Noyade en forêt

Sara-Lou hurla. Du moins elle essaya. L’eau bloquait ses voies respiratoires. Enfin elle le croyait ce qui fait qu’aucun son ne sortait de sa bouche. Elle suffoquait lorsque soudain sa trachée se libéra et elle aspira goulûment une gorgée d’air. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle venait de vivre un cauchemar mais elle respirait c’était donc finit. Elle pleurait de soulagement, parce que la douleur était partie. Puis elle se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Où étaient ses parents ? Où était Paul ? Ils auraient du être avec elle. Elle craignit soudain qu’eux aussi ne fussent tombés à l’eau. Elle s’assit brusquement et observa les alentours. Personne dans les environs. En fait de rivière il n’y en avait pas. Une rafale de vent lui fit prendre conscience du froid qui mordait sa peau et elle regarda incrédule les plaques de neige alentours.

" Maman ! "

Elle avait voulu crier mais sa voix s’était éteinte. Pourquoi on était en hiver alors que quelques minutes auparavant on était en été. Elle frissonna, autant de froid que de peur. Car la peur, la panique revenait au grand galop. Les larmes qui coulaient maintenant n’avaient plus rien de la délivrance première.

Elle se releva tremblante, les bras croisés pour se protéger. Son maillot de bain ne lui était d’aucun secours et elle se sentait bien trop vulnérable. Chaque fois qu’elle posait les yeux sur un nouveau détail du paysage elle trouvait sa situation encore plus désagréable. Les ombres des arbres l’effrayaient et le vent la fouettait volontairement elle en était sure.

" Maman ! "

De nouveau elle lança son appel d’une voix, certe fois plus forte mais pas plus assurée et surtout pas rassurée.

" Maman ! Papa ! Paul ! Au secours ! Mamaaaaan !!! "

Un hurlement résonna dans l'air clair de la vallée, ce qui le rendait d'autant plus terrible. Hurlement de peur? De douleur? D'agonie? Difficile à dire, ici, cela arrivait tellement souvent. Trop souvent. Mary ne comptait plus les fois où elle avait entendu un cri similaire. Homme, femme, enfant, il n'y avait pas de distinction, juste une différence dans l'intonation, tantôt grave, tantôt aigue. Mais là, c'était bien la voix d'une femme, ou alors d'un enfant. Et là, le coeur de Mary se serra. Elle ne voulait pas d'enfants ici. Elle ne voulait pas se rappeler à quel point la vie était injuste pour jeter ces jeunes êtres dans les tourments de la Vallée.

Pourtant, elle ne pouvait pas ne pas entendre. Alors, elle avança, cherchant à retrouver qui avait poussé ce hurlement. Résonnèrent alors des cris d'alarme. Le coeur de Mary manqua un battement : maman, papa, paul... Une enfant. Elle se dépêcha et arriva à la clairière. C'était bien l'endroit le plus logique pour retrouver un enfant terrifié. Une arrivée mouvementée, un paysage différent. La solitude...

Son regard tomba sur une gamine d'une dizaine d'année, aux grands yeux clairs, simplement vêtue d'un maillot de bain. Quel changement de climat pour la petite. mary resta un instant interdite, le temps que la gamine la voie. Elle lui adressa alors un sourire qui se voulait rassurant. Elle n'était qu'une étrangère pour l'enfant. Elle s'approcha doucement, pour ne pas l'effrayer.

- "Bonjour. Moi, c'est Mary, je suis docteur. Et toi?"

Elle s'accroupit à hauteur de l'enfant et retira son manteau (encore^^) pour emmitoufler la petite fille à l'intérieur.

- "Viens avec moi, je vais t'emmener au chaud, loin du froid et de la neige."

Elle sourit à nouveau. Il n'y avait aucune trace de menace sur son visage. Elle tendit la main, comme pour inciter l'enfant à la suivre de son plein gré. Il allait de soi que la jeune femme porterait la gamine qui était pied nue...

Sara guettait avec fureur les ombres sous les arbres. Est-ce que ses parents allaient l’entendre ? Même avec Paul elle se sentirait moins seule et elle aurait moins peur. Son grand frère saurait comment se proteger des ombres. Il lui dirait qu'il ne faut pas avoir peur et il lui raconterait une histoire pour la rassurée.
A la place de sa mère elle vit arriver une belle jeune femme. Elle ne semblait pas méchante mais Sara hésita, elle ne la connaissait pas et on lui avait toujours dit de se méfier des inconnus. Ces quelques secondes d’hésitation suffirent à la jeune femme pour s’approcher et lui parler gentiment.

Mary : "Bonjour. Moi, c'est Mary, je suis docteur. Et toi?"

Un docteur ! Le cœur de Sara se desserra, les docteurs savaient tout, ils étaient sages et gentils, on pouvait leur faire confiance. Et puis sa maman travaillait tous les jours avec des médecins à l’hôpital. Peut-être que celle-ci connaissait sa mère et pourrait lui dire où elle était.

La docteur enleva son manteau et enveloppa Sara. Le manteau était encore tout chaud de la chaleur de la chaleur de la jeune femme. Sara se sentit tout de suite un peu mieux. Maintenant que le froid ne la faisait plus grelotter comme de la gelée elle pouvait réfléchir un peu mieux. Bon a priori elle ne risquait rien à aller avec la docteur d’autant qu’elle lui promettait qu’elle serait au chaud. Et il y avait toujours l’espoir qu’elle l’emmène chez ses parents. Mais mieux valait s’en assurer d’abord.

