

Sa bouche s'entrouve... elle ne comprend pas...
Est-ce bien elle qui a dit cela...?
Non, impossible...
C'est au tour de sa tête de se courber ainsi qu'un animal dompté par les coups du sort baisse l'échine... pas de dernier et sublime chant du cygne pour elle... Juste pour ceux qui ont su rester, libre, jusqu'au bout... Elle n'est qu'une stupide bête, même pas apprivoisée, juste résignée, soumise au sceau de la fatalité marquant ses chairs meurtries, ses chairs de petite chose fragile, pas même de femme...
Tristement, elle regarde ses mains... ses doigts lui apparaissent si maigres! Et ces poignets osseux...! "Mon dieu!" pense-t-elle avant d'enfouir son visage entre ses mains pâles aux phalanges saillantes...
Tristement, elle relève ce même visage, ses mains encore levées prêtes à recueillir l'onde de quelque larme, ces larmes qu'elle ne sait plus, qu'elle ne peut plus verser... Vivre... c'est comme un rêve, trop lointain, qui la fuit déjà, qu'elle ne rattrapera, qui ne la rattrapera peut-être jamais plus, laisse à nu sa conscience démunie visitée par quelque folie inconsciente avant que la prenne de nouveau à la gorge cette nausée, ce dégoût si profond, si puissant... de soi.
Tristement, ainsi qu'une épave, elle va s'échouer sur le bord de la scène, comme une comédienne qui joue son ultime dernier acte. Ses pas semblent vacillants, mais comment ces jambes pourraient-elles soutenir une carcasse, même aussi frêle? Puis la sihouette semble presque tomber au sol plus que s'asseoir... dire qu'elle parlait de danser! Mais elle n'a plus même la force de se mouvoir... plus de courage, plus assez de volonté pour se battre... juste se laisser mener par les flots sans rien diriger...


"Regarde ma vie... Elle est comme ce théâtre... branlante. Toi, tu es belle, je te sens encore fière et sauvage. Moi je ne suis plus qu'un simple animal de bât, il reste tout juste peut-être pour toute scène préservée que les simples planches d'un coeur qui continue de battre, quelques coups... quelques coups jamais suivis par aucune représentation, car il n'y a plus d'artistes, plus de public pour l'enflammer, plus même d'éclairage ou ne serait-ce qu'une, une seule chandelle pour l'éveiller... Toi, tu peux encore choisir ton destin et ton rôle. Moi je suis juste une musicienne, pas même égale à Orphée, sans Eurydice pour l'éblouir et lui montrer que la lumière peut exister jusqu'au beau milieu des tréfonds de l'enfer... cet enfer si gris, sans vie... Tu me demandes mon nom, il n'y a pourtant aucun intérêt à savoir qui je suis... Mais de toute façon, tu le verras, tu ne le retiendras pas... car moi-même je n'ai pas su me retenir... à mon aimée... à mon existence..."

La voix tel un fil de plus en plus ténu, comme une pelote de pleurs tissée par quelque Ariane abandonnée dans un sinistre labyrinthe de douleur, devient un murmure, à peine audible mais qui subsiste pourtant... qui subsiste comme cette harpiste qui souffre mais habituée à la douleur finit par ne plus voir son tourment... juste le désespoir, celui de ceux qui sont trop las, de ceux qui sont trop lâches, et pourtant... qu'il se montre celui ou celle qui osera la juger! Pus indispensable, plus vital encore... celui ou celle qui pourrait l'aider... qui pourrait la sauver...

"Onénorelle... C'était mon nom... Mais suis-je digne de le porter encore?"
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptySam 5 Jan - 14:15

L’ombre sombre, son cœur se laisse griser, il se perd dans son amertume, dans sa rancœur. Mirahil s’approche alors. Prends la main d’Onénorelle et relève celle qui a chuté, tant dans son cœur que dans ses jambes qui ne la porte plus. Doucement elle la serre un peu contre elle, attrape sa seconde main, puis elle commence. Un pas sur le côté, un pas de l’autre, elle commence à danser …


« Tu as choisi quelle place Onénorelle ? Moi je suis sur le devant de la scène et pas dans ses coulisses. En moi règne l’espoir et il ne peut me quitter, c’est cela ma force. Elle peut être tienne …
Un théâtre branlant est mieux qu’une salle parfaite mais sans âme, éclairée par des spots sans force, où des gens se croisent et s’en vont, sans rien de plus …
Un théâtre c’est la vie, qu’il agonise ou qu’il flamboie. Un théâtre ce sont les larmes de joies ou de tristesse, la couleur violente de la haine, le mensonge aussi. Mais un mensonge qui paraît si vrai et qui offre tant ...
Un théâtre ce sont des gens qui entrent et qui s’assoient et quand ils repartent ils sont différents, enfermés dans le rêve ou le cauchemar quelque instants. Un théâtre c’est magique, sa sort du désespoir par une réplique, sa vie, sa bouge.
L’animal de bât, ma chère mais où tu vas nous chercher cela ? Il y a des poupées cassées à tout les coins de rue tu sais. La beauté est aussi terrible qu’éphémère. Sauvage c’est juste se battre, alors viens avec moi ! Viens te battre à mes côtés, tu vas mourir tu sais …

Tu vas mourir si tu te laisses sombrer … »



Mirahil esquisse quelques pas plus enflammés, plus violent aussi.


