Hollow Dream
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 As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène]

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MessageSujet: As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène]   As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène] EmptyDim 20 Jan - 20:18

Il était étrange de penser qu'il y a à peine dix minutes, il venait d'être sérieux et crédible. Qu'il était parvenu à ignorer Maxime sans même prendre la peine de le faire superbement. Qu'il avait enfin réussi à intimider un gros dur humain d'un regard. Ou qu'il avait embrassé Sélène. En moins d'une minute, il s'était comporté comme jamais dans sa vie, et il avait presque rencontré le succès, simplement en étant sincère et sans prétention.

Enfin du moins cela aurait pu été étrange, si seulement il s'en souvenait. Comme quoi, pour certains le succès ne va pas très loin. Yorick était sorti calmement de la Bibliothèque, laissant derrière lui la femme de sa vie et une piste de taches de sang. Sa démarche était lente et pénible, son genou disloqué ne s'améliorait pas, les larmes de douleur commençaient à couler à flots, et dans sa main, le couteau, la seule arme qu'il portait sur lui, commençait à se faire vraiment amical.

Il était inutile de réfléchir : depuis qu'il avait vu Sélène tenter de se tuer à peine 3 jours après être tombée amoureuse de Maxime, les choses étaient devenues beaucoup moins claires. L'hésitation, le désir et pire que tout, l'espoir, étaient apparus et avaient commencé leur insupportable travail de destruction.

Heureusement, les choses étaient devenues bien plus claires lorsque les deux amants s'étaient de nouveau déclaré leur amour dans un déploiement de passion, de beauté tragique et de guimauve. Le baiser n'avait laissé aucun doute, et si Samuel avait suivi sa nature de brute folle de la gâchette, l'Ombre pessimiste n'aurait pas eu à se salir les mains.

D'une main qui ressemblait à une araignée d'albâtre, Yorick essuya ses larmes et renifla sans retenue ni mise en scène. Il avait l'air plus désabusé que jamais, et ne se sentait pas l'envie d'en jouer : il n'y avait personne pour écouter ses pitreries, de toute façon. Ses yeux rougis se posèrent sur la lame froide du couteau et il avala une dernière fois avant de pointer le couteau sur sa gorge. Voilà qui lui avait pris du temps...Sans hésitation, il enfonça l'arme dans sa chair, et son sang gicla sur la neige immaculée. Sa vue se brouilla et il tomba à genoux, un sourire aux lèvres et les larmes aux yeux.

C'est ce moment que le ciel choisit pour se joindre à sa peine, et pour pleurer à son tour. Les gouttes de pluie lavèrent l'eau salée de sa tristesse...et purgèrent son esprit de ses ombres et de ses souvenirs. La mémoire s'en alla si vite qu'il crut que c'était la mort qui venait enfin le prendre...mais lorsqu'il ferma les yeux, ce fut Lemony Burgess qui les rouvrit immédiatement.

Il ne se souvenait pas exactement de l'accident de voiture, du choc qui l'avait projeté à travers le pare-brise et de sa nuque qui s'était brisée, suivie de près par Dieu sait combien d'os de son corps. Peut-être qu'il y avait eu une grande lueur blanche. Où était la petite fille et la grande forme noire qui la tenait en otage ? Où était la route obscure et les sirènes de police ? Pourquoi toute cette pluie, cette neige, ce sang ? Et d'où venait ce couteau dans sa main ?

Il n'y avait que les larmes qu'il pleurait qui semblaient réelles.

Lemony ne savait pas où il était, et il ne savait pas pourquoi il pleurait. Mais ces larmes étaient bien là, elles étaient très claires. Il passa sa langue sur ses lèvres et les goûta. Leur sel lui sembla être un souvenir d'une joie passée, et la saveur devint amère dans sa bouche. Il se sentait léger, très léger...le couteau était aussi froid dans sa main que son coeur était lourd dans sa poitrine. Pourquoi ? Pourquoi se donner la peine de savoir, de continuer ? L'accident n'avait pas été un hasard, il avait appuyé sur la pédale et avait tourné le volant dans la bonne direction. Exactement là où il voulait aller.

