La petite fille sans allumettes... (Clos... ^^)

Elle ne savait pas ou elle se trouvait, mais une chose était sur… Anthea était gelée de la tête aux pieds. Il était vrai que vêtue d’une simple jupe plissée écarlate et d’un sweat-shirt gris souris sans manches, ainsi que de ses jolis souliers vernis rouges, la pauvre fillette n’était guère préparé pour l’hiver qui semblait s’être abattu sur cet étrange endroit ou elle s’était retrouvé. Pourtant, c’était l’été normalement… Et elle devrait se trouvait dans sa ville, avec sa mère… Mais non, elle était là… Dans cet endroit désert et effrayant, en train de mourir de froid. Car elle allait mourir de froid, elle le savait… Seule et abandonnée, n’ayant que son fidèle Griffin pour la soutenir jusqu’au dernier instant.

Ce qui embêtait aussi beaucoup Anthea, c’était de ne pas être capable de se souvenir du comment de son arrivé ici. Tout ce qu’elle se rappelait, c’était qu’elle était en train de courir en direction de sa mère, et puis… Plus rien… Ce fut le noir complet, ces flash lumineux et brefs, ces bruits murmurés et indescriptible… Et puis, cette grande lumière qui, Anthea l’avait tant espéré, la ramènerait enfin chez elle. Mais au lieu de cela, elle s’était retrouver dans cette petite clairière inconnue, égarée et complètement perdue. Anthea avait tout d’abord pensé à rester dans ladite clairière, car elle se disait que sa mère viendrait la chercher…. Sa mère allait venir la chercher, c’était une certitude pour la fillette. Mais il faisait froid, tellement froid… Elle s’était révélé bien incapable de rester sur place, et avait finalement décidé de marcher au hasard avec l’espoir de, peut-être, tombe sur une personne qui accepterait de la ramener chez elle, la ou elle avait bien chaud, ou on prenait bien soin d’elle…

Mais pour le moment, personne ne daignait apparaître. Pourtant, cela faisait presque trois quart d’heure que Anthea marchait ainsi dans le froid, grelottant sans pouvoir se retenir de trembler. Ses doigts enserrant Griffin contre sa poitrine commençaient à devenir douloureux, et elle avait de plus en plus de mal à les bouger. Son corps s’était teinté d’une rougeur tout aussi mordante que celle de son adorable petit nez, qu’elle tentait vainement de réchauffer en plongeant celui-ci contre la tête pelucheuse de son compagnon félin.

Au bout d’un moment, Anthea se sentit extrêmement fatigué… le froid ne lui semblait plus aussi vif qu’auparavant, et son pas ralentissait doucement, mais sûrement… Même ses doigts ne lui faisaient plus aussi mal, en dépit du fait qu’elle avait de plus en plus de difficultés à les bouger. Alors, au détour d’un chemin isolé et se perdant à l’horizon, Anthea décida de faire une petite pause, rien qu’une toute petite pause de quelques minutes…Et puis, elle repartirait…
Avisant un arbre non loin de la croisée ou elle avait fait halte, Anthea s’y dirigea et se laissa tomber à son pied avec lassitude… Puis elle serra très fort Griffin contre elle avant de se recroqueviller sur sa petite personne, afin de se réchauffer du mieux qu’elle le pouvait…

"Quelques minutes Griffin…" Dit-elle alors à sa peluche du bout des lèvres "Juste quelques minutes, et on repartira…" conclu t’elle en refermant doucement ses jolies yeux sombre, tandis que le vent glacé lui enserrait de plus en plus sournoisement les sens …

[Sans allumettes... Dommage! XD]

C'était l'été chez elle? Chez Sol aussi, mais ce fichu hiver commençait à lui faire oublier la douceur du soleil sur la peau. Dans la forêt. Sol cherchait désespérément quelque chose à chasser, à attraper. L'ennui c'était qu'avec ce froid, le gibier aussi se faisait rare. Bredouille, elle était sur le retour, impatiente d'aller retrouver la chaleur d'un feu de cheminée. Elle n'avait pas d'armes, juste son fouet artisanal qui finalement ne lui servait pas à grand chose dans ce type d'escapade. Escapade? Pour un peu, on aurait pu penser à une promenade de plaisance, sauf qu'avec les différents types de prédateurs qui régnaient à Hollow Dream, cette ballade paraissait plus être du suicide qu'autre chose.

