Descend the Shades of Night ...

Invité

[ Libre ]

Des pleurs... encore et encore des pleurs...
La tristesse l’envahissait, on ne voyait plus que cela. Elle semblait fragile au premier abord. Mais elle ne l’était plus trop...
Elle était tout et n’était rien à la fois... Comment la décrire ? Comment la comprendre ? Elle-même ne se comprenait pas.
Tout n’était que confusion et tourment dans son esprit...

La jeune Drusilla était devenue ombre depuis peu...

Elle apprenait avec difficulté comment survivre dans cette vallée. L’endroit était sinistre, elle marchait. Sans but, ne sachant pas où ses pas l’emmenaient. Elle en avait que faire. Elle avait choisit de ne plus demeurer dans le coma, prisonnière d’un lit
D’hôpital.
Cet endroit la répugnait, l’odeur de maladie, de médicaments, de mort... Petite déjà elle ne le supportait pas.
Elle avait choisit la voie de la facilité diront certains. Mais non elle n’avait pas abandonné puisqu’elle n’avait même pas tenté de lutter.
Dru ne voulait plus de cette survie éprouvante et inutile, dans un monde pas fait pour elle. Comme si que la terre l’avait recrachée, car pas assez bien pour elle...

Mais fini ses pensées d’humaine puériles. Elle en avait fini de toutes ses sornettes. A présent, la ténébreuse était devenue ombre. Plus rien ne comptait à présent.
Elle avait toujours su qu’il y avait un autre monde, ailleurs. Elle l’avait trouvé.
Ce n’était pas le paradis, loin de là. Pas non plus l’Enfer, pas comme cela.
C’était autre chose, un monde étrange, sinistre et effrayant. Pourtant notre beauté cauchemardesque appréciait ce lieu. Elle s’était donnée à lui sans regrets, sans hésitations. Elle était restée que quelques jours le contemplant d’une vision encore humaine.
Puis sous son désespoir et sa nature si sombre, elle était devenue une créature, une Ombre...

Elle savait qu’il existait un autre type de créature, les Chimères. Ils étaient très différents de son espèce. Ils n’étaient pas atteints d’une mélancolie outrageante comme elle.
Non, eux étaient comme des bêtes, sans ressentiments, sans chagrin. Ou sans doute tentait désespérément de noyer leur tristesse dans un grand verre de cruauté.
La cruauté ne servait à rien. Sans être pacifiste, dru ne recherchait pas la
Violence.
Elle n’était pas douce avec les premiers venus, mais elle savait sa contenir. Elle n’explosait pas de rage, mais de mélancolie...

Dans cette vallée, elle ne connaissait encore personne. Pas de nature très sociable, c’était le moins que l’on puisse dire.
Drusilla restait solitaire, ne parlant à personne, errant de paysages en paysages, perdant toute notion du temps. Elle baignait dans un univers étrange,
Dépressif.

Ses pas la menèrent à un lac, il était fait de givre, un givre intense. Un froid à glacer le sang. Mais déjà avant le froid ne la dérnageait pas tant que cela. A présent, sous sa nature d’Ombre, elle l’avait complètement dompté. Maitresse de la glace, elle s’approcha du lac.
C’était magnifique. Les couleurs étaient grises, atténuées par ci par là d’un peu plus de noir, ou encore d’une épaisse brume blanche, flottant au milieu de l’eau... Un délicieux spectacle.
L’ombre resta là, s’assit au bord. Sa longue robe noire cachait maintenant ses pieds. Ces derniers étaient nus.
Elle était vêtue toujours sombrement, toute de noir et de dentelle.
Sa chevelure blonde presque blanche et sa peau de nacre contrastait avec sa tenue. Un doux contraste. Comme elle, en bon personnage énigmatique...

Puis Drusilla se mit à chanter... Sa voix paraissait enfantine. Mais tellement sinistre... Une voix cristalline, mais faisant penser aux plus horribles des films d’horreur. Une petite poupée de métal, belle mais terrifiante. Sa voix était comme ensorcelante...