Il aurait pu vouloir découvrir, savoir, explorer. Cet endroit, ce qui s'était passé, s'il y avait des gens à proximité, de la nouvauté, des rencontres, des possibilités, un futur...une nouvelle vie. Mais l'endroit ne lui semblait pas nouveau : il ne s'en souvenait pas, mais il le connaissait. Tout comme les larmes sur ses joues semblaient vraies. Tout comme le couteau dans sa main semblait juste.

S'il pleurait, c'était parce qu'il était triste. S'il était triste, c'était parce qu'il souffrait. S'il souffrait, c'était parce qu'il vivait. Il était inutile de réfléchir.

Lorsque le couteau s'enfonça dans son ventre, il eut l'impression bizarre d'avoir fait une erreur : comme s'il était sensé le planter ailleurs...Un sang noir s'écoula de la plaie et vint souiller de nouveau la neige. Le foie perforé...quelle bonne idée : une agonie de dix minutes, vingt s'il retenait le sang.

Ses gémissements étaient de douleur, peut-être de tristesse aussi. Il se coucha lentement, délicatement, et pressa sa manche contre la blessure : il se sentait l'envie de prendre son temps, de savourer cette dernière expérience.
Il m'en aura fallu du temps...

Quelque chose...il manquait quelque chose...Quelqu'un ! Il fallait que quelqu'un vienne assister à son agonie, pleurer sur sa dépouille, peut-être même discuter avec lui ! Lemony eut un rire qui lui arracha de nouvelles larmes de douleur : même couché et attendant la mort, il espérait encore quelque chose...Quelle créature incorrigible que l'homme.
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Mirahil
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MessageSujet: Re: As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène]   As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène] EmptyLun 21 Jan - 20:50

*Onénorelle pardonne moi !*


Cette prière silencieuse adressée à celle qui dormait, résonna dans son cœur mais ne franchit pas ses lèvres. Mirahil s’approcha de sa sœur et lui embrassa la tempe furtivement.

*Ne t’inquiète pas Onénorelle, je ne m’enfuis pas de toi, c’est juste le sommeil, tu vois, je ne sais pourquoi il m’a quitté. Mais dors, dors jolie demoiselle, demain sera dure et violent, la fleur fragile doit se reposer. Mon sommeil me quitte, mes rêves deviennent confus et étranges… Il me faut sortir quelque temps.
Onénorelle attends moi ! Je t’en supplie attend moi !*





Déjà ses pas l’emmènent loin, sans direction précise, un peu fatiguée, elle se laisse à sa démarche qui même si ne manquant pas de grâce n’est pas celle volage et silencieuse de l’ombre solitaire.

Quand des gémissements arrivent à son oreille elle ne peut s’empêcher de s’approcher. Une silhouette lointaine d’un homme allongé sur le sol, bouleversa étrangement son cœur. Sans s’en rendre compte elle s’approcha observant la scène d’un œil lointain, refusant de se montrer encore. Pourtant l’homme était au sol, il agonisait, sa voix étrange lui rappelait un être lointain qu’elle avait connu autrefois. Bizarrement, sa mémoire refusa de lui dire son nom ou son visage, de fait elle ne pouvait le connaître. Sa mémoire si fiable ne pouvait être même ébranlé. La précision de ses souvenirs étaient la vertu qui avait fait d’elle une espionne, bien que son corps magnifique était parfait pour l’usage. Ainsi quand elle vit Yorick au sol, celui qu’elle avait croisé bien des fois, celui qu’elle n’avait somme toute pas vraiment compris, ni chercher à comprendre elle ne vit pas en lui un frère, mais une très lointaine connaissance. Si ses souvenirs étaient revenus à cet instant même, elle aurait tout d’abord sourit peut-être, l’étrange fantôme antipathique du château avait enfin accéder à ce qu’il cherchait le plus au monde : un suicide haut en couleur. Suite à cette pensée bien qu’horrible mais sincère, elle l’aurait prise dans les bras, l’aurait relevé et lui aurait murmurer audacieuse : » Tu laisses Sélène toute seule ? Tu sais bien qu’elle va faire que des bêtises ! ». L’asperge fantomatique, malgré leur différence, et l’incompréhension entre eux, était l’un de ses frères. Un frère bien étrange, bien différent que Mirahil, mais un frère, et son amour pour lui était celui d’une sœur, aimante, lointaine, emplie de reproche parfois mais de reconnaissance muette aussi. Il veillait sur Sélène, il veillait sur celle qui un jour avait sauvé la vie de l’ombre grise et avait affronter le dragon pour elle et les autres. Ceux du moulin, ceux qui a jamais resteront lié ne serait-ce que par ce souvenir poignant et violent, mêlé de sang et de haine, de rage et d’incendie, d’amour et d’harmonie…