Et tant qu'à faire, sur le retour, pourquoi ne pas passer par la clairière? L'hiver n'empêchait pas les gens de quitter le monde des vivants pour celui des cauchemars. Après tout rien n'a dû changer là-bas, tout est aussi normal que d'habitude. Alors les pas bifurquèrent, se dirigèrent vers la clairière. Sincèrement, elle espérait qu'il n'y aurait personne dans cet endroit, que le monde allait mieux ou que du moins la vallée cessait d'attirer injustement ceux qui se voyaient éloignés du monde terrestre pour une raison ou une autre, mais ce n'était pas gagné.

A l'orée de la clairière, Soldead ne distingua rien ni personne. Quel soulagement! Elle commença donc à la traverser, rejoignant l'itinéraire pour se rendre vers la demeure tant prisée, mais... Son regard se figea au niveau du sol. Dans la neige, il y avait des traces de pas qui commençaient tout juste à se faire recouvrir par les flocons. Des traces de pas pas si grandes que ça, mais humaine très certainement. Elles commençaient, il n'y en avait pas d'autre. Raté, la vallée attirait toujours du monde. Le regard soucieux de Soledad se porta plus loin, là où les traces s'enfonçaient dans la forêt. Pas de temps à perdre, avec ce froid, si la personne venait d'un lieu où l'été régnait, il y avait des risques, à plus forte raison s'il s'agissait d'une enfant, comme le supposa fortement la jeune femme.

Elle commença par marcher, suivant des yeux les traces, puis finalement elle se mit même à courir, s'arrêtant à intervalles réguliers pour s'assurer qu'elle suivait bien la bonne piste. Toujours des pas... Parfait! Elle s'élança de nouveau. L'enfant avait dû aller loin, cela faisait bien vingt minutes qu'elle avançait à un bon rythme sans rien voir au loin. Rien? Si, il y avait quelque chose, blotti contre un arbre, et surtout immobile. Quelque chose d'inquiétant enserra un instant le coeur de Soledad. Elle avança de nouveau, non sans une certaine prudence. Grand Dieu, la petite demoiselle (vu les cheveux longs et la jupe) était bien trop peu vêtue pour résister au froid. Tandis qu'elle s'approchait, elle ne pu retenir ses mots, parlés assez forts, pour interpeller l'inconnue.

"Hey, toi! Est-ce que ça va?"

Pourquoi manquer de hurler? Juste pour voir déjà s'il y avait une réaction, si l'inconnue était en état de répliquer. Elle continua d'avancer, encore incertaine, puis arriva à deux mètres de la personne contre l'arbre. Elle avait quelque chose dans les bras, quelque chose de velu. Un animal?

<HJ>Oui… ^^ parfois j’adore mettre une ‘tite référence dans mes titres de post (ici, c’est plus qu’évident je pense, non ? ^^)<.HJ>

Anthea était bien… Assise à côté de sa mère sur la plage ou toute la famille se rendait pratiquement tous les ans, elle sentait la caresse du soleil épouser la forme de son visage d’adulte empreint des traits enfantins qui étaient ceux de son âge véritable. La plage était encore très peu peuplé, c’était normal… Il n’était pas plus de huit heures du matin, et comme chaque jour la fillette et sa mère venait passer une petite heure à observer l’océan dans une tranquillité précieuse, avant que n’arrive les gros des touristes qui envahiraient alors chaque centimètres carré de l’étendue de sable fin légèrement mordoré. Elle aimait ce moment, énormément même… Le moment unique, ou enfin Anthea pouvait avoir sa maman pour elle toute seule. Elle lui enserrait alors très tendrement le bras, et déposait câlinement sa tête contre l’épaule rassurante de celle qui était sa raison de vivre…

Vivre… Voilà ce que semblait lui dire la maigre chaleur que Griffin lui apportait dans cette tourmente glacée, dans laquelle Anthea s’était retrouvé sans vraiment savoir pourquoi et comment. La fillette s’était endormie… Les secondes étaient devenue minutes… Les minutes s’étaient métamorphosé en dizaines… Et doucement mais sûrement, le froid avait envahi entièrement le corps offert de Anthea qui ne ressentait finalement plus vraiment ce dernier. *Cela faisait du bien…* s’était alors dit la fillette, tandis qu’elle s’enfonçait lentement dans un sommeil rassurant. Depuis combien de temps s’était-elle assoupie.. ? Difficile à dire… Peut-être quelques dizaines de minutes, ou bien peut-être quelque heures… Cela avait-il réellement de l’importance en fin de compte.. ? Tout ce qui importait à la fillette, c’était cette douce chaleur qui avait peu à peu commencé à remplacer la morsure du froid qui la dévorait si cruellement depuis son arrivée en ce lieu étrange et inconnu.