"Sara-Lou. Vous travailler au même hôpital que ma… ma… ma-man ?"

Encore sous le choc la petite fut reprise d’une crise de larme en écoutant sa propre voix bégayer. Au lieu de prendre la main de la femme elle lui agrippa le bras comme si elle craignait qu’elle ne s’en aille sans elle.

"Ramenez-moi à ma maman ! Je sais que vous savez ou elle est. Je veux ma maman !"

Un instant, l'expression de Mary se figea en entendant le prénom de la petite fille. Sara-Lou... Sara... Elle ferma les yeux, prenant une lente inspiration pour repousser les images que ce prénom tout simple faisait surgir en elle. Non, elle ne voulait pas penser à sa propre petite fille, si petite encore. Elle et cette enfant là étaient deux personnes différentes. Elle ne devait pas faire d'amalgamme. Facile à dire, mais à mettre en pratique, c'était une autre histoire. Elle rouvrit les yeux sur Sara-Lou. Elle était complêtement perdue. Heureusement, elle avait remarqué que l'enfant semblait lui accorder sa fragile confiance en entendant son métier.

Par contre, elle eut une expression de surprise quand l'enfant lui demanda si elle travaillait au même hôpital que sa maman. Elle resta un instant interdite, avant de se reprendre rapidement :

- "Je ne sais pas. Il y a tellement de monde à l'hôpital. Qu'est-ce qu'elle fait?"

Sara-Lou se mit alors à pleurer, agrippant son bras. Comment allait-elle lui annoncer qu'elle n'allait pas revoir ses parents de sitôt? Elle enlaça l'enfant et caressa ses cheveux sombres, répliquant d'une voix douce et maternelle :

- "Qu'est-ce qui s'est passé Sara-Lou? De quoi te souviens-tu?"

Elle voulait essayer de l'amener à comprendre elle-même la situation, tout en la guidant bien évidemment...

Sara sembla un instant ne pas entendre les questions de Mary. Ses sanglots s’estompèrent petit à petit mais elle ne lâchait pas le bras de Mary pour autant. Elle trouvait un certain réconfort dans les bras de la jeune femme. Elle sentait bon et était si gentille. Sara fit un effort pour se rappeler et raconter sans que cela paraisse complètement fou. Si au début ses paroles étaient hachées son débit se fit de plus en plus assuré et rapide au fil du récit.

"Papa, maman et Paul, Paul c’est mon grand frère, et moi on était en camping. Papa a loué un canoë et on est parti sur la rivière. C’était bien il faisait chaud et beau, pas comme ici et puis Paul et moi on avait le droit de plonger du bateau. Mais le bateau s’est retourné et je suis tombé dans l’eau. J’ai cru que les sirènes voulaient m’enlever. Mais ça c’est parce que j’ai trop lu de conte. Ca n’existe pas les sirènes."

Sara fit une pause. Ses souvenirs devenaient un peu flous. Non seulement ils étaient flous mais aussi désagréables.

"Je n’arrivais pas à remonter et l’eau était trop froide et trop sombre. J’ai eu mal, j’avais l’impression que j’allais exploser de l’intérieur. Après je me souviens pas. Je crois… je crois que je me suis… noyée."

La petite fille leva les yeux vers Mary. Voilà elle l’avait dit et cela avait été dur. Sa situation était encore plus catastrophique qu’elle ne le craignait. Parce que si elle s’était vraiment noyée, alors elle était morte. Mais si elle était morte pourquoi elle était ici ? Non pas qu’elle cru particulièrement au paradis ou à ce genre de chose, n’ayant pas eu d’éducation religieuse mais elle ne s’attendait certainement pas à ce qu’il fasse si froid après la mort. Alors peut-être qu’elle n’était pas vraiment morte. Et si elle l’était ? Est-ce que ses parents et son frère étaient en train de pleurer sur son cerceuil.

Mary pouvait lire dans les yeux de l’enfant toute l’horreur que ces pensées inspiraient à cette dernière. Sara-Lou dégluti difficilement.

"Est-ce que je suis morte ?"

La petite fille priait de toutes ses forces que ce ne soit pas le cas et qu’il existe une autre explication plus logique et moins terrible de sa présence en ces lieux.

Mary attendit calmement que la petite cesse de pleurer suffisamment pour rassembler ses idées et lui raconter ce qui s'était passé. A son âge, elle aurait été terrifiée aussi de prime abord. Puis, elle se serait fait une raison et aurait trouvé un moyen d'en tirer bénéfice. C'était comme cela qu'elle avait été élevée. Il n'y avait pas de fatalité, on était maître de son destin. On pouvait choisir sa mort et sa façon de s'en aller et contrecarrer ses plans. C'était ce que sa mère avait fait. Elle s'était donnée la mort et était partie paisiblement, au lieu de se dégrader et d'être un fardeau pour ses proches. C'était une façon de voir condamnable pour certains...

Sara-Lou parvint enfin à parler et raconta les derniers évènements. Un camping en famille, une bonne journée qui se termine en drame. Mary eut un petit sourire malgré tout quand l'enfant parla des sirènes. Elle avait envie de lui dire que c'était bien de lire des contes, qu'il ne fallait pas trop vite être catégorique sur ce qui pouvait exister ou pas. Depuis qu'elle était ici, elle avait sérieusement revu son jugement. Elle avait déjà l'esprit ouvert avant, mais là...