« Moi je vois en toi un théâtre qui n’attend plus qu’une chose, une seule …
Tu sais je pourrais être l'artiste qui joue à tes côtés, la spectatrice qui pleure ou qui rie.
L’artiste est là, il attend, laisse le donc s’échapper de ton désespoir.
Ne meurs pas Onénorelle, je serais dans l’obligation de te tuer après, si je ne veux être dévoré !
La lumière, le projecteur est seul, il n’y en a qu’un, il faut le garder précieusement car sans lui il n’y aurait plus de théâtre. C’est ton espoir qui éclaire, qui fait vivre, laisse le prendre possession de toi.
Il y a de l’espoir dans tout hommes, même ici, il y a de l’espoir en chaque cœur, même le mien.
Je t’en prie …

Je ne suis pas tel que tu le crois Onénorelle, c’est juste que je ne veux pas mourir, tu sais Hollow Dream est trop petite pour moi … »



Elle cesse d‘emmener dans sa danse Onénorelle, elle s’arrête et la regarde, droit dans les yeux. Sérieuse elle a peur de voir cet être se mourir près d’elle, peur d’échouer encore, peur de voir à tout instants une bête ou pire encore une créature arriver. Peur de sombrer elle aussi dans le gouffre du désespoir. Mais ces peurs elle les garde au fond d’elle pour qu’Onénorelle ne la voie pas trop démunie. Ces yeux traduisent ses peurs mais aussi l’espoir qui gonfle dans le cœur et l’âme de celle qui ne se sait pas morte.

« Onénorelle c’était ton nom, mais si c’est le nom du désespoir peut-être faut-il le laisser mourir…
Il ne faut pas baisser les bras, il ne faut pas se trouver faible parce que c’est cela qu’elle cherche.
Tu es forte, tu ES forte ! Sinon tu ne serais pas là !
Mais ne laisse pas la vallée choisir pour toi, ne la laisse pas prendre les rênes de ta vie et faire de toi une ombre. Une ombre grise et désespérée, sans espoir pour éclairer son art, juste sa rancœur, piment dans sa bouche et ses yeux cruels et sombres qui ne rêvent qu’à notre mort.
Je regarde ta vie Onénorelle, cette vie que je ne connais pas, mais j’y vois de l’espoir, du théâtre et toi. Toi qui est là, avec ton passé, tes soucis, tes tourments. Abandonne ce qui fais mal et relève toi de tes chutes car c’est aussi cela vivre. Garde en toi la douleur mais érige autour d’elle une barrière que ni la neige ni la pluie ne peux abattre. Ne sombre pas»


Ses doigts viennent relever une mèche de cheveux rebelle de l’humaine et la passe derrière son oreille.


« Je ne te laisserais pas mourir …
Je ne te laisserais pas.
Reste avec moi, Onénorelle, reste près de moi.
Je prendrais soin de toi, et toi de moi …
Pour que jamais nos cœurs ne sombrent …
Pour que jamais la mort nous rattrape …»


Puis doucement elle lui sourie, ses yeux flamboient d’une détermination s’en faille et d’un espoir sans fêlures.



« Veux-tu danser ? »


C’était une invitation à vivre, une invitation à la suivre aussi.
Une invitation à espérer, à ne pas baisser les bras.
SI à cet instant Mirahil saurait qu’elle est morte sûrement qu’elle s’écroulerait au sol et mourrais à côté de celle qui déjà sentait l’espoir se mourir en elle.



*Dis moi oui ...*
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyDim 6 Jan - 4:24

"Oui..."

Une main, fine, trop fine, vient enlacer la taille de celle qui la sauve et qui pourtant a également besoin de son aide, une autre s'empare de celle de cette si belle et si touchante cavalière... Lentement, elle esquisse un premier pas, lentement la créature s'apprête à retrouver pour un instant son humanité... Ses pas foulent à peine le sol, invitent pour un nouveau voyage celle qui l'a entraîné dans ce périple insensé... Si proches, elles sont si proches... Les lèvres de cette jouvencelle, cette fleur flétrie avant même d'avoir pu goûter au soleil près de l'oreille de l'autre danseuse égrenent ces mots, ce murmure comme une musique lointaine... trop lointaine pour être véritablement poignante...

"Onénorelle... c'était le nom de l'amour."

Une révélation, un pan de mystères qui se dérobe... Mais elle ne se dérobera pas. Pas cette fois.

"Dansons... après tu me tueras."

Un autre pas qui s'esquisse, un autre vol, alors que les planches craquent sous le passage de ces silhouettes pourtant graciles, ces ombres qui ne se savent pas ombres et redoutent de le devenir... Regardez-les! Elles ont déjà ces manières éthérées de banshee tourmentées, de créatures désincarnées...
Un autre pas qui vole, foule de nouveau le sol...