Mais qu’est-ce un souvenir quand viens l’amnésie ? Qu’est-ce l’harmonie quand tout se déchire ? Qu’est-ce la fraternité quand il n’y a plus aucun lien de sang ? Une montagne, une montagne a traversé sans les moyens pour le faire. Un secret oublié, connu par seule la vallée et ceux qui n’ont jamais perdu espoir. Comme Mirahil aimerait e souvenir, s’éloigner de ce stress mêlé d’espoir pour redevenir la lugubre et grise ombre. Comme elle aimerait aussi que rien de tout ce qui se passa eu exister. Sa fuite du Manoir surtout, sa rencontre avec la bête alors qu’elle ne pouvait être sa belle, sa rencontre avec celui qui la sauva bien plus tard des crocs de la bête.

Devant Yorick agonisant ses souvenirs se battirent un instant pour retrouver leurs fils, quand enfin battu ils se turent, elle put s’approcher de l’homme, la manche sur son ventre emplie de sang, les larmes coulant sur son visage pale, déjà si proche de la mort.

Aussi étrange que cela puisse être, elle sut qu’il attendait, qu’il attendait un être à qui parler, un être a qui s’offrir avant de mourir. Un être qui l’écouterait ou le tuerait.

L’humaine s’approcha de lui, la bouche close, elle s’agenouilla au sol et releva la tête de l’homme pour la poser sur ses genoux nus. L’eau passait sur ses jambes, et s’amusait à salir ses pales guiboles. Salir semblait bien dérisoire, bien dérisoire alors que son cœur lui ordonnait de faire quelque chose. Oui c’est cela quelque chose mais quoi, cet homme elle ne le connaissait pas, cet inconnu agonisant ne la touchait que dans l’instant, demain elle l’oublierait. Pourtant il lui semblait inconcevable de s’en aller et de laisser seul, si seul alors qu’elle avait quelqu’un qui l’attendait et qui veillerais sur elle.

Ses doigts caressèrent un instant son front brûlant, éloignant les cheveux de son visage. La chevelure de l’humaine était a présent mouillée et s’étendait jusqu’au sol, jusqu’a la boue qui les salissait. La tueuse analysait stoïquement la situation puis avec son calme légendaire elle énonça.



« Le foie est touchée, je ne te donne pas une demi-heure ainsi positionné. Ta vie s’éteint, ton cœur aussi, ton souffle va devenir difficile, le sang que tu vas perdre va t’affaiblir mais la douleur sera grande. Ce n’est que le début d’une longue traversée, lente et douloureuse, que tu as choisi là ! »


Avouer qu’il l’impressionnait serait inconcevable, pas en cet instant. Pourtant l’homme était bien fort, ou bien étrangement faible pour se suicider sans devenir créature. Sa force d’âme devait être grande, ou la mort prise non comme une horreur mais comme une pure beauté, une finalité qu’il ne pouvait que s’accorder. Sans perdre espoir voilà qu’il se suicidait, elle admirait son courage. La voix douce elle murmura :


« Je peux te tuer, tu mourrais sans douleurs, quelques secondes tout au plus.
Je peux t’écouter, je peux te parler, te retenir à la vie si tu as des comptes à rendre avant de partir. Ou juste s'il y a des choses, des mots qui te tiennent à coeur.
Avoir l’oreille attentive ou la main juste.
Ou je peux partir, te laisser à ton choix, seul.
Partir pour que tu gardes pour toi ses derniers instants ...»