La pression autour de l'enfant se fit un peu plus forte quand elle parla de sa noyade. Mary ferma les yeux, des images de l'enfant qui se noie l'assaillant de toute part. Et ses parents, ses pauvres parents qui avaient du repêcher le corps inanimé de l'enfant... Et la terrible peur de Sara, alors qu'elle ne pouvait plus respirer. Elle frissona. Elle, elle était partie dans un accident de voiture, pas le temps de se rendre compte de quoique ce soit...

Alors tomba la question fatidique : suis-je morte? Peut-être aurait-il mieux fallu songea la jeune femme, mais elle ne formula pas sa pensée à haute voix. Non, être ici laissait une chance de revenir, malgré les épreuves. Elle regarda l'enfant droit dans les yeux :

- "Non, tu n'es pas morte. Et moi non plus. Tu es juste profondément endormie, un peu comme La Belle Au Bois Dormant. Je suis sûre que tu connais son histoire."

Elle eut un petit sourire alors que l'analogie lui paraissait curieusement adaptée.

- "Toi et moi et les autres, il nous est arrivé certaines choses qui nous ont plongé dans un sommeil très profond. Il va falloir faire comme Aurore et attendre qu'ils nous réveillent là bas. En attendant, on vit ici. Ce n'est pas un endroit très beau et très sympathique. Ici, il y a des monstres qui rodent, pour mettre à mal notre courage. Mais nous ne les laissons pas faire... Tu voudras bien les combattre toi aussi? En leur montrant que tu n'es pas comme eux, que tu as des gens qui t'aiment qui attendent ton réveil."

Valdus sortit de nulle part! Une balafre au bras droit, tenant son fusil d'assaut! Chargeur à capacité de deux cent balles completement vide, de la ou les jeunes femmes se tenaient, elles auraient cru voir un homme venant de tuer un etre humain de sang froid! Son uniforme de militaire, ainsi que sa veste par balle a plusieurs poches, tachetée de sang, ses rangers a l'époque cirée etaient maitenant blanches et gelées, ses gants a forte temperature etait troués et ses doigts experimentés dans le maniement du couteaux gelés. Il parraissait agé certe! A peine 37ans en realité, une veritable machine a tuer, entrainée pour survivre dans les pires endroits avec peu de chose entre ses mains! Voila longtemps qu'il se trouvait ici, dans ce lieu etrange! Il s'etait fait de nouveaux ennemis et avait connut trop peu d'humains dans ces lieux!
Quand il appercut les deux personnes, il pointa le canon de son arme automatique en direction de la jeune femme, mais appercevant l'innocence de la jeune fille, baissa son arme!

"Hum"

Exprima-t'il avant de s'asseoir dans la neige et de s'allumer une cigarette

*Plus que quatre* pensa-t-il

Il tira une longue latte et la rejeta du coté opposé de la gamine et tournant la tete en leur direction, un regard bleu acier, presque sans vie ni émotion, une barbe qui avait pas mal poussé, il sortit quelque mots de sa bouche gelée

"Que fait une petite fille ici?"

Sara faisait très attention à chacune des paroles de Mary. Elle sentait que cela était très important. Elle soupira de soulagement en apprenant qu’elle n’était pas morte. Elle ne faisait pas trop de peine à sa famille comme ça. Dormir c’est moins grave. Sara connaissait le mot « coma » depuis longtemps et sentait que cela s’appliquait à ce qui se passait. Sa mère lui avait un jour lu une histoire ou un homme dans le coma racontait ce qu’il vivait chaque jour. Mais lui était cloué dans un lit d’hôpital et personne ne savait qu’il comprenait tout. Là en fait c’était différent, ça s’apparentait plus à être dans un rêve permanent. Enfin le mot cauchemar serait peut-être plus précis. Elle se rappelait d’autres livres ou les héros vivaient des aventures extraordinaires dans un monde de rêve. Des livres pour enfants mais aussi pour adulte.

*Je suis Sandra dans les Terres du Rêves* pensa l’enfant se remémorant un des nombreux romans, pas vraiment de son âge, qu’elle avait lu en compagnie de son frère et de sa maman. Sandra était prisonnière du Monde des Rêves ou féerie et cauchemars se côtoyaient sans cesse. La clairière hivernale était le cauchemar et Mary le rêve.
Sa culture livresque ainsi que sa capacité d’enfant à savoir accepter l’inconcevable lui permirent de se remettre plus rapidement de ses émotions.

Pour la première fois elle sourit timidement à Mary. Elle ne comprenait pas encore tout mais elle se sentait déjà nettement mieux. Mary ne venait-elle pas d’évoquer le fait qu’elle pourrait se réveiller un jour. Et passé la peur et le choc la petite fille sentait sa curiosité renaître. Après tout pouvoir mettre un nom sur ce qui fait peur cela permettait d’avoir moins peur.

- "Moi j’ai pas peur des monstres."

En disant cela Sara se gardait bien de parler de celui qui se trouvait parfois sous son lit et la faisait rester bien au centre du lit pour qu’il ne l’attrape pas. Mais à part celui-là elle trouvait les monstres fascinants.

- "Je veux bien les combattre. Je suis ceinture orange de judo. Vous croyez que ça ira ? Mais… heu… Il ne faut pas que je reste endormie trop longtemps parce que sinon papa et maman vont vraiment s’inquiéter pour moi. Je ne veux pas leur faire de la peine.
Mary ? "

Sara hésita un instant. Les adultes n’aimaient pas toujours lorsqu’elle se mettait à les questionner. Son père entre autre détestait cela. Mais la curiosité était trop grande.