Anthea avait enfin le sentiment d’être en paix… C ‘était un sentiment assez difficile à appréhender pour la fillette, mais ce qu’elle savait avec certitude, c’était que enfin, elle était sereine… Et sans doute aurait-elle continuer à l’être, si une voix forte ne l’avait pas ramener à la triste réalité qui était la sienne. Son esprit s’ouvrit alors à nouveau au monde, et la douce chaleur qui était la sienne avait subitement disparu pour laisser de nouveau la place à ce froid mordant, dévorant chaque centimètre carré de sa peau devenue aussi dure que de la pierre. Avec une difficulté certaine, Anthea releva légèrement la tête. D’ou était venue cette voix forte qui l’avait tirée de ce cocon rassurant qui était en train de se refermer tout doucement sur elle.. ? Qui l’avait de nouveau plongé dans les affres de la douleur, partagée entre la caresse du feu et la morsure de la glace.. ? Ses yeux las parcoururent son horizon en un arc de cercle de plus ou moins 180°, et finalement elle la vit…

Cette femme à la peau brune, qui contrastait étrangement avec le blanc du paysage… C’était à elle que devait appartenir la voix, il ne pouvait y avoir aucun doute… Un espoir renaquit Dans les yeux sombres de la fillette, qui se dit alors que bientôt elle allait retrouver sa maison, sa mère… Sa sécurité… Tremblotant comme uine feuille soumise aux caprices du vent dans un grelottement du au froid sans nom qui s’était emparé de son corps jusqu’au plus profonde de ses entrailles, Anthea regarda La femme qui s’était adressée à elle et lui dit, d’une voix ou les mots semblaient avoir le plus grand mal à s’articuler de manière correcte et compréhensible :

« J’ai froid… Aidez-moi madame… S’il… Plaît… » peina t’elle à prononcer, tandis que ses bras tentèrent de se resserrer autour de Griffin qui semblait toujours aussi égale à lui-même. C’était une peluche après tout, aurait-il pu être autrement que tel qu’il était.. ?

Anthea aurait voulu se lever, se réfugier dans les bras de cette inconnue qui semblait être si chaude, alors que elle même ne ressentait que le froid, total et carcéral… Mais si son esprit restait encore quelque peu sous son contrôle, son corps semblait lui avoir échappé définitivement...

La caresse de l’épaisse veste, patchwork de tissus et de fourrure animal, Se révéla tout d’abord très douloureux pour Anthea, tant le froid qui s’était emparé d’elle s’était profondément installé dans chaque parcelle de son être fragile. Puis la douleur devint picotement irritants, avant de finalement se réduire au bout de quelques minutes à de simple démangeaisons qui finirent par laisser place à une réconfortante chaleur au sein de laquelle la fillette se plut à se laisser flotter comme on le ferait dans une eau douce et fraîche à la fois. Mais si le long manteau de Soledad lui donnait un tel réconfort, tandis que peu à peu ses doigts gelés retrouvaient un semblant de capacité tactile, la voix, à la fois forte et rassurante de la jeune femme, était aussi une incroyable source de bien-être pour le cœur esseulé de Anthea. L’inconnue avait enveloppée la fillette de son manteau, et l’avait prise dans ses bras aussi aisément que si elle eut été un fétu de paille… Dans son demi sommeil, et bien incapable d’opposé la moindre résistance, Anthea se sentait bien finalement entre ces bras forts et protecteurs qui s’étaient emparée d’elle…

Mais alors qu’elle voulu de nouveau se laisser aller à retomber dans les abysses oniriques empreinte de cette nouvelle douceur, la voie chaude de Soledad, l’en empêcha. Elle lui parla doucement, sa voix devenant une caresse subtile au cœur de la fillette. Que lui disait-elle exactement, qu’ils allaient se rendre dans un endroit chaud.. ? Qu’il ne fallait pas qu’elle s’endorme.. ? Mais Anthea était tellement fatigué… Tellement las de tout… Pourquoi ne pouvait-elle donc pas dormir.. ? Tandis que la fillette se sentait doucement bercé par le pas rapide et légèrement tanguant de Soledad, elle cala lentement mais dans une tendresse certaine bien que hésitante, sa tête contre l’épaule encore pleine de chaleur de la jeune femme. En dépit du froid qui s’attaquait maintenant aux bras dénudé de Soledad, celle-ci gardait une chaleur certaine pour Anthea qui aimait ce contact rassurant. Enfin, elle n’était plus seule…