Tueuse ou confidente.
Comme à son habitude.
Un mélange des deux, la faux entre les doigts et son cœur dans l’autre.
Cruelle, prédatrice, douce et aimante.
Un paradoxe a part entière, une femme sans, peut-être, véritable alignement.
Une louve suivant l’ordre de la nature.
Une louve prête à suivre le choix d'un autre.




« Quel est ton choix ? »



Etrangement aucune inquiétude ne sert son coeur, sure d'elle, sure aussi que le sang n'attireras aucun prédateur, elle se sens prête au meilleur et au pire ...
La confiance qu'elle offre à la vallée ne lui appartiens pas, elle appartiens à une femme bien loin d'ici qui rêva, O Odieux outrage ! A une vallée en harmonie, à une meute multiraces, à une bête devenu sienne...
Près de celui qu'elle a connu, elle se rapproche de l'ombre grise, quelque instant avant de redevenir humaine, completement. Quelques secondes avant de ranger ce souvenir dans un tiroir de s amémoire. Pour le ressortir - O combien plus terrible !- quand viendra la reminescence !

Elle pleurera la grande asperge et son suicide, en silence, bien loin du regard des autres, mais elle le pleurera ...


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MessageSujet: Re: As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène]   As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène] EmptyLun 4 Fév - 17:57

[dsl pour le retard...]

Elle était là...Lemony se dit qu'il avait beaucoup de chance, et qu'il était naturel que ce doive être une femme qui vienne le regarder mourir : il sentait bien que s'il s'était agi d'un homme, il aurait préféré mourir. Mais les femmes avaient toutes cette capacité à inspirer, et Lemony, pour raté et lamentable qu'il soit, savait encore exprimer ce qui lui était inspiré.

Elle avait cet air vague de la lune derrière une robe de nuages, et sa froideur était aussi naturelle, aussi délicieusement humaine que la pluie qui tombait toujours sur eux. Mais le mourant savait, en une partie de son cerveau qu'il ne connaissait plus, qu'elle n'avait pas pour elle que son apparence : elle ne lui inspirait ni confiance ni lassitude, mais la sérénité un peu triste des fins acceptées. Il la connaissait, elle aussi, sans pouvoir s'en rappeler, et il préféra mettre ses pitreries en sourdine, et ne pas vouloir se présenter ou lui serrer la main quand elle vint s'agenouiller près de lui.

Quand elle posa sa tête sur ses genoux. Ce geste ne fit rien naître de nouveau en lui, ni désir, ni tendresse, ni envie d'un commentaire dérisoire. C'était ce qui convenait à la situation, tout naturellement et sincèrement, comme une rime parfaite.

Mais quand elle parla, Lemony sut que cette poésie du moment, aussi mystérieuse que flottante, allait mourir avant lui. La voix de la jeune femme n'était pas exactement celle qu'il connaissait, mais elle était si familière qu'il ne pouvait s'empêcher de parler à son tour. Elle parlait de le tuer avec calme et grâce, et il la reconnut de nouveau, sans jamais s'en souvenir. C'était bien elle, il le savait, même s'il ne savait pas qui elle était. Il fallait bien qu'il agisse naturellement lui aussi.
Vous, me tuer ? Alors que je viens de me suicider ? Est-ce que vous avez perdu la tête ? C'est gentil à vous de proposer, mais je ne peux pas vous laisser gâcher mon dernier geste.

Son ton était étrange : il y avait cette facétie, ces accents surjoués qui rendaient l'indignation comique, mais même tout le jeu du monde ne pouvait dissimuler la vérité. Il avait le foie perforé et sa mort serait lente et douloureuse : ses paroles étaient entrecoupées de gémissements, et ses expressions histrioniques étaient déformées par les spasmes de souffrance. Mais malgré tout, il s'efforçait d'exploiter son agonie, pour rendre sa performance plus grotesque encore : au spectacteur de décider s'il était cocasse ou pathétique...
Je ne sais pas pourquoi, mais je crois bien que me tuer soit la meilleure chose que j'aie fait de toute ma vie...quelle farce. Non, mieux tailler une bavette en attendant la faucheuse.