- "Vous êtes ici depuis longtemps ? Et les autres ? Vous êtes combien ? Et où vous vivez ? A quoi ils ressemblent les monstres ? "

La petite en était là de ses questions lorsqu’elle vit un homme pénétré dans la clairière. On aurait dit un soldat. Mais son père était aussi un militaire et il n’aurait certainement pas accepté d’avoir cette allure débraillée et sale. L’homme était armé d’un fusil et elle n’aima pas du tout lorsqu’il le braqua vers Mary mais il baissa rapidement son arme. Sara-Lou sentit sa respiration reprendre. Elle chuchota à Mary

- "Il est bizarre, c’est un des autres ?"

L’enfant entendit ensuite sa question, une question sur elle. Comme elle ne savait pas quoi répondre elle décida d’en poser une sur lui.

- "Vous êtes un militaire ?"

Tirant encore sur la cigarette, recrachant la fumée dans l'aire gelé, il posa son fusil d'assaut sur le sol, vide de balle! Il porta un leger regard sur la jeune femme puis sur la jeune fille! Il sortit son arme de poing attachée a sa ceinture et retira le chargeur en l'inspectant :

*Dix balles sur vingt-trois*

Pensa-t-il tout en le rengainant dans l'arme qui se referma dans un petit clac froid, plus froid encore que l'environement qui les entourait. Aux paroles de la petit fille, il sourit légerement, le premier sourire depuis tres tres longtemps et ca se voyait! Il se leva et se dirigea vers la gamine

"Ouais un militaire! Tu t'y connais?"

Lui dit-il tout en la regardant dans les yeux, recrachant la fumée dans un immence nuage gris dans les airs qui se dissipa apres quelques secondes!

"Navré de ma tenue mademoiselle" rajoutat-il avec un ton d'humour, histoire de se decontracter lui meme!

"Tu n'as pas froid?"

La petite était terriblement attentive à tout ce que Mary lui disait. Elle la vit soupirer de soulagement en apprenant qu'elle n'était pas morte. Bon, Sara-Lou écoutait et comprenait vite et bien, c'était un avantage certain! La fillette eut un petit sourire timide, mais cela encourageait Mary. Elle avait moins peur, était plus en confiance et avait l'esprit plus ouvert aux rigueurs de sa nouvelle condition. Bravement, Sara lui répondit qu'elle n'avait pas peur des monstres, qu'elle était ceinture orange de judo. Mary eut un petit rire devant ce courage tout enfantin. Un petit rire tendre et affectueux. Puis, l'enfant réclama son attention. Mary la regarda sans rien dire, attendant ses questions.

C'est là qu'un homme fit son entrée. Elle tourna vivemen,t la tête vers lui, la main se portant vers son arme propre, mais se ravisa en voyant que c'était un homme. Sara-Lou lui demanda s'il était avec eux et elle cquiesça. puis l'enfant posa elle-même une question. un militaire... Oui, c'était bien leur type ça de pointer leur arme sur quelqu'un derechef. Il n'était pas vraiment en tenue réglementaire d'ailleurs.

- "La petite fille est ici pour la même raison que nous tous."

Elle le regarda fixement, avant de froncer le nez en sentant l'odeur du cigare.

- "Vous devriez l'éteindre, on va se faire repérer."

Elle sourit doucement 0 Sara-Lou et essaya de répondre dans l'ordre de ses questions posées avant que le militaire n'intervienne :

- "Je suis ici depuis plusieurs mois déjà, oui. Les autres, ça dépend, certains sont là depuis un peu plus longtemps, d'autres sont des petits nouveaux comme toi."

Elle se garda bien de dire qu'il y avait peu d'humain présents depuis bien plus longtemps qu'elle. En général, ils finissaient par rejoindre les rangs des Ombres et Chimères.

- "Nous vivons dans une bibliothèque, tous ensemble. Et les monstres... Il y en a de plusieurs types."

Allez, il fallait se lancer, être brève mais complête :

- "Ils s'appellent les Ombres et les CHimères. Ils sont dangereux parce que certains ne ressemblent pas du tout à des monstres tout moches avec pleins de vieux poils gris et de la bave verte."

Elle sourit, essayant de dédramatiser la situation.

- "Les Ombres, sont comme toi et moi. Beaucoup sont beaux et fascinants. Ils peuvent faire en sorte que leur corps deviennent transparents. Comme les fantômes. Ils sont sournois et se nourissent de tes peurs. C'est pour ça qu'il faut être courageuse. Mais tu as dit toute à l'heure que tu n'avais pas peur des monstres, alors je te fais confiance. Les Chimères sont différentes. Certaines sont humaines et deviennent des monstres, d'autres le sont déjà. il y en a de tout types, avec des griffes, des poils, des crocs. Ils sont plus brutaux, moins sournois. Mais il faut s'en méfier aussi."

Son ton se voulait léger, un peu comme si elle racontait une histoire.

- "Enfin, il y a de grosses bêtes. Celles-là ne parlent pas et s'en prennent aussi bien à nous qu'aux autres monstres. Ce sont elles les plus dangereuses. Les autres, on peut leur parler, quelques fois, cela suffit à ce qu'ils nous laissent tranquilles. Mais pour les grosses bêtes, il faut courir. Comme quand tu as des chiens aux fesses."

Elle sourit à nouveau, jetant un regard à l'homme pour le défier de rajouter quoique ce soit ou de faire un commentaire sur ce qu'elle venait de dire. Pas question qu'il réduise ses efforts à néant avec des commentaires abrupts.