"Tu me tueras, car vois-tu je suis condamnée... Alors oui, fais-le tant que tu en as la possibilité... Tu as le choix entre me tuer et me voir mourir, seule, soumise au joug de la vallée... Regarde-moi Mirahil, toi seule me donne la force de bouger... alors comment veux-tu que je trouve le courage de quitter cette contrée...? Les vallons verdoyants et magnifiques, les rivages antiques... tout cela n'est plus pour moi. Où veux-tu que je puise ne serait-ce qu'une parcelle de lave pour nourrir les braises d'un espoir qui déjà s'éteint...? Tu me tueras, car entre tuer une soeur pour lui offrir la délivrance et la voir périr pour mieux se repaisser, tel un ver, de nos frères... même si cela est difficile, le choix lui est facile à faire..."

Le silence pendant un instant rythme leur danse, au gré de leur coeur, ce coeur qu'elle ne reconnaît déjà plus et pourtant qui lui fait mal, tellement mal... Pourquoi bat-il si fort?
Pourquoi petit coeur, quelle est cette pulsation intense et insensée que tu veux lui faire entendre...? Pauvre coeur, elle ne t'écoute plus, elle ne sait plus... Elle ne comprend pas quel est ce bruit sourd qui bat contre sa poitrine, qui à chaque écho lui dit "allez, bat-toi... un peu plus... encore une fois...."
Oh, comme elle a mal! Est-ce donc cela vivre...? Faut-il seulement choisir entre mourir et souffrir...? Comme la rime est cruelle! Et pourtant, ciel, que cette poésie est belle...


"J'aurais aimé le revoir avant... Mais j'ai bon espoir... si je ne suis pas Orphée ici, je le serais peut-être dans l'au-delà..."

Un sourire, triste, mais triste...
Le doux rossignol a chanté, l'oisillon malade finalement n'a pas eu le temps de voir son duvet se transformer en brillant plumage... Mais pendant un instant, il a imaginé... et cela l'a rendu heureux.
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Mirahil
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyDim 6 Jan - 12:53

Sa sœur, elle est là dans ses bras, si heureuse en cet instant éphémère, si peu sure d’elle aussi. Mirahil la regarde, elle la dévore des yeux, rongée déjà par la fin de la danse qui déjà se dessine et qu’elle repousse à chaque pas. Déjà fantôme sans le savoir leur danse est légère si légère qu’elles semblent voler. Ne vous y trompez pas elles volent, magnifiques créatures, elles volent et leur plumage de gel les recouvrent déjà même si elles ne sans rendent pas compte. Seul les murmures brisent le silence, porteurs de milles promesses.


« Je t’appellerais Onénorelle … »


Le malaise revient quelques secondes dans l’esprit de Mirahil, elle avait un nom, aussi, un nom d’amour murmuré par son amant, ou hurler par sa colère. Il est où se nom qui a disparu de son âme, sans le reconnaître, sans le découvrir elle sens juste son absence …
Mirahil suit les pas de sa cavalière la laissant les mener où elle le souhaite, la danse lui appartiens comme le corps vibrant de la grise qui la suit, comme le silence aussi que seule la pluie romps à chaque gouttes.



*Avant vallée tu savais te faire silencieuse, tu écoutais les paroles, tu respectais le silence, va-t-en loin de nous avant que je ne te fasse partir.*


Déjà Mirahil reprend ses mauvaises habitudes, sait-elle seulement qu’une dame sombre l’accompagne et sourie à ces mots.
Mais non l’ombre ne voit pas ses compagnes de misère, elle tourne, et retourne emmenant et se laissant emmener à la fois dans leur danse seulement dictée par leur pas et leurs âmes.



« Nous sommes tous condamnées, Onénorelle. J’ai le choix entre te tuer et te voir mourir seule, sous le joug de la vallée. Mais déjà tout s’embrume, je ne te laisserais pas mourir, je me battrais pour toi s’il le faut. Tu ne mourras pas seule, et j’éloignerais la vallée autant que je le peux de ton cœur. Je ne te promets pas le diable. Et si en toi le désespoir est si grand qu’il te dévore l’âme alors je te tuerais, je te tuerais je te le jure, mais seulement quand ce sera le moment, Onénorelle, pas alors que tu vis et respire avec dans ton coeur espoir et désir de liberté. Laisse moi te rendre heureuse, laisse moi essayer au moins.
Tu sais moi aussi je suis condamnée, mon corps est là-bas et ma vie ne tiens qu’à un fil, je ne sais pas pourquoi je vis encore, pourquoi on ne ma pas tuer alors que pour des intérêts et politique et diplomatique il faudrait me débrancher. Je n’ai que cette peur.
Promet toi aussi, promet de veiller sur mon espoir et de me tuer quand chimère je deviendrais. Je ne veux pas devenir une bête sans loi ni cœur, sans rien d’autre qu’une masse de poil et qui déchire le cœur et le corps des hommes.
Ce sera à la dernière de nous deux qui gardera espoir de livrer sa soeur alors qu’elle ne sera pas encore créature mais déjà plus humaine ... »



Mirahil n’avait pas refuser de tuer Onénorelle, elle l’avait juste remis à plus tard, par les mots elle avait détourner la demande se voulant droite et sure, se voulant sœur et humaine. Un sourire triste teinte le visage de l’humaine, Mirahil le regarde et y découvre un gouffre, un gouffre si profond que cela lui fit peur et qu’elle gémis quelques instants.