Au milieu du sang et des souffrances, il trouva la force de sourire et de passer un bras en dessous de sa tête, pour s'installer confortablement sur les genoux de la jeune femme. Ce n'était qu'un long et horrible moment à passer...et il comptait bien en savourer chaque seconde.
De quoi voulez-vous discuter ? Parlez-moi un peu de vous, tiens...vous aimez Sinatra ?
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MessageSujet: Re: As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène]   As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène] EmptyDim 17 Fév - 19:37

« Parlons alors. »


Elle acceptait sa douloureuse agonie, qui n'appartenait qu'à lui. Ella aimait sa voix aux teintes ironiques et son désir de souffrir.


"Qu'avez vous fait de votre vie ?"


*Qu'ais-je fait de ma vie ?*


Question sans sens, question horrible. Dans le passé sanglant de l'ombre, il n'y avait nul regret.

Mirahil regardait l’être qui se tenait, à bout de force, sur ses genoux. La prochaine demi heure allait s’écouler lentement, terriblement cruelle pour cet être qui l’avait choisi. Il était son frère, elle l’avait oublié, mais elle savait au fond d’elle qu’elle l’avait connu. Il y a longtemps, alors qu’elle n’était pas elle. Peut-être l’ais-je croiser en rêve pensa-t-elle. Il était plus gris, il parlait ironique et mordant parfois.

Que sont les rêves d’une humaine ? Des lambeaux de moments, des éclats de chemins, les bribes d’une vieille discussion mille et mille fois éditer, en rêve seulement ? Juste des mots, des vers et des toiles, des histoires enfouis et d’autre révéler. Que sont les rêves d’une humaine en comparaison à ceux d’une ombre ? Ils ne sont rien, à peine palpable, on les oublie sans que cela soit gênant. Alhem, rêveuse, où est passée l’intensité de tes rêves ? Est-ce pour cela que tu ne peux dormir ?

On a tué Alhem, alors qu’elle s’était tuée. A coup de mots et de venins, de tristesse et de tourmentes. On a tué la morte. Vallée jusqu’où ira ta perfidie ? Jusqu’à la sortir de terre de nouveau ? Pour jouer encore et encore avec ta poupée d’hiver ?

Il pleut, ne le vois-tu pas ? La grise est obsolète, ou l’aurait pu être. Est-ce pour elle que tu a gardé le gris des jours et le quotidien des pluies en oubliant le vert des arbres et l’ocre des fleurs. Et les jonquilles vallée ? Les as-tu empoisonné jusqu’à les rendre maladives, pourritures nauséabondes ? Ou les as-tu embrigader dans coin merveilleux dans ta vallée maudite, en même temps que le soleil ?

Tu as fais une erreur, vallée, une seule toute petite erreur. Un jouet peut briser le cœur de l’enfant qui le torture. Tu as relevé le jouet, tu lui as rendu sa force et son courage pour se jouer de ses sentiments. Mais si la rechute sera profonde, violente et douloureuse, elle restera, forte. Tu ne pourras pas gagner à chaque coup ! Tu as offert pour quelques instants, l’arme absolue, l’espoir. L’espoir vallée !!!
L’espoir qui fais battre son cœur, qui lui fait aimer cet homme, qui anime le corps de l’être sur ses genoux. Il ne s’offrira pas une seconde fois à toi. Jamais, tu as perd ton emprise sur lui.
Et même si Mirahil t’es toute offerte, même si au fond d’elle, l’ombre grise t’aime, elle reprendra l’arme et le fouet.
Si c’est à son tour de danser, demain cela sera toi …
Toi !


« De quoi voulez-vous discuter ? Parlez-moi un peu de vous, tiens...vous aimez Sinatra ? »

« Sinatra, je ne connais pas. Peut-être aurais-tu quelque mots de lui à me soumettre ? »


Mirahil avait murmurée, déçue de décevoir l’homme.


« Mirahil, Mirahil … c’est ainsi que l’on m’appelle. »


Il la vouvoyait, elle le tutoyait, par habitude, sans gène, sans même se poser la question. cela allait de source, simplement. Proche d elui en cet instant, dans le meilleure et plus dure instant de la vie de Yorick, elle était. Prête à accepter le moindre de ses caprices, à boire ses paroles et à repondre sur tout ce qu'il demandrait.