- "Qu'est-ce que vous faites ici, tout seul?"

Question posée avec une voix curieux et ferme.

Sara-Lou observait le militaire mais sans pour autant lâcher la main de Mary. Non que l’homme ne lui inspira pas confiance mais parce que Mary était son ancre dans ce monde. Mais c’était quand même bizarre, sa maman était infirmière et Mary médecin, tandis que son papa était officier de la marine et le nouvel arrivant était aussi militaire. Hasard ou coïncidence ? Peut-être qu’ici c’est comme dans les rêves, certains éléments correspondent à la réalité.

"- Mon papa est Lieutenant de vaisseau."

La petite fille semblait fière de son papa.

"- On dirait que vous revenez d’une mission de survie. Moi j’ai encore un peu froid, surtout aux jambes mais le manteau de Mary est tout chaud."

L’enfant se tourne de nouveau vers cette dernière et écoute ses explications. Elle était à la fois inquiète et excitée de voir de ses yeux ces monstres. Les Ombres, les Chimères et les Bêtes. Elle trouvait amusant que l’on puisse classer les monstres comme si cela avait été des animaux. Un peu comme s’ils avaient été des Loups, des Lions et des Tigres. Malgré tout si certains des monstres étaient aussi mauvais que ça alors elle avait eu de la chance que ce soit Mary qui la trouve la première.

- "Est-ce que vous tuer les monstres ? Avec vos armes ?"

Sara-Lou avait parfaitement remarqué l’arme que portait la jeune femme. Elle savait que son père savait les manier aussi mais même si elle ne s’y intéressait pas particulièrement elle savait à quoi s’en tenir. Sa question était aussi bien pour Mary que pour Valdus.

"Je suis tout seul depuis quelques jours! Et pour le moment ca va... enfin" dit il avant de toucher son bras qui lui faisait horriblement mal!

Puis quand la jeune femme lui demanda d'eteindre son cigare, il lui sourit, puis il alla s'assoir sur une petit pierre au pied d'un arbre, sa tenue de commando n'etait certes pas reglementaire mais faut dire que les missions qu'il effectuait dans le monde *réel* n'etaient pas forcement reglementaire elles non plus! Et faut dire aussi, que cette tenue, même qu'il la'vait renforcé avec d'autres vetements etait prevue pour des temperature de +40°, donc en gros il ne sentait pratiquement plus son corps! Il enleva son gilet tactique qu'il posa au sol et s'ecrasa dans un bruit lourd et remonta une de ses manches, du sang coulait fortement et gouta sur le sol, formant une petite marre rapidement! Il prit le cigare et cicatrisa sa plaie sur sa blessure a plusieurs parties tout en regardant la jeune fille parler de son pere ainsi. Cela le fit sourire!

"Lieutenant tu dis! Un bon grade! Tu peux etre fiere de ton pere petite!"

Il reflechit un moment avant de finir de cicatriser sa plaie et par la meme occasion d'ecraser son cigare! Il fit un mince sourire a la jeune femme en jetant le megot sur le sol et finit de l'ecraser de ses rangers!

"Je le connais peut etre! Comment se nomme ton pére?"

*Mission de survie, on peut dire ca* pensa-til avant de revenir a la realité et de repondre a la petite!

"On peut dire ca ainsi! Mais ce n'est pas pire que mes anciennes missions" dit il tout en souriant legerement!

"Mary dit tu? " regarde la jeune femme " donc c'est vous" sourit avant de remetre sa manche et son gilet tactique!

"Je ne me suis pas presenté, quel malpoli, je me nomme Valdus Heresi"
sourit au deux personnes en face de lui.

Mary esquissa un sourire quand Sara-Lou répondit que son père était Lieutenant de Vaisseau. Elle n'y connaissait pas grand chose, mais cela devait être un grade assez important. Le militaire alla dans ce sens et la métisse lui jeta un regard. C'est là qu'elle le vit avec stupéfaction se coller son cigare sur le bras pour faire cesser l'hémorragie. Mais il était cinglé!!!

- "Vous ne devriez pas cautériser la plaie ainsi! Cela pourrait s'infecter... Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt? J'aurais pu la recoudre..."

Trop tard, il était en train de se massacrer le bras.

- "C'est pas vraiment le moment de jouer les Rambos vous savez."

La petite et le militaire parlaient tous les deux ensemble, alors que Mary jetait un regard de désapprobation au bras blessé. Non mais vraiment, quelle façon archaïque de procéder! La question de Sara-Lou lui parvint aux oreilles et elle répliqua sincèrement :

- "Oui. Cela arrive. Je n'aime pas faire ça et en général, je ne tire que quand le monstre ne veut pas m'écouter. Sinon, j'essaie de faire en sorte qu'il parte raisonnablement. Mais ça ne marche pas toujours ainsi hélas."

Le militaire répéta son prénom et annonça alors qu'il n'avait pas encore eu le temps de se présenter à elle. Elle hocha la tête alors qu'il déclinait son identité.

- "Oui, c'est moi. Mary Malone, enchantée. Cela m'étonne de ne vous avoir jamais vu auparavant..."

Sara-Lou allait répondre sur son père lorsqu’elle vit Valdus écrasé sa cigarette sur une blessure. Elle écarquilla les yeux d’étonnement et de dégoût.