« Mais laisse moi Onénorelle, laisse moi insuffler de l’espoir en toi. L’au-delà n’existe pas, l’au delà est une chimère, la mort est une dame qui se joue de nous. Ne te laisse pas tuer par ta rancœur, suis moi dans l’espoir et laisse les rêves devenir vie. Il n’y a rien de pire que de mourir par son âme, je ne te tuerais pas avant de voir que ta dernière seconde c’est écouler. Qui qu’il soit je te propose de le rejoindre, maintenant ! »



*Avant que ce ne soit trop tard …
Avant que tu ne te perdes et que je ne puise plus que te tuer …
J’ai promis ma sœur, je t’ai promis la mort comme délivrance.
Et j’ai peur de devoir te brûler la gorge avant qu’elle ne gèle.
Crois en moi je t’en supplie, crois en nous et en notre chance, reste près de moi et ne te laisse pas abattre je pourrais te relever à chaque chute, te porter si tu ne peux te porter, te soigner si tu es malade, te tenir en vie.
Mais seulement si tu le veux, si tu me laisses te porter et t’emmener bien loin du chemin que tu prends.*



« Onénorelle, accepte de vivre.
Accepte …
Espère, ne t’inflige pas une mort sans sens. »




Mirahil dansait, son visage ne traduisait rien, seuls ses yeux la trahissaient, c’est foutus yeux qui avaient pris une bien étrange couleur, plus argenté, plus étonnante depuis qu’elle s’était relevé, les cheveux trempés, sans neige pour geler ses pieds. Ils semblaient prêts à pleurer, ils semblaient plus loups, moins humains. Déjà elle voulait protéger Onénorelle, déjà peut-être elle l’écrasait de ses mots et de ses pas battant le sol avec une douceur presque amoureuse, comme si elle ne voulait pas laisser aller sa violence a entraîné la danse dans une lutte avec la vallée, violente et cruelle.

L’humaine avait changé, il n’y avait aucun doute de cela, depuis qu’elle était ici elle avait appris certaine chose qui ne s’oublie pas, marquée dans le sang de ses amis elle les avait vu chuter, perdu dans les larmes elle avait continuer d’espérer, dure, fiable, immobile dans la tourmente elle était rester. Prête à tous pour vivre, prête à tous pour respecter son code de l'honneur. Mais qu'est-ce que l'honneur pour une putin assassin, pour une femme créer pour séduire, pour une arme vivante, pour quelqu’un qui a vu milles âmes se tourner vers un dieu en lequel elle ne croit pas.
C’est l’honneur des femmes de joies, des amitiés increvables, des âmes liés qui se laissent mourir pour que celui qui l’aime meurt en paix. C’est l’honneur du peuple de la nuit, qu’on soit de l’élite ou des bas-fond.

C’est le code des loups.
L’esprit de la meute …


Mirahil donnera tout pour sauver Onénorelle, tout si seulement l’humaine l’accepte et ne refuse plus d’espérer …
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyLun 7 Jan - 4:51

"Pourquoi...?
Mirahil, que suis-je pour toi...? Juste une fleur au parfum qui peut-être trouble un instant... Une fleur déjà fânée qui rappelle le printemps enfui, enfoui au fond des coeurs, une fleur qui se meurt alors que les temps tourmentés la cueillent quand bien même elle a résisté au passage de l'amour... Une fleur que l'on goûte puis que l'on abandonne au bord du chemin... Je serais heureuse si ma musique a su t'atteindre, émouvoir ton âme, je serais heureuse si mon souvenir déclenche un tendre sourire...

Oh, pardonne-moi ma belle, je ne suis pas digne de toi. Pourquoi m'accordes-tu ta confiance...? Tu ne me connais même pas... cette fragile créature éplorée aux émois effeuillés comme de vulgaires pétales souillés par les mains qui les ont arrachées, jetés négligeamment sur le pavé, en pâture aux pieds des passants... éprouves-tu de la pitié pour moi...? Tu ferais bien sans doute, car je suis pathétique. Mais c'est ainsi, certains sont faits pour être admirés, d'autres méprisés ou exécrés...

Ne m'en veux pas... Ne pleure pas pour moi, je n'en vaux pas la peine... La peine... Elle est ici souveraine... Oh, Mirahil, j'ai tout perdu! tout..."

Son coeur se serre, sa gorge l'imite, les mots se bloquent alors que les larmes commencent à naître au bord de ces prunelles rubis aux reflets tourmentés... Enfin, cette barrière se brise, et éperdue, serrant contre elle la belle, elle pleure... Ces larmes brûlent ses joues pâles et amaigries et pourtant elles lui paraissent si pures et si fraîches en cet instant...
Ces larmes la sauvent.


"Tu as raison, mais tes mots me placent face à ma propre lâcheté... J'en avais bien besoin, mais il est si difficile de lutter... tellement plus simple d'abandonner..."

Une image...
L'image d'Eurydice, happée par les ténèbres lui revient en mémoire. Elle ne sera pas à l'origine de la perte de l'aimé...
Démétrius, où que tu sois en cet instant... Mort ou de retour au pays des vivants... Sache que tu resteras son souvenir le plus doux... le plus fort aussi.