[On ne devait pas attendre Sélène ?]
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MessageSujet: Re: As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène]   As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène] EmptyMer 20 Fév - 4:48

"Qu'avez vous fait de votre vie ?"

La question fit s'effacer lentement son sourire et le fit se taire doucement, alors qu'il comprenait de nouveau...encore et toujours cette étrangeté de l'intuition dépassant l'expérience et l'acquis : il la connaissait et la réapprenait sans cesse, découvrant secrets après secrets de son visage, sans jamais pouvoir la définir, s'en souvenir et la reconnaître. C'était elle, mais ce visage si familier n'avait pas de nom et n'en avait jamais eu...peut-être était-ce parce qu'il n'appartenait pas qu'à une femme.

Avec un sourire étiré par les souffrances et un regard plissé par les spasmes, Lemony leva un bras tremblant et recueillit d'un long doigt pâle les gouttes de pluie qui glissaient sur sa joue, comme autant de larmes et de perles. Les femmes froides étaient les plus tristes de toutes, car leur souffrance était la plus grande, si grande qu'elles n'avaient le choix que de l'enfouir sous une surface de glace. Toutes, toutes elles espéraient vainement qu'en se montrant froide avec les autres, elles pourraient être froides en elle-même et rester de marbre sous la douleur...L'espoir...une abomination bien humaine, aussi intense que vaine.

Le jeune homme eut un spasme qui ressemblait à un rire contenu. Elle lui donna son nom et il le murmura imperceptiblement tout en baissant le bras, mais il n'abandonnait pas sa théorie : c'était une femme qui veillait sur son agonie, et avec elle toutes les autres, toutes celles qui avaient pris ce masque de porcelaine pour cacher la plaie écarlate de leur coeur...Toutes celles qu'il avait observé de loin, avec des yeux avides et jaloux, sans pouvoir posséder ce coeur ou imiter ce masque. Lui, pauvre homme, n'avait pas cette grâce délicate et fragile, et s'était réfugié dans le rire grotesque. Mais il y avait trouvé la force que les autres méprisaient : la force de montrer ses plaies aux autres et d'accepter les rires qu'elles déclenchaient. Et de rire avec le reste du monde.

Perdu dans ses pensées, il en fut tiré par la détermination dans le regard de Mirahil, l'ambition du désespoir, deuxième abomination humaine qui est le contraire de la première, là où ce qu'avait Lemony en était l'absence. Où avait-il trouvé cette force ? Il ne pouvait pas plus répondre à cette question qu'aux autres : il ne savait où ils se trouvaient, qui était vraiment cette femme ou quoi que ce soit d'autre. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il allait mourir et que c'était ainsi qu'il le voulait. Mais elle voulait plus, elle n'allait pas se laisser mourir parce que ce n'était pas là qu'elle trouverait le bonheur : contrairement à lui, elle n'avait pas atteint son ambition. Les yeux de la jeune femme lui semblèrent gris, d'une intensité morne, mais encore tranchante. La voyant, il pensa à une louve, et se rendit compte qu'elle ne pourrait pas réussir avec son coeur à vif, simplement en le couvrant du masque qu'elle trouverait après la blessure. Mais lui, qu'y pouvait-il ? Comment pouvait-il l'aider et lui expliquer, lui que personne n'écoutait, en grande partie par sa propre faute ?

Il se tapota douloureusement la tempe dans sa réflexion, et suivit le balancement de son doigt...autant s'en remettre à la sagesse d'un autre, puisque lui allait réussir à mourir, et échouer à faire tout le reste, comme d'habitude...Etait-ce vraiment ce qu'il avait fait de sa vie ? Quelques mots suffiraient pour donner un autre masque à cette vérité, et pour donner à sa misérable existence un vernis de sage.

Sa voix rauque, entrecoupée de sanglots de douleur, s'éleva de ses lèvres déjà bien pâles.