[Descend the Shades of Night]

Assis dans un noir vide
Les derniers éclats du crépuscule sont tombés
Accepte l'aube pour soulager tes peurs
Un jour je ne serai pas la
La mort est venue avec son filet
Un masque de mort se noue sur moi
Ses larmes de sang commencent à s'infiltrer

Une larme coula encore sur sa joue pale.
Comme une goutte de cristal... Puis elle vint se perdre dans le creux de son cou. Tandis qu’une autre entamant sa chute dans la cascade de l’ondulation de sa chevelure...

Et le ciel saigne ...

Invité

Dante qui s'ennuyait énormément fit alors un tour plus loin, puis soudain, il fut guidé par une voix comme pour Ulysse et les sirénes dans la mythologie. Sauf qu'il n'était pas vraiment attiré par le son, il le trouvait juste désagréable à ses oreilles et voulait savoir qui ou quoi en était la cause. Il s'approchait doucement, puis se postant derrière un arbre proche du lac, il aperçut la silhouette d'une personne, visiblement une femme, puis l'observant mieux, il se rendit compte que c'était une ombre. Il fit légérement décaller son long manteau en cuir rouge pour sortir de l'intérieur deux revolvers, ses famaux taurus. Il les chargea, puis les taurus a la main, il avança lentement vers l'ombre qui devait chanter de mélancolie ou de lamentations. Les ombres ne savaient que déséspérer se dit il.

Son coeur battait suivant les légers bruit de ses pas. Il était si pressé d'avoir une nouvelle proie a son tableau mais il ne savait pas vraiment si il oserais parce que cette ombre était une ombre et il n'en avait encore jamais tué. Comment allait-il réagir lui qui apprécie tant les femmes? Maintenant arrivé a portée de l'ombre, il pointa un taurus dans sa nuque et dit :

Hello , lady . . . Tu pourrais stopper tes hurlements, ça me géne un peu tu comprends ? Hum . . . Ah zut ! C'est vraix excuse-moi tu nous fais une crise de mélancolie comme toutes les ombres c'est sa ? Ca devient barbant vos trucs je trouve . . .

Il la regardait attentivement puis pris par il ne sait qu'elle idiotie, il retira son flingue et s'assit en se mettant a 1m ou deux de précaution . . . Il fit un long soupir avant de reprendre :

Fais chier, ces promesses a la con . . . Ni femme ni enfant ma promesse personelle, ne jamais tuer de femme ou d'enfant bien que tu sois une ombre et tu es quand même une femme et donc voila . . . Mais franchement tu peux pas la boucler parce que c'est flippant ton chant la . . .

Malgré le fait qu'il ne la tuerait pas, il gardait ses flingues a la main . . . Il ne pouvait malheureusement pas anticiper sa réaction et son langage assez direct ne permettait peut-être pas une réaction positive de la part de l'ombre . . .

Le cauchemar nocturne visiblement affairé, Llugh profita de la joute qu’entamaient les autochtones avec la bête pour se diriger vers le village des hommes.
Ce village... Comment un simple lieu avait bien pu l'interpeller?
Il se souvenait pourtant parfaitement de cette impulsion, ce simple souffle glacé qui l'avait pourtant bouleversé. Ceci avait-t-il un lien avec ses derniers "appétits" aptes à terroriser ces êtres inférieurs?
La faim appelle-t-elle à chasser ses propres démons, ou bien est-ce la soif de connaissance seule qui avait créé un tel engouement dans ses entrailles?

Un sentiment que l'obscur n'avait pas ressenti depuis bien longtemps l'envahi: L'impatience. Il avait hâte de répondre à l'appel de ce qui risquait très certainement de lui être fatal, mais bien entendu, ce détail ne lui vint pas à l'esprit. Rien ne semblait pouvoir le détourner de cette découverte, de ces questions perpétuellement incomplètes.
Le temps n'avait pourtant à ses yeux plus aucune importance, mais il ne supportait plus cette attente.

La neige, cette alliée, le réconfortait quelque peu. Offrant toujours de bon cœur sa terrible morsure chancelante à chaque pas.
Llugh était bouleversé d'avoir reconnu en Chléa le reflet de celle qui fut et son bourreau, et son amante. Il avait de grandes difficultés à effacer sa chevelure flamboyante de sa mémoire, le gouffre de ses yeux, et son sourire enivrant...
Mais pourtant il la haïssait de tout son être... Et se haïssait par la même occasion...
Et cette amertume, si familière, l'emplissait de nouveau. Sans trêve, sans pitié, comme le froid l'engourdit un peu plus à chaque pas.
S'il ne l'était déjà, il se serait damné pour elle. Pour qu'elle lui appartienne. Pour pouvoir la tuer lui-même.