La solitude, l'abandon...

Cette douleur qui la ronge est atroce, mais moins atroce que son désespoir et son apathie habituelle.
Son amant lui avait appris à vivre, un peu, il n'aurait pas voulu la voir se laisser aller, sombrer...
Les larmes, comme de tristes bijoux continuent de parer ses joues, mais déjà elle s'apprête à reprendre la danse.


"Dansons, après nous vivrons...
Ne parlons plus de mort, seule elle est déjà trop prompte à se rappeler à nous... Mais je n'oublierais pas ce serment douce enfant. Et bien que je sois faible moi aussi... si faible... je t'aiderais aussi."
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyLun 7 Jan - 21:07


« Pourquoi ? C’est cela que tu me demandes. Tu sais ce n’est pas une question à poser, c’est une question qui fais mal. Une règle non dite. C’est une question sans sens, à garder sous silence.
Pourquoi ? Parce que je suis moi, et que je suis ainsi. Parce que le fil de la conversation nous a emmener sur se point de non retour et que ton destin ne s’est pas détourné du mien. Je suis entré de se théâtre et je peux m’y enfuir si tu le souhaite.
La pitié, la pitié, je hais la pitié, je ne la supporte pas, ne crois pas mes mots si sales et si arrogants qui pourrais-je être pour te juger ? Ma confiance est offerte en ceux que j’aime. Je ne les connais pas forcément, ils passent et disparaissent peut-être. Leur mort est un couteau dans mon cœur, même si peut-être il n’y eu qu’un mot courtois échangé entre nous, un bonjour sans importance.
Nos routes se sont croisés, et se sont enlacés, un instant …
Ne le brûle pas par les mots …
Et puis ….
C’est ce que la vallée cherche, elle nous pousse à nous haïr les un les autres, elle fait reculer la confiance, je refuse de suivre son gouvernail, je préfère le vent qui vole dans ses voiles avant de repartir … »




Mais déjà sa voix laisse place au silence, Onénorelle s’écroule dans ses bras, contre sa peau si blanche et si peu recouverte. Elle est encore mouillée et les larmes fusent sur des lignes déjà tracées. Elle enlace la morte au cœur qui bat si vite, si lentement perdue entre son désespoir et la vie qui bat encore en elle.



« Tu es la fleur qui se dresse, un peu pale, un peu triste mais qui trouve dans la terre la force de relever la tête pour regarder le soleil. Il est caché à ses yeux cette étoile si brillante qui ravive pourtant son cœur à ce seul souvenir. Elle est si fragile cette fleur, il est si facile de la piétiner, et si à un instant elle se laisse abattre alors jamais elle ne verra le soleil, le soleil qui l’attend pourtant …
Tu es le voile qui tombe, tombe au sol, un voile sans couleur mais à la texture si douce qu’il fait briller le regard de ceux qui le voie. Pourtant le voile chute, si fragile que la moindre branche le déchirerait, mais c’est sa fragilité qui lui vaut sa beauté, c’est ce a quoi il renonce pour ne pas tomber, ce en quoi il croit aussi. Il y a quelqu’un qui l’attend, il ne sait pas encore, il ne sait pas qui, pourtant quelqu’un le cherche, si c’est son roi qui le portera a ses lèvres pour en sentir le toucher alors il sera plus léger encore qu’il volera bien loin d’ici, si ce n’est pas lui ou lui mais si différent alors cela ne changera rien. Car le voile à besoin d’être toucher et aimer, le voile par sa seule présence réveille des émotions bien étranges, même dans le cœur des plus endurcies, il donne envie de danser, il donne envie de se confier aussi. Il est si frêle que l’on a peur de le toucher, peur de le déchirer …
Et le vent souffle pour empêcher le voile de se salir au sol, il le relève sans cesse, le porte plus haut …
Il croit en la beauté du voile, en sa caresse douce et chaleureuse, en ses larmes aussi …
Tu es magnifique Onénorelle, ne doute jamais de cela, comme ne doute jamais de moi. Ne cherche pas la où il n'y a ni raison ni sens, accepte la liberté prise et les rêves réalisés.»



Elle ne relâche pas l’humaine, la berce de ses mots.
Sans avouer, sans avouer ce qu’elle est …
Sans conscience, sans remord, juste une habile tueuse.
Une tueuse au cœur empli d’amour qui le déverse à l’infini, à tout ceux qui la touchent, à ceux qui la blessent aussi.
Même à ceux qui la tuent, même à celui qui la mis où elle est.




« La force est dans les larmes de celui qui aime, dans le cœur de celui qui croie, dans son rire alors que tout va mal. L’espoir est ta force ma sœur, il est mien aussi, nos forces réunies nous empêcherons de sombrer car il y aura toujours une épaule pour pleurer, déposer sur sa peau nos joyaux et nos mots si beaux, si laids puis se relever pour danser et rire de nouveau …
Les larmes sont les joyaux de ce monde …
Mais dansons …»



Ses pas appellent la danse, son pied droit touche trop fois le sol, puis doucement elle tournoie, lentement, tout doucement, puis de plus en plus vite, une valse bien étrange, qui sans cesse tourne, ses pas s’accélèrent, se spas sont seuls maintenant à battre la mesure alors qu’elle a fermer les yeux, les laissant l’emmener et emmener celle qui est près d’elle.
Elle perd la notion du temps, le temps qui passe si vite et si lentement et puis, alors que son pas ralentissait elle ouvra les yeux puis murmura.