*Mais il est timbré ce type !*

Mary lui fit écho. Et Mary savait ce qu’elle disait, elle était docteur.
La petite était douillette et craignait la douleur, se brûler soi-même avait quelque chose de déroutant. En tout cas ce n’était pas son père qui ferait ça, elle en était à peu près sûre. Peut-être que d’être tout seul dans un endroit plein de monstres l’avait rendu fou. Sara aurait bien voulu lui poser la question, juste pour savoir mais justement allez savoir comment un vrai fou réagirait à sa question.

Entre le présumé fou et les monstres Sara ne manquait pas de sujets de réflexions. Elle se mit à se ronger l’ongle du pouce gauche, une mauvaise habitude, pour réfléchir un peu. Tout cela semblait follement excitant, mais la petite fille prenait de plus en plus conscience du danger. Son père lui avait toujours dit qu’il ne fallait pas jouer avec les armes, que c’était dangereux et qu’il fallait faire attention à ceux qui en portaient. Et Mary et Valdus les utilisaient. En plus ce dernier était blessé, peut-être à cause d’un monstre. Ce rêve-réalité lui plaisait de moins en moins.

"Est-ce que les monstres peuvent te tuer ? Je veux dire pour de vrai ? Si oui moi je veux pas rester ici. Comment on repart ?"

"Ecoutez! Je pense qu'en matière de survie, je m'y connais tout de meme un petit peu apres 25ans de survie, et cette petite plaie, je l'ai cautérisé ainsi, car je n'avais pas le choix! Soit c'etait ainsi soit mon sang aurait continué de couler et laissé des traces de sang sur le sol! Et si je ne m'abuse, aurait amené quelques mechants pas beaux a venir a notre rencontre! Et en prenant en compte ceci et sachant que je suis pratiquement à vide et que vous, a part ce que vous avez sur le coté, nous n'aurions pas pu faire grand chose pour proteger la petite si une horde de gros vilains venait d'un coup..."

Dit-il d'une seul traite, puis il prit son arme de poing et commenca a revérifier ses balles. Il n'en restait plus beaucoup, c'etait certain! Assez peut-etre pour trois ou quatre monstres mais pas plus!

"Rambo! vous êtes tres drole vous savez... apprenez a me connaitre avant de m'affubler de pseudonyme a m'en faire eclater de rire!" dit il d'un ton sec

Quand il entendit la question de la petite fille, il se mit a sourire! Il se tourna vers Mary et d'un sourire qui n'avait rien de sincere, il lui dit :

"Tiens c'est vrai ça! Expliquez à la petite comment on repart..."

Dit-il tout en examinant les alentours, avec une petite paire de jumelle qui tenait dans une main..

*Rambo mais j'hallucine...*

La jeune femme lança un regard rien moins qu'amène au militaire qui se permettait de lui répondre ainsi. Elle n'aimait pas qu'on lui tienne tête.

- "Pourquoi avoir attendu d'être devant nous pour faire cela? Vous vouliez jouer les durs? On a toujours le choix, il suffisait de comprimer la plaie en attendant de rentrer au bercail et là on se serait occupé de cette plaie de façon plus propre. Mais bon, c'est vrai, je ne suis qu'un pauvre petit médecin qui n'y connait rien en matière de survie et je m'incline devant votre expérience et votre savoir."

Le ton s'était fait sarcastique. Si elle s'était montrée douce au départ, le fait que ce militaire la prenne de haut venait de changer la donne. Qu'ils pouvaient être exaspérants à toujours donner l'air de tout savoir!

- "Je tiens juste à signaler qu'il n'y a pas besoin de l'odeur du sang pour nous repérer, étant donné le boucan qu'on fait et l'odeur de votre cigare toute à l'heure. Mais bon, c'est un détail."

Il prit mal le petit surnom qu'elle lui donna. Exaspérée, elle leva les yeux au ciel et prit une brusque inspiration :

- "Oui on essaie. L'humour est un bon moyen de tenir en situation difficile. Navrée de voir que vous en êtes totalement dépourvu."

C'est là que Sara-Lou intervint, posant des questions délicates. Et c'est là que Valdus y alla de son commentaire sarcastique, s'ttirant un regard noir de la part de la jeune femme.

- "Vous ne m'aidez pas. Mais on ne peut pas demander à quelqu'un comme vous d'être subtil! Je croyais que votre mission était de protéger les civils en tant de guerre, pas de chercher à les effrayer et les mettre en danger!"

Elle n'avait pas élevé la voix. Ce n'était pas la peine. Pourquoi se montrait-il aussi peu coopératif et revêche? il savait bien que la perte d'espoir risquait d'entraîner la gamine vers la mort, alors pourquoi enfonçer Mary au lieu de l'aider? Il n'en avait donc rien à faire de la vie de la petite? Elle détourna le regard de Valdus, espérant qu'il se raisonne un peu et cesse le conflit avec elle et se concentra sur Sara-Lou.

- "Sara..."

Sa gorge se serra brutalement en prononçant ce nom.

- "Il faut que tu comprennes qu'ici, ce n'est pas un joli conte de fées. Il y a des dangers, oui, et des mauvaises gens qui voudront éprouver ton courage. Si tu perds espoir, si un jour tu te dis que tu ne reverras jamais ton papa, ta maman et ton frère, alors les méchants auront gagné et tu resteras ici. Il faut croire que tu les reverras, il faut espérer de toutes tes forces, c'est ta meilleure arme, mieux encore que le judo."

Elle eut un petit sourire.