Alors qu'il sombrait dans les méandres de ces noires pensées, l'obscur se laissa bercer par une douce mélodie venant du lac de glace. Une complainte semblant s'accorder parfaitement avec son état d'esprit lamentable.
Un instant, en prenant conscience qu'il s'agissait là d'un individu, il faillit se raviser. Certainement pour éviter toute forme de rencontre incongrue, mais certain diront qu'il fut pris d'un léger doute, assimilant le contexte à l'apparition mélodieuse de l'ombre rousse...
Quoi qu'il en soit, celui-ci se dématérialisa et se rapprocha lentement, avec discrétion et lassitude, tentant d'apercevoir la source d'une telle souffrance...

Ce qu'il vit le surprit. Il ne s'attendait plus à voir d'ombres en dehors du manoir, songeant qu'elle devait être soit totalement inconsciente, soit totalement folle, voir les deux, à s'exposer si facilement aux regards sinistres et potentiellement dangereux de quelconques promeneurs...
Assise avec grâce parmi le parterre de neige versatile, une magnifique ombre habillée de ténèbres semblait chanter pour la vallée. Une supplication, ou bien une plainte, déchirante, laissant peu de place à l'espoir, empli le vide du ciel noirci par la mort.

Alors qu'il s'apprêtait à engager la conversation, un humain fit son apparition. La rencontre avait de quoi intriguer. Cet homme s'approchait prestement vers sa propre perte.
Llugh ne prêta attention à ses armes que lorsqu'il les ravisa. Il était indécemment insolent, prenant l'ombre à part comme s'il l'épargnait... Se rendait-il compte qu'elle aurait pu l'éventrer d'un seul geste sans même y penser?
L'obscur ne put s'empêcher de sourire, mais il ne permettrait pas une telle grossièreté à quelques pas de lui.

Avec célérité, celui-ci empoigna l'effronté par le col et le plaqua violemment contre un arbre proche. Sous le bruit mat du choc, l'humain, stupéfait, lâcha ses armes de poing. Il faut bien avouer qu'il ne pouvait décemment pas s'y attendre.
Peut-être lui sauva-t-il la vie en le maltraitant ainsi, évitant de justesse la rage de cette beauté cauchemardesque... Mais, pris d'une certaine curiosité à l'égard d'une telle arrogance, il ne pris pas la peine de lui faire de mal, le souhaitant vivant, apte à parler... Du moins... Pour l'instant...

"Mais quelle étrange créature tu fais..."

Llugh jeta un œil vers la demoiselle qui les accompagnait. Elle restait interdite. Avait-elle seulement remarqué ce qui se tramait à deux pas de sa longue chevelure hivernale?

Invité

Dante fut pris par surprise par cette intervenant maléfique qui lui faisait a présent face ces pensées volérent en éclat en même temps que le choc dans l'arbre , et sa il n'appréciait pas qu'on le trouble pendant ces légers apaisement , puis il regarda la femme toujours seraine son allure apocalyptique lui donna un légers frisson aprés ces quelques secondes d'inatention compléte il réalisa la présence de l'homme ou autres , puis redressant les yeux vers cette personne qui avait la tête orienté vers la jeune femme il remarqua que cette personne faisait lui aussi également partit de cette race mélancolique qu'était les ombres cette chose ayant la tête tourné il en profita pour lui rendre la monnaie de sa piéce , il se leva brusquement récupérant ses armes , puis en rangeant une il attrapa l'un de ces bras le lui retournant et le claqua violemment au sol son genoux dans son visage et dit d'une voix hautaine :

Alors comme sa on ose , m'attaquer sans même faire les présentation ?

Il mis alors le calibre du flingue sur sa tempe fesant faire un léger déclic a se dernier pour montrer qu'il était chargé , puis il continua :

Hum , bien que te faire la peau m'orais vraiment enchanté je ne suis guére suicidaire deux être de votre éspéce contre moi sanc connaître vos atouts ou défauts s'est un suicide etle pire s'est que je déteste perdre donc !