« Il faut trouver un endroit pour dormir … »


Cette lucidité brusque la rappelle à la vie, l’arrache aux secondes de liberté, bien loin de cette vallée et des maudites règles.
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyVen 18 Jan - 17:26

La silhouette se fait pendant un instant alanguie...
Instant...
Comme celui-ci est cruel, comme il semble durer longtemps!
Faible, si faible...
Elle se sent chuter, happée par ce parquet sur lequel elles sont seules à jouer... A jouer leur destin, main dans la main...
Jouer... le drame de sa vie?
Elle se retient à la belle, ses mains s'ancrent à ses épaules comme des naufragés blafards au radeau...
Rien. Elle n'est rien...
Et pourtant...

Aujourd'hui, elle a appris à pleurer.
Enfin elle retrouve le goût des larmes...


"La force est dans les larmes de celui qui aime, dans le cœur de celui qui croie dis-tu...
J'avais un rêve Mirahil. J'avais enfin une raison de croire et d'espérer...
J'ai perdu ce rêve.
Alors, que faire...?
M'offriras-tu l'amitié comme un nouveau songe, un présent auquel se raccrocher, maladroitement, lorsque l'abîme et sa douleur muette et sans fin nous appelle...?
Je peux me battre pour quelqu'un, mais pas pour moi...
Je sais qu'il le faudrait, mais je n'en suis pas capable...
Pas alors que je porte encore le deuil d'un désir inaccessible qui se trouve ailleurs, dans ce monde plein de couleurs...

Pour toi...
Oui, pour toi, Mirahil, je danserais, je chanterais, je jouerais, je composerais... Pour donner un peu de brillant et d'éclat à cet univers qui n'en a pas. Tout comme moi, il attend d'être revêtu, habillé par l'amour et le soin d'un peintre encore hésitant face à cette toile vierge où les esquisses déjà tracées paraissent hideuses et qu'il lui faudra transformer...
Sois le peintre, je serais ton pinceau...

Toute ma vie, je n'ai été qu'instrument dont les doigts de ma triste existence ne tirèrent que des gémissements... Si peu de joie, si peu de rires... Pourras-tu changer cela?
Je ne sais...
Mais accepte au moins cela.
Plus tard, peut-être... j'aurais assez de force pour devenir la main qui guide et non la harpe qui pleure."

Elle se tient enfin droite, avec un semblant de fierté, pourtant frêle et vacillante...
Le vent est fort, mais la bougie a décidé de lui résister. La flamme a décidé de luire si elle ne peut briller, et malgré ce cocon opaque qui l'enserre et l'étouffe, cette gangue d'un passé qui l'oppresse et l'opprime, la larve misérable a décidé de se transformer en papillon...
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyDim 20 Jan - 14:55

« Les rêves se brisent, les rêves nous déchirent mais est-ce pour cela qu’ils faut les bannir de notre âme ? Est-ce pour s’en protéger que l’on doit devenir de glace ?
On ne peut vivre sans ses rêves, on ne peut mourir non plus.
L’amitié que je t’offre n’est pas un fardeau, ce n’est même pas un rêve, puisqu’elle est bien matérielle et ne vit que pour nous, que par nous. Ce n’est pas un cadeau non plus, c’est plus que cela, ou si peu en fait. Mais elle peut être pour toi, ce que tu souhaites et ce dont tu as besoin.
Tu seras l’artiste et ses doigts parfaits, tu seras la reine la où tu te tiendra droite, sans peur, avec juste ton cœur pour être et tes larmes pour vivre. Et je serais là près de toi, dans ton ombre ou dans ta lumière, juste à côté de toi comme tu le seras pour moi, je te tiendrais la main pour ne pas m’écrouler, je serais rire à tes musiques, chanter quand tu composeras tes mélodies, me taire quand le silence sera un besoin chez toi. Tu seras le pinceau et le peintre, tu seras la ligne et la courbe et le doigt qui les trace et les lient. Tu seras l’instrument et la voix qui désigne et qui crée, l’instrument et celui qui le manipule. Et je serais comme toi, comme toi Onénorelle, car peu de personnes ici sont sans fêlures… Peu de personnes ici ont réalisés leurs rêves et tous attendent ou désespèrent.
On ne peut pas tout réparer, certaines choses affaiblissent même des années après, mais … tu verras, quand il y a de l’espoir, il y a de la vie, c’est ainsi qu’on dit non ? Cela doit être vrai alors ! Et ici plus qu’ailleurs encore.
Je crois en toi, Onénorelle, je crois en toi … »



*En toi, bien plus qu’en moi, parce que toi, tu as eu un rêve un vrai et que tes doigts peuvent faire frémir, que tes musiques faire vivre. Moi je ne sus qu’une tueuse, la voilà la vérité, une tueuse avec une âme un peu rêveuse, mais une tueuse tout de même qui a vendu son corps pour mieux placer la dague sur le cou.
Je ne suis qu’une putin, et tu es une artiste.
La différence, Onénorelle, la différence est presque un abîme entre nous.
Mais … Mais quand mes yeux se sont posés sur toi je n’avais déjà plus le choix, car je suis ainsi je m’accroche à ceux qui me plaisent, à ceux que je sens me ressembler ou au contraire ceux qui sont si différents de moi. C’est ainsi. Je t’ai vu et j’ai su que mon chemin devait être le même que le tiens jusqu’à ce que l’on nous sépare, par la mort ou par autre chose, de plus puissant encore.*



Elle observe Onénorelle, la femme si maigre et si belle en elle. Une femme pure, une femme pure avec une femme laide, Mirahil espère ne jamais lui faire mal ou la salir, salir le blanc par le noir en elle, par les crocs qu’elle a à la place de dents, par ses yeux si sombres parfois quand viens sa colère.


*Je ne serais pas ombre, je serais chimère pour mieux exceller dans l’art de la mort, l’art de la colère aussi. Je serais une bête la voilà la vérité ! C’est pour cela qu’il faut que je tienne ! Pour cela !*


Mirahil se détourne d’Onénorelle quelque peu, ses yeux cherchent, sa mémoire travaille. Il lui faut un abri, tout ce qu’il y avait à dire a été dit, c’est maintenant leurs vies qu’elle doit, dans l’immédiat, protéger.


« Je crois, Onénorelle, qu’il faudrait se diriger près du refuge humain, du village, pour cette nuit, le théâtre reste trop dangereux, les bêtes vont arriver et nous tuer. Allons près des notres, allons nous reposer, pour choisir demain ce que nous désirons faire ! »


Sa main serre plus fort celle d’Onénorelle, elle attend l’artiste pour commencer à marcher. Le village est a deux pas d’ici, même si déjà cela lui semble long et loin. Mirahil a froid et un tremblement prend son corps, le bas de son dos est gelés, la danse qui l’avait réchauffé un instant, est loin maintenant, il lui faut marcher si elle ne veut être malade.



« A moins que tu ne préfères la bibliothèque, il n’y a pas d’humains là-bas, nous serions tranquille, elle est agréable et chaude. »


Bien que la bibliothèque soit plus loin, l’idée lui plaisait, elle voulait une nuit de tranquillité, cependant c’était à Onénorelle de voir en elle ce qu’elle préférait et si elle pouvait, malgré son corps fatiguée, aller aussi loin que la bibliothèque ou rester au village.
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyMer 23 Jan - 2:30

Le silence qui frémit, bruit alors que l'ombre devenue humaine en caresse amoureuse et lointaine, ses regards perdus tournés vers un eden qu'elle ne verra peut-être jamais plus, égrène quelques notes qui errent, comme elle, un peu sans but ni chemin... sans destin. Comme des secrets lovés dans le creux des arbres que fait bruire une céleste nature, les sons tombent dans l'atmosphère ainsi que des gouttes dans un étang limpide, glissent jusqu'à la liquide surface et la trouble à peine de leur harmonie hasardeuse avant de s'y fondre, mortes et pourtant revenues à ce grand ensemble natal... Tu es né poussière, tu redeviendras poussière... Voilà sans doute la fin qui les attendaient tous, créatures comme humains.

Puis son regard s'éveille, se tourne vers la belle, celle qu'elle ignore tueuse, celle qu'elle ne songerait pas un instant à qualifier de catin... Pourtant, parfois ce sont ceux qui souffrent le plus qui sont les plus solidaires... ou solitaires. Une seule lettre qui change, et voilà que la signification devient toute autre...

Lentement, elle va se saisir de la housse laissée plus loin et comme l'on borde un enfant en recouvre l'instrument... Pendant un instant elle réfléchit, accroupie près de sa harpe, compagne fidèle, repense à Démétrius, son doux rêve qui a fui loin d'elle le réveil revenu... Le réveil? Mais non, au contraire, tout ceci est un cauchemard, tandis que son tendre amant lui est bien réel... Oui, elle se battra pour retrouver le foyer, la flamme qui reste au fond de la boîte de Pandore... Elle se relève, faible et hésitante, revient vers cette soeur de douleur... Un instant elle la contemple, fascinée, puis se met à hésiter... Revenir, cela signifierait perdre cette amie.

Quel trouble s'empare de son âme? Quels émois agitent son coeur malade, malade à force de trop saigner, de trop faire refluer ses larmes...? Hollow Dream a beau être un monde de cauchemard, la terre est-elle vraiment plus accueillante...? Ici au moins ils se connaissent à peu près tous et peuvent se soutenir... Que retrouvera-t-elle en revenant à ces contrées qui dans son souvenir s'effritent peu à peu, s'effaçant comme une empreinte laissée sur le sable de sa mémoire alors que le temps passe et repasse consciencieusement sur cette existence antérieure qui lui paraît à présent irréelle....? Cette solitude qui lui était si chère...? Oh, douce amie, quel feu as-tu allumé dans l'âtre de ce sein qu'elle pensait gelé...?
Le doute se fait plus pressant, et une voix maligne semble murmurer à son oreille les craintes qu'elle a tues... "Qui te dit qu'Il t'attendra encore...? Il ne te veille déjà plus, sa bouche et ses yeux asséchés ne déposent plus sur ta peau ni larmes ni baisers... Allons, sois sage et oublie... Entend le vent, goûte le souffle de la prairie... Peut-être pleure-t-elle pour toi... Peut-être cette onde t'est-elle dédiée... Allons, cours dehors et va te purifier..."