- "Les monstres peuvent te faire du mal oui. On ne peut pas choisir comment repartir, il faut y croire, c'est tout. J'ai cherché un moyen de repartir plus rapidement, mais je me suis trompée. Mais je cherche toujours. En attendant, il faut empêcher les monstres de te faire croire que tout est perdu. Tu comprends? La Belle au Bois Dormant n'a pas choisit quand elle sortirait de son long sommeil. Nous non plus. Il faut nous battre, espérer et croire en ceux qui nous attendent là-bas."

Elle lui offrit un sourire réconfortant, avant de jeter un coup d'oeil à Valdus, cherchant son soutien. Elle avait besoin d'alliés, elle avait assez d'ennemis comme ça!

Valdus avait peut-etre repondu un peu trop rapidement, c'est vrai! Il se l'avouait! Mais il faut dire que ca faisait plus de vingt jours qu'il etait tout seul. Il s'approcha de la jeune femme et lui dit, sans meme un sourire sans meme une petit reaction de sa par, comme deja mort!

"Je l'avoue, je n'aurais peut-être pas du soigner cette plaie ainsi, mais je ne savais pas non plus que vous etiez medecin! Si je l'avais su, je vous aurais demandé de me soigner, bien que ca ne soit pas dans mes habitudes! Enfin, ce n'est qu'une petite plaie, rien de bien grave..."

Puis quand elle lui annonca que son devoir etait de proteger les civils en temps de guerre, il tourna avec rapidité son regard et l'immergea dans les yeux de la jeune femme...

"Je ne suis pas Rambo (léger sourire) et je ne suis pas un simple militaire comme vous le pensez! Et je ne suis pas un militaire comme ton papa petite! (sort un couteau de combat regarde le'tat de la lame et le rengaine) je suis ce qu'on appelle un nettoyeur..."

Il s''assit sur le sol.

"Je ne protege pas les civils en temps de conflit et je n'aide personne en temps de guerre... Pour aller au plus simple, j'efface les traces de mon passage et élimine toute personne qu'on m'a ordonné de tuer! ou qui... m'empechent d'avancer dans ma mission."

Il posa son regard sur la petite fille.

"Et comme apparement t'es la jeune princesse de ce conte de fée pour adulte, je laisserais pas ces saloperies de monstres poser la main sur toi petite! Je ferais comme on m'a toujours appris : continuer ma mission, eliminer ce qui m'empeche d'avancer! Et comme je ne te le cache pas, je crois connaitre ton papa Sara, tu seras le petite que je protegerais jusqu'a temps que tu reviennes dans les bras de ton pere. Et il me doit, si je me trompe pas, 15 dollards."

Finit-il par un leger sourire, qu'il effaca rapidement quand il se coucha sur le sol pour essayer de se reposer, une main sur son arme l'autre sur son couteau de combat!

Sara-Lou n'écouta que peu la légère altercation entre Mary et Valdus. Ce n'était après tout que dispute de grande personne, pas de quoi s'inquiéter.

La petite fille sentait bien que Mary cherchait à la rassurée avec son histoire d'Aurore, mais Aurore n'avait pas conscience de dormir, elle faisait même certainement de jolis rêves de princesse.
Par contre une chose dont Sara était sure c'est qu'elle voudrait toujour revoir ses parents et son grand frère. Elle laisserait pas les monstres l'attraper ou lui dire le contraire.
Non ce qui inquiétait Sara-Lou c'était de savoir comment on allait bien pouvoir la réveiller. Les princes charmants ça n'existe plus de nos jours. A moins que quelqu'un vienne jusqu'ici pour la chercher, mais cela lui semblait tout aussi irréalisable.

Valdus se mit à leur expliquer quelle sorte de soldat il était. "Nettoyeur" ? Elle connaissait la signification de ce mot. Valdus était en vrai un tueur à gage. Sauf que là il travaillait pour son gouvernement.

Sara remarqua un point faible dans le raisonnement du soldat. Enfin deux pour être plus exact.

"Est-ce que quelqu'un vous a ordonner de me protéger ? Vous recevez des ordres ici ? Et si un jour moi je vous gène vous aller me tuer ?"

Puis elle se tourna vers Mary une nouvelle question sur les lèvres.

"Et si je veux pas attendre qu'on vienne me chercher. Il existe pas une porte de sortie, une sortie de secour ?"

L'enfant vit le soldat s'installer comme s'il allait dormir.

"Pourquoi vous faites ça ? Vous ne voulez pas dormir au chaud à la bibliothèque ?"

La bibliothèque, c'est vrai Mary avait dit qu'elle allait vivre dans une bibliothèque et ça c'était génial.

Mary apprécia la réponse de Valdus cette fois. Finalement, il était capable d'excuses (plus ou moins volées, mais elle les prenait pour telles). Elle sourit et rétorqua, apaisée et apaisante.

- "C'est vrai, ce n'était pas écrit sur mon front. Mais j'avoue avoir été assez choquée de vous voir agir ainsi. Déformation professionnelle. Mais demander de l'aide, ça s'apprend."