And now, the end is near;
And so I face the final curtain.
My friend, I'll say it clear,
I'll state my case, of which I'm certain.


Sa main se crispa sur la plaie de son ventre, mais l'autre bras s'était de nouveau élevé, et dansait légèrement dans l'air humide.

I've lived a life that's full.
Ive traveled each and every highway;
And more, much more than this,
I did it my way.


Et son regard se porta vers le ciel gris, couvert de nuages, y traçant des yeux quelque numéro de saltimbanque, y trouvant quelque farce disant la vérité de l'univers.

I've loved, I've laughed and cried.
I've had my fill; my share of losing.
And now, as tears subside,
I find it all so amusing.


Et tandis que le rire léger dévoile ses dents, voraces d'humour malgré la fin qui s'approche, il dépose sa joue contre les jambes d'albâtre de la jeune femme, et lance un sourire serein au reste du monde, qui en ce moment peut bien aller se faire foutre.

To think I did all that;
And may I say - not in a shy way,
No, oh no not me,
I did it my way.


Et il y eut un bruit discordant dans cette musique si lucide, un spasme et une toux, et une tache pourpre sortant de sa bouche, pour venir souiller sa joue et le coussin de chair que la jeune femme lui avait offert. La souffrance est venue se rappeler à son attention, et il paye le prix de son insouciance.

Mais ce n'est pas la vie qu'il crache qui l'atteint le mieux. Ce n'est pas la mort approchant avec douleur qui le fait tout doucement pleurer. C'est cette certitude inexplicable que ce qu'il chante est mensonge, et que lui n'a pas tant de sérénité dans son coeur : il reste quelque chose...Il n'est pas parfait, et quelque chose est venu prouver indubitablement qu'il n'était qu'humain, et que son coeur meurtri souffrait, comme tous les autres. Les sanglots sont de souffrance autant que de tristesse, mais parmi s'élève la question, posée d'une voix blanche.

Où est-elle ? La vie n'est qu'une farce, mais elle me l'avait fait oublier. Je peux me rire de mon foie que je perce, mais elle m'avait pleurer sur un baiser.

Il ne se rappelle pas son nom, son visage, le son de sa voix ou le goût de ses lèvres, mais il sait qu'elle a existé et qu'elle a laissé son empreinte au plus profond de sa poitrine, là où la sagesse perd la tête et où la raison ne s'aventure pas. Il n'en croit pas moins tout ce qu'il a dit, mais elle...la plus terrible exception de sa vie. Lemony est en train de déclamer comme un romantique grandiloquent, ridicule et vulnérable, il le sait, mais il ne peut mourir en la reniant, et il sent qu'il ne peut être serein sans la revoir.
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MessageSujet: Re: As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène]   As I lay dying...[PV Mirahil & Sélène] EmptyMer 5 Mar - 19:37


La souffrance dans la voix d’un homme, qui chante, chantant sa souffrance à demi mot, se laissant appeler à elle tout en l’éloignant pour pouvoir la chanter. La souffrance qu’elle a connue, pur qui sa danse fut belle. Mirahil l’écoute, attentive et lointaine, si proche pourtant. Pour lui elle est les femmes qu’il n’a jamais connu, qu’il n’a jamais approché ou bien trop alors, celles qu’il a touché et celles qui l’ont trahis. Elle accepte ce rôle parce qu’elle la toujours porter. Parce qu’elle a été la femme, la putin, celle qui prends place et s’en va, sans laisser de vide dans un lit, juste une chaleur.
Une putin particulière, de celles qui laissent amoureux, avec des griffes si pointues qu’il est difficile de s’en défaire. De celles qui savent. Prostituées à qui ont a appris. Des principes qui ne s’oublient pas : L’homme voit en chaque femme un jouet, mais le jouet et dangereux, il aime ce danger. L’homme voit en chaque femme sa mère, ordonne et il obéira si il a écouter sa mère ou te battra s’il la hais. L’homme n’est qu’un homme. Juste

Pour lui elle est la mère qui berce son chant, la femme qui le laisse parler, la silencieuse, l’attentive, celle qui écoute plus que ne parle. Parce qu’avant tout c’est ce qu’il cherche. Et qu’elle aime les confidences de ceux qui partent pour ne plus revenir. Confidente de dernière seconde pour son frère, un inconnu à ses yeux.