Il claqua alors son flingue dans son visage puis relacha son étreinte fesant un bon en arriére il visa alors l'ombre munis de son arme :

Je te laisse une petit souvenir , mon pote !
JACKPOT !!!
BAM !!

Il tira une balle qui tournaya dans les airs fesant de magnifique ondes chocs marqué par le froid qui sévissait ici même , cette balle sa logea dans l'épaule gauche de se dernier allongés au sol puis Dante se retira majestueusement , dans la neige qui fremissait sous ses rangers noir , puis il rentra alors la ou il aurait peut étre mieux fait de rester .

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Et le ciel saigne ...

Dieu qu’elle aurait voulut voir le ciel saigner... Ce serait si beau, si voluptueux et magnifique. Même pour une Ombre elle semblait bizarre cette jeune fille...
Pourtant,
Humaine, elle était déjà comme cela. Un esprit perturbé, une jeune fille troublée et pervertie. Elle ne croyait plus en rien, à part peut être en la mort... Elle était fascinée par le gothisme. Voilà d’où lui venait cette fascination pour l’obscur.
Certaines personnes la trouvaient bizarre puisqu’elle voulait un culte à tout ce qui portait au mal, aux ténèbres. Du moins, c’était ce qu’ils voyaient, eux.
Trouver de la beauté dans la mort et la mélancolie n’est pas étrange. Simplement on ouvre d’autres horizons...
On entre dans des facettes peu communes et si méconnues... Tellement méconnues quelles font
Peur.
Oui, la peur.
Pourquoi le genre humain avait cette peur incommensurable de la Mort ? Il ne la connaissait pas, donc elle les effrayait...

Drusilla n’en avait jamais été traumatisée. Pourtant elle a connut le suicide de son père, sa mère indifférente qui se laissait mourir.
Puis elle-même... Une sorte de suicide, une destruction du corps causé par la drogue, l’alcool et la débauche. Elle avait été salie. Mais jamais effrayée.
Elle avait continué et repoussée les limites de la
Peur.
En devenant Ombre, un nouveau départ s’engageait, une nouvelle ‘vie’ si l’on pouvait dire cela...

Drusilla allait reprendre sa lamentation sinistre :

La mort brille de sa lumière dorée
Sous un ciel noir...

Mais elle ne put continuer...
Un stupide humain vint à sa rencontre. Il s’approchait d’elle, l’allure assurée. Mais pour qui se prenait-il cet imbécile...

« Hello, lady . . . Tu pourrais stopper tes hurlements, ça me gêne un peu tu comprends ? Hum . . . Ah zut ! C'est vrai excuse-moi tu nous fais une crise de mélancolie comme toutes les ombres c'est sa ? Ca devient barbant vos trucs je trouve . . . »

Drusilla restait interloquée. Il dépassait les limites cette espèce d’immondice recraché de l’Enfer. Elle n’était pas excessivement violente. Mais lorsqu’on la cherchait, elle ne se contrôlait plus.
Savait-il au moins que d’un geste de la main elle aurait pu lui arracher les yeux... Ses ongles étaient si finement affutés, si longs... Ils transperçaient la chair et faisaient sauter les yeux des vermines dans son genre.
Ses yeux inhumains et métalliques le regardaient démesurément...
Puis avec ses deux joujoux, il croyait peut-être lui faire peur l’affreux !
Sa laideur suffisait pour cela, pas la peine d’en rajouter...

« Fais chier, ces promesses à la con . . . Ni femme ni enfant ma promesse personnelle, ne jamais tuer de femme ou d'enfant bien que tu sois une ombre et tu es quand même une femme et donc voila . . . Mais franchement tu ne peux pas la boucler parce que c'est flippant ton chant la . . . »

Abruti finit... Elle allait l’épargner dans son immense bonté, elle n’était pas d’humeur meurtrière. D’ailleurs, elle n’avait jamais tué. Mais les souffrances physiques elle avait toujours aimé cela.
Humaine, elle aimait torturer. Elle aimait le sadisme et les expériences douloureuses. Le supplice du corps était un bien-être pour elle. Il permettait de se libérer des péchés de cette pourriture d’enveloppe charnelle.
La torture du corps n’était pas importante face aux tortures de l’esprit. Tout se passait sans la tête. En étant en bonne communication avec l’esprit, tout allait pour le mieux.
Mais puisque pour elle rien n’allait non plus dans la tête, ces expériences à double tranchant tournaient bien souvent aux déboires...