Pauvre enfant... Bien sûr qu'il ne peut plus te veiller! Il est ou résigné... ou mort. Mais tu as oublié... N'est-ce pas harpiste infortunée... Oh non, ne tremble pas...
Timidement, ses doigts se hasardent jusqu'à cette main si belle et si pâle qu'elle ne saurait imaginer brandir un quelconque poignard pour tuer... et alors que se glissent, comme une quenotte de jouvencelle amaigrie ces phalanges osseuses jusqu'à la paume offerte en geste de sympathie, Onénorelle sourit...

Oh, certes, le sourire est faible, c'est une esquisse qui doit être retravaillée, affirmée... Mais chose incroyable, ce pli qui ourle ses lèvres est bien présent.


"La bibliothèque... J'ai besoin de temps pour m'accoutumer aux autres, il me faut me hasarder doucement sur ces rivages périlleux... Et puis l'on a toujours peur de s'attacher... Peur de devoir ensuite se retourner contre ceux qui instant avant faisaient partie du clan des alliés...

Mais, avec toi, Mirahil... Je n'ai pas peur."
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MessageSujet: Re: Quand le passé nous rattrape et nous fuit...   Quand le passé nous rattrape et nous fuit... EmptyMer 23 Jan - 19:14

Mirahil blêmit mais refusa de le montrer à Onénorelle. Les morts, les morts … Il était là devant ses yeux, et celui là, celui avec qui elle avait laissé les mots se liés, celui qu’elle avait aimer une nuit et qui le lendemain elle avait du passer sur sa gorge de chimère sa dague d’argent, sa si belle dague. Les amis, c’est tabou chez les hommes les amants, c’est rare et sans noms, les grandes amitiés font grandes douleurs …
Elle ne la laissera pas partir, elle la laissera pas mourir, pas Onénorelle, elle a promit, elle s’est promis …



*Tu as raison, je ne peux me laisser mourir, la voilà la vérité. Je me condamne à survivre en attendant d’enfin revenir sur terre. Revenir avec toi, car quand mes pensées partiront je t’attacherais à elles pour que tu puisses me suivre.
Ne crains pas ma mort, car même au bord de l’abîme je resterais, fière et droite, prête à me perdre. Le désespoir et la colère ne pourront me prendre, que les crocs de la bête me déchirent avant cela, qu’elle m’arrache les yeux et les tripes, qu’elle me dévore les oreilles et le nez. Que je ne puisse ni voir ni sentir, ni entendre, infirme …
Je ne me laisserais pas abattre Onénorelle …
Je ne te laisserais tuer …
Jamais … *



Jamais …
Si elle savait …
Si elle savait elle prendrais une dague et se tuerais, là, maintenant, avant de devenir un monstre, avant de tuer, avant de mordre. Avant de gémir comme une âme en peine a travers la vallée, aveugle et triste, mutilée et amoureuse.

Non même si elle savait, elle ne le croirait pas un instant, ni même une seconde, sauf si …
Non ! Cela ne pouvait être, il ne fallais pas que sa soit !


Mirahil serra la main de sa sœur de douleur, et la rapprocha d’elle, puis tout doucement commença à marcher. Marcher droit devant elle, en silence, puis tourner à l’endroit où il faut, passer à côté de cet arbre qu’elle avait contempler une fois. Cet arbre si beau sur lequel Pookie avait fait ses griffes. L’ombre haussa un instant le sourcil mais vite oublia cette petite étrangeté qui lui donnait une envie étrange de faire un cache-cache …

Perdue dans ses pensées ses yeux se laissaient à observer Onénorelle, la housse de sa harpe, ses cheveux, sa démarche, sa soeur …
Elle voulait entendre sa musique, l’entendre rire, la voir chanter … Sa fascination pour les artistes et leurs capacités à créer était toujours là, bien profondément ancrée en elle. Ses regrets aussi, son peintre était mort de sa main. Mais qu’à cela tienne, il l’avait aimé, elle aussi, à sa manière …

Pleine d’espoir Mirahil espérait que demain serait plus beau, moins mouillée peut-être, même si la neige semblait prête a s’éterniser des lustres et des lustres. Si seulement cela ne pouvait pas durer les 8 années de neige … Un sourire aux lèvres, l’esprit emplie d’entrain elle se sentait revivre, elle se sentait être. On aurait même pu dire qu’elle fut heureuse, bien que se serait un peu exagéré, malgré ses amnésies nombre de rancoeurs sont restés en elle, lambeaux de l’ombre, lambeaux sombres et voraces qui pourraient a chaque instants l’affaiblir si elle prend conscience qu’ils sont en elle …

La bibliothèque, la bibliothèque était là, déjà si proche. Là-bas, quoi qu’il arrive, il lui faudra s’affronter. Son passé est là-bas, son avenir aussi, sa mort peut-être …

SI Mirahil savait …
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