« Je courrais… » commença t’elle alors à dire d’une voix las mais légèrement plus audible, suite aux paroles interrogatrices de sa bienfaitrice à la peau sombre « Je sortais du… Du… Collège… Maman… Trottoir… M’attendait… Voulu… La rejoindre… » Acheva t’elle dans un souffle court, comme si chacun de ses mots prononcés lui était un véritable efforts surhumain.

« Pis… Le noir… Partout… Tout partout… lumières scintillantes… bruits… Comme… Comme… des voix… Mais… Comprenais pas… Ce qu’elle disait… Peur… » ajouta t’elle en se crispant légèrement dans les bras de Soledad « … Peur… Pis… la lumière… grande… Attirante… Le froid… le froid… Le froid… » conclu t’elle finalement, bien incapable d’en dire plus pour le moment…

Ses yeux s’étaient de nouveau clos pendant qu’elle s’adressait avec difficulté à Soledad, et peu à peu la fatigue gagnait insidieusement du terrain sur la résistance de Anthea qui ne désirait maintenant plus qu’une seule et unique chose… Reposer entre ces bras forts et rassurants, comme l’étaient ceux de sa maman. D’ailleurs, dans son état de semi éveil, Anthea ne doutait pas une seule seconde de la suite des évènements. Soledad allait l’emmener dans un endroit ou elle serait bien, et ensuite elle l’emmènerait chez elle… Enfin…

Mais pour le moment, et en dépit de son lamentable état physique dont la fillette n’avait en aucun cas conscience, Elle se sentait bien… En sécurité… Un petit sourire discret apparut même sur son visage figé par la morsure du froid, en une sorte de reconnaissance envers cette inconnue qui avait pris la peine de s’occuper d’elle, la petite fille perdue…

Oui, Anthea était bien maintenant… Quelqu’un s’occupait d’elle… Comme maman…

La forêt commençait à se faire moins dense, bonne nouvelle! Au moins elles se rapprochaient dans quelques minutes elles seraient toutes les deux au chaud, près d'un bon feu, dans un endroit où les menaces étaient limitées. La pauvre demoiselle n'avait encore pas la moindre idée de tout ce qui allait lui tomber dessus. Se savoir piégée, prendre conscience qu'il existait des menaces bien pire que le froid, elle venait de quitter un monde idéal pour plonger dans un enfer. Comment devrait-elle lui annoncer ça? Elle ne perdait pas une miette du récit donné, même si les mots lancés au gré des capacités étaient quelque peu diffus. Courir, trottoir, inutile d'être Einstein pour comprendre ce qui s'était passé. La pauvre avait dû se prendre un véhicule en pleine vitesse. Le genre d'accident dont on peine à se sortir vivant, malheureusement.

Elle arriva au bord de la forêt, réprimant un frisson sans trop savoir si c'était le froid ou plutôt les circonstances de la mort de la petite qui l'avait provoqué. Des accidents, elle en avait trop vu, certains plus dramatiques que d'autres. Les parents de la fillette devaient en ce moment même être en train de pleurer au chevet de leur petite inconsciente. N'était-ce pas pire encore pour des parents de craindre que leurs enfants partent avant eux? Elle préféra ne pas y songer. En contrebas elle voyait la fumée s'échapper d'une cheminée, le village était à quelques mètres. Un sourire passa sur ses lèvres, mais ce fut de courte durée. Dans ses bras, la petite ne disait plus rien. Elle la secoua légèrement, élevant le ton de la voix.

"Hey! Ne t'endors pas! On arrivera dans quelques instants. Surtout ne te laisse pas aller. Dis-moi plutôt comment tu t'appelle."

Elle s'élança à nouveau. Qu'elle réponde ou non, le froid avait déjà fait pas mal de dégâts, elle ne devait quoiqu'il arrive pas perdre de temps, c'était vitale. Elle dévala la pente, se laissant glisser par instant pour aller plus vite et fini même par se mettre à courir sur les derniers mètres pour franchir le pont couvert. La bibliothèque était maintenant toute proche.

[Je te laisse y poster ta prochaine réplique! ^^]