Mais un autre personnage arriva, une ombre de toute évidence, de sexe masculin. Pour calmer son esprit, Drusilla faisait abstraction de leurs deux présences. Elle fredonnait, en regardant le lac
Machinalement.
Ses yeux étaient fixés assez sordidement, tout son être semblait vouloir atténuer des souffrances. Elle sa calmait. La colère et la haine ne devaient plus l’habiter. En elle, rien que la mélancolie. Elle ne voulait qu’elle. Sa seule complice...
Un coup de feu retentit, qu’importait. Quelqu’un s’en allait, elle s’en contrefichait. Plus rien ne comptait, sauf elle et sa mélancolie.
Son regard était exorbité, presque ahuri. L’ombre fredonnait toujours de sa voix enfantine et pourtant tellement sinistre. Un petit chant d’horreur dans un joli corps malsain.
Contradiction, incompréhension, oui Dru.

L'humain s'était montré bien plus arrogant que prévu...
Lorsqu'il l'avait mis en joue, Llugh grava dans son esprit de pierre le moindre détail, le moindre trait de l'individu. Chaque parcelle de son corps qu'il se ferait un plaisir d'arracher à mains nues...
La relation que l'on entretient avec un ennemi est bien plus saine que celle d'un allié. Au moins l'on sait toujours à quoi s'en tenir...
Ainsi, de par leurs aversions mutuelles, un pacte fut scellé par le sang. Le sang qui ne coulera pas de sitôt...

L'homme retint sa respiration juste avant de tirer, ce qui n'échappa pas à l'obscur. Il se rendit impalpable une fraction de seconde à temps, abandonnant la balle qui vint s'immiscer dans la neige insensible.

Le sourire aux lèvres, Llugh observa l'étranger partir...

*Un petit souvenir... Ne t'en fais pas pour ça. Je ne suis pas prêt de t'oublier...*

Il se sentait quelque peu grotesque, couché dans la neige, de s'être montré si négligent avec un humain. Mais bon, à quoi bon prendre la peine de le poursuivre? Tôt ou tard, il finira bien par apercevoir son cadavre flottant sur les eaux dégelées du lac...

Se retournant légèrement, l'obscur récupéra la balle ridicule enfouie dans la terre de glace. De cette manière il aperçu l'ombre absconse qui l'ignorait.
Elle semblait plongée dans d'autres ténèbres, lointaine, impénétrable, presque inerte.
La situation était pour le moins étrange... Pour quelle raison s'était-il arrêté ici? Après tout, qu'importait ce qu'il se fusse passé s'il n'était intervenu? N'avait-il pas un rendez-vous à respecter?
Mais cette ombre se comportait de manière bien étrange...

*Comment peuvent-ils bien rester unis alors que tout les habitants du manoir se montrent si distants?*

La demoiselle sombre semblait accaparée par le ciel, l'un comme l'autre aussi blafards et inaccessibles que l'épaisse couche de glace des environs.
Ce lac ne s'était pas toujours montré aussi froid... Il fut un temps où il se voulait bien plus accueillant. L'onde valsant aux grès des gouttes de pluies...
Ce qu'il ne donnerait pas pour retrouver ce calme...
Mais, pour l'instant, la seule qui semblait réellement calme était la voix. Celle qui, en dépit de son apparente indifférence, s'était tût, visiblement gênée par les importuns.
Une voix atone l'interpela:

"Pour qui chantiez-vous?"

Llugh se releva pour s'assoir, s'appuyant sur son genou. Une main à terre, l'autre reposant négligemment dans le vide, il ne savait s'il devait s'attendre à une réponse.
Tournant et retournant indéfiniment la balle dans sa main, il finit par la jeter au loin. A défaut de sombrer dans le ventre gargantuesque du lac, la glace l'engouffra, l'abandonnant à sa surface dans un oubli opiacé, salvateur.

"Pour venir vous perdre ici, vous devez certainement avoir quelque chose à fuir..."

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