Elle se rendit compte alors de son erreur quand il tourna à une vitesse fulgurante son regard vers elle. Il n'était pas un simple militaire, mais un nettoyeur. Elle fronça les sourcils. Un tueur à gages? Elle frissona malgré elle, se demandant comment on pouvait accepter de tuer des hommes inconnus parce qu'on l'ordonnait. C'était cela qu'elle avait du mal de comprendre chez les militaires : cette façon de ne se référer qu'aux ordres, sans jamais les discuter. Elle aurait été très mauvaise dans l'armée. Comment pouvait-on tuer de sang froid? Encore, tuer pour sauver sa peau ou protéger quelqu'un d'accord, mais s'embusquer dans un coin et viser quelqu'un qui n'a même pas conscience que sa vie ne tient plus qu'à la pression de la gachette... Enfin, elle ne dit rien, elle n'avait pas à juger le métier de Valdus. Et puis au moins, ce devait être un bon tireur, c'était toujours ça de gagné. Surtout qu'il se fit un devoir de protéger Sara-Lou, solenellement, arrachant un sourire satisfait à Mary. Mais la petite était loin d'être stupide et posa des questions assez pertinentes.

- "Ici, c'est moi qui commande Sara."

Elle lança un regard à Valdus, se demandant comment il allait prendre cette affirmation.

- "Monsieur Hérési n'est plus aux ordres du gouvernement pour le moment... S'il accepte d'être sous les miens, c'est moi qui lui donnerais l'ordre de te protéger."

Pour ce qui était de tuer Sara-Lou si elle se révélait gênante, Mary ne répondit pas. Elle ne pensait pas qu'il pourrait tuer une gamine et de toute façon, elle ne l'accepterait pas, mais préféra attendre la réponse du concerné. Sara n'en avait pas fini avec les questions et s'adressa à la meneuse humaine cette fois.

- "Il doit en exister une et c'est ce que je m'efforce de trouver. Mais de l'aide sera la bienvenue tu sais?"

Valdus se coucha alors dans la neige, sous le regard surpris de Mary. Sara intervint la première et proposa d'aller à la bibliothèque.

- "Sara a raison, nous n'avons que trop traîné ici... Nous serons mieux au chaud et en sécurité. Et je pourrais examiner vos blessures."

Quand Valdus, les yeux fermés mais les oreilles toujours en alerte entendit la jeune femme dire que c'etait elle qui commandait, il ouvrit un oeil puis les deux, un sourire au visage, l'air satisfait... Puis il se releva, se grattant la nuque. Il dit d'un ton neutre avec le meme sourire aux levres, il regarda le petite fille et commenca a répondre a ses questions!

"Désolé on ne m'a pas donné d'ordre! Et j'en ai pas recu depuis que je suis ici. Disons que c'est plus compliqué que cela Sara."

Puis quand il entendit la question, que si elle le genait, est ce qu'il la tuerait ,il lui repondit fermement tout en se rééquipant :

"Pourquoi te tuer! Si tu me genes pour avancer, je te prends sur mes epaule... ce n'est pas plus compliqué!" dit-il, un sourire aux levres, ses yeux bleu glacials plongés dans ceux de la petite fille!

"La bibliotheque dite-vous madame?" apparement comme etant son superieur ici, il executerait les ordre de Mary "j'y etais il y a de cela quelques jours avec une jeune femme... Je ne me souviens plus de son nom! Elle m'a soigné apres un affrontement... je suis partant pour y aller!"

Sara était contente. On allait partir au chaud. Elle n'osait pas le dire mais elle commençait à avoir sacrément froid aux jambes et surtout elle sentait à peine ses pieds. L'endroit n'était guère acceuillant et elle ne serait pas fachée de se retrouver bien au chaud, en plus elle avait faim. Pouvait-on avoir faim alors qu'on dormait ? En tout cas même si c'était pas le cas elle avait envie d'un bon chocolat chaud accompagner de pain et de confiture. Il faudrait qu'elle en fasse la suggestion à Mary sur le chemin.

Les propos de Mary et Valdus la rassurère un peu plus. Le militaire n'avait pas ordre à la tuer, au contraire les deux adultes semblaient vouloir la protéger. C'était bien sûr le rôle des adultes de le faire mais il existe toujours des impondérables.

"En tout cas moi je veux t'aider Mary. Tu sais à quoi elle ressemble la porte ? Ca sera marrant, on est des chasseurs de porte au lieu de chasseur de trésor. Mais pourquoi vous êtes dans la bibliothèque ? Ya pas de maison ici ?"

La jeune femme sourit à la réponse de Valdus concernant ce qu'il ferait de Sara-Lou si elle venait à le géner. Ce n'était pas sans rappeler un autre militaire... Satisfaite, elle se leva, portant dans ses bras la petite fille, pas si légère que cela. Mais bon, ce n'était pas un souci. Valdus était d'accord pour aller à la bibliothèque qu'il connaissait déjà, y ayant été amené par une jeune femme.

- "Appelle-moi Mary Valdus. C'est ce que tout le monde fait. je ne suis pas un général d'armée."

Elle eut un petit sourire et se mit en route. C'est là que Sara asura qu'elle voulait aider la jeune femme à trouver cette porte, avant d'enchainer à nouveau les questions.

- "Tu sais, il se trouve un trésor inestimable derrière cette porte : le retour auprès de ceux qu'on aime. Alors nous sommes des chasseurs de porte, mais aussi de trésor!"

Elle ne répondit pas tout de suite pour le refuge, se mordillant la lèvre.

- "Si il y a quelques maisons, mais elles sont abandonnées et nous sommes plus forts tous ensemble. La bibliothèque permet que nous soyons réunis. Quelques fois c'est bien et quelques fois non. Ca dépend des caractères de chacun."

Elle continuait de marcher, l'oreille aux aguets, comptant sur Valdus en cas de problème, puisqu'elle était chargée d'un précieux fardeau.

[ La Bibliothèque : Rentrée au bercail]