Et la mort est là, oiseau lugubre qui s’approche, qui chante déjà en cœur avec Yorick. Se rend-t-il compte que la mort est dans sa voix ? Se rend-t-elle compte qu’ils sont déjà tout deux morts ? Peut-être. Mirahil apprend, réapprend à connaître l’homme mais aussi son univers. Des paroles dans une chanson qu’elle a déjà tant entendue dans un manoir froid. Elle se souvient de ses murs, et de sa peur silencieuse. Les visages sont des masques elle n’arrive à attraper les contours de ses doigts sans matière. Sa mémoire s’approche et s’éloigne sans qu’elle puisse la saisir, sans qu’elle puisse la toucher du bout des ongles. Elle sent juste sa présence. Comme un rêve que l’on oublie le matin venu mais qui est encore en nous. Les larmes que l’on verse alors qu’on ne se souvient pas de notre tristesse.

Il pleure dans ses bras et une larme s’écoule de la joue de la belle sans qu’elle sache pourquoi. L’ombre pleure son frère qui se meurt mais elle reste parcelle sombre dans le cœur d’une folle déchirée. Parcelle loin de la belle, si loin et si près à la fois. Et l’ombre hurle sans se faire entendre même si elle aurait agis pareille avec l’humaine, mais avec les mots en plus pour lui.

Pourtant la mémoire est là, il suffit que l’humaine sombre dans le désespoir, cela la tente un instant, désir inconscient mais déjà elle se rattrape à l’espoir comme l’enfant à la mère quand viens le danger. Elle ne mourra pas. Elle est humaine ! Vivante ! Jamais elle ne laissera tomber ses bras comme une pitoyable lache, jamais elle ne sera un danger pour ses camarades d’armes, pour ceux qui riment avec espoir et vie. Jamais !
Si elle savait elle se perdrait, là maintenant, parce que la belle n’est pas encore prête, qu’elle a pas vu ce qu’il faut voir, pas encore … Mirahil a trop perdu lors de sa première mort, trop perdu lors de ses mutilations, elle a besoin de se reconstruire.



« Sélène. »


Nom sans sens qui échoue entre ses lèvres, habituée à le prononcer. Mémoire qui s’éloigne, qui la torture. Etais-ce un rêve ? Quelque instants elle a vu une course, une bataille et une bête. Quelques instants elle a vu un monstre, une ombre et des hommes. Quelques instants elle a vu un vieux rêve et elle a voulu mourir. Eloignant la vérité comme on éloigne un regard.

Le murmure se perd sous la pluie, le murmure se perds sous les mots, tous ceux qu’elle ne dit pas, qui restent dans sa gorge comme des poisons. Elle ne mourra pas dans les bras de cet inconnu, son frère. Elle ne mourra pas ce soir car elle n’est pas prête, et qu’une femme l’attend, une femme morte comme elle, une femme artiste qui chante et qui danse.

Sélène sa soeur, image qui la fuit, qu’elle fuit. Sélène l’ombre auprès de Vincent, de Maxime. Sélène celle qui la sauver, qui a sauvé sa vie en offrant la sienne au diable. Le diable a joué mais elle vit, encore toujours. Sélène la belle, sélène la délicate, sélène la guerrière, proche d’elle comme loin. Mirahil n’était pas vraiment sociable avant. Sauf avec Myst. Mais Myst était folle elle aussi. Elle ne la reconnaîtrait pas en humaine, en Carmen.

Sélène, juste un mot qui s’échappe, qu’elle questionne mais qui se perd, qui s’enfuie, farouche, qui refuse qu’on le touche.
Un mot sortit de sa tête, sans visage, sans silhouette.
Juste un mot.
A Yorick de lui offrir un sens. Parce que lui jamais ne l’oubliera, jamais ne pourra l’oublier.
Même si elle est ombre et fugace, insaisissable et volage.
La mémoire s’en va, les fantômes restent …
Sélène a trop hanté Yorick pour s’en